Auber (sans "t), comme la station de RER.aroldo a écrit :PPS : Quelqu'un a déjà entendu des extraits de l'autre Bal, celui d'Aubert ?
Esprit français, au sens évoqué par Xavier plus haut, ou pas ?
Oui, j'ai déjà entendu Le bal masqué d'Auber, et deux fois : l'enregistrement de Compiègne et sur scène à Metz.
A très peu de choses près (un duo et un trio à la place des deux airs de Renato), le livret est exactement le même que celui utilisé par Verdi. La partie brillante de l'oeuvre, celle de Gustave et d'Oscar, de l'ambiance de la cour, des scènes de travestissements et du bal lui-même, sont de grandes réussites dans lesquelles Verdi, éminent parisien tout au long de sa vie, n'a pu que puiser de l'inspiration.
En revanche, les scènes dramatiques, celle du gibet surtout, n'arrivent pas, à mon sens, à la cheville de celles écrites par Verdi. Auber était surtout un compositeur d'opéras-comique et, dans les scènes typiques du Grand opéra, il n'a jamais pu véritablement concurrencer les maîtres du genre (Meyerbeer, Halevy et... Verdi, au premier chef !)
Le vrai Gustave III de Suède était un homosexuel notoire. Cependant, Scribe, dans son livret, a clairement considéré cet aspect de sa personnalité comme a-dramatique. La bourgeoisie louis-philiparde était sur ce sujet moins ouverte d'esprit, ou en tout cas plus hypocrite encore, que les princes du XVIIIième siècle.tuano a écrit :La personalité ou le coeur ?Xavier a écrit : La personalité de Riccardo, ou plutôt Gustavo III, penche au moins autant du côté d'Oscar que d'Amelia.
J'ai souvent entendu parler de cela mais je n'ai jamais compris.
La présence d'un rôle travesti était un élément courant dans le Grand opéra (Jemmy, Urbain). Contrairement à ce qui se faisait en Italie, il s'agissait cependant d'un jeune garçon, comme le Chérubin de Beaumarchais, mais doté d'une voix de soprano léger (contrairement à Mozart. Encore que...).
Maintenant, la présence d'un page soprano créait bien entendu une ambiguïté dans ses relations avec les autres hommes : cf. la réplique du séducteur Nevers à Urbain : "Dans ce chateau que cherchez-vous beau pâge"
J'ai cependant tendance à penser que Scribe et Auber, comme Verdi et son librettiste-traducteur, n'ont, à mon sens, pas vu plus loin.
Nonobstant, Oscar symbolise ne partie essentielle du personnage du Roi : le monarque brillant, protecteur des arts, léger, un peu jouisseur et insouciant jusqu'à l'imprudence. Son amour pour Amelia n'est d'ailleurs qu'une parenthèse dans sa personalité, parenthèse certes fatale.
Dans La rivedra nel'estasi, Riccardo/Gustavo pense à Amelia mais prête tout de suite attention à Oscar quand ce dernier défend la sorcière, puis il se lance dans la fantaisie de la visite costumée chez Ulrica. Là, lorsqu'il voit Amelia, il chante son amour pour elle et son souhait de la rejoindre mais commence d'abord par quelques risette dans E schrezo ode follia. De même, après son grand air où il décide de laisser partir Amelia, il se réjouit ensuite de la revoir puis jouit du bal masqué (chez Auber mais pas chez Verdi il est vrai), rechante un duo d'amour avec elle et enfin meurt en monarque éclairé, très XVIIIième, et pas en amant.
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PS : ça ne me réussit pas d'écrire des messages à minuit ! Le rouge au front j'ai corrigé quelques scories, j'espère qu'il n'en restera pas trop.