PlacidoCarrerotti a écrit : ↑22 août 2017, 12:15La lucidité vient plus probablement des maisons de disques que des artistes ...Lucas a écrit : ↑22 août 2017, 12:07Et quand elle a pris conscience que sa voix déclinait, elle a cessé de se produire à de rares récitals près.
On pourrait citer aussi Julia Varady, très soucieuse de s'arrêter encore en pleine gloire quand elle a senti quelques petits signes de fatigue vocale. Teresa Berganza n'a pas joué non plus, les prolongations au disque (après Don Quichotte avec Plasson et Butterfly avec Sinopoli, plus aucune intégrale)
Dans le genre, chanteuse très soucieuse de laisser à la postérité le meilleur d'elle même, il y a aussi Kiri Te Kanawa dont la voix s'est brutalement dégradée vers 1995 (à seulement 51 ans et je n'ai jamais compris pourquoi). Elle a, par la suite gravé une intégrale (La Bohème) et deux ou trois récitals ("airs d'opéras allemands" notamment) qui ne sont pas terribles (perte d'harmoniques sur tout le spectre d'une voix encore crémeuse deux ans plus tôt et aigus, jadis glorieux, devenus difficiles) et, sentant que rien ne s'arrangeait, elle n'a plus rien enregistré et raréfié brutalement ses apparitions scéniques. Bilan des courses : ses disques permettent de l'entendre à son meilleur et c'est tant mieux et j'ai beau être fan de la dame, j'apprécie cette lucidité. Interrogée sur la question, elle a toujours répondu en substance : lorsque la voix ne suit plus, on se sert du compositeur au lieu de le servir et ce n'est pas ma conception d'artiste".
Franchement Furlanetto et Hampson feraient bien d'en prendre de la graine : cela fait deux de plus pour faire plaisir à MariaStuarda. Mon bon cœur me perdra ...
Dans le cas de Kiri Te Kanawa et Julia Varady, cela vient des artistes : toutes les maisons de disques se les arrachaient au milieu des années 90 et ce sont elles qui ont dit "stop".