Je comprends ton point de vue mais je persiste à ne pas être d'accord.bajazet a écrit :Mais enfin ? puisque Norma est prêtresse, qu'elle s'adresse à la lune avec l'assemblée qui lui répond, ça ne te semble pas logique que ce soit une sorte d'hymne chanté ? Ce genre de situation est fréquent dans la tragédie lyrique (personnage de prêtre avec ch?ur), on peut penser à ce qu'on trouve dans Alceste de Gluck.
Ce contrepoint n'est pas, à mon sens, un indice d'un morceau chanté dans l'action mais seulement un procédé bellinien de mise en valeur d'une cantilène ou d'un air tout simplement.
Ainsi, dans Les puritains, Elvira chante une polonaise (la fameuse vièrge vicieuse) alors que les deux basse et le ténor lui répondent. Pour autant, ce n'est pas ce que j'appelle une chanson. Le morceau musical n'est pas sur le plan de l'intrigue, il est sur celui de la partition.
Ce procédé chant/contre-chant ( ) est assez courant dans le bel canto romantique. Dans Casta diva ça ressemble plus à une chanson que d'habitude parceque c'est une prière ou une invocation. Mais je ne pense pas que Bellini ait considéré ça comme une chanson et ait voulu matérialiser la mise en abîme dont nous parlions.
J'ai tendance à penser que si cela avait été le cas, Oroveso aurait eu une réplique du genre : "Norma, chante la prière à la lune" ou un truc du genre. Un peu comme Nourabad dans Les pêcheurs de perles qui, dans une circonstance similaire, dit à Leïla : "Chante, chante, nous t'écoutons"
Quelqu'un sait-il faire tourner les tables que nous interrogions Bellini directement ?
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