Je ne sais pas si il faut prendre "stupéfiante" au pied de la lettre : c'est une chanteuse honorable, mais , bof, sa Violetta d'Aix....DavidLeMarrec a écrit :Le Capitole a une discographie qui représente les deux tiers de celle de l'opéra de Paris. En effet!
Pour ce qui est de Bordeaux, je confirme. Je n'ai jamais compris, bien que résident permanent de cette charmante localité, ce qui lui avait valu le label d'opéra national. Le niveau est très correct, mais aussi très moyen. La programmation jamais audacieuse, si l'on excepte quelques efforts sur le "répertoire de grand-papa", comme vous dites : un Barbier en français, Le roi de Lahore, La Favorite, ou encore (mais c'est tout) la création obligée par l'obtention du label, de Philippe Fénelon. Le style de la création en question, resortie des tiroirs, était un peu vieilli, et malgré une distribe émérite pour les trois rôles principaux, on en garde un souvenir mitigé : c'est assez long, assez obscur à comprendre, même si loin d'être vilain. Ca sent l'obligation...
Certes, c'est à Bordeaux que la stupéfiante Mireille Delunsch a fait ses armes - même si, dans l'entretien obtenu par ODB*, on comprend que la qualité d'accueil n'était pas toujours fameuse. Malgré toute la fanitude qui lui due, est-ce suffisant pour en faire un opéra national, je ne crois pas. Surtout quand Rennes ou Nantes (pour Tours, je ne sais plus) font des efforts d'originalité réels dans leur répertoire, quand Renée Auphan mène son opéra avec brio, quand le Capitole est toujours ignoré ?
* On aura remarqué, au passage, la qualité et la pertinence des questions, l'information de l'entrevuveur, qui diffèrent sensiblement de la presse spécialisée.
Pour finir, la qualité de la programmation a sensiblement baissé, dans l'ensemble des catégories de la programmation bordelaise.
Opéra national? Pas de création, pas de vingtième siècle, pas de répertoire marginal, que du répertoire italien : Puccini, Rossini, Haendel... Et, certes, un Tristan, en version de concert, avec, si je vous ai bien suivis, "une soprane sur le retour et un ténor mozartien fatigué" ? Ayant posé la qualité assez moyenne de l'effectif orchestral, qui semble parfois peiner à se motiver (chacun fait ses propres coups d'archet, ou encore, le vibrato de soliste au premier rang qui devient plus léger au deuxième, seulement mimé au troisième et absent au quatrième...), on n'est pas enthousiastes. La représentation qui promet le plus, c'est celle où Le Concert d'Astrée est invité, comme il l'est partout en France...
Pas de récitals de Lieder. Et la musique contemporaine, hors le fabuleux concerto pour percussions de Hosokawa, une merveille ::P:, et la création Bogor de Christian Lauba, se réduit à rejouer dans un foyer les oeuvres de notre compositeur en résidence, qui ont déjà été jouées gratuitement sur le campus bordelais, sous couvert d'un faux programme Ligeti/Lauba. Et c'est tout, mais _tout_ cela pour la seconde saison du festival d'expression contemporaine Novart... La première édition avait pourtant été passionnante. Peut-être que la saison prochaine démentira totalement l'orientation de celle-ci.
Voilà le tableau, hélas. Du coup, j'écoute beaucoup de disques de mes compositeurs de derrière les fagots favoris.
David - consolé
Montfort