Berlioz - La Damnation de Faust - Rophé - vc - Angers-Nantes Opéra - 09/2017
Berlioz - La Damnation de Faust - Rophé - vc - Angers-Nantes Opéra - 09/2017
Angers Nantes Opera ouvre sa saison avec une Damnation de Faust en concert à Angers puis à Nantes dans une interprétation vocale particulièrement intéressante :
à Angers les 15 et 17 septembre 2017
à Nantes les 19 et 21 septembre 2017
Distribution :
Direction : Pascal Rophé
Michael Spyres, Faust
Laurent Alvaro, Méphistophélès
Catherine Hunold, Marguerite
Bertrand Bontoux, Brander
Chœur d’Angers Nantes Opéra
Direction Xavier Ribes
Chœur de l’Opéra de Dijon Direction Anass Ismat
Maîtrise des Pays de la Loire
Direction Sophie Siegler
Orchestre National des Pays de la Loire
commentaire après la première
B.
à Angers les 15 et 17 septembre 2017
à Nantes les 19 et 21 septembre 2017
Distribution :
Direction : Pascal Rophé
Michael Spyres, Faust
Laurent Alvaro, Méphistophélès
Catherine Hunold, Marguerite
Bertrand Bontoux, Brander
Chœur d’Angers Nantes Opéra
Direction Xavier Ribes
Chœur de l’Opéra de Dijon Direction Anass Ismat
Maîtrise des Pays de la Loire
Direction Sophie Siegler
Orchestre National des Pays de la Loire
commentaire après la première
B.
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Rophé - vc - Angers-Nantes Opéra - 09/2017
première partie
SUBLIME
je pourrais mourir maintenant
B.
SUBLIME
je pourrais mourir maintenant
B.
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Rophé - vc - Angers-Nantes Opéra - 09/2017
Attends, Margarita n'est pas encore arrivée !
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Rophé - vc - Angers-Nantes Opéra - 09/2017
Mon Dieu ! Quel Faust ! Et quelle Damnation !
Hunold, la Crespin de notre temps
je suis mort, peut-être
B.
Hunold, la Crespin de notre temps
je suis mort, peut-être
B.
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Rophé - vc - Angers-Nantes Opéra - 09/2017
B.
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Rophé - vc - Angers-Nantes Opéra - 09/2017
Et spyres alors, aussi bon qu'au festival Berlioz cet été ?
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Rophé - vc - Angers-Nantes Opéra - 09/2017
Oui j'ai dit "quel Faust !"
Mais je fais un CR dès que j'ai un peu de temps
Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Rophé - vc - Angers-Nantes Opéra - 09/2017
Spyres est mon meilleur Faust depuis ma première Damnation qui remonte à 50 ans (Pierre Boulez à La Maison de la Culture pour les JO de Grenoble)
Sa pénétration du rôle dans la voix et dans le corps, où chaque syllabe articule le sens de chaque mot le porte à une intensité telle que notamment dans l'hymne de la fête de Pâques une larme coulait sur sa joue gauche.
"Mes larmes ont coulé, le ciel m'a reconquis"
Bernard
à suivre
Sa pénétration du rôle dans la voix et dans le corps, où chaque syllabe articule le sens de chaque mot le porte à une intensité telle que notamment dans l'hymne de la fête de Pâques une larme coulait sur sa joue gauche.
"Mes larmes ont coulé, le ciel m'a reconquis"
Bernard
à suivre
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Rophé - vc - Angers-Nantes Opéra - 09/2017
Les deux fois où je l'ai vu dans la Damnation il finissait les yeux bien humides, saisi ET dégageant une grande émotion. Pour ma part c'est une rare et grande émotion que d'assister à une rencontre absolue, celle d'un rôle et d'un interprète, dans une forme d'accomplissement.
Re: Berlioz - La Damnation de Faust - Rophé - vc - Angers-Nantes Opéra - 09/2017
Concert du 15 septembre 2017 à Angers
Voici un Faust qui me fait vite oublier les Kaumann et Hymel , entendus il y a bientôt deux ans sur la scène de l'Opéra Bastille .
Voilà le Faust qui détient la voix exacte du rôle , la largeur des graves , la longueur du souffle des longues phrases poétiques autant que les diaphanes légèretés de la voix mixte comme dans ce "silence" de la deuxième strophe de "Doux Crépuscule" , juste amené sur l'aile du chant par cette somptueuse articulation du "que j'aime ce ...silence " , car tout est ainsi articulé chez cet américain du Missouri qui sait mieux dire la langue de Berlioz que personne , sans l'ombre d'un accent , sans élision, sans synalèphe qui mange le texte dans la mesure .
C'est sublime , et ça porte haut vers des aigus zéphyriens comme dans "et du jaloux nuage qui te cachait encor mon amour est vainqueur" et dans le fastueux duo " Grands Dieux ! " où cette musique exerce tant son charme en déroutant toujours par ses infinies complexités , ses surprises jamais domptées .
Car la musique de Berlioz ne se laisse jamais apprivoiser .
-Michael Spyres se livre là à Faust , il en connait chaque intention et chaque inflexion . Son corps comme sa phrase nous le dit et sa voix nous le donne .
Il n'y a nul besoin d'autre dramaturgie pour être dans la représentation totale de la Légende Dramatique .
Que dire d'autre de la voix ? Le timbre , le souffle , la qualité d'une phrase qui supporte le juste rubato sans rien qui abuse de pathos , mais qui dégage une émotion vraie par le style et l'art d'une technique parfaitement maitrisée . Même si ici où là un léger rhume peut être s'est fait sentir dans une note ou deux .
C'est un Faust berliozien .
Il fera de cette première partie ( les 8 premières scènes ) une heure de pur bonheur et nous portera au sommet dans son "Invocation à la Nature ".
Certes il n'est pas seul artisan de cette admirable réussite .
L'Orchestre National des Pays de la Loire est au mieux , il a toujours merveilleusement sonné , formé depuis ses origines au répertoire français, il maitrise toutes les redoutables complexités de la partition et Pascal Rophé ( que je connais peu ) nous livre une interprétation à la fois d'une grande clarté , d'une belle intégrité stylistique , mais surtout d'une subtilité qui nous porte autant vers les rythmes endiablés que vers les mouvements élégiaques , qui articule de façon impressionnante les ensembles , et notamment le trio , mais aussi les chœurs , pas une seule fois pris en défaut dans leurs attaques , d'une souveraine grandeur autant que d'une subtile expressivité contrôlant les intrications rythmiques avec brio .
Franchement ( et notamment le chœur d'hommes ) fut nettement supérieur en présence et en incandescence à ce qu'on entendit il y a peu à Bastille.
Mais au finale , la maitrise et le chœur de femmes dans les "Esprits Célestes" furent eux aussi sublimes .
Le Méphistophélès de Laurent Alvaro , s'il marqua un début très légèrement engorgé , se libéra avec autorité et un bel art dans ses morceaux de bravoure , faisant preuve de belles qualités dramatiques .
(On se souviendra que Laurent Alvaro partageait l'affiche avec M. Spyres de la Muette à l'O.C. pour les débuts en France du ténor américain)
Art du chant qu'on a apprécié dans le Brander à la franche diction de Bertrand Bontoux .
-A la onzième scène comme on l'attendait avec excitation est apparue la royale Marguerite de Catherine Hunold , dont la noblesse de la prestance nous frappe toujours .
Dès l'entrée : "que l'air est étouffant" la cantatrice a retenu dans le souffle ses immenses moyens pour nous donner cette suspension qui nous capte , déjà , et la peur est bien là , une enfant ...suivie d'une suite de phrases au legato et à la musicalité superbes .
Mais pas seulement , dans ce récitatif si difficile à affronter précédant la chanson gothique , Hunold fait la démonstration de ses immenses qualités de mélodiste , de tenue de la ligne , de maitrise de la respiration et de la souplesse d'une voix qui peut tout autant être diaphane que se déployer dans la puissance souveraine .
Son "Roi de Thulé" fut une merveille de musique , mais plus encore , son "D'amour l'ardente flamme" fut un flot d'émotion et d'enchantement mélodique .
En ce sens , moi qui l'ai entendue dans ses rôles dramatiques ( Brünnhilde , Ortrud, Madame Lidoine , Bérenice ) j'ai été bluffé par sa palette technique , et ce trésor caché de sensibilité .
L'articulation , bien meilleure que celle de notre chère S.K. , mais aussi ce timbre , légèrement fruité quand il s’allège , avec de superbes harmoniques , et un beau medium grave , et enfin cette voix qui enfle sans peine ( mais ça nous le savons chez ce grand soprano dramatique) , tout ça lui donne les pleins moyens du personnage .
J'ai crié dans mon émotion à la sortie du théâtre : "La Crespin de notre temps !" ; c'est évident qu'elle en est l'héritière , on semble y reconnaitre des éléments dans la structuration des couleurs , mais elle y maitrise mieux la justesse que Crespin , même si on sent qu’elle n'en a pas toujours encore la même autorité ; c'est une première et peut être une prise de rôle (enfin ça je ne suis pas sûr , c'est à vérifier )
Bravo , bravo , bravo !
Si je n'habitais pas si loin je serais allé aux quatre représentations données .
B.
Voici un Faust qui me fait vite oublier les Kaumann et Hymel , entendus il y a bientôt deux ans sur la scène de l'Opéra Bastille .
Voilà le Faust qui détient la voix exacte du rôle , la largeur des graves , la longueur du souffle des longues phrases poétiques autant que les diaphanes légèretés de la voix mixte comme dans ce "silence" de la deuxième strophe de "Doux Crépuscule" , juste amené sur l'aile du chant par cette somptueuse articulation du "que j'aime ce ...silence " , car tout est ainsi articulé chez cet américain du Missouri qui sait mieux dire la langue de Berlioz que personne , sans l'ombre d'un accent , sans élision, sans synalèphe qui mange le texte dans la mesure .
C'est sublime , et ça porte haut vers des aigus zéphyriens comme dans "et du jaloux nuage qui te cachait encor mon amour est vainqueur" et dans le fastueux duo " Grands Dieux ! " où cette musique exerce tant son charme en déroutant toujours par ses infinies complexités , ses surprises jamais domptées .
Car la musique de Berlioz ne se laisse jamais apprivoiser .
-Michael Spyres se livre là à Faust , il en connait chaque intention et chaque inflexion . Son corps comme sa phrase nous le dit et sa voix nous le donne .
Il n'y a nul besoin d'autre dramaturgie pour être dans la représentation totale de la Légende Dramatique .
Que dire d'autre de la voix ? Le timbre , le souffle , la qualité d'une phrase qui supporte le juste rubato sans rien qui abuse de pathos , mais qui dégage une émotion vraie par le style et l'art d'une technique parfaitement maitrisée . Même si ici où là un léger rhume peut être s'est fait sentir dans une note ou deux .
C'est un Faust berliozien .
Il fera de cette première partie ( les 8 premières scènes ) une heure de pur bonheur et nous portera au sommet dans son "Invocation à la Nature ".
Certes il n'est pas seul artisan de cette admirable réussite .
L'Orchestre National des Pays de la Loire est au mieux , il a toujours merveilleusement sonné , formé depuis ses origines au répertoire français, il maitrise toutes les redoutables complexités de la partition et Pascal Rophé ( que je connais peu ) nous livre une interprétation à la fois d'une grande clarté , d'une belle intégrité stylistique , mais surtout d'une subtilité qui nous porte autant vers les rythmes endiablés que vers les mouvements élégiaques , qui articule de façon impressionnante les ensembles , et notamment le trio , mais aussi les chœurs , pas une seule fois pris en défaut dans leurs attaques , d'une souveraine grandeur autant que d'une subtile expressivité contrôlant les intrications rythmiques avec brio .
Franchement ( et notamment le chœur d'hommes ) fut nettement supérieur en présence et en incandescence à ce qu'on entendit il y a peu à Bastille.
Mais au finale , la maitrise et le chœur de femmes dans les "Esprits Célestes" furent eux aussi sublimes .
Le Méphistophélès de Laurent Alvaro , s'il marqua un début très légèrement engorgé , se libéra avec autorité et un bel art dans ses morceaux de bravoure , faisant preuve de belles qualités dramatiques .
(On se souviendra que Laurent Alvaro partageait l'affiche avec M. Spyres de la Muette à l'O.C. pour les débuts en France du ténor américain)
Art du chant qu'on a apprécié dans le Brander à la franche diction de Bertrand Bontoux .
-A la onzième scène comme on l'attendait avec excitation est apparue la royale Marguerite de Catherine Hunold , dont la noblesse de la prestance nous frappe toujours .
Dès l'entrée : "que l'air est étouffant" la cantatrice a retenu dans le souffle ses immenses moyens pour nous donner cette suspension qui nous capte , déjà , et la peur est bien là , une enfant ...suivie d'une suite de phrases au legato et à la musicalité superbes .
Mais pas seulement , dans ce récitatif si difficile à affronter précédant la chanson gothique , Hunold fait la démonstration de ses immenses qualités de mélodiste , de tenue de la ligne , de maitrise de la respiration et de la souplesse d'une voix qui peut tout autant être diaphane que se déployer dans la puissance souveraine .
Son "Roi de Thulé" fut une merveille de musique , mais plus encore , son "D'amour l'ardente flamme" fut un flot d'émotion et d'enchantement mélodique .
En ce sens , moi qui l'ai entendue dans ses rôles dramatiques ( Brünnhilde , Ortrud, Madame Lidoine , Bérenice ) j'ai été bluffé par sa palette technique , et ce trésor caché de sensibilité .
L'articulation , bien meilleure que celle de notre chère S.K. , mais aussi ce timbre , légèrement fruité quand il s’allège , avec de superbes harmoniques , et un beau medium grave , et enfin cette voix qui enfle sans peine ( mais ça nous le savons chez ce grand soprano dramatique) , tout ça lui donne les pleins moyens du personnage .
J'ai crié dans mon émotion à la sortie du théâtre : "La Crespin de notre temps !" ; c'est évident qu'elle en est l'héritière , on semble y reconnaitre des éléments dans la structuration des couleurs , mais elle y maitrise mieux la justesse que Crespin , même si on sent qu’elle n'en a pas toujours encore la même autorité ; c'est une première et peut être une prise de rôle (enfin ça je ne suis pas sûr , c'est à vérifier )
Bravo , bravo , bravo !
Si je n'habitais pas si loin je serais allé aux quatre représentations données .
B.
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v