Le Classique se fait glamour

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Le Classique se fait glamour

Message par mcs » 05 nov. 2005, 10:46

à lire dans le figaro magazine PAR NICOLAS D'ESTIENNE D'ORVES/05-11-05
LA CULTURE
Pour capter un public de non-initiés, les grandes maisons de disques misent de plus en plus sur le physique et le look des interprètes.
(...)

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PaoloAlbiani
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Re: Le Classique se fait glamour

Message par PaoloAlbiani » 05 nov. 2005, 11:24

mcs a écrit :à lire dans le figaro magazine PAR NICOLAS D'ESTIENNE D'ORVES/05-11-05
LA CULTURE
Pour capter un public de non-initiés, les grandes maisons de disques misent de plus en plus sur le physique et le look des interprètes.
(...)
.... accompagné par une "promo" racoleuse et pathétique. Nous en avons eu un parfait exemple hier soir lors du passage de Roberto Alagna à la Star Academy.... Il n'a pas dit un seul mot, a chanté Mexico (en yodelant au début de chaque couplet, et sans faire le contre ut de la fin), et est reparti aussi vite. Nikos a quand même pris le temps de préciser le concert du 27 Novembre et de montrer également son disque.

Quant au look de Roberto : jean, santiagues, chemise ouverte, veste en velour pourpre....

Ridicule, je vous dis.....

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Re: Le Classique se fait glamour

Message par mcs » 05 nov. 2005, 12:04

PaoloAlbiani a écrit :
mcs a écrit :à lire dans le figaro magazine PAR NICOLAS D'ESTIENNE D'ORVES/05-11-05
LA CULTURE
Pour capter un public de non-initiés, les grandes maisons de disques misent de plus en plus sur le physique et le look des interprètes.
(...)
.... accompagné par une "promo" racoleuse et pathétique. Nous en avons eu un parfait exemple hier soir lors du passage de Roberto Alagna à la Star Academy....
promotion Universal puisque son disque et star academy sont 2 de leurs productions !!!!
il faut reconnaitre que les passages télé ne volent pas tès haut par rapport aux émissions de radio sur france-culture ou sur france musique , les questions réponses sont d'un autre niveau

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Re: Le Classique se fait glamour

Message par EdeB » 05 nov. 2005, 12:37

PaoloAlbiani a écrit :
mcs a écrit :à lire dans le figaro magazine PAR NICOLAS D'ESTIENNE D'ORVES/05-11-05
LA CULTURE
Pour capter un public de non-initiés, les grandes maisons de disques misent de plus en plus sur le physique et le look des interprètes.
(...)
.... accompagné par une "promo" racoleuse et pathétique. Nous en avons eu un parfait exemple hier soir lors du passage de Roberto Alagna à la Star Academy.... Il n'a pas dit un seul mot, a chanté Mexico (en yodelant au début de chaque couplet, et sans faire le contre ut de la fin), et est reparti aussi vite. Nikos a quand même pris le temps de préciser le concert du 27 Novembre et de montrer également son disque.

Quant au look de Roberto : jean, santiagues, chemise ouverte, veste en velour pourpre....

Ridicule, je vous dis.....
il faisait néanmoins beaucoup plus classe que dans l'émission de S. Bern et la réalisation mettait moins en évidence son double-menton naissant.
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Message par Catherine » 05 nov. 2005, 12:48

Cela dit, Nicolas d'Estienne d'Orves écrit beaucoup de conneries...

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Message par mcs » 05 nov. 2005, 14:28

Catherine a écrit :Cela dit, Nicolas d'Estienne d'Orves écrit beaucoup de conneries...
ah oui ! mais z'encore ???

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Message par Catherine » 05 nov. 2005, 15:10

Il a commis une horreur intitulée "les aventures extraordinaires de l'opéra" pour lequel il mériterait d'être lynché sans jugement.

Des exemples ?

Meyerbeer [...] aujourd'hui quasi oublié malgré de régulières tentatives d'exhumation, fut le musicien le plus joué de son siècle [suit une énumération des oeuvres] sont à l'époque des scies du répertoire. Et ils peuvent durer jusqu'à 6 heures, avec choeurs martiaux, airs de bravoure, destinés à des voix d'acier et un public sans grand esprit critique.

Hamlet fit l'objet d'une vingtaine d'adaptations, mais la version la plus fameuse est certainement la plus mauvaise : celle d'Ambroise Thomas. Ce parangon de l'académisme rétrograde, dont le plus haut fait est d'avoir conçu l'actuelle orchestration de la Marseillaise (qu'on préfère généralement à celle de Berlioz, trop ardue pour nos malheureux troupiers) régenta pendant de nombreuses années la vie musicale française depuis son poste de directeur du Conservatoire national. Outre ce Hamlet en bien des points hilarants (malgré quelques jolis passages), on lui doit aussi une adaptation du Mignon de Goethe, qui fit les beaux soirs de l'Opéra-Comique jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Généralement entiché de son librettiste Jules Barbier, qui fut à Shakespeare ce que Luc Plamodon est à Montherlant, il offrit des versions édulcorées, voire parfaitement insipide, de tous ces chefs-d'oeuvre.

la musique dite classique a subi une forme de sélection naturelle ; elle s'est naturellement épurée de ses scories. De l'opéra, il ne reste qu'une substantifique moelle extraite de 400 ans de création lyrique. Toutefois, le choix et le succès des oeuvres correspondent tout autant à leurs qualités qu'aux us et coutumes de leur lieu et année de naissance. Ainsi, lorsqu'on considère les succès gigantesques de Meyerbeer, Halévy ou Ambroise Thomas, on ne s'étonne aujourd'hui guère que ces oeuvres n'aient pas, à de rares exceptions près, franchi la barrière du temps.

Au bout du compte, concernant la musique baroque, on en est presque arrivé à un excès inverse. Ainsi, la moindre oeuvrette de l'époque (de Mondonville, de Caldara, de Campra... ) est re-découverte comme un paradis perdu, comme l'essence même du genre. On sautille, on s'excite, on s'extasie, on s'insulte à mi-voix, car le monde baroque est une forêt de petits talents en concurrence. Cependant, ne jetons pas la pierre à une vogue qui permit, du moins jusque dans les années 1980, de retrouver des oeuvres essentielles du répertoire lyrique. Si les découvertes actuelles ne sont guère émoustillantes, c'est que l'os a fini par être rongé


Je continue les exemples ? Il y en a 210 pages du même tonneau ! Autant dire que je trouve ce monsieur guère crédible !

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Message par LucaGi64 » 05 nov. 2005, 16:02

C'est en effet très mal dit, et avec de belles bourdes.
Mais tout n'est pas faux là dedans ...
Son vergin vezzosa in vesta di sposa
Son bianca ed umìle qual giglio d'april

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Message par EdeB » 05 nov. 2005, 16:16

Merci à MCS d'avoir mentionné l'existence de cet article, paru dans le Fig Mag.
La teneur n'en est pas nouvelle... On stigmatise énormément les récentes politiques des maisons de disque quant à leur marketing offensif, mais n'est-ce pas aussi une rançon de l'air du temps ? et une nécessité de survie économique à l'époque où les recettes des maisons de disques chutent de manière alarmante ? (OK, certains rétorqueront que c'est aussi de leur faute, pour avoir pris le "cochon de payant/client" pour un idiot, en essayant de fourguer de la camelotte, mais ce problème me semble plus centré sur les musiques actuelles que la musique classique.)
On oublie aussi que le "marketting" était aussi l'un des ressorts du fonctionnement de l'opéra, et ce, depuis le XVIIe XVIIIe, et avec une insistance nouvelle au XIXe, avec l'essor de la grande diffusion de la presse et de l'estampe. Les faits et gestes, ainsi que l'image des chanteurs et des compositeurs étaient diffusés amplement, et commentés. Il semblerait qu'on se soit d'autant plus appuyé sur ces images publicitaires pour vanter la mise au théâtre des oeuvres, et non sur leur valeur intrinsèque. Que voulait voir le public ? Un show visuel, des voix et une histoire qui plaise... On n'est pas bien loin de la réalité actuelle. Et des potins, aussi !! :wink: (la nature humaine étant ce qu'elle est...) Gala (qui publie d'ailleurs un reportage glamour sur Pavarotti and family dans son dernier n°) a remplacé les estampes / gravures à la feuille, c'est tout !!
ARTICLE DU FIGARO a écrit :«Le classique repose sur un répertoire à 80% interchangeable avec des compositeurs morts, explique François Rouffeteau, chef de produit chez EMI Classics. Il faut donc convaincre le public de racheter une énième version de telle ou telle oeuvre.»
Dans cette course obligée à la part de marché, on ne mise plus seulement sur l'interprétation, mais sur l'interprète, son talent, son physique.
A part les propos sur les "80% de répertoire interchangeable" (qui nient l'émergence de tout un nouveau répertoire), effectivement c'est une raison qui me semble tout à fait valable, vu du côté des maisons de disques : la visibilité du disque est devenue essentielle, dans une période où la rotation du "produit" -je déteste ce mot !!- est d'environ 3 semaines... dans le meilleur des cas. Ne vous est-il jamais arrivé de faire tous les disquaires de Paris pour trouver une référence de label indépendant (style Arion, Opus 111 etc) qui avait malencontreusement disparue des stocks, 10 jours après sa mise à disposition ? Certes tout le monde n'est pas à la même enseigne, et les disparités demeurent, mais faut-il crier forcément "haro !" sur le baudet et jeter le bébé avec l'eau du bain ?

La solution équitable me semblerait plutôt résider dans un équilibre difficile à réaliser : ne pas prendre les gens pour des imbéciles -de toute façon, les tentatives de lancer Bocelli comme ténor puccinien semblent s'être soldées par un échec, Dieu merci !- et garder une niche pour les talents qui se développent plus lentement. Rêvons, peut-être ?

Par contre les opérations cross over me font bondir. Et les propos du style
ARTICLE DU FIGARO a écrit :Pour éviter ces mauvais placements, les majors préféreront des valeurs sûres, comme le cross-over, c'est-à-dire la «production de pièces de musique classique interprétées par des artistes de variétés».
«D'une manière générale, estime Arièle Butaux, il y a une confusion des genres qui nous fait prendre Arielle Dombasle pour une cantatrice et André Rieu pour un violoniste classique. Le but des maisons de disques n'est pas de faire du prosélytisme mais du profit.»
Ce à quoi Rouffeteau rétorque : «Il ne faut pas être méprisant ! Si les braves gens pensent écouter du classique avec André Rieu, ou de l'opéra avec Florent Pagny, faut-il pour autant convoquer Robespierre ou Saint-Just
me font re-bondir !!!
Et il faut sans doute se rassurer avec les derniers propos de l'article qui cite Thierry Beauvert...

Le rapport de Louis Bricard : "Vingt préconisations pour la survie des disques de musique classique", auquel il est fait allusion dans l'article est consultable en ligne ici : http://www.culture.gouv.fr/culture/actu ... rt2004.pdf et sa synthèse ici : http://www.culture.gouv.fr/culture/actu ... nthese.htm

Merci Catherine pour ces citations superbes !! J'ai bien ri (jaune). Je sens que je vais chercher à emprunter cette somme en bibliothèque !! J'ai particulièrement aimé :
Meyerbeer [...] aujourd'hui quasi oublié malgré de régulières tentatives d'exhumation, fut le musicien le plus joué de son siècle [suit une énumération des oeuvres] sont à l'époque des scies du répertoire. Et ils peuvent durer jusqu'à 6 heures, avec choeurs martiaux, airs de bravoure, destinés à des voix d'acier et un public sans grand esprit critique.
Tu as du adorer !! :lol:
la musique dite classique a subi une forme de sélection naturelle ; elle s'est naturellement épurée de ses scories. De l'opéra, il ne reste qu'une substantifique moelle extraite de 400 ans de création lyrique. Toutefois, le choix et le succès des oeuvres correspondent tout autant à leurs qualités qu'aux us et coutumes de leur lieu et année de naissance. Ainsi, lorsqu'on considère les succès gigantesques de Meyerbeer, Halévy ou Ambroise Thomas, on ne s'étonne aujourd'hui guère que ces oeuvres n'aient pas, à de rares exceptions près, franchi la barrière du temps.
Propos qui semble sensé, à première vue, mais qui ne supporte pas l'analyse critique rapprochée... Des bides d'époque sont des chefs d'oeuvres à nos yeux, et des oeuvres encensées en leur temps n'ont pas forcément d'écho en le nôtre. Mais il y a AUSSI des oeuvres phares qui marchent à toute époque ! donc ne généralisons pas...
En ce qui concerne la littérature, qui lit encore vraiment Paul Géraldy ou Anatole France (que j'adore, lui !) ?
Au bout du compte, concernant la musique baroque, on en est presque arrivé à un excès inverse. Ainsi, la moindre oeuvrette de l'époque (de Mondonville, de Caldara, de Campra... ) est re-découverte comme un paradis perdu, comme l'essence même du genre. On sautille, on s'excite, on s'extasie, on s'insulte à mi-voix, car le monde baroque est une forêt de petits talents en concurrence. Cependant, ne jetons pas la pierre à une vogue qui permit, du moins jusque dans les années 1980, de retrouver des oeuvres essentielles du répertoire lyrique. Si les découvertes actuelles ne sont guère émoustillantes, c'est que l'os a fini par être rongé
:twisted: :evil: :twisted: :evil: :twisted: :evil: :twisted: :evil: :twisted: :evil: :twisted: :evil: :twisted: :evil: :twisted: :evil: &c &c &c !

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Message par Catherine » 05 nov. 2005, 16:51

LucaGi64 a écrit :C'est en effet très mal dit, et avec de belles bourdes.
Mais tout n'est pas faux là dedans ...
Pas faux, pas faux...pensé sommairement, très méprisant, ignorant des redécouvertes actuelles, écrit dans un style à attirer les rieurs (bon, ça, c'est aussi un de mes défauts !)

Pour Emmanuelle : j'ai gardé la bête, je te le passe un de ces jours.

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