Karine Deshayes

 

Souriante, heureuse du succès de la Norma toulousaine où elle chante Adalgisa, manifestant un bel appétit de rôle et de musique, courant sans s'épuiser d'un théâtre à un festival, ravie de la sortie prochaine de deux enregistrements, Karine Deshayes s'est montrée simple et disponible, curieuse et drôle, passionnée et joyeuse, mieux que vive, vivante. L'entretien s'est déroulé le 1° octobre, jour où l'on apprenait le décès de Jessy Norman. La première question s'imposait.

On a appris ce matin le décès de Jessye Norman. Avez-vous pu la rencontrer ?

Non, hélas ! Je ne l'ai jamais rencontrée. On a la chance d'avoir ses enregistrements. Par exemple, son Alceste de Gluck est extraordinaire. J'aime beaucoup son Poème de la Mer et de l'Amour de Chausson. Ce souffle infini. La diction était parfaite, la voix claire, ronde. C'est une chanteuse que j'ai beaucoup admirée et vraiment beaucoup écoutée. Et tous ses Strauss, ses Wagner. Elle faisait aussi du gospel. De l'opéra, mais aussi des récitals. Et j'aime chez les artistes cette polyvalence.

Les premières représentations de Norma remportent un succès extraordinaire. Comment ressentez-vous et expliquez-vous cet accueil enthousiaste ?

C'est une œuvre qui a beaucoup marqué. La télévision, la publicité ont popularisé le grand air. Et le souvenir de Callas. Et Caballe à Orange, avec la robe qui vole au vent et cette voix sublime. Le succès est là parce que cette œuvre n'a pas été jouée ici depuis des années (plus de 40 ans !) . Le public de Toulouse aime les voix et le bonheur du live est tout entier dans cette émotion partagée. Les gens nous disent pleurer à la fin. C'est une musique qui touche. Et moi-même, heureusement que je ne chante pas à la fin et que je suis de dos, car je pleure aussi.

Vous êtes donc Adalgisa de Norma pour les huit représentations de Norma de Bellini. C'est un rôle que vous avez déjà chanté, à Madrid par exemple en 2016 avec le Pollione de Grégory Kunde. Pourriez me dire quelle est la joie, le plaisir singulier de chanter ce rôle ?

 C'est la troisième fois que je chante Adalgisa. Ma prise de rôle s'est passée à Saint-Étienne en novembre 2008. J'ai dû attendre huit ans pour qu'on me le repropose. J'adore cette musique. Bellini nous a écrit deux duos féminins sublimissimes. Et on retrouve cela dans Les Capulet. Quand les deux voix de femmes chantent ensemble, c'est une merveille : les deux voix se croisent ; l'une passe au-dessus, l'autre au-dessous. On a même l'impression que les duos d'amour c'est pour voix de femmes !

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Crédit Cosimo Mirco Magliocca

Éprouvez-vous comme le spectateur une sorte d'ivresse en chantant le duo de l'acte II avec Norma ? Êtes-vous traversée par des émotions comparables ou êtes-vous en constante alerte, en souci de la technique, du placement de la voix ?

 La technique on y pense surtout quand on est dans le travail en amont, pour les répétitions. Après, Dieu merci, quand on est sur scène on y pense un peu moins, sauf dans des passages où il faut toujours être vigilant. Ce qui est magnifique c'est la symbiose que l'on peut avoir avec les partenaires. Dans les deux duos de Norma, au moment des cadences, il n'y pas de chef d'orchestre : nous sommes notre propre chef d'orchestre. Là on respire ensemble. Ce bonheur d'attaquer un son ensemble, de l'arrêter ensemble, de l'enfler, de le diminuer, d’accélérer, de ralentir, de faire la ligne ensemble. Je retrouve alors mon plaisir de chambriste. Que ce soit avec Klara [Kolonits] ou Marina [Rebeka], j'éprouve ce bonheur. Elles ont deux interprétations différentes et moi je les suis. Et ces deux duos sont aussi très différents : dans le second duo (avant et après le " Mira o Norma ») , il y a AUSSI un caractère « guerrier ».  On voit qu'Adalgisa est dans la lignée de Norma, ce qui n'est pas le cas du premier. Et les parties de douceur, quel cadeau de pouvoir chanter ça. J'aime l'attention du public dans ces moments-là. C'est du bonheur.

J'ai vraiment grand plaisir à chanter Adalgisa, Bellini, le bel canto. Et je me dis que toute mes années d'apprentissage de la musique baroque où on apprend à diminuer un son, à faire un son droit, un ornement, m'ont servi à faire ce type de rôle et d'opéra.

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Crédit Cosimo Mirco Magliocca

Y a-t-il une difficulté particulière de chanter avec deux Norma ?

Non, parce qu'on s'adapte en fonction du partenaire. On a répété en amont pour cela.  Klara est une Norma plus légère ; elle a chanté la Reine de la Nuit. Elle parvient à faire des couleurs incroyables dans l'aigu, mais moins prononcées dans le grave. Moi, je suis impressionnée par mes deux collègues. J'adore les écouter, même pendant le spectacle. Je suis aussi spectatrice.

S'adapter, dites-vous. Cette plasticité ne va pas de soi.

 Mais c'est la même chose pour un pianiste. Les pianistes accompagnateurs s'adaptent aussi à leur chanteur partenaire. On n'accompagne pas de la même façon une soprano légère et une basse avec une voix plus large dans un récital de lieder par exemple.

Vous étiez en juin dernier une Charlotte vibrante, douloureuse dans le Werther présenté par le Capitole. Quel plaisir différent de chanter Charlotte ?

Ah ! Oui. C'est complètement différent. Massenet, c'est à la fois des passages très vocaux, avec un orchestre très présent et aussi des moments sur le texte qui doit être susurré, murmuré. Et après ces passages, il y a comme une explosion. Dans ce type d'écriture, on peut tout montrer. Charlotte c'est aussi un personnage qui évolue au fil de la représentation. Une femme amoureuse qui par convention ne cède pas à cet amour naissant. Qui ne dit qu'à la fin qu'elle l'aime. L'histoire est très douloureuse. Dans l'air des Lettres par exemple, on mesure l'importance du texte, de la prosodie.  Adalgisa, Charlotte, les rôles sont tellement différents musicalement. J'ai de la chance...

 Nous évoquions le plaisir du chant. J'ai le sentiment que vous vivez le chant non comme un métier, mais comme une philosophie, une exigence, comme un rapport aux êtres, à la vie.

 Vous avez raison. Ce n'est pas qu'un métier. C'est une passion. Moi j'aime chanter. « Ils » le savent. Quand on m'a demandé de faire les deux casts, ils m'ont interrogée pour savoir si je me sentais capable. La semaine dernière, j'ai chanté cinq jours sur sept l'opéra en intégralité ! On a enchaîné, prégénérale, générale, première, deuxième... Si je dors bien, et je dors comme un bébé, je récupère. Quand je me réveille, je suis très heureuse de me dire « je vais au travail ». C'est ma passion et j'ai plaisir à le partager, avec le public, avec les collègues. Et dans cette production, l'échange est total avec mes partenaires qui travaillent dans le même sens que moi.

Si je prends, non pas toute votre carrière, mais seulement l'année qui vient de s'écouler, on trouve  le rôle d'Urbain dans les Huguenots à Bastille, l'Elena de Donna del lago de Rossini à Marseille,  Astasie dans le rare Tarare de Salieri en version concert à Versailles, Paris, Caen et Vienne, Il Trionfo del Tempo, Haendel (version concert) à Rouen et à Versailles, La Damoiselle élue de Debussy avec l'ONCT ici même à Toulouse, La Damnation de Faust , à Nice sous la direction de John Nelson, Charlotte de Werther au Capitole de Toulouse, Elvire dans Don Giovanni à Orange, et un nombre impressionnant de concerts et de récitals, dont les Leçons des Ténèbres de Couperin. Une question s'impose. Où trouvez-vous l'énergie de remplir tous ces engagements ?

J'ai toujours eu cette énergie. Je remercie mes parents, et merci mon Dieu de me l'avoir donnée. Mon professeur de chant au CNSM me surnommait Juvamine. Comme si j'y étais tombée dedans toute petite, un peu comme Obélix. Les gens qui me connaissent savent que je ne prends beaucoup de vacances. Je n'en ai pas pris cette année et les dernières vraies vacances datent d'il y a six ans : 13 jours en Toscane !  J'aime chanter et quand on me propose des projets, j'ai du mal à dire Non. En fait je suis gourmande, une grande gourmande.  Je passe du baroque à la musique contemporaine. J'aime tous les styles. J'aime la scène, le récital, aussi bien avec le piano qu'avec une petite formation, ou avec orchestre. J'ai fait un concert avec Philippe Cassard au Festival Ravel il y a trois semaines. Pendant les répétitions, je fais des concerts parce que sinon je m'ennuie (rires). J'aime tout, tout ce qui peut s'offrir à nous. Je me nourris de tout. Quand je serai à la retraite, je prendrais le temps d'aller en vacances. Et quand j'ai des jours de repos, je vais voir les autres. Je vais au concert, à l'opéra, au théâtre. Je suis rarement chez moi devant la télé. Et là encore, j'ai de la chance...

...la voix suit !

Oui. Pour l'instant tout va bien. Cela fait déjà 22 ans que je suis en carrière et je me suis rarement posé la question des vacances. Je vais avoir une semaine en janvier, je crois. Je n'ai jamais l'impression de faire un sacrifice. Je n'ai pas non plus l'impression d'en faire trop. Et quand on est en production, on se pose. C'est une chance énorme, à la différence des instrumentistes, toujours en voyage, en avion., dans des hôtels, en tournée. Et ce rythme est épuisant. Je suis à Toulouse depuis le 27 août ! J'ai fait ici ou là quelques festivals. Mais même Orange : je suis restée presque un mois sans bouger. J'ai soufflé. Je vais à la piscine. Je vois ma famille. Comme moi je bouge, ce sont mes amis et ma famille qui viennent me retrouver.

Si je regarde maintenant l'année qui s'ouvre, je constate une aussi grande diversité : La Reine de Saba à Marseille, que je ne connais pas...

 Mais personne ne connaît. A part un air. Cela n'a pas été monté depuis tellement, tellement longtemps. C'est génial de pouvoir redécouvrir une œuvre. Pour l'instant je travaille avec un pianiste. J'attends avec gourmandise de la découvrir avec orchestre. Mais l’œuvre contient des pages très belles.

… Je poursuis. La Cenerentola à Liège, La Damnation de Faust et Roberto Devereux à Paris, la reprise à Montpellier d'Ariane à Naxos dans l’inventive mise en scène de Michel Fau inaugurée au Capitole l'année dernière, Psyché d'Ambroise Thomas à Paris, plus d'autres engagements de récitals ou de concerts.

 Je peux vous dire l'été prochain, si cela vous intéresse. Je vais faire mon premier contrat à Pesaro au Festival Rossini. Je suis ravie : c'est Noël pour moi. Et je fais en plus un opéra rare Elisabetta, regina d'Inghilterra. Je chante le rôle d'Elisabeth. Et j'y suis sept semaines. Je passe tout mon été prochain à Pesaro. Il y a pire (grand éclat de rire).

 Au vu de tous ces rôles présents et à venir, une question vient à l'esprit : cette diversité de rôles, de climats, d'émotions, est-ce cela qui fait tout le prix de votre travail ?

 Oui, bien sûr. J'ai la chance d'avoir une voix intermédiaire. On va dire mezzo-soprano à partir du XIX°, mais du temps de Mozart ou de la musique baroque, le terme n'existait pas. On parlait de Soprano II. Cela me permet de faire des rôles de garçons. Je peux alterner rôle masculin / rôle féminin. Le fait aussi de faire des styles différents permet de ne jamais se lasser. Je n'éprouve jamais de lassitude parce que je passe toujours d'un style ou d'un rôle à l'autre. Cette diversité crée une forme d'effervescence. Et j'ai envie d'ajouter que bien d'instrumentistes font des styles de musique différents. Et on les interpelle moins que nous les chanteurs. Et dans notre apprentissage, on apprend les styles. Je ne vais pas chanter Berlioz comme on chante Bellini ou Rossini.

Cette diversité, je la retrouve dans votre participation à des différents productions discographiques. Et d'abord Rossini auquel vous avez consacré il y a 4 ans un disque avec des extraits de La donna del lago, Cenerentola, le Barbier, mais aussi Otello et Semiramide. On vous a beaucoup associée à ce compositeur. Comment et pourquoi ?

 Au départ, quand j'étais en troupe à Lyon, j'ai fait deux rôles rossiniens. D'abord Clarina dans La cambiale di matrimonio et ma première Rosina du Barbier. Et après j'en ai fait partout. Et La donna del lago, et Cenerentola... A Moscou, New-York, San, Francisco, bientôt à Liège et Madrid, beaucoup en France, Paris, Bordeaux, Avignon, Nantes et Angers. Je remercie Rossini d'avoir écrit tous ces rôles pour la Colbran qui était son épouse. Elisabeth est d'ailleurs le premier rôle qu'il a écrit pour elle C'est un signe. Ce sont tous des rôles où je me sens très bien. Cenerentola et Rosina sont des rôles un tout petit peu plus graves. Il faut avoir des aigus faciles, mais la position vocale est un peu plus grave. Isolier est plus aigu, Elena, Semiramide, Armida... Mais ces rôles dits de soprano comportent des notes graves. Armida a un sol grave à sortir, ne l'oublions pas. Rossini a toujours écrit pour des voix longues deux octaves et demi, qui ont la capacité à vocaliser. Et j'ai aimé faire aussi bien les rôles bouffes que les rôles sérieux. Dans Rossini, on peut s'amuser. Derrière le côté bon vivant du personnage, on ne décèle pas toujours une profondeur chez lui, qui me touche.  J'ai fait un Rossini tous les ans et cela me plaît. Mais j'aime aussi faire autre chose à côté...

Magnifique. Vous fournissez même les transitions. Je vous associe personnellement à la mélodie française à laquelle vous avez consacré un enregistrement Après un rêve que j'aime beaucoup avec des mélodies de Fauré, Debussy, Berlioz, Gounod, Massenet. Comment sont nées vos affinités avec ce répertoire ?

 Je vais citer un grand monsieur qui m'a fait vraiment aimer ce répertoire. Quand j'étais au conservatoire, j'avais chanté quelques mélodies, mais je n'éprouvais pas de passion dévorante pour ce répertoire. J'allais plutôt vers la musique baroque et c'est là que j'ai rencontré Emmanuelle Haïm qui avait remplacé William Chrisite. En 1998, je suis rentrée en troupe à l'Opéra de Lyon et j’ai fait la connaissance de Ruben Lifchitz. Il a beaucoup conseillé et fait travailler la mélodie à Natalie Dessay qu'il a accompagnée en récital, Stéphane Degout, Stéphanie d'Oustrac, toute cette génération de chanteurs.  J'ai eu la chance de travailler avec cet homme sept jours sur sept. Il nous a vraiment insufflé cette passion de la mélodie et du lied. Il m'a fait découvrir des textes et des mélodies que je ne connaissais pas, par exemple les mélodies de Fauré autour du symbolisme. J'ai travaillé avec lui La Chanson d'Eve, Le Jardin clos et d'autres mélodies de Fauré que j’ai ensuite enregistrées avec Stéphane Degout, disque qui a été récompensé par le Prix Charles Cros. Il m’a fait découvrir les Mallarmé aussi, de Debussy, de Ravel. Et les mélodies espagnoles, les zarzuelas... Et les Brahms... Et les Berlioz, et Shéhérazade.  Et aussi la façon de construire un récital, par auteurs, ou par thème... Aussi bien à l'Abbaye de Royaumont où il donnait des master classes qu'à Lyon, cet enseignement a été et reste une expérience exceptionnelle, passionnante. Il disait toujours : « Il n'y a pas une seule interprétation. Ce que je veux sentir c'est une proposition, un projet qui pourra évoluer avec le temps, mais que tu proposes là maintenant » et cette leçon essentielle reste présente.

 Vous avez enregistré avec le magnifique Quatuor Zaïde La Chanson perpétuelle de Chausson, ou de et avec Karol Beffa « Nuit obscure ». Comment prend naissance cette participation a des univers musicaux si différents ? Des rencontres ? Des hasards ? 

 Ce sont des rencontres. Karol est un ami depuis longtemps. C'est notre devoir de pouvoir créer de la musique. Tous les projets d'enregistrements, de récitals naissent de rencontres, dans des festivals, des concerts.  Par exemple, j'avais fait au Châtelet en 2004 un concert Gilbert Amy. J'ai rencontré là l'ensemble Contraste. On a eu envie de construire des projets. Au début, il y avait Raphaël Merlin qui a ensuite dirigé mon disque Rossini.  Tout fonctionne ainsi. Par amitié, par familles, par affinités, par la volonté et le plaisir de faire de la musique ensemble.

 

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Vous allez sortir deux enregistrements, m'avez-vous confié.

 C'est l'année Offenbach. J'ai enregistré, avec l'Orchestre de Rouen, les Fables de La Fontaine qui ont été réorchestrées par Jean-Pierre Haeck et le disque sort le 11 octobre (Label Alpha).

Vous avez déjà chanté Offenbach.

 Oui, ici à Toulouse la Périchole en 2008. En 2000 j'ai eu la chance de reprendre à Lyon la production d'Orphée aux Enfers de Pelly, le rôle de Cupidon. A Avignon, j'ai chanté Boulotte de Barbe Bleue. Et la Belle Hélène, à Toulon et Tours. Et je donnerai en novembre des concerts sur ce programme des Fables à Rouen et à l'Opéra de Massy avec l'Orchestre de Rouen.

Et le second disque d'Airs d'Opéras français sort le 8 novembre, sous le titre Une Amoureuse flamme, titre original du poème de Nerval qui a inspiré Berlioz, avec l'orchestre Victor Hugo, sous la direction de Jean François Verdier (label Klarthe)

Et on y retrouvera Charlotte par exemple. Je suis très, très contente de ces sorties.

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En dehors des projets que j'ai recensés, pouvez nous évoquer d'autres projets signés mais non mentionnés ?

Pesaro donc. Je vais refaire La Donna del lago, en version concert, à Zurich dans deux ans : ce sera ma première collaboration avec Zurich. J'ai d'autres projets, mais tout n'est pas encore signé.

 Quel est le rôle rêvé qu'on ne vous a jamais proposé et auquel vous diriez Oui sans hésiter ?

Tous mes rêves se sont réalisés. Je suis une enfant gâtée... J'attends de voir aussi mon évolution vocale.

Je n'ai fait que la version concert de Maria Stuarda, et j'aimerais beaucoup la faire en scène. Et Jane Seymour dans Anna Bolena. J'aimerais chanter à la scène la trilogie de Donizetti. Et j'aimerais reprendre des rôles que je n'ai faits qu'une seule fois. Comme Semiramide, Armida... Et Elvira, je ne l'ai chantée que deux fois : j'aimerais faire des Elvira partout. Et pourquoi pas une Comtesse dans les Noces ? Ce n'est pas éloignée d'Elvire, c'est la même écriture. J'ai fait Rosine du Barbier, je voudrais faire Rosine des Noces : ce serait un vrai challenge... 

Juin 2019, Werther au Capitole. Octobre 2019 Norma, au Capitole. Pourrais-je ajouter un autre projet au Capitole ?

Il y a des projets. Il faudra être patient. Bien sûr je vais revenir. Le projet n'est pas signé. Mais on en a déjà parlé. Je suis ravie d'être à Toulouse où j'ai débuté en 2003 dans La Flûte – la deuxième Dame – dans la mise en scène de Nicolas Joël. Et je serai ravie d'y revenir.

 Jean Jordy