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Riccardo Muti a démissionné

Posté : 02 avr. 2005, 12:40
par jago
Aujourd'hui M° Muti il a été déchargé du directeur musical de Teatro alla Scala.

Posté : 02 avr. 2005, 21:22
par Friedmund
Et c'est doublement triste, parce que je pense que cela va se suivre:

1) d'une prise de distance de Muti avec l'opéra au profit du symphonique pendant longtemps, alors qu'il n'est plus tout jeune et au sommet
2) d'une perte de qualité sensible de la Scala, ne voyant pas qui est à même de le remplacer aujourd'hui (on parle de Pappano, ou plus vraisemblablement de Gatti)

:?

Posté : 02 avr. 2005, 21:47
par DavidLeMarrec
Friedmund a écrit :Et c'est doublement triste, parce que je pense que cela va se suivre:

1) d'une prise de distance de Muti avec l'opéra au profit du symphonique pendant longtemps, alors qu'il n'est plus tout jeune et au sommet
2) d'une perte de qualité sensible de la Scala, ne voyant pas qui est à même de le remplacer aujourd'hui (on parle de Pappano, ou plus vraisemblablement de Gatti)

:?
1) Quatre fois hélas.
2) Probablement baisse de qualité, comme toujours lorsqu'une équipe doit se reconstituer. Pour ma part, je ne suis vraiment enthousiaste de ce que fait Muti à la Scala qu'après pas mal d'années de titularisation.
3) Pappano et Gatti ne sont surtout pas de mauvais chefs, au contraire !

Vu le répertoire du lieu, je préfèrerais Gatti, d'ailleurs.


David - tardif

Posté : 03 avr. 2005, 08:32
par olaf
Pour jouer les mauvais coucheurs de service, force est de constater que la Scala n'était plus une maison qui compte. Le gout archaïque de Muti en matière de mise en scène n'aidait pas les choses. Au lieu de chercher un nouveau Muti, la Scala devrait plutôt se trouver un directeur qui a du culot et des idées pour replacer l'honorable maison en tête de l'Art lyrique mondial et faire alterner dans la fosse des chefs invités. Gatti s'il est un bon chef n'a jamais été connu pour être un malade de la perfection comme le maestro napolitain. Quant à Muti, il y a assez de postes vacants dans le symphonique pour le combler (Chicago ?). Dans ce domaine aussi, on ne peut que constater que le chef italien ne tourne qu'avec un nombre limité d'oeuvres et qu'il n'a jamais renouvelé son répertoire en dehors des grandes fresques symphoniques qu'il dirige à tour de bras.
O.

Posté : 03 avr. 2005, 09:24
par Friedmund
olaf a écrit : Quant à Muti, il y a assez de postes vacants dans le symphonique pour le combler (Chicago ?). Dans ce domaine aussi, on ne peut que constater que le chef italien ne tourne qu'avec un nombre limité d'oeuvres et qu'il n'a jamais renouvelé son répertoire en dehors des grandes fresques symphoniques qu'il dirige à tour de bras.
O.
Ca c'est sûr, et depuis ses Brahms des années 70, le moins que l'on puisse dire c'est que Muti n'a jamais été terriblement convaincant dans le répertoire symphonique, alors qu'on lui doit quand même quelques frissons opératiques de premier ordre. Muti au symphonique, c'est une perte pour l'opéra sans gain palpable pour le répertoire orchestral... à moins qu'il ne se révèle sur le tard comme son antithèse Abbado (mais ce dernier avait les Berliner sous la main).

Sous la direction de Muti, la Scala a quand même connu de grandes heures, même si le reste du temps cela n'était guère flamboyant: sans Muti, et à défaut d'une personnalité exceptionnelle (Chailly?) on peut supposer que la Scala va sombrer définitivement du côté du médiocre...

Gatti a beau être un bon chef, je doute de son charisme artistique pour imposer une 'voie' à cette maison, ce que Muti avait bien réussi, tout en faisant de la Scala un orchestre de premier plan chaque fois qu'il était à la baguette.

Posté : 03 avr. 2005, 14:26
par DavidLeMarrec
olaf a écrit :Le gout archaïque de Muti en matière de mise en scène n'aidait pas les choses.
Parfaitement d'accord. Pour le reste, je ne suis pas sûr.

Quant à Gatti, il m'a très favorablement impressionné jusqu'à présent, et je tenais à en témoigner. Après, pour savoir qui fera l'affaire pour s'entendre avec les musiciens, il est très difficile de le deviner. Pappano ne serait pas particulièrement mieux adapté, je pense. Et il sera mieux dans un théâtre au répertoire plus vaste (mieux pour nous, s'entend).
Et puis, après tout, ça ne me préoccupe pas beaucoup : le répertoire que joue La Scala est le même depuis des millénaires (au moins). Si c'est mauvais, on a des tonnes de bons disques et les Arènes de Vérone.

David - équivoque

Posté : 03 avr. 2005, 20:06
par Ruggero
Friedmund a écrit :
Ca c'est sûr, et depuis ses Brahms des années 70, le moins que l'on puisse dire c'est que Muti n'a jamais été terriblement convaincant dans le répertoire symphonique, alors qu'on lui doit quand même quelques frissons opératiques de premier ordre. Muti au symphonique, c'est une perte pour l'opéra sans gain palpable pour le répertoire orchestral... à moins qu'il ne se révèle sur le tard comme son antithèse Abbado (mais ce dernier avait les Berliner sous la main).
chaque fois que j'ai entendu Muti diriger du symphonique, en disque ou en salle, j'ai trouvé ça formidable. Il faut voir comme il transfigure l'ONF!

Posté : 03 avr. 2005, 23:30
par Ariadne
L'ONF est "transfiguré" quand il joue avec Muti, Haitink, Davis, Masur...et pas avec Nelson? Il ne faudrait pas confier les clés de la Rolls à n'importe qui.

Posté : 04 avr. 2005, 00:25
par Rameau
La comparaison avec Abbado m'étonne quand même un peu... Ce n'est pas une information récente, quand même, l'immense talent d'Abbado, joint en plus à une curiosité musicale insatiable, de Monteverdi à la musique contemporaine... Quant à Muti, je suis d'accord avec ceux qui disent que cela fera le plus grand bien à la Scala, mythe endormi, que de l'air frais entre enfin. Je n'ai vraiment jamais apprécié ce chef, tout en reconnaissant que dans certains domaines (lyriques) très restreints il avait son mot à dire. Mais tout plutôt qu'un concert symphonique de Muti (euh, non pas tout quand même, Maazel c'est pire)!

(La fameuse Aida Muti/Ronconi/ONP, annoncée depuis l'an 40 par Mortier, semble au passage passée aux pertes et profits, ce sur quoi je ne vais pas pleurer).

Posté : 04 avr. 2005, 09:00
par olaf
Rameau a écrit :. Mais tout plutôt qu'un concert symphonique de Muti (euh, non pas tout quand même, Maazel c'est pire)!
.
Soit, mais la gestisque de Maazel est spectaculaire et fascinante à regarder, l'inverse de celle de Muti, toujours aussi raide comme un "I".
O.