DES OPERAS TRES INJUSTEMENT MECONNUS
DES OPERAS TRES INJUSTEMENT MECONNUS
En symétrie à un autre sujet, j'aimerais que ceux qui, à l'occasion d'une (rare) représentation, ont eu la révélation d'un ouvrage , nous fasse part de leur (re)découverte.
Je me dois de me lancer: Cléopatre de Massenet.
Je me dois de me lancer: Cléopatre de Massenet.
Oui, mais si on ne donne que le titre, c'est un peu court, non ?
J'ai eu plusieurs grandes découvertes lyriques.
Une le Maometto II de Pesaro avec Ramey et Gasdia. C'était la première fois que j'allais à Pesaro, plus par snobisme que par amour du maitre, et parce que les enfants étaient en colo et que j'étais seule à Paris un 15 août. Ce soir là je suis sortie en sanglots de la salle, j'avais appris que Rossini était beaucoup plus fort dans le seria que dans le buffa, et c'est là que j'ai commencé à collectionner ses opéras.
Je me souviens aussi d'une Esclarmonde à l'opéra-comique, j'y allais pour ma culture en pensant que ça allait être ringard, j'en suis sortie émerveillée et amoureuse du grand Jules jusqu'à la fin de mes jours.
Moralité : pour avoir un coup au coeur, mieux vaut ne rien attendre de la soirée...
J'ai eu plusieurs grandes découvertes lyriques.
Une le Maometto II de Pesaro avec Ramey et Gasdia. C'était la première fois que j'allais à Pesaro, plus par snobisme que par amour du maitre, et parce que les enfants étaient en colo et que j'étais seule à Paris un 15 août. Ce soir là je suis sortie en sanglots de la salle, j'avais appris que Rossini était beaucoup plus fort dans le seria que dans le buffa, et c'est là que j'ai commencé à collectionner ses opéras.
Je me souviens aussi d'une Esclarmonde à l'opéra-comique, j'y allais pour ma culture en pensant que ça allait être ringard, j'en suis sortie émerveillée et amoureuse du grand Jules jusqu'à la fin de mes jours.
Moralité : pour avoir un coup au coeur, mieux vaut ne rien attendre de la soirée...
je suis bien d'accord et je le dit toujours. C'est parfaitement logique d'être plus heureux quand c'est mieux que ce qu'on imaginaitCatherine a écrit : Moralité : pour avoir un coup au coeur, mieux vaut ne rien attendre de la soirée...
Sinon, pour répondre à Malko, toutes les oeuvres que j'ai vu à l'opéra je ne les connaissais pas mais ça n'était pas des raretés (loin de là).
Je me souviens des Noces de Figaro à Bastille, mon premier opéra à l'opéra, j'avais du mal à suivre (l'histoire de l'épingle, etc...) mais je me souviens avoir trouvé absolument magnifique l'air de la contesse (je ne m'y attendais pas!). Et le Chevalier à la rose (avec la classe d'option musique) : la fin du troisième acte était superbe, la présentation de la rose aussi et j'ai beaucoup aimé le baron libidineux !!).
encore un ROSSINI "COUP de COEUR"....
.....j' ai découvert également à PESARO un vrai CAPOLAVORO méconnu:
RICCIARDO E ZORAÏDE......qui a d' ailleurs fait l' objet d' un très bel enregistrement, comme par hasard chez OPERA RARA , avec MATTEUZZI, MIRICIOIU , FORD dir. DAVID PARRY....
.....pour moi, je mets cet opéra au niveau de TANCREDE....
...Il FAUT REPARLER DES OPERAS RARES ! Je sens que je reviendrai régulièrement sur ce fil!
TRISTAN
RICCIARDO E ZORAÏDE......qui a d' ailleurs fait l' objet d' un très bel enregistrement, comme par hasard chez OPERA RARA , avec MATTEUZZI, MIRICIOIU , FORD dir. DAVID PARRY....
.....pour moi, je mets cet opéra au niveau de TANCREDE....
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TRISTAN
- Alain
- Mezzo Soprano
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Re: DES OPERAS TRES INJUSTEMENT MECONNUS
La Dame Blanche de Boieldieu qui n'est peut-être pas un ouvrage majeur (quoique pour moi....) m'a fait découvrir les délices de l'opéra-comique français, la représentation à la salle Favart était délicieuse.malko a écrit :En symétrie à un autre sujet, j'aimerais que ceux qui, à l'occasion d'une (rare) représentation, ont eu la révélation d'un ouvrage , nous fasse part de leur (re)découverte.
Je me dois de me lancer: Cléopatre de Massenet.
Depuis je n'ai jamais cessé de l'écouter au disque.
Re: DES OPERAS TRES INJUSTEMENT MECONNUS
Il y a probablement fort peu de chefs d'oeuvre oubliés mais sûrement une mine d'ouvrages superbes injustement oubliés ou négligés.Alain a écrit :
La Dame Blanche de Boieldieu qui n'est peut-être pas un ouvrage majeur (quoique pour moi....):P
Je suis aussi curieux des équivalents du phénomène que je connais mieux en peinture de toiles isolés trés en avance sur les mouvements postérieurs (la plupart de Maîtres qui se sont fait "peur" eux mêmes).
- Elvino
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Re: DES OPERAS TRES INJUSTEMENT MECONNUS
je suis tout a fait d'ac avec toi, je trouve cette oeuvre superbe, dommage qu'elle ne soit pas plus donnée. enfin ne nous plaignons pas trop, elle reste présente chez nos discaires dans une version qui lui rend tout a fait justice je trouve!!!massis et blake:le reveAlain a écrit :La Dame Blanche de Boieldieu qui n'est peut-être pas un ouvrage majeur (quoique pour moi....) m'a fait découvrir les délices de l'opéra-comique français, la représentation à la salle Favart était délicieuse.malko a écrit :En symétrie à un autre sujet, j'aimerais que ceux qui, à l'occasion d'une (rare) représentation, ont eu la révélation d'un ouvrage , nous fasse part de leur (re)découverte.
Je me dois de me lancer: Cléopatre de Massenet.
Depuis je n'ai jamais cessé de l'écouter au disque.
ps:ton avatar est super chouet, j'aime bien moi aussi ulrika!!
Re: DES OPERAS TRES INJUSTEMENT MECONNUS
[quote="malko"]
Il y a probablement fort peu de chefs d'oeuvre oubliés mais sûrement une mine d'ouvrages superbes injustement oubliés ou négligés.
quote]
Pas si sûr. Il reste sans doute bien des vrais chefs- d'oeuvre méconnus, soit parce que les oeuvres étaient trop en avance sur leur temps et donc mal comprises à l'époque de leur création et peu ou jamais reprises. Oiu des oeuvres trop difficiles à monter pour des raisons de casting, effectifs, etc... Enfin, il peut y avoir plein de raisons. Et d'ailleurs, le plus souvent les vrais chef-d'oeuvres se laissent rarement "apprivoiser" à la premiere écoute.
Mais je remarque que le plus souvent les "risques" que prennent certains directeurs d'operas en programmant des oeuvres "rares" sont le plus souvent récompensés par l'accueil du public 'pas toujours par les élus en charge de la culture, comme de tropnombreux exemples nous le rappellent). On voit même de véritables modes se créer : il y eut, il y a 30 ans, la "Massenet wave",puis la "Baroque wave", plus large encore, presque un raz-de-marée.... Nous esperons connaitre peut-être un début de "Meyerbeer wave", à ce qu'il semble (certains vont être ravis !!). Pour des oeuvres individuelles, on a eu le même phénomene pour des oeuvres comme Le Nain de Zemlinsky que tout le monde a trouvé interessant de redonner, apres l'avoir laissé dans les oubliettes de la musique, de même pour La Ville Morte de Korngold.....
Je suis toujours étonné qu'il y ait dans de nombreux cahiers des charges de théatres, l'obligation de monter des "créations", mais aucune incentive pour des "recréations", voire des "créations in loco". Il pourrait y avoir aussi des encouragements pour remonter le patrimoine lyrique français, sans doute l'un des plus variés et riches du monde, pour peu qu'on prenne la peine de sortir du quatuor Bizet, Gounod, Massenet, Offenbach.
Pour ma part, j'ai eu la tres grande chance de connaitre assez jeune des passionnés de lyrique tres curieux de ce répertoire méconnu, et qui ont aiguisé ma propre curiosité. Le probleme reste, pour le "commun des mélomanes", comme pour la plupart des professionnels, l'accés quasi impossible à ces témoignages sonores inestimables que constituent, entre autres, les archives de la radio, avec ses milliers d'enregistrements, qui, loin d'être parfaits, donnent une idée plus précise que la simple lecture à vue d'une partition, d'une oeuvre inconnue. Et puis ces archives constituent aussi un témoignage unique du foisonnement de la création musicale et lyrique de ces 60 dernieres années. Malheureusement, ces archives, constitués avec les deniers publics, pourrissent sur des rayonnages plutot que d'être régulierement diffusés sur les ondes. Curieux choix culturel...
Il est tres rare que je "découvre" une oeuvre au théatre, car en général, j'aime bien me préparer avant, dans la mesure du possible, évidemment. L'Aiglon d'Honegger £ Ibert, vu à Marseille ce WE est un contre exemple : je connais bien l'oeuvre lyrique de Honegger et Ibert, sauf cet Aiglon, qui était une découverte. Certes, l'oeuvre n'est sans doute pas un "chef-d'oeuvre méconnu", mais montée dans ces conditions, on en redemande. D'ailleurs les justifications de cette reprise, parfaitement expliquées par Renée Auphan dans la brochure-programme, sont claires : l'oeuvre ne mérite sans doute pas d'être remontée en l'absence d'un rôle-titre exceptionnel, qui tienne vraiment l'ouvrage sur ses épaules (ce que fait fort bien la Cousin).
Mais dans les rares "découvertes" scéniques, je garde un excellent souvenir de la prod des Quatres Rustres de Wolf-Ferrari, donnés à Zurich. Superbe et amusante mise en scene dans de belles reproductions de Canaletto, L'écriture n'est pas sans rappeler Falstaff, une sorte de comédie dialoguée en musique.
Un tres médiocre souvenir, par contre, de la Bérénice de Magnard, donnée à marseille, alors que l'oauvre ne présente strictement aucun interet scénique (une version de concert eut largement suffi), alors qu'il y avait peut-être là une bonne occasion de remonter Guercoeur, autrement plus interressant, tant musicalement que dramaturgiquement. Dans les grands regrets, l'annulation de la Padmavati de Roussel prévue à Bastille, il y a qyelques années...
Il y a probablement fort peu de chefs d'oeuvre oubliés mais sûrement une mine d'ouvrages superbes injustement oubliés ou négligés.
quote]
Pas si sûr. Il reste sans doute bien des vrais chefs- d'oeuvre méconnus, soit parce que les oeuvres étaient trop en avance sur leur temps et donc mal comprises à l'époque de leur création et peu ou jamais reprises. Oiu des oeuvres trop difficiles à monter pour des raisons de casting, effectifs, etc... Enfin, il peut y avoir plein de raisons. Et d'ailleurs, le plus souvent les vrais chef-d'oeuvres se laissent rarement "apprivoiser" à la premiere écoute.
Mais je remarque que le plus souvent les "risques" que prennent certains directeurs d'operas en programmant des oeuvres "rares" sont le plus souvent récompensés par l'accueil du public 'pas toujours par les élus en charge de la culture, comme de tropnombreux exemples nous le rappellent). On voit même de véritables modes se créer : il y eut, il y a 30 ans, la "Massenet wave",puis la "Baroque wave", plus large encore, presque un raz-de-marée.... Nous esperons connaitre peut-être un début de "Meyerbeer wave", à ce qu'il semble (certains vont être ravis !!). Pour des oeuvres individuelles, on a eu le même phénomene pour des oeuvres comme Le Nain de Zemlinsky que tout le monde a trouvé interessant de redonner, apres l'avoir laissé dans les oubliettes de la musique, de même pour La Ville Morte de Korngold.....
Je suis toujours étonné qu'il y ait dans de nombreux cahiers des charges de théatres, l'obligation de monter des "créations", mais aucune incentive pour des "recréations", voire des "créations in loco". Il pourrait y avoir aussi des encouragements pour remonter le patrimoine lyrique français, sans doute l'un des plus variés et riches du monde, pour peu qu'on prenne la peine de sortir du quatuor Bizet, Gounod, Massenet, Offenbach.
Pour ma part, j'ai eu la tres grande chance de connaitre assez jeune des passionnés de lyrique tres curieux de ce répertoire méconnu, et qui ont aiguisé ma propre curiosité. Le probleme reste, pour le "commun des mélomanes", comme pour la plupart des professionnels, l'accés quasi impossible à ces témoignages sonores inestimables que constituent, entre autres, les archives de la radio, avec ses milliers d'enregistrements, qui, loin d'être parfaits, donnent une idée plus précise que la simple lecture à vue d'une partition, d'une oeuvre inconnue. Et puis ces archives constituent aussi un témoignage unique du foisonnement de la création musicale et lyrique de ces 60 dernieres années. Malheureusement, ces archives, constitués avec les deniers publics, pourrissent sur des rayonnages plutot que d'être régulierement diffusés sur les ondes. Curieux choix culturel...
Il est tres rare que je "découvre" une oeuvre au théatre, car en général, j'aime bien me préparer avant, dans la mesure du possible, évidemment. L'Aiglon d'Honegger £ Ibert, vu à Marseille ce WE est un contre exemple : je connais bien l'oeuvre lyrique de Honegger et Ibert, sauf cet Aiglon, qui était une découverte. Certes, l'oeuvre n'est sans doute pas un "chef-d'oeuvre méconnu", mais montée dans ces conditions, on en redemande. D'ailleurs les justifications de cette reprise, parfaitement expliquées par Renée Auphan dans la brochure-programme, sont claires : l'oeuvre ne mérite sans doute pas d'être remontée en l'absence d'un rôle-titre exceptionnel, qui tienne vraiment l'ouvrage sur ses épaules (ce que fait fort bien la Cousin).
Mais dans les rares "découvertes" scéniques, je garde un excellent souvenir de la prod des Quatres Rustres de Wolf-Ferrari, donnés à Zurich. Superbe et amusante mise en scene dans de belles reproductions de Canaletto, L'écriture n'est pas sans rappeler Falstaff, une sorte de comédie dialoguée en musique.
Un tres médiocre souvenir, par contre, de la Bérénice de Magnard, donnée à marseille, alors que l'oauvre ne présente strictement aucun interet scénique (une version de concert eut largement suffi), alors qu'il y avait peut-être là une bonne occasion de remonter Guercoeur, autrement plus interressant, tant musicalement que dramaturgiquement. Dans les grands regrets, l'annulation de la Padmavati de Roussel prévue à Bastille, il y a qyelques années...
Re: DES OPERAS TRES INJUSTEMENT MECONNUS
Il y a des questions de droits qui interfèrent les choix culturels. La radio a le droit de diffuser une fois un concert mais n'en détient pas tous les droits par la suite.Ouf1er a écrit : les archives de la radio, avec ses milliers d'enregistrements, qui, loin d'être parfaits, donnent une idée plus précise que la simple lecture à vue d'une partition, d'une oeuvre inconnue. Et puis ces archives constituent aussi un témoignage unique du foisonnement de la création musicale et lyrique de ces 60 dernieres années. Malheureusement, ces archives, constitués avec les deniers publics, pourrissent sur des rayonnages plutot que d'être régulierement diffusés sur les ondes. Curieux choix culturel...
Cet été, le site de France Musiques proposait à ses auditeurs ce qu'on voulait que la radio diffuse, en se targuant d'avoir des milliers d'enregistrements sur ses étagères. Malheureusement, mes demandes ont toutes été poliment rejetées pour des motifs juridiques. Même les concerts produits par Radio France n'appartiennent pas à Radio France (j'avais demandé un concert du festival de Radio France et un opéra donné à la Maison de la Radio).