Dialogues des Carmélites: mise en scène attaquée en justice
je ne connais pas assez le milieu du théâtre, mais en musique, tu achètes une partition d'un compositeur contemporain par exemple, et si tu la joues en concert, tu déclares à la SACEM. Je vois mal un compositeur interdire qu'on joue sa musique...maitreluther a écrit :Pour jouer une pièce ou tout oeuvre qui n'est pas dans le domaine public, il faut l'autorisation de l'auteur ou des ayants droits. Très souvent, les troupes amateurs se voit refuser cette autorisation sous des prétextes fallacieux. Soit les l'autorisation a déjà été donnée à des pros qui ont exigé l'exclusivité, soit il est exigé une certaine "notoriété" à la troupe pour ne pas nuire à l'image de l'auteur. D'autre et je vais citer un très grand, monsieur Grumberg, est d'une humilité exemplaire.
-> -> OUF !! Sinon, quel ennui de toujours entendre la même chose, de voir la même mise en scène (le même chandelier posé à gauche, le même chandelier posé à droite, le même crucifix posé au milieu), mon Dieu ! Vous croyez que vous tiendriez le coup toute votre vie de voir les mêmes gestes et la musique interprétée de la même manière ?... Mon Dieu, quel ennui... [/b]Ruggero a écrit :Justement si : si des héritiers du droit moral de Mozart se manifestaient et étaient reconnus comme tel par la justice, ils pourraient demander d'interdire n'importe quelle interprétation d'un opéra de Mozart s'ils considèrent que l'oeuvre est interprétée dans des conditions que Mozart refuserait (mise en scène mais aussi sonorisation, salle trop grande, etc) et ils devraient prouver leur opinion (ce qui est, bien sûr, assez impossible en fait).quetzal a écrit :
Mozart et compagnie ce n'est pas un problème qui peut se poser juridiquement .
Bernard
Je suis tout simplement atterré par certaines remarques que je lis dans ce fil. Ainsi donc, il faudrait condamner un metteur en scène au nom du «respect» de l'œuvre, qui est une notion peu objective et certainement pas juridique, tout cela dans le but d'interdire un spectacle. J'ai bien dit: INTERDIRE UN SPECTACLE!!! Il y a donc des Odbiens qui souhaitent cela!!!! Mais allez donc vivre en Corée du Nord ou en Chine si la liberté des artistes vous effraie à ce point!!!! Et laissez-nous aimer ou détester un spectacle en paix!!!!!
On peut ne pas être d'accord avec l'interprétation de Dialogues des carmélites par Tcherniakov, on peut même détester son travail. On peut aussi avoir une opinion nuancée – c'est mon cas: j'ai vu le spectacle à Munich (ce qui n'est pas le cas de plusieurs personnes qui aboient sur ce site) et j'ai trouvé la soirée admirable, sauf dans la scène finale qui est, à mon avis, un contresens. Mais le résultat de ce travail demeure une «interprétation» justement. Vouloir que cette interprétation soit condamnée par un tribunal ou/et que le spectacle qui en résulte soit interdit, j'appelle ça du stalinisme intellectuel. Je m'inquiète beaucoup pour l'avenir de nos démocraties si des amateurs d'opéra en viennent à avoir de pareilles pensées et à les exprimer publiquement sans état d'âme. Mais je crois deviner qu'ils sont minoritaires sur ce site. Je l'espère du moins.
On peut ne pas être d'accord avec l'interprétation de Dialogues des carmélites par Tcherniakov, on peut même détester son travail. On peut aussi avoir une opinion nuancée – c'est mon cas: j'ai vu le spectacle à Munich (ce qui n'est pas le cas de plusieurs personnes qui aboient sur ce site) et j'ai trouvé la soirée admirable, sauf dans la scène finale qui est, à mon avis, un contresens. Mais le résultat de ce travail demeure une «interprétation» justement. Vouloir que cette interprétation soit condamnée par un tribunal ou/et que le spectacle qui en résulte soit interdit, j'appelle ça du stalinisme intellectuel. Je m'inquiète beaucoup pour l'avenir de nos démocraties si des amateurs d'opéra en viennent à avoir de pareilles pensées et à les exprimer publiquement sans état d'âme. Mais je crois deviner qu'ils sont minoritaires sur ce site. Je l'espère du moins.
Tantris a écrit :Je suis tout simplement atterré par certaines remarques que je lis dans ce fil. Ainsi donc, il faudrait condamner un metteur en scène au nom du «respect» de l'œuvre, qui est une notion peu objective et certainement pas juridique, tout cela dans le but d'interdire un spectacle. J'ai bien dit: INTERDIRE UN SPECTACLE!!! Il y a donc des Odbiens qui souhaitent cela!!!! Mais allez donc vivre en Corée du Nord ou en Chine si la liberté des artistes vous effraie à ce point!!!! Et laissez-nous aimer ou détester un spectacle en paix!!!!!
On peut ne pas être d'accord avec l'interprétation de Dialogues des carmélites par Tcherniakov, on peut même détester son travail. On peut aussi avoir une opinion nuancée – c'est mon cas: j'ai vu le spectacle à Munich (ce qui n'est pas le cas de plusieurs personnes qui aboient sur ce site) et j'ai trouvé la soirée admirable, sauf dans la scène finale qui est, à mon avis, un contresens. Mais le résultat de ce travail demeure une «interprétation» justement. Vouloir que cette interprétation soit condamnée par un tribunal ou/et que le spectacle qui en résulte soit interdit, j'appelle ça du stalinisme intellectuel. Je m'inquiète beaucoup pour l'avenir de nos démocraties si des amateurs d'opéra en viennent à avoir de pareilles pensées et à les exprimer publiquement sans état d'âme. Mais je crois deviner qu'ils sont minoritaires sur ce site. Je l'espère du moins.
J'approuve. C'est effarant.
Et comme je disais plus haut : quid des DVD de cette production ? On les brûle devant l'église du village ?
En tout cas elle transforme , bricole et remanie de fond en comble le Ring quand c'est son intérêt :calbo a écrit :Mais la dynastie Wagner réécrit elle les livrets de Richard? (...).
par exemple l'entreprise gigantesque menée à Buenos Aires qui devrait avoir un "retentissement mondial" ( sauf si ça se casse la figure , ce qui est encore possible - voir mon message là dessus ) a tout de même été entièrement conçue et dirigée par Katharina Wagner et consiste non seulement à réduire le Ring mais à en bouleverser le livret en le restructurant selon cette maquette :
Où un morceau du second acte de la Walkyrie passe avant l'Or du rhin , puis on revient au premier acte avant de sauter à la fin du II et enchaîner sur le III etc ....
Vous pouvez trouver tout ça sur le site du Teatro Colon .
C'est bien l'actuelle "curatrice" dysnastique qui conduit cette entreprise qui si elle aboutit et si elle réussissait pourrait devenir une véritable "alternative" comestible ( en 7 heures ) aux 4 représentations longues et coûteuses de la tétralogie .
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des mises en scène qui occultent les aspects religieux
Evidemment, je n'ai pas vu ces Dialogues, mais d'après ce que je lis dans ce fil, il y a la négation d'une rédemption spirituelle. Dans la version authentique, Blanche, touchée par la grâce, a eu la mort glorieuse que n'a pas eu la prieure, avec ses compagnes elle est martyre de la foi et entre au Royaume des Cieux. Dans la version trafiquée Tcherniakov, la rédemption est seulement temporelle, Blanche devient une héroïne à qui on donnera une médaille. La subversion est totale.quetzal a écrit :
Personnellement l'invention de cette mise en scène qui renverse la mort en transfigurant la figure de Blanche ne me poserait pas plus de problème que les suicides de Siegfried à répétition à la place de son meurtre
Dans son Macbeth, Tcherniakov avait éliminé tout ce qui évoquait la royauté, ça se passait chez les bourgeois, mais aussi ce qui évoquait le monde surnaturel: pas de sorcières, et les passages qui évoquaient une colère divine étaient présents seulement le texte, dans le surtitrage, rien sur la scène.
C'est une tendance que j'ai observée plusieurs fois dans les mises en scène. Les metteurs en scène font tout pour passer sous silence les aspects spirituels des opéras quand il y en a.
Exemple: Le Roi Roger. Cet opéra a un contenu spirituel vraiment original, à tonalité païenne et nietzschéenne, avec au dernier acte la transfiguration du berger en Dionysos. Cette métamorphose avait été traitée par la dérision par Warlikowski, qui avait affublé le berger et ses compagnons de masques de mickey. Par la suite, le prière du roi au Soleil était également traitée par la dérision. Le soleil auquel s'adressait le roi était une enseigne lumineuse qui faisait apparaître successivement S SU SUN!
Autre exemple, Don Giovanni de Michael Haneke. Don Giovanni ne reçoit plus son châtiment des puissances infernales, il est défenestré sans autre forme de procès par des employés assoiffés de vengeance.
Je me souviens aussi que la mort de Mireille, que Nicolas Joel avait bien présentée comme celle d'une jeune fille touchée par la grâce avec pour le montrer des effets appuyés avait donné lieu, dans ce forum et dans la ville à pas mal de sarcasmes.
Faustin
ben ouais! tout comme je trouve proprement terrifiantes toutes ces mises en scène qui esquintent, dénaturent, trahissent les oeuvres! Et moi non plus au départ je ne pensais pas que dans ce domaine on pouvait aller jusque là!Piem67 a écrit :C'est proprement terrifiant. Je ne pensais pas que tu pouvais aller jusque là.jerome a écrit :je souhaite que cette affaire concernant l'oeuvre de Poulenc soit conclue par une condamnation en justice.
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