désolé , merciDavid-Opera a écrit :C'est écrit dans ce même fil : Luca Francesconi, compositeur italien né en 1956.quetzal a écrit :merci , est ce qu'on a une idée du compositeur pressenti pour le Vautrin ?David-Opera a écrit :Lissner l'avait annoncé depuis le début de l'année et l'information est sur le fil des pronostics.quetzal a écrit :Je ne sais pas si on a évoqué sur ODB l'interview de trois pages dans le dernier Telerama ( N 3431).
...
Voici des nouvelles très réjouissantes ( désolé si elles sont déjà publiées quelque part sur le forum
http://www.odb-opera.com/viewtopic.php? ... 70#p259287
Je ne sais pas si tu le fais exprès, mais cela me fait bien marrer...
La politique artistique de Stéphane Lissner
Re: La politique artistique de Stéphane Lissner
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
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Re: La politique artistique de Stéphane Lissner
Avec le hit "Blue Suede Shoes" ?Stefano P a écrit :Je suppose que c'est l'opéra intitulé Trompe-la-Mort ?
Le Soulier de satin : il faut reconnaître que pour son premier opéra, Marc-André Dalbavie n'a pas choisi la facilité ! (espérons que les spectateurs ne se diront pas à la fin de la représentation : "Heureusement qu'il n'y avait pas la paire !")
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
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Re: La politique artistique de Stéphane Lissner
L'interview de Stéphane Lissner dans Télérama
Quelques extraits :
"Pourquoi avoir choisi d'inaugurer votre direction avec Moïse et Aaron ?
Cela me semblait plus pertinent que Le Barbier de Séville à l'heure où les attentats contre Charlie Hebdo ont tragiquement posé la question de la représentation de Dieu et de la communication, de la transmission de toute pensée. A l'heure, aussi, où affluent les réfugiés. Quand Schoenberg, entre 1930 et 1932, et sans doute contre l'antisémitisme grandissant en Allemagne, met en musique l'exode biblique du peuple juif – ici représenté par le chœur, omniprésent sur le plateau –, il oppose à travers les deux frères Moïse et Aaron l'esprit et la matière, l'idée et sa représentation. Moïse parle, Aaron chante. Moïse a su comprendre la pensée divine, mais ne parvient pas à l'exprimer ; son frère maîtrise le verbe, mais falsifie l'idée dès qu'il la formule… Par-delà la musique, poignante, le sujet n'est-il pas passionnant ?"
C'est chez votre grand-mère Alice que vous avez appris à aimer la musique ?
Non, plutôt avec une petite amie folle de piano et de musique de chambre qui m'a fait courir les concerts quand j'avais 18 ans… Mais attention, si j'aime Berlioz, Wagner, Mahler et préfère à tout la Passion selon saint Mathieu de Bach, je ne suis surtout pas un spécialiste. Pierre Boulez m'a enseigné qu'il valait mieux connaître parfaitement cinq œuvres à travers dix grandes interprétations que cinquante selon une seule. Plus on écoute la même chose, mieux on l'entend…
(à méditer LOL)
Comment cela s'est-il passé avec Patrice Chéreau ?
Difficilement, au début. Un peu manichéen, il considérait que j'étais de droite parce que je dirigeais le Châtelet… Comme d'autres avaient cru que j'étais communiste quand je travaillais à Aubervilliers. Il a heureusement compris que mon projet n'était ni de droite, ni de gauche, et que mes valeurs de service public étaient proches des siennes : on a des subventions de l'Etat pour prendre des risques, oser des artistes non consensuels, transmettre des oeuvres qui dérangent parfois mais reflètent notre monde… C'est Patrice qui m'a le plus appris dans le métier.
Comment construisez-vous une saison ?
"Certains directeurs d'opéra partent des oeuvres, moi ce sont les artistes avec qui j'ai envie de travailler qui m'inspirent. J'avais envie de travailler avec Boulez, Chéreau..."
Une partie de l'interview par ce lien, la totalité dans Télérama (version papier).
http://www.telerama.fr/musique/stephane ... 132765.php
Quelques extraits :
"Pourquoi avoir choisi d'inaugurer votre direction avec Moïse et Aaron ?
Cela me semblait plus pertinent que Le Barbier de Séville à l'heure où les attentats contre Charlie Hebdo ont tragiquement posé la question de la représentation de Dieu et de la communication, de la transmission de toute pensée. A l'heure, aussi, où affluent les réfugiés. Quand Schoenberg, entre 1930 et 1932, et sans doute contre l'antisémitisme grandissant en Allemagne, met en musique l'exode biblique du peuple juif – ici représenté par le chœur, omniprésent sur le plateau –, il oppose à travers les deux frères Moïse et Aaron l'esprit et la matière, l'idée et sa représentation. Moïse parle, Aaron chante. Moïse a su comprendre la pensée divine, mais ne parvient pas à l'exprimer ; son frère maîtrise le verbe, mais falsifie l'idée dès qu'il la formule… Par-delà la musique, poignante, le sujet n'est-il pas passionnant ?"
C'est chez votre grand-mère Alice que vous avez appris à aimer la musique ?
Non, plutôt avec une petite amie folle de piano et de musique de chambre qui m'a fait courir les concerts quand j'avais 18 ans… Mais attention, si j'aime Berlioz, Wagner, Mahler et préfère à tout la Passion selon saint Mathieu de Bach, je ne suis surtout pas un spécialiste. Pierre Boulez m'a enseigné qu'il valait mieux connaître parfaitement cinq œuvres à travers dix grandes interprétations que cinquante selon une seule. Plus on écoute la même chose, mieux on l'entend…
(à méditer LOL)
Comment cela s'est-il passé avec Patrice Chéreau ?
Difficilement, au début. Un peu manichéen, il considérait que j'étais de droite parce que je dirigeais le Châtelet… Comme d'autres avaient cru que j'étais communiste quand je travaillais à Aubervilliers. Il a heureusement compris que mon projet n'était ni de droite, ni de gauche, et que mes valeurs de service public étaient proches des siennes : on a des subventions de l'Etat pour prendre des risques, oser des artistes non consensuels, transmettre des oeuvres qui dérangent parfois mais reflètent notre monde… C'est Patrice qui m'a le plus appris dans le métier.
Comment construisez-vous une saison ?
"Certains directeurs d'opéra partent des oeuvres, moi ce sont les artistes avec qui j'ai envie de travailler qui m'inspirent. J'avais envie de travailler avec Boulez, Chéreau..."
Une partie de l'interview par ce lien, la totalité dans Télérama (version papier).
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Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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Re: La politique artistique de Stéphane Lissner
Ce ne sera pas son premier opéra. Il en a déjà composé (au moins) 2 dont un magnifique "Gesulado" créé à Zurich il y a quelques années et qui était vraiment une merveille. C'est un compositeur que j'aime beaucoup pour ma part et je me réjouis de cette commande de l'ONP.Stefano P a écrit : il faut reconnaître que pour son premier opéra, Marc-André Dalbavie n'a pas choisi la facilité !
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Re: La politique artistique de Stéphane Lissner
HELENE ADAM a écrit :L'interview de Stéphane Lissner dans Télérama
color=#0000BF]"Pourquoi avoir choisi d'inaugurer votre direction avec Moïse et Aaron ?[/color]
Cela me semblait plus pertinent que Le Barbier de Séville à l'heure où les attentats contre Charlie Hebdo ont tragiquement posé la question de la représentation de Dieu et de la communication, de la transmission de toute pensée. A l'heure, aussi, où affluent les réfugiés.
Moïse et Aaron était officieusement annoncé fin 2014, bien avant les attentats de janvier et l'afflux de migrants. Quel opportuniste.
" Vaut mieux en rire que s'en foutre " (Didier Super)
Re: La politique artistique de Stéphane Lissner
D'autant plus opportuniste que, davantage que la représentation de Dieu, l'affaire Charlie posait le problème de la caricature du sacré, ce qui est fort différent et n'a rien à voir avec les thèmes abordés dans Moïse et Aaron, qui concernent plutôt la question de l'élection, du libre arbitre, du conflit entre l'Esprit et le Verbe.Schwannhilde a écrit : L'interview de Stéphane Lissner dans Télérama :
Pourquoi avoir choisi d'inaugurer votre direction avec Moïse et Aaron ?
Cela me semblait plus pertinent que Le Barbier de Séville à l'heure où les attentats contre Charlie Hebdo ont tragiquement posé la question de la représentation de Dieu et de la communication, de la transmission de toute pensée. A l'heure, aussi, où affluent les réfugiés.
Moïse et Aaron était officieusement annoncé fin 2014, bien avant les attentats de janvier et l'afflux de migrants. Quel opportuniste.
Après tout, on peut se demander si Le Barbier de Séville, avec les thèmes des ravages de la calomnie et de la jeune femme qui lutte contre la triste condition à laquelle on veut la réduire, n'aurait pas été plus en résonance avec l'actualité...
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Re: La politique artistique de Stéphane Lissner
Oui, mettre au même niveau ce qui se dit dans Moïse et Aaron et les sujets qu'il aborde est lamentable.Stefano P a écrit :D'autant plus opportuniste que, davantage que la représentation de Dieu, l'affaire Charlie posait le problème de la caricature du sacré, ce qui est fort différent et n'a rien à voir avec les thèmes abordés dans Moïse et Aaron, qui concernent plutôt la question de l'élection, du libre arbitre, du conflit entre l'Esprit et le Verbe.
Après tout, on peut se demander si Le Barbier de Séville, avec les thèmes des ravages de la calomnie et de la jeune femme qui lutte contre la triste condition à laquelle on veut la réduire, n'aurait pas été plus en résonance avec l'actualité...
Ca n'a rien à voir mais il doit trouver qu'il intervient efficacement dans la résolution des problèmes de la planète. Qu'il reste à sa place et programme des opéras pour les amateurs sans donner de leçons de morale. Il n'est pas payé pour ça.
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Re: La politique artistique de Stéphane Lissner
Quelle virulence ! Tu ne devais guère aimer Mortier toi ! ^^Schwannhilde a écrit : Oui, mettre au même niveau ce qui se dit dans Moïse et Aaron et les sujets qu'il aborde est lamentable.
Ca n'a rien à voir mais il doit trouver qu'il intervient efficacement dans la résolution des problèmes de la planète. Qu'il reste à sa place et programme des opéras pour les amateurs sans donner de leçons de morale. Il n'est pas payé pour ça.
Je ne pense pas que le rôle d'un directeur d'opéra soit seulement de "programmer des opéras pour les amateurs" mais aussi d'interroger le genre, voire parfois de le bousculer, et pourquoi pas, de coller aux faits de société, l'actualité. Alors d'accord, Lissner a fait une bourde et a voulu donner de l'importance à sa première vraie production à l'ONP ce, afin d'attirer du monde aussi sans doute. C'est une maladresse que pour ma part je trouve bien excusable vu le contexte (sa vraie entrée à l'ONP) mais de là à s'acharner !
J'ai pour ma part une grande confiance en Lissner quand je constate que c'est à lui que je dois parmi mes plus beaux souvenirs d'opéra.
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Re: La politique artistique de Stéphane Lissner
Incontestablement opportuniste au sens premier du terme (je saute sur l'occasion) mais il avait développé dès l'annonce de sa nomination (donc en 2014 de mémoire, dans un entretien) le fait qu'il reprenait le montage de Moses und Aron, un opéra en plein dans l'actualité de tous ces réfugiés qui traversent la mer au péril de leur vie pour fuir la misère et la guerre (je cite de mémoire). En fait, son interview se déroulait lors d'un des multiples épisodes de naufrage en méditerranée de ces bateaux surchargés de réfugiés.Schwannhilde a écrit :HELENE ADAM a écrit :L'interview de Stéphane Lissner dans Télérama
color=#0000BF]"Pourquoi avoir choisi d'inaugurer votre direction avec Moïse et Aaron ?[/color]
Cela me semblait plus pertinent que Le Barbier de Séville à l'heure où les attentats contre Charlie Hebdo ont tragiquement posé la question de la représentation de Dieu et de la communication, de la transmission de toute pensée. A l'heure, aussi, où affluent les réfugiés.
Moïse et Aaron était officieusement annoncé fin 2014, bien avant les attentats de janvier et l'afflux de migrants. Quel opportuniste.
Si les attentas de Charlie n'avaient effectivement pas eu lieu (et je trouve sa référence très discutable, ce n'est pas ma lecture de cet opéra), les événements tragiques concernant les morts massives de réfugiés, existaient déjà depuis deux ou trois ans au moins.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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