Kiri Te Kanawa
Re: Kiri Te Kanawa
Ben par exemple je peux avoir des réserves sur sa Traviata, certes superbement chantée mais dramatiquement peu incarnée (elle) et qui vaut essentiellement pour le somptueux Hvorostovsky (Kraus restant merveilleux techniquement mais fatigué pour un rôle réclamant de la juvénilité et on sait qu'il a été appelé au secours pour pallier à la défection de Carreras), Mehta dirigeant correctement sans plus!
Elle chante très bien Tosca (parce qu'il faut reconnaître qu'elle est sublimement chantante chez Puccini comme chez Mozart d'ailleurs, 2 compositeurs qui, eux, exigent des qualités esthétiques de timbre que beaucoup d'autres compositeurs n'exigent pas à la même hauteur!) mais on n'a pas ici une incarnation dramatique extraordinaire!
Et par ailleurs, puisqu'on peut évoquer aussi les partenaires, je ne trouve pas que Hendricks est une Sophie idéale dans le Rosenkavalier. Est ce que Carreras était à son meilleur dans Manon Lescaut? Rien n'est moins certain ...
Dans son intégrale d'Arabella, heureusement qu'il y a elle et le chef parce que les autres ... bof bof !
Et puis on est en droit de considérer que si intéressant soit l'Otello de Pavarotti, ce n'est pas THE Otello ...
Elle chante très bien Tosca (parce qu'il faut reconnaître qu'elle est sublimement chantante chez Puccini comme chez Mozart d'ailleurs, 2 compositeurs qui, eux, exigent des qualités esthétiques de timbre que beaucoup d'autres compositeurs n'exigent pas à la même hauteur!) mais on n'a pas ici une incarnation dramatique extraordinaire!
Et par ailleurs, puisqu'on peut évoquer aussi les partenaires, je ne trouve pas que Hendricks est une Sophie idéale dans le Rosenkavalier. Est ce que Carreras était à son meilleur dans Manon Lescaut? Rien n'est moins certain ...
Dans son intégrale d'Arabella, heureusement qu'il y a elle et le chef parce que les autres ... bof bof !
Et puis on est en droit de considérer que si intéressant soit l'Otello de Pavarotti, ce n'est pas THE Otello ...
Re: Kiri Te Kanawa
Franchement, Previn dirige la Chauve-souris avec des gros sabots comparé à Carlos Kleiber ou Karajan. Quant au Don Giovanni de Maazel, il aurait pu s'intituler "Y-a-t-il un pilote dans l'avion?"jerome a écrit : ↑23 août 2017, 13:25Concernant les commentaires sur les autres versions, je peux être partiellement d'accord pour Carmen et Faust et pleinement d'accord pour la version Marriner de La Flûte enchantée.
Je le suis beaucoup moins pour la version de La Bohème qui est une très belle version et les 2 versions de Cosi fan tutte qui sont d'excellentes versions.
et je ne suis plus du tout d'accord concernant Die Fledermaus non seulement merveilleusement chantée mais admirablement dirigée ni non plus sur le Don Giovanni de Maazel qui est dirigé de manière très dramatique et qui est globalement superbement chanté (mes réserves porteraient plutôt sur Macurdy et Riegel) y compris évidemment Moser (absolument magnifique) et Raimondi (d'une classe vocale totale!)
Hendricks, dans le confort du studio signe sa meilleure intégrale avec le Falstaff de Giulini. J'en ai été le premier surpris et puis l'Octavian de Von Otter est le plus somptueux de la discographie.jerome a écrit : ↑23 août 2017, 16:26je ne trouve pas que Hendricks est une Sophie idéale dans le Rosenkavalier. Est ce que Carreras était à son meilleur dans Manon Lescaut? Rien n'est moins certain ...
Dans son intégrale d'Arabella, heureusement qu'il y a elle et le chef parce que les autres ... bof bof !
Et puis on est en droit de considérer que si intéressant soit l'Otello de Pavarotti, ce n'est pas THE Otello ...
Carreras est à la peine au 2ème acte de Manon mais pas ailleurs. Ses phrasés déchirants au dernier acte sont à pleurer et Pavarotti reste, à mes oreilles, l'un des meilleurs Otello. Quant à Grundheber dans Arabella, c'était quand même le Wozzeck d'Abbado et Barenboïm et c'est bien plus subtil que London chez Solti même si DFD reste insurpassable là-dedans.
Sinon, assez d'accord pour le manque d'incarnation dans Tosca et la Traviata mais j'y prends un plaisir coupable tant la voix est belle et les partenaires (à l'exception de Kraus, bien fatigué), excellents.
Re: Kiri Te Kanawa
On ne peut guère dire mieux sur cette très belle version et j'en fus le premier surprisjerome a écrit : ↑23 août 2017, 16:26
Elle chante très bien Tosca (parce qu'il faut reconnaître qu'elle est sublimement chantante chez Puccini comme chez Mozart d'ailleurs, 2 compositeurs qui, eux, exigent des qualités esthétiques de timbre que beaucoup d'autres compositeurs n'exigent pas à la même hauteur!) mais on n'a pas ici une incarnation dramatique extraordinaire!
Re: Kiri Te Kanawa
Oh, toi , tu es fin prêt pour la Manon Lescaut de Chailly qui est ma version préférée de l’œuvre devant Sinopoli et Levine, l'un et l'autre excellents mais j'ai toujours préféré le timbre crémeux de Kiri te Kanawa à celui de Mirella Freni même si cette dernière est plus investie. Quant à Carreras, il est tout simplement poignant avec des nuances rares en dépit d'aigus ouverts surtout au 2ème acte :Macbetto a écrit : ↑23 août 2017, 17:06On ne peut guère dire mieux sur cette très belle version et j'en fus le premier surprisjerome a écrit : ↑23 août 2017, 16:26
Elle chante très bien Tosca (parce qu'il faut reconnaître qu'elle est sublimement chantante chez Puccini comme chez Mozart d'ailleurs, 2 compositeurs qui, eux, exigent des qualités esthétiques de timbre que beaucoup d'autres compositeurs n'exigent pas à la même hauteur!) mais on n'a pas ici une incarnation dramatique extraordinaire!
Re: Kiri Te Kanawa
J'ai écouté la version Maazel et, pour le coup, j'ai été un peu déçu, plus proche du ressenti de Lucas que de celui de Jérôme, y compris pour la direction : Moser "clivante" oui, c'est sûr qu'il faut aimer et la voix et le timbre (mais je suis content qu'elle ait enregistré ça : sa carrière discographique, en matière d'intégrales, est finalement un peu décevante - et on a M. Price chez Solti). Pas du tout impressionné par les voix d'homme (aucune, même Van Dam) : j'ai trouvé qu'ils manquaient tous de poids et même de couleurs. Berganza pas à l'aise du tout finalement (ça doit être un peu tard pour elle ?) avec des aigus un peu fixes, inhabituels. Et Te Kanawa, en son seul, riche et placide (pas à l'image, où je ne la trouve pas mal).
l'enlevement de Clarissa a été un des évènements de ma jeunesse.
Re: Kiri Te Kanawa
Oui enfin moi je veux bien qu'on clive sur la Donna Anna d'Edda Moser mais je me permets de rappeler:
1) que la dame triomphait dans ce rôle un peu partout sur les grandes scènes internationales!
2) que rarement Donna Anna a été aussi dramatiquement incarné avec un art du chant consommé et une technique irréprochable! Alors oui le timbre est celui d'un soprano dramatique coloratura particulièrement corsé mais c'est en même temps ce que nécessite l'écriture du rôle.
3) que tout ce qu'elle a laissé au disque chez Mozart est juste magnifique, que ce soit en Elettra, Donna Anna, Reine de la Nuit, ... dans son album anthologique, en airs de concert, en musique religieuse, ...
Je trouve que vis à vis de Maazel, la sévérité est excessive! S'il y a bien une chose qu'on ne peut pas reprocher à Maazel dans ses intégrales lyriques et ce Don Giovanni ne fait pas exception, c'est de manquer de sens théâtral! Qu'on soit avec lui dans une conception très 19ème siècle et donc romantique de cette oeuvre, ça oui c'est assez évident tout comme il est évident que la phalange parisienne qu'il dirige n'a pas les beautés instrumentales des phalanges berlinoise et viennoise par exemple! C'est assez indiscutable! Pour autant, il y a une conception dramatique et une tension qui collent bien à l'oeuvre et dans lesquelles se coule à merveille le cast.
Berganza est vocalement idéale dans une optique tout de même musicologique qui veut que Zerline est dévolue à un mezzo! C'est au cinéma que physiquement, elle apparaissait un peu mûre pour le rôle.
Te Kanawa est une Elvira juste sublime! On le savait déjà avec la très intéressante mais discutable version Davis! C'est ici complètement confirmé et je le dis très clairement elle domine de très loin la discographie du rôle et passe devant Schwarzkopf (Elvira pourtant mythique!)
Donc chez les femmes, on est à un niveau extrêmement élevé.
C'est beaucoup moins vrai chez les hommes à cause d'un Commandeur pâlot, pas vraiment impressionnant (surtout qu'on a dans l'oreille le meilleur Commandeur jamais enregistré à ce jour à savoir Martti Talvela!) et à cause d'un Ottavio plutôt bien chantant mais d'une mièvrerie assez agaçante (d'autant plus agaçante qu'on sait qu'il est possible de faire autre chose vocalement de ce rôle, musicalement sublime mais dramaturgiquement assez ingrat, pour peu qu'on y engage une voix un peu plus corsée qu'à l'accoutumée genre Araïza, Blake, Villazon et peut-être Florez demain).
En revanche, superbe Leporello de Van Dam, presque un peu trop aristocratique mais quelle santé vocale, quelle ligne de chant! Et Raimondi dans son plus grand rôle, absolument magnifique vocalement, grande classe! Et au cinéma, lui aussi quelle présence!
Quant à Malcolm King, pour le peu qu'il a à chanter, aucun reproche à lui adresser!
1) que la dame triomphait dans ce rôle un peu partout sur les grandes scènes internationales!
2) que rarement Donna Anna a été aussi dramatiquement incarné avec un art du chant consommé et une technique irréprochable! Alors oui le timbre est celui d'un soprano dramatique coloratura particulièrement corsé mais c'est en même temps ce que nécessite l'écriture du rôle.
3) que tout ce qu'elle a laissé au disque chez Mozart est juste magnifique, que ce soit en Elettra, Donna Anna, Reine de la Nuit, ... dans son album anthologique, en airs de concert, en musique religieuse, ...
Je trouve que vis à vis de Maazel, la sévérité est excessive! S'il y a bien une chose qu'on ne peut pas reprocher à Maazel dans ses intégrales lyriques et ce Don Giovanni ne fait pas exception, c'est de manquer de sens théâtral! Qu'on soit avec lui dans une conception très 19ème siècle et donc romantique de cette oeuvre, ça oui c'est assez évident tout comme il est évident que la phalange parisienne qu'il dirige n'a pas les beautés instrumentales des phalanges berlinoise et viennoise par exemple! C'est assez indiscutable! Pour autant, il y a une conception dramatique et une tension qui collent bien à l'oeuvre et dans lesquelles se coule à merveille le cast.
Berganza est vocalement idéale dans une optique tout de même musicologique qui veut que Zerline est dévolue à un mezzo! C'est au cinéma que physiquement, elle apparaissait un peu mûre pour le rôle.
Te Kanawa est une Elvira juste sublime! On le savait déjà avec la très intéressante mais discutable version Davis! C'est ici complètement confirmé et je le dis très clairement elle domine de très loin la discographie du rôle et passe devant Schwarzkopf (Elvira pourtant mythique!)
Donc chez les femmes, on est à un niveau extrêmement élevé.
C'est beaucoup moins vrai chez les hommes à cause d'un Commandeur pâlot, pas vraiment impressionnant (surtout qu'on a dans l'oreille le meilleur Commandeur jamais enregistré à ce jour à savoir Martti Talvela!) et à cause d'un Ottavio plutôt bien chantant mais d'une mièvrerie assez agaçante (d'autant plus agaçante qu'on sait qu'il est possible de faire autre chose vocalement de ce rôle, musicalement sublime mais dramaturgiquement assez ingrat, pour peu qu'on y engage une voix un peu plus corsée qu'à l'accoutumée genre Araïza, Blake, Villazon et peut-être Florez demain).
En revanche, superbe Leporello de Van Dam, presque un peu trop aristocratique mais quelle santé vocale, quelle ligne de chant! Et Raimondi dans son plus grand rôle, absolument magnifique vocalement, grande classe! Et au cinéma, lui aussi quelle présence!
Quant à Malcolm King, pour le peu qu'il a à chanter, aucun reproche à lui adresser!
Re: Kiri Te Kanawa
Au cinéma, Berganza est n'est pas tant mure que surtout ridicule, à mes yeux, la pauvre.
D'accord pour le commandeur et pour l'Ottavio, que j'ai trouvé fade (alors que je suis plutôt client de chanteurs comme Stuart Burrows, Simoneau ou Gedda dans le rôle, donc pas les modèles de voix que tu cites).
Pour Moser, ça n'est pas le timbre "corsé" qui peut gêner, AMHA, mais plutôt ce qu'il peut avoir d'un peu astringent. En tout cas, c'est une émission et un timbre singuliers, moi j'aime plutôt, mais avec les goûts plus voluptueux de Lucas, je trouve cohérent qu'il ne soit pas séduit.
D'accord pour le commandeur et pour l'Ottavio, que j'ai trouvé fade (alors que je suis plutôt client de chanteurs comme Stuart Burrows, Simoneau ou Gedda dans le rôle, donc pas les modèles de voix que tu cites).
Pour Moser, ça n'est pas le timbre "corsé" qui peut gêner, AMHA, mais plutôt ce qu'il peut avoir d'un peu astringent. En tout cas, c'est une émission et un timbre singuliers, moi j'aime plutôt, mais avec les goûts plus voluptueux de Lucas, je trouve cohérent qu'il ne soit pas séduit.
l'enlevement de Clarissa a été un des évènements de ma jeunesse.
Re: Kiri Te Kanawa
D'accord avec Jérôme sur ce coup, j'adore aussi cette intégrale. Rien à ajouter à ce que tu dis de Te Kanawa sublime, Raimondi et Van Dam magnifiques. Moser très a sa place, même si l'enregistrement est peut etre un peu tardif pour elle.jerome a écrit : ↑31 août 2017, 17:40Oui enfin moi je veux bien qu'on clive sur la Donna Anna d'Edda Moser mais je me permets de rappeler:
1) que la dame triomphait dans ce rôle un peu partout sur les grandes scènes internationales!
2) que rarement Donna Anna a été aussi dramatiquement incarné avec un art du chant consommé et une technique irréprochable! Alors oui le timbre est celui d'un soprano dramatique coloratura particulièrement corsé mais c'est en même temps ce que nécessite l'écriture du rôle.
3) que tout ce qu'elle a laissé au disque chez Mozart est juste magnifique, que ce soit en Elettra, Donna Anna, Reine de la Nuit, ... dans son album anthologique, en airs de concert, en musique religieuse, ...
Je trouve que vis à vis de Maazel, la sévérité est excessive! S'il y a bien une chose qu'on ne peut pas reprocher à Maazel dans ses intégrales lyriques et ce Don Giovanni ne fait pas exception, c'est de manquer de sens théâtral! Qu'on soit avec lui dans une conception très 19ème siècle et donc romantique de cette oeuvre, ça oui c'est assez évident tout comme il est évident que la phalange parisienne qu'il dirige n'a pas les beautés instrumentales des phalanges berlinoise et viennoise par exemple! C'est assez indiscutable! Pour autant, il y a une conception dramatique et une tension qui collent bien à l'oeuvre et dans lesquelles se coule à merveille le cast.
Berganza est vocalement idéale dans une optique tout de même musicologique qui veut que Zerline est dévolue à un mezzo! C'est au cinéma que physiquement, elle apparaissait un peu mûre pour le rôle.
Te Kanawa est une Elvira juste sublime! On le savait déjà avec la très intéressante mais discutable version Davis! C'est ici complètement confirmé et je le dis très clairement elle domine de très loin la discographie du rôle et passe devant Schwarzkopf (Elvira pourtant mythique!)
Donc chez les femmes, on est à un niveau extrêmement élevé.
C'est beaucoup moins vrai chez les hommes à cause d'un Commandeur pâlot, pas vraiment impressionnant (surtout qu'on a dans l'oreille le meilleur Commandeur jamais enregistré à ce jour à savoir Martti Talvela!) et à cause d'un Ottavio plutôt bien chantant mais d'une mièvrerie assez agaçante (d'autant plus agaçante qu'on sait qu'il est possible de faire autre chose vocalement de ce rôle, musicalement sublime mais dramaturgiquement assez ingrat, pour peu qu'on y engage une voix un peu plus corsée qu'à l'accoutumée genre Araïza, Blake, Villazon et peut-être Florez demain).
En revanche, superbe Leporello de Van Dam, presque un peu trop aristocratique mais quelle santé vocale, quelle ligne de chant! Et Raimondi dans son plus grand rôle, absolument magnifique vocalement, grande classe! Et au cinéma, lui aussi quelle présence!
Quant à Malcolm King, pour le peu qu'il a à chanter, aucun reproche à lui adresser!
La seule réserve est effectivement l'Ottavio geignard de Riegel. L'époque était a ce genre de voix dans le rôle. Il y en avait pourtant de meilleurs (Burrows), mais aussi des pires (Schreier). Les Araiza et Winbergh n'étaient pas encore là.
Re: Kiri Te Kanawa
Te Kanawa est pour moi la plus grande Donna Elvira. Cependant j'ai été étonné de lire dans un article sur Don Giovanni, qu'à l'origine Mozart voulait faire un opéra bouffe et que le rôle bouffe devait être Elvira. Dans ce cas, bien sûr, il faudrait la jouer hystérique et ridicule, ce que n'est nullement Te Kanawa.
J'aime beaucoup la Donna Anna de Moser même si, en effet, elle arrive un peu tard.
Un petit HS; c'est Claes H. Ahnsjö qui m'a scotché en Ottavio à une époque où on en entendait beaucoup (Garnier, TCE, 2 fois à Aix, Pleyel). D'ailleurs il a fait un triomphe à Garnier alors qu'à côté de lui se trouvaient Raimondi et Bacquier.
J'aime beaucoup la Donna Anna de Moser même si, en effet, elle arrive un peu tard.
Un petit HS; c'est Claes H. Ahnsjö qui m'a scotché en Ottavio à une époque où on en entendait beaucoup (Garnier, TCE, 2 fois à Aix, Pleyel). D'ailleurs il a fait un triomphe à Garnier alors qu'à côté de lui se trouvaient Raimondi et Bacquier.