Sonya Yoncheva
Re: Sonya Yoncheva
Je viens de retomber (sur Voldemort) sur sa fabuleuse Leila de Favart, qui date de seulement... 5 ans. Ça m'a rendu triste de réentendre cette fraicheur, cette netteté vocale (en plus de l'énergie déjà flamboyante qu'elle y mettait) qu'elle avait à ce moment-là (j'allais écrire "à l'époque", mais ce n'est tellement pas loin dans le temps, en réalité ; bien plus loin dans sa voix, en revanche). En cinq ans, elle aura suivi le parcours d'autres chanteuses en trente années de carrière. Je me demande quelle ambition dévorante l'anime pour qu'elle se lance ainsi à corps perdu dans tous les défis possibles au prix de la longévité de sa voix.
Re: Sonya Yoncheva
Oui, mêmes impressions. Mais il y a eu sa grossesse entre temps tout de même.offenbach a écrit : ↑17 juin 2017, 00:56Je viens de retomber (sur Voldemort) sur sa fabuleuse Leila de Favart, qui date de seulement... 5 ans. Ça m'a rendu triste de réentendre cette fraicheur, cette netteté vocale (en plus de l'énergie déjà flamboyante qu'elle y mettait) qu'elle avait à ce moment-là (j'allais écrire "à l'époque", mais ce n'est tellement pas loin dans le temps, en réalité ; bien plus loin dans sa voix, en revanche). En cinq ans, elle aura suivi le parcours d'autres chanteuses en trente années de carrière. Je me demande quelle ambition dévorante l'anime pour qu'elle se lance ainsi à corps perdu dans tous les défis possibles au prix de la longévité de sa voix.
C'est cette saison seulement que le vibrato dans l'aigu est devenu plus encombrant.
Elle fera beaucoup de prises de rôle oui, mais ce ne sont pas forcément les rôles les plus lourds du répertoire non plus (Caballé a chanté Imogène bien avant Norma), excepté Tosca peut-être, même si j'ai tendance à croire que le rôle de Cavadarossi est plus exigeant encore (j'espère au passage qu'elle ne va pas annoncer sa prise de rôle en Cavadarossi pour 2019). Mais c'est vrai qu'on peut avoir des craintes quant à la manière dont elle va assurer ce qu'exigent techniquement les rôles d'Imogène et de Luisa (mais elle chante Violetta et Norma donc elle a logiquement a priori les voix pour tous les rôles :p).
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
— Shakespeare, Macbeth
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Re: Sonya Yoncheva
Je vous trouve tous bien pessimistes ; pour ma part, je n'ai pas perçu cette dégradation de la voix que certains mentionnent ici et j'attends avec impatience de l'entendre cet été dans Siberia (incrociamo le dita !). En ce moment, elle fait un vrai tabac à la Scala dans Bohème, et tout ce qu'elle a fait dans la dernière saison a été réussi. Attendons encore un peu pour entonner l'air de la décadence et de la "studerisation" !
Un extrait choisi (presque au hasard) dans les nombreuses et élogieuses recensions de cette Bohème :
"Di casa alla Royal Opera House di Londra e stella di consolidata fama al Metropolitan di New York, dove ha debuttato in poco tempo Mimì, Violetta e Desdemona (e dove la aspettano a breve la Contessa delle Nozze e Luisa Miller), Sonya Yoncheva debutta alla Scala, realizzando una Mimì di gran pregio, capace nella sua caratterizzazione a tutto tondo di rinverdire i fasti che furono, a suo tempo, quelli di Mirella Freni. L’illustre modello vocale e interpretativo si fa ascoltare già a partire dalle note d’ingresso: quel “Scusi…di grazia, mi s’è spento il lume…Vorrebbe?” possiede un particolare incanto che deriva dalla totale mancanza di affettazione, in favore di un’espressività sincera. L’ampia voce di soprano lirico e il bel timbro si fondono a un’emissione in cui il flusso del fiato scorre libero e pieno, senza sovrastrutture di sorta. La vocalità della Yoncheva trova la sua forza in quella naturalezza che è il punto di arrivo di una tecnica rifinita. Ineccepibile nelle due arie, il soprano si distingue al terzo quadro anche in virtù di un registro centro-grave piacevole e sonoro (“In lui parla il rovello; lo so, ma che rispondergli, Marcello?“ “Or lo fa incollerir. Me poveretta!…”Che vuol dire?”). Nell’ultima scena, è assolutamente ammirevole il modo in cui la cantante alleggerisce, quasi svuotandola della sua polpa, l’emissione, restituendo così la catarsi del momento. A sostegno della purezza della linea, poi, sta una pronuncia che risulta sorprendentemente chiara e scandita per una cantante non italiana. Per una volta, la fama che precede un artista si conferma, alla resa dei conti, pienamente meritata."
Photo credit: Marco Brescia & Rudy Amisano – Teatro alla Scala
Un extrait choisi (presque au hasard) dans les nombreuses et élogieuses recensions de cette Bohème :
"Di casa alla Royal Opera House di Londra e stella di consolidata fama al Metropolitan di New York, dove ha debuttato in poco tempo Mimì, Violetta e Desdemona (e dove la aspettano a breve la Contessa delle Nozze e Luisa Miller), Sonya Yoncheva debutta alla Scala, realizzando una Mimì di gran pregio, capace nella sua caratterizzazione a tutto tondo di rinverdire i fasti che furono, a suo tempo, quelli di Mirella Freni. L’illustre modello vocale e interpretativo si fa ascoltare già a partire dalle note d’ingresso: quel “Scusi…di grazia, mi s’è spento il lume…Vorrebbe?” possiede un particolare incanto che deriva dalla totale mancanza di affettazione, in favore di un’espressività sincera. L’ampia voce di soprano lirico e il bel timbro si fondono a un’emissione in cui il flusso del fiato scorre libero e pieno, senza sovrastrutture di sorta. La vocalità della Yoncheva trova la sua forza in quella naturalezza che è il punto di arrivo di una tecnica rifinita. Ineccepibile nelle due arie, il soprano si distingue al terzo quadro anche in virtù di un registro centro-grave piacevole e sonoro (“In lui parla il rovello; lo so, ma che rispondergli, Marcello?“ “Or lo fa incollerir. Me poveretta!…”Che vuol dire?”). Nell’ultima scena, è assolutamente ammirevole il modo in cui la cantante alleggerisce, quasi svuotandola della sua polpa, l’emissione, restituendo così la catarsi del momento. A sostegno della purezza della linea, poi, sta una pronuncia che risulta sorprendentemente chiara e scandita per una cantante non italiana. Per una volta, la fama che precede un artista si conferma, alla resa dei conti, pienamente meritata."
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Re: Sonya Yoncheva
Je ne partage pas non plus cette appréciation concernant la dégradation de sa voix. Franchement, je l'entends souvent ces derniers temps (pas assez hélas ), encore le mois dernier à la Philharmonie, et ce qui me frappe au contraire, c'est sa capacité à tout chanter magnifiquement et avec l'expressivité qu'on lui connait. Dans cette Bohême à la Scala elle triomphe en effet tout comme elle était la perle brillante de ce lamentable gala avec Domingo à Vienne quelques jours avant; mais elle est fort mal accompagnée, aucune chance que cette Bohême reste dans les annales de quoi que ce soit avec un Sartori en Marcelo.Stefano P a écrit : ↑17 juin 2017, 06:27Je vous trouve tous bien pessimistes ; pour ma part, je n'ai pas perçu cette dégradation de la voix que certains mentionnent ici et j'attends avec impatience de l'entendre cet été dans Siberia (incrociamo le dita !). En ce moment, elle fait un vrai tabac à la Scala dans Bohème, et tout ce qu'elle a fait dans la dernière saison a été réussi. Attendons encore un peu pour entonner l'air de la décadence et de la "studerisation" !
Et ses choix semblent davantage guidés par l'opportunité du moment que par la réflexion d'une carrière sagement construite. Ce qui lui fait prendre des risques avec sa voix...et ce serait dommage qu'elle finisse par l'abîmer, c'est, avec Harteros et Radvanovski, pour moi, la soprano la plus intéressante du moment.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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Re: Sonya Yoncheva
Au contraire. Ce sera aussi historique que Caruso en Colline !HELENE ADAM a écrit : ↑17 juin 2017, 09:03mais elle est fort mal accompagnée, aucune chance que cette Bohême reste dans les annales de quoi que ce soit avec un Sartori en Marcelo.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Sonya Yoncheva
C'est quoi cette histoire ? Sartori chante des rôles de baryton ?
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Re: Sonya Yoncheva
Non
C'est moi qui fatigue
En Rodolfo bien sûr...(je m'y perds à force...)
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Re: Sonya Yoncheva
OK merciHELENE ADAM a écrit : ↑17 juin 2017, 09:14Non
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Re: Sonya Yoncheva
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Re: Sonya Yoncheva
la voix est de plus en plus belle
Certes, elle a perdu en fraîcheur mais a gagné en rondeur
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