La flûte enchantée selon Brannagh
La flûte enchantée selon Brannagh
Hello à tous!
ce n'est pas sans une certaine émotion que j'ai découvert sur un site d'info ciné trois extraits de la Flûte Enchantée selon Kenneth Brannagh... et je dois dire que j'ai été assez séduit... quelqu'un aurait-il deja eu l'occasion de voir le film?
ce n'est pas sans une certaine émotion que j'ai découvert sur un site d'info ciné trois extraits de la Flûte Enchantée selon Kenneth Brannagh... et je dois dire que j'ai été assez séduit... quelqu'un aurait-il deja eu l'occasion de voir le film?
J'ai vu la Flûte de Branagh en octobre, et j'avais posté un commentaire que je vous copie-colle:
C'était un bon spectacle dans l'ensemble.
Musicalement, la direction de James Conlon est tout à fait honorable, et les voix d'hommes sont superbes: Sarastro (René Pape) est impérial en pacificateur, avec des graves très réussis, Tamino (Joseph Kaiser) et Papageno (Benjamin Jay Davis) sont aussi bons chanteurs qu'acteurs. En revanche ça se gate chez les femmes; Lyubov Petrova en Reine de la Nuit accomplit correctement ses vocalises d'une voix peu agréable/agressive (je n'avais déjà pas été très convaincu lorsqu'elle remplaça Dessay en Zerbinette à Bastille) mais son jeu est excellent, elle est à la fois une reine facétieuse et furieuse, terrifiante. Amy Carson (Pamina), pour le coup est une catastophe et est le principal défaut du film malheureusement: sa voix est petite et aigrelette, bonne pour une comédie musicale mais pas pour un opéra, ses aigus sont épouvantables, sa grande scène de désespoir est froide et mécanique. Mais son jeu et son physique collent bien au personnage... Les trois sorcières et Papagena tirent mieux leurs épingles du jeu.
Côté mise en scène, ça ne manque pas d'idées. La transposition à la première guerre mondiale ne se comprend pas de prime abord; on comprend par la suite que la guerre est déclenchée par le couple Sarastro-Reine de la Nuit, dont l'enlèvement de leur unique fille Pamina par le père est l'objet. Seul Tamino peut y mettre fin et ramener la paix en conquérant la princesse et donc en battant la diablolique Reine (ce par les 3 épreuves). Pourquoi pas. Le livret est donc légèrement modifié pour coller au contexte, mais reste dans l'ensemble très fidèle à l'original. Le tout est en anglais, ce qui forcément est un peu choquant au début mais on s'y fait vite (sauf au début des airs les plus connus!), ça ne peut pas être pire que le Suédois de la version de Bergman!
Les bonnes idées de mise en scène affluent, le film exploite bien les aspects drôles et divertissants du livret, use et abuse d'effets spéciaux qui par leur côté kitsch donnent un air irréaliste de décor d'opéra. L'ouverture est impressionnante, on suit le premier acte avec passion, puis l'effet retombe un peu vers la fin, Branagh restant trop fidèle au livret décousu qu'on connaît, mais le tout reste très agréable. Disons que quitte à prendre des libertés, il aurait peut-être dû oser plus.
Bref, un bon film à aller voir pour son originalité et son interprétation (malgré les reserves sur Pamina), et qui pourrait peut-être attirer vers l'opéra les néophytes?
C'était un bon spectacle dans l'ensemble.
Musicalement, la direction de James Conlon est tout à fait honorable, et les voix d'hommes sont superbes: Sarastro (René Pape) est impérial en pacificateur, avec des graves très réussis, Tamino (Joseph Kaiser) et Papageno (Benjamin Jay Davis) sont aussi bons chanteurs qu'acteurs. En revanche ça se gate chez les femmes; Lyubov Petrova en Reine de la Nuit accomplit correctement ses vocalises d'une voix peu agréable/agressive (je n'avais déjà pas été très convaincu lorsqu'elle remplaça Dessay en Zerbinette à Bastille) mais son jeu est excellent, elle est à la fois une reine facétieuse et furieuse, terrifiante. Amy Carson (Pamina), pour le coup est une catastophe et est le principal défaut du film malheureusement: sa voix est petite et aigrelette, bonne pour une comédie musicale mais pas pour un opéra, ses aigus sont épouvantables, sa grande scène de désespoir est froide et mécanique. Mais son jeu et son physique collent bien au personnage... Les trois sorcières et Papagena tirent mieux leurs épingles du jeu.
Côté mise en scène, ça ne manque pas d'idées. La transposition à la première guerre mondiale ne se comprend pas de prime abord; on comprend par la suite que la guerre est déclenchée par le couple Sarastro-Reine de la Nuit, dont l'enlèvement de leur unique fille Pamina par le père est l'objet. Seul Tamino peut y mettre fin et ramener la paix en conquérant la princesse et donc en battant la diablolique Reine (ce par les 3 épreuves). Pourquoi pas. Le livret est donc légèrement modifié pour coller au contexte, mais reste dans l'ensemble très fidèle à l'original. Le tout est en anglais, ce qui forcément est un peu choquant au début mais on s'y fait vite (sauf au début des airs les plus connus!), ça ne peut pas être pire que le Suédois de la version de Bergman!
Les bonnes idées de mise en scène affluent, le film exploite bien les aspects drôles et divertissants du livret, use et abuse d'effets spéciaux qui par leur côté kitsch donnent un air irréaliste de décor d'opéra. L'ouverture est impressionnante, on suit le premier acte avec passion, puis l'effet retombe un peu vers la fin, Branagh restant trop fidèle au livret décousu qu'on connaît, mais le tout reste très agréable. Disons que quitte à prendre des libertés, il aurait peut-être dû oser plus.
Bref, un bon film à aller voir pour son originalité et son interprétation (malgré les reserves sur Pamina), et qui pourrait peut-être attirer vers l'opéra les néophytes?
- jean-didier
- Basse
- Messages : 3045
- Enregistré le : 02 août 2006, 23:00
- Localisation : Asnières
Il semble que la bande son est... "disponible dans le commerce"
Pour ma part, entendre cette oeuvre en anglais - même si je ne suis pas en mesure d'aller voir le film dans les tous prochains jours - ne me semble pas choquant... je confesse même un coupable plaisir à écouter un certain nombre de gravures d'opéra dans des langues différentes de celles sur lesquelles les partitions furent composée... Wagner en anglais, en francais, Mozart (la flûte) en italien, la Tosca en allemand, la Bohème en allemand... les Troyens dans un superbe enregistrement de la Scala en italien...
même s'il est certain que la langue d'origine est la base sur laquelle la partition fut construite... il suffit pour se convaincre de la nécessité de modifier la partition pour arriver à une adéquation langue-partition de plonger même brièvement dans la genèse de la Salomé en francais enregistré par Nagano il y a quelques années...
En outre, et c'est pour moi déterminant - ca a deja été dit - si des élèves peuvent accéder plus facilement à l'opéra par ce biais, c'est assez formidable...
Après, bon, j'avoue ne pas nourrir les mêmes attentes en abordant ce spectacle que lorsque je vais à l'opéra... et si en plus c'est René Pape qui chante Sarastro, alors...
Mais la critique proposée aiguise à n'en point douter ma curiosité... vivement le 23.12
Pour ma part, entendre cette oeuvre en anglais - même si je ne suis pas en mesure d'aller voir le film dans les tous prochains jours - ne me semble pas choquant... je confesse même un coupable plaisir à écouter un certain nombre de gravures d'opéra dans des langues différentes de celles sur lesquelles les partitions furent composée... Wagner en anglais, en francais, Mozart (la flûte) en italien, la Tosca en allemand, la Bohème en allemand... les Troyens dans un superbe enregistrement de la Scala en italien...
même s'il est certain que la langue d'origine est la base sur laquelle la partition fut construite... il suffit pour se convaincre de la nécessité de modifier la partition pour arriver à une adéquation langue-partition de plonger même brièvement dans la genèse de la Salomé en francais enregistré par Nagano il y a quelques années...
En outre, et c'est pour moi déterminant - ca a deja été dit - si des élèves peuvent accéder plus facilement à l'opéra par ce biais, c'est assez formidable...
Après, bon, j'avoue ne pas nourrir les mêmes attentes en abordant ce spectacle que lorsque je vais à l'opéra... et si en plus c'est René Pape qui chante Sarastro, alors...
Mais la critique proposée aiguise à n'en point douter ma curiosité... vivement le 23.12