Debussy - Pelléas et Mélisande - Langrée/ Ruf - TCE - 05/2017

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Re: Debussy - Pelléas et Mélisande - Langrée/ Ruf - TCE - 05/2017

Message par Piero1809 » 12 mai 2017, 06:40

Stefano P a écrit :
11 mai 2017, 16:11

Oui, Debussy a demandé l'autorisation à Maeterlinck de mettre son drame en musique, et il a travaillé directement sur la pièce ; on ne peut donc pas dire que Maeterlinck est le librettiste de l’œuvre...
D'ailleurs Maeterlinck était très mécontent du résultat. Dans un article dans le Figaro, Maeterlinck écrit en 1902: je souhaite à Pelléas et Mélisande une chute prompte et retentissante...

Pelléas et Mélisande fait partie des cinq ou six opéras de mon Panthéon musical. Il illustre de façon idéale, la fusion de la poésie et de la musique. J'ai été saisi à la première audition par la beauté, le charme et le mystère qui s'en dégagent.
je l'ai découvert, il y a bien longtemps, dans une version d'Ansermet avec Camille Maurane et Erna Sporenberg dans les rôles titres. Très récemment une version m'a énormément touché, celle mise en scène par Robert Wilson avec Elena Tsallagova et Stéphane Degout dans les rôles titres.

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Re: Debussy - Pelléas et Mélisande - Langrée/ Ruf - TCE - 05/2017

Message par Adalbéron » 12 mai 2017, 06:47

La raison moins avouable, c'était qu'il voulait une autre chanteuse en Mélisande. Debussy a donné malgré tout le rôle à Mary Garden et ça n'a pas plu à Maeterlinck ;)
Parce qu'il a aussi dit que la musique de Debussy était ce qui manquait à son drame.
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Re: Debussy - Pelléas et Mélisande - Langrée/ Ruf - TCE - 05/2017

Message par JdeB » 12 mai 2017, 08:50

Adalbéron a écrit :
12 mai 2017, 06:47
La raison moins avouable, c'était qu'il voulait une autre chanteuse en Mélisande. Debussy a donné malgré tout le rôle à Mary Garden et ça n'a pas plu à Maeterlinck ;)
Parce qu'il a aussi dit que la musique de Debussy était ce qui manquait à son drame.
oui, il voulait sa chère Georgette Leblanc (sœur de Maurice)

J'ai vu la représentation d'hier soir. J'ai beaucoup aimé sauf JS Bou qui n'est pas adéquat vocalement. Orchestre et Langrée superlatifs, costumes sublimes de Lacroix pour Mélisande, Petibon quasi spectrale, diaphane et pure présence/absence, Ketelsen bouleverse en Golaud, il a tout pour devenir une star, Arkel d'un beau relief, Yniold très crédible, forte direction d'acteur, scénographie idione, un peu cheap, un peu lassante. Diction française admirable pour tous.

Pas mal de places vides...

j'ai hâte de découvrir la version pour ténor l'an prochain à Bordeaux.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Debussy - Pelléas et Mélisande - Langrée/ Ruf - TCE - 05/2017

Message par jmc » 12 mai 2017, 09:15

Hier soir Patricia Petibon :coeur2: était une sirène sublime dans ce cloaque sinistre conçu par Eric Ruf.
Ou plutôt une Raiponce rousse. Une robe d'or de Christian Lacroix.

Patricia Petibon et Jean-Sébastien Bou (© Vincent Pontet)

Image

Depuis la pointe jardin de la corbeille qu'elle proximité avec les artistes :icecream: .
Le nom de Pelléas est souvent prononcé avec emphase mais hier soir dans cette version le héros était Golaud.
Kyle Ketelsen :clapping: a même failli me tirer une larme à la fin.

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Re: Debussy - Pelléas et Mélisande - Langrée/ Ruf - TCE - 05/2017

Message par JdeB » 12 mai 2017, 09:21

oui, à moi aussi !

Effectivement un spectacle à voir de près à cause de la pénombre
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Re: Debussy - Pelléas et Mélisande - Langrée/ Ruf - TCE - 05/2017

Message par houppelande » 12 mai 2017, 09:36

xavierscriabine a écrit :
11 mai 2017, 16:20
Il a coupé une ou deux scènes aussi.
Pour le reste c'est bien la pièce de Maeterlinck telle quelle.
Il a parfois fait quelques adaptations de texte au risque d'introduire des fautes de français.
Ainsi, le passage qu'on a cité plus haut :
Golaud
Qu'est-ce qui brille ainsi au fond de l'eau?
Melisande
Où donc? Ah!
C'est la couronne qu'il m'a donnée.
Elle est tombée en pleurant.
introduit une construction réputée fautive en français alors que l'original de Maeterlinck disait :
GOLAUD : Qu’est-ce qui brille ainsi au fond de l’eau ?
MÉLISANDE : Où donc ? Ah ! c’est la couronne qu’il m’a donnée. Elle est tombée tandis que je pleurais.
C'est un détail insignifiant, j'en conviens, mais je serais curieux de savoir ce qui a motivé Debussy à faire ce changement.

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Re: Debussy - Pelléas et Mélisande - Langrée/ Ruf - TCE - 05/2017

Message par houppelande » 12 mai 2017, 09:42

HELENE ADAM a écrit :
10 mai 2017, 15:25
Oylandoy a écrit :
10 mai 2017, 15:17
Petit bémol de ma part : cette interprétation est trop extravertie, et même parfois trop bruyante...
C'est le reproche que j'ai fait à Bou qui "sort" un peu du personnage mystérieux de Pelléas par excès d'expressivité en effet. Pour les autres, j'ai vu des interprétations beaucoup plus intériorisées mais les artistes d'hier soir m'ont paru quand même rester dans cette part d'étrangeté nécessaire à l'oeuvre sans "en faire de trop".
Pelléas n'est quand même pas un être tout à fait désincarné. Je ne crois pas que Bou en fasse plus que n'en faisait Sarah Bernhardt qui joua (dans la pièce) le rôle de Pelléas, et qui provoqua le scandale par la sensualité des scènes entre Pelléas et Mélisande.

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Re: Debussy - Pelléas et Mélisande - Langrée/ Ruf - TCE - 05/2017

Message par JdeB » 12 mai 2017, 10:01

Je crois surtout que le problème de Bou c'est que sa voix est trop grave pour ce rôle.
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Re: Debussy - Pelléas et Mélisande - Langrée/ Ruf - TCE - 05/2017

Message par Adalbéron » 12 mai 2017, 10:02

houppelande a écrit :
12 mai 2017, 09:36
xavierscriabine a écrit :
11 mai 2017, 16:20
Il a coupé une ou deux scènes aussi.
Pour le reste c'est bien la pièce de Maeterlinck telle quelle.
Il a parfois fait quelques adaptations de texte au risque d'introduire des fautes de français.
Ainsi, le passage qu'on a cité plus haut :
Golaud
Qu'est-ce qui brille ainsi au fond de l'eau?
Melisande
Où donc? Ah!
C'est la couronne qu'il m'a donnée.
Elle est tombée en pleurant.
introduit une construction réputée fautive en français alors que l'original de Maeterlinck disait :
GOLAUD : Qu’est-ce qui brille ainsi au fond de l’eau ?
MÉLISANDE : Où donc ? Ah ! c’est la couronne qu’il m’a donnée. Elle est tombée tandis que je pleurais.
C'est un détail insignifiant, j'en conviens, mais je serais curieux de savoir ce qui a motivé Debussy à faire ce changement.
Grammaticalement, c'est fautif.
Mais c'est une figure littéraire tout à fait acceptable. C'est l'un des bonheur de la littérature que de déplacer la langue courante pour brouiller les sens et percevoir comme nous sommes aliéné.e.s par la langue.
Si Debussy s'est permis cette licence, c'est assurément en pleine conscience, pour densifier le mystère du texte.
En analyse littéraire, je crois qu'on parlerait d'anacoluthe.
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Re: Debussy - Pelléas et Mélisande - Langrée/ Ruf - TCE - 05/2017

Message par Adalbéron » 12 mai 2017, 10:05

houppelande a écrit :
12 mai 2017, 09:42
HELENE ADAM a écrit :
10 mai 2017, 15:25
Oylandoy a écrit :
10 mai 2017, 15:17
Petit bémol de ma part : cette interprétation est trop extravertie, et même parfois trop bruyante...
C'est le reproche que j'ai fait à Bou qui "sort" un peu du personnage mystérieux de Pelléas par excès d'expressivité en effet. Pour les autres, j'ai vu des interprétations beaucoup plus intériorisées mais les artistes d'hier soir m'ont paru quand même rester dans cette part d'étrangeté nécessaire à l'oeuvre sans "en faire de trop".
Pelléas n'est quand même pas un être tout à fait désincarné. Je ne crois pas que Bou en fasse plus que n'en faisait Sarah Bernhardt qui joua (dans la pièce) le rôle de Pelléas, et qui provoqua le scandale par la sensualité des scènes entre Pelléas et Mélisande.
Je vais voir ce Pelléas lundi, mais l'un de mes Pelléas préférés est le brûlant Claude Dormoy dans la version de Serge Baudo, survolté, comme un adolescent affolé par la florescence de ses sens.
JdeB a écrit : Je crois surtout que le problème de Bou c'est que sa voix est trop grave pour ce rôle.
C'est aussi ce que je m'étais dit en entendant ses aigus tirés dans Fantasio. Le rôle monte jusqu'au fa ou au sol aigu je crois à l'acte IV.
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