Meyerbeer - Le Prophète - Mazzola/Py - Berlin - 11-12/2017

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Hiero von Stierkopf
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Re: Meyerbeer - Le Prophète - Mazzola/Py - Berlin - 11-12/2017

Message par Hiero von Stierkopf » 17 déc. 2017, 20:55

Quelles couleurs allemandes ?
Il y avait des treillis mais je n'ai pas remarqué de référence explicite à l'armée allemande ni pré ni post WII.
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !

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Re: Meyerbeer - Le Prophète - Mazzola/Py - Berlin - 11-12/2017

Message par MariaStuarda » 17 déc. 2017, 20:57

Hiero von Stierkopf a écrit :
17 déc. 2017, 20:55
Quelles couleurs allemandes ?
Il y avait des treillis mais je n'ai pas remarqué de référence explicite à l'armée allemande ni pré ni post WII.
Moi non plus.

(Mais c'était "subliminal", nous dit David :mrgreen: )

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Re: Meyerbeer - Le Prophète - Mazzola/Py - Berlin - 11-12/2017

Message par Hiero von Stierkopf » 17 déc. 2017, 21:24

Ca serait d'ailleurs gonflé de la part de Py.
Faire des allemands les éternels bourreaux des français est un cliché franco-centré assez pénible.
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !

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Re: Meyerbeer - Le Prophète - Mazzola/Py - Berlin - 11-12/2017

Message par Adalbéron » 17 déc. 2017, 21:29

Hiero von Stierkopf a écrit :
17 déc. 2017, 21:24
Ca serait d'ailleurs gonflé de la part de Py.
Faire des allemands les éternels bourreaux des français est un cliché franco-centré assez pénible.
Oui, je pense que ça passerait mal à Heidelberg.
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Re: Meyerbeer - Le Prophète - Mazzola/Py - Berlin - 11-12/2017

Message par David-Opera » 17 déc. 2017, 22:05

La couleur Feldgrau est typique de l'armée allemande au XXe siècle, et, comme on voit de plus des Français et leurs drapeaux de l'acte II à IV, cela peut être mal pris par des spectateurs.
Dans Parsifal, ms par Warlikoswki, Parsifal découvrait au III une tenue militaire polonaise.
Peu ont compris ce qu'il voulait dire.
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Re: Meyerbeer - Le Prophète - Mazzola/Py - Berlin - 11-12/2017

Message par HELENE ADAM » 17 déc. 2017, 22:37

David-Opera a écrit :
17 déc. 2017, 22:05
La couleur Feldgrau est typique de l'armée allemande au XXe siècle, et, comme on voit de plus des Français et leurs drapeaux de l'acte II à IV, cela peut être mal pris par des spectateurs.
Dans Parsifal, ms par Warlikoswki, Parsifal découvrait au III une tenue militaire polonaise.
Peu ont compris ce qu'il voulait dire.
Je ne suis pas spécialiste des couleurs de treillis mais ceux-ci m'ont paru simplement représenter la force armée, contemporaine de surcroit puisque l'histoire est transposée.
Il y a sans doute une allusion cachée mais j'avoue ne l'avoir pas perçue et pour le coup, je serais surprise de découvrir que le public allemand le soir où j'y étais, aurait sifflé cette allusion...
Je pense qu'il sifflait tout simplement le ballet qui ne ressemblait guère à l'idée qu'on peut se faire du ballet du grand opéra Français... :wink: (ça m'a agacé d'ailleurs surtout deux jours après les huées imbéciles de la Bastille à la Première de la Bohème :roll: ).

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Re: Meyerbeer - Le Prophète - Mazzola/Py - Berlin - 11-12/2017

Message par Hiero von Stierkopf » 17 déc. 2017, 22:56

Il y avait certes des treillis gris sur la scène mais il faut vraiment avoir l'esprit tordu pour y voir une allusion à l'armée allemande.
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !

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Re: Meyerbeer - Le Prophète - Mazzola/Py - Berlin - 11-12/2017

Message par offenbach » 18 déc. 2017, 00:18

Quelqu'un a entendu Bruce Sledge récemment?
La date du 4 janvier me tente bien, à la fois pour réentendre cette musique magnifique et découvrir la seconde distribution, notamment Ronnita Miller dont la voix était terriblement surdimensionnée au Foyer du Châtelet il y a quelques mois.

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Re: Meyerbeer - Le Prophète - Mazzola/Py - Berlin - 11-12/2017

Message par raph13 » 19 déc. 2017, 16:17

Représentation du 16 décembre

Je découvrais in vivo cet opéra de Meyerbeer, dont je connaissais seulement le studio Horne/McCracken/Scotto et le live de la RAI avec Gedda et Horne.
J'ai trouvé les deux premiers actes assez peu inspirés musicalement, l'intrigue peinant à accrocher l'attention; mais à partir du 3ème la donne change et la tension monte pour ne plus se relâcher jusqu'au dénouement final.

Dans le rôle-titre, Gregory Kunde alterne l'excellent et le moins bon. Au positif, la vaillance qu'on lui connait et sa projection percutante, une quinte aigüe d'airain dont il est prolixe et la gestion habile d'une partition meurtrière. J'ai également noté qu'il était scéniquement bien plus convaincant qu'à l'accoutumée et il se montre crédible dans ce rôle de type un peu paumé, qui se prend au jeu du prophète.
On regrette une tendance à détimbrer dans les tentatives de nuances (mais il faut saluer le fait de les tenter !) et des sons dorénavant véritablement laids dans le médium. Mais sa grande scène du 3ème acte est un moment grandiose !

Ma favorite de la soirée, qui était visiblement aussi celle du public, fut la Fidès de Clémentine Margaine. J'ai été impressionné par la mezzo qui se tire avec les honneurs de ce rôle inhumain. Comme à chaque fois que je l'entends, j'ai le sentiment d'un potentiel fabuleux mais pas encore complètement maîtrisé, notamment dans le registre aigu qui est souvent donné à l’emporte-pièce. On note également la diction brouillonne, la justesse parfois mise à mal ou les vocalises savonnées lors du terrible "Comme un éclair". Mais j'ai oublié ces scories face à l'engagement inébranlable de la chanteuse, dont on admire la rondeur du timbre, l'ambitus sidérant et l'aplomb avec laquelle elle se jette dans cette partition inchantable.

Elena Tsallagova, après un début laborieux lors d'un "Mon coeur s'élance et palpite" qui la cueille à froid, se rattrape par la suite et campe une Berthe séduisante grâce à son timbre fruité et son implication scénique. Cependant le rôle pousse souvent la jeune soprano dans ses derniers retranchements, comme par exemple dans "Ô spectre épouvantable" où les notes les plus aigües sont esquissées plus que tenues, réduisant ainsi l'impact dramatique de ce passage.

Le reste de la distribution est correct, avec un excellent trio d'anabaptistes. J'ai moins apprécié l'Oberthal de Seth Carico, physiquement adéquat pour jouer ce seigneur fat et tyrannique, mais vocalement insuffisant et engorgé.

Enrique Mazzola offre une lecture magnifique de cet ouvrage monumental, dosant parfaitement les effets et faisant monter la tension tout au long de la soirée avec brio, à la tête d'un orchestre en grande forme.
La soirée est malheureusement un peu gâchée par la mise en scène laide et paresseuse d'Olivier Py : à ce point de recyclage, c'est carrément de l'auto-cannibalisme !
On retrouve donc pêle-mêle les structures tournantes uniformément grises et noires, les militaires torses nus, les scènes de violences entre soldats, les femmes brutalisées, les cartons avec messages brandis à tout bout de champ, les figurants nus lors d'une orgie finale incongrue... Le summum étant atteint lors du "ballet" du 3ème acte, transformé ici en 20 minutes de baston entre soldats et d'agressions sexuelles de jeunes filles, autour d'une voiture en flammes et avec un plateau tournant jusqu'à la nausée, déclenchant les huées d'une partie du public, qui s'est également déchaîné à la fin de l'opéra.
Rien de bien scandaleux à mon sens, juste une absence d'imagination et une transposition un peu facile, gommant tout l'aspect religieux du livret.
Le mérite de cette réalisation est de proposer une action continue pendant les 3h40 de spectacle.

Salle assez dégarnie (je n'ai vu que le parterre) et très froide en début de soirée, qui se réveille peu à peu à partir de la fin du 3ème acte et fait un triomphe mérité aux chanteurs aux saluts.
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Re: Meyerbeer - Le Prophète - Mazzola/Py - Berlin - 11-12/2017

Message par HELENE ADAM » 20 déc. 2017, 14:00

raph13 a écrit :
19 déc. 2017, 16:17

Ma favorite de la soirée, qui était visiblement aussi celle du public, fut la Fidès de Clémentine Margaine. J'ai été impressionné par la mezzo qui se tire avec les honneurs de ce rôle inhumain. Comme à chaque fois que je l'entends, j'ai le sentiment d'un potentiel fabuleux mais pas encore complètement maîtrisé, notamment dans le registre aigu qui est souvent donné à l’emporte-pièce. On note également la diction brouillonne, la justesse parfois mise à mal ou les vocalises savonnées lors du terrible "Comme un éclair". Mais j'ai oublié ces scories face à l'engagement inébranlable de la chanteuse, dont on admire la rondeur du timbre, l'ambitus sidérant et l'aplomb avec laquelle elle se jette dans cette partition inchantable.
Je te rejoins complètement sur Clémentine Margaine, pourtant très décevante dans le Carmen que j'avais vu à Bastille l'an dernier (la "première" en l'occurrence globalement assez mal chantée). Je l'ai vue lors de la représentation du 3 décembre de ce Prophète, et trois semaines après, c'est sa prestation qui me reste le plus en mémoire...malgré ses défauts qu'on oublie en effet à cause de l'impression de "performance incroyable" qu'elle donne.
raph13 a écrit :
19 déc. 2017, 16:17
Enrique Mazzola offre une lecture magnifique de cet ouvrage monumental, dosant parfaitement les effets et faisant monter la tension tout au long de la soirée avec brio, à la tête d'un orchestre en grande forme.
Oui et c'était assez surprenant de la part d'un chef rompu aux qualités du bel canto. Il s'est visiblement pris au jeu de relever le défi de ce monument musical (en complicité avec Py d'ailleurs) et l'a vraiment relevé. L'orchestre du DOB est par ailleurs excellent, ce que j'avais pu déjà constater la veille dans Tannhauser.
raph13 a écrit :
19 déc. 2017, 16:17
Salle assez dégarnie (je n'ai vu que le parterre) et très froide en début de soirée, qui se réveille peu à peu à partir de la fin du 3ème acte et fait un triomphe mérité aux chanteurs aux saluts.
Salle moins garnie que pour Tannhauser mais raisonnablement en début de mois (plus que pour Grubi le lendemain... :mrgreen: ). Triomphe pour tous les chanteurs mais avec un petit plus pour Tsallagova et un très grand plus pour Margaine.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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