La Création / Die Schöpfung
La Création / Die Schöpfung
Bonjour à tous!
Je désire acquérir un enregistrement de la Création (die Schöpfung) de Haydn. J'ai déjà entendu plusieurs fois cette oeuvre en concert, mais n'ai pas trouvé de CD avec des interprètes qui me percutaient.
Pouvez-vous me conseillez sur le disque à acheter et me donner les arguments qui font que cet enregistrement vous a particulièrement plu, svp?
Je désire acquérir un enregistrement de la Création (die Schöpfung) de Haydn. J'ai déjà entendu plusieurs fois cette oeuvre en concert, mais n'ai pas trouvé de CD avec des interprètes qui me percutaient.
Pouvez-vous me conseillez sur le disque à acheter et me donner les arguments qui font que cet enregistrement vous a particulièrement plu, svp?
Re: La Création / Die Schöpfung
Je n'ai pas trouvé de fil sur Les Saisons, mais je ne vais pas multiplier les fils (peut-être qu'un modérateur pourra rebaptiser celui-ci ? Oratorio de Haydn ou même "œuvres vocales de Haydn" histoire qu'on puisse parler des messes et des opéras ici.
D'abord, c'est quand même la plus grande œuvre vocale et chorale [je parle des Saisons] de tous les temps, plus je l'écoute et plus j'en suis persuadé. Pour moi, ça surclasse tout, c'est aussi simple que ça. Et pourtant, je n'ai qu'une version, que je réécoute religieusement tous les ans en septembre (en tant que professeur, l'année commence pour moi à ce moment là). Ma version Fricsay, avec Greindl, Haefliger et Maria Stader me semble être (attention aux hyperboles, ça va faire mal, voire être franchement ridicule) un des moyens les plus efficaces d'atteindre le nirvana musical. En fait, c'est très simple, on a l'impression que le moindre instrumentiste, le plus modeste choriste est habité par l'amour de cette musique. Du coup, chaque trait, que ce soit à l'orchestre ou dans le voix est signifiant (les cors pour la chasse extraordinaire, par exemple), incarné, saillant et en même temps harmonieux. Je ne sais même pas comment on peut diriger aussi bien que Fricsay. Ce mélange de poésie totale et de souffle narratif (voire dramatique) me semble la quadrature du cercle. Et les solistes sont tellement beaux et bons que je reste toujours pantois. La prise de son est excellente et donne l'impression que les chanteurs vous regardent dans les yeux. Du coup, on est presque troublé par tant de force (deux mesure de la voix de Greindl, et on tombe par terre, tellement il chante en s'adressant directement à vous, avec un grain irrésistible). Pas de filtre entre l'auditeur et le Beau. Et en plus, ils jouent et ils disent. Il faut entendre Haefliger au début de L'Eté : avec sa voix charnue, on a l'impression qu'il suscite directement le soleil. Quant, à l'inverse, Stader se fait blême avant l'orage, on tremble. Ce mélange de grande, très grande poésie vocale, n'est pas à confondre avec un hiératisme hautain. Au contraire, chaque soliste adopte le registre géorgique avec une joie communicative. On ne peut pas dire qu'ils jouent à être rustiques, ils sont plutôt comme des incarnations quasiment mythologiques de certaines forces telluriques qui trouvent leur expression dans la musique de Haydn. Un peu comme si Apollon, Minerve et Vulcain s'amusaient à jouer aux humains, mais avec finesse, sans distance, en y croyant. En somme, un très grand disque, un des tous premiers que j'emporterais sur mon île déserte.
D'abord, c'est quand même la plus grande œuvre vocale et chorale [je parle des Saisons] de tous les temps, plus je l'écoute et plus j'en suis persuadé. Pour moi, ça surclasse tout, c'est aussi simple que ça. Et pourtant, je n'ai qu'une version, que je réécoute religieusement tous les ans en septembre (en tant que professeur, l'année commence pour moi à ce moment là). Ma version Fricsay, avec Greindl, Haefliger et Maria Stader me semble être (attention aux hyperboles, ça va faire mal, voire être franchement ridicule) un des moyens les plus efficaces d'atteindre le nirvana musical. En fait, c'est très simple, on a l'impression que le moindre instrumentiste, le plus modeste choriste est habité par l'amour de cette musique. Du coup, chaque trait, que ce soit à l'orchestre ou dans le voix est signifiant (les cors pour la chasse extraordinaire, par exemple), incarné, saillant et en même temps harmonieux. Je ne sais même pas comment on peut diriger aussi bien que Fricsay. Ce mélange de poésie totale et de souffle narratif (voire dramatique) me semble la quadrature du cercle. Et les solistes sont tellement beaux et bons que je reste toujours pantois. La prise de son est excellente et donne l'impression que les chanteurs vous regardent dans les yeux. Du coup, on est presque troublé par tant de force (deux mesure de la voix de Greindl, et on tombe par terre, tellement il chante en s'adressant directement à vous, avec un grain irrésistible). Pas de filtre entre l'auditeur et le Beau. Et en plus, ils jouent et ils disent. Il faut entendre Haefliger au début de L'Eté : avec sa voix charnue, on a l'impression qu'il suscite directement le soleil. Quant, à l'inverse, Stader se fait blême avant l'orage, on tremble. Ce mélange de grande, très grande poésie vocale, n'est pas à confondre avec un hiératisme hautain. Au contraire, chaque soliste adopte le registre géorgique avec une joie communicative. On ne peut pas dire qu'ils jouent à être rustiques, ils sont plutôt comme des incarnations quasiment mythologiques de certaines forces telluriques qui trouvent leur expression dans la musique de Haydn. Un peu comme si Apollon, Minerve et Vulcain s'amusaient à jouer aux humains, mais avec finesse, sans distance, en y croyant. En somme, un très grand disque, un des tous premiers que j'emporterais sur mon île déserte.
l'enlevement de Clarissa a été un des évènements de ma jeunesse.