Rimski-Korsakov - La Fille de Neige - Tatarnikov/Tcherniakov - ONP - 04-05/2017
Re: Rimski-Korsakov - La Fille de Neige - Tatarnikov/Tcherniakov - ONP - 04-05/2017
A noter que Dmitri Hvorostovsky chante divinement l'air de Mizguir dans cet enregistrement au titre un peu trompeur dans la mesure où le cycle de Moussorgsky n'occupe que la quart du CD. Les 3/4 restants sont consacrés aux grands airs pour barytons extraits des opéras russes de Rimski-Korsakov, Borodine, Rubinstein et Rachmaninov et c'est tout simplement sublime :
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Re: Rimski-Korsakov - La Fille de Neige - Tatarnikov/Tcherniakov - ONP - 04-05/2017
Soyons précis: Mynenko n'était qu'un des deux contre-ténors dans Rouslan (puisqu'il y avait deux distributions) et pour Lel, il a remplacé Rupert Enticknapp à pied levé.PlacidoCarrerotti a écrit : ↑26 avr. 2017, 09:52Excellent !
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Re: Rimski-Korsakov - La Fille de Neige - Tatarnikov/Tcherniakov - ONP - 04-05/2017
Je vais faire un super HS.quetzal a écrit : ↑26 avr. 2017, 11:32Le public de L'Opéra de Paris ? Fastoche , pour revenir au sujet ...et à Tcherniakov.
C'est le jeu du pseudo paradoxe.
C'est à l'intensité de ses huées qu'on mesure le génie artistique et la renommée de ses metteurs en scène vedettes.
À ce titre Snegourochtka n'est qu'un demi succès.
Bernard
Dans une des aventures d'Iznogoud (sujet unique "devenir Calife à la place du Calife") sur des scénarios du génial Goscinny, le Grand Vizir achète des crayons de couleurs enchantés : il suffit de faire le dessin d'un objet ou d'une personne et, quand on déchire le papier, celui-ci disparaît.
Iznogoud entreprend donc le portrait du Calife, montre son dessin (raté) à son fidèle serviteur :
- Qu'en penses-tu ?
- Beurk ...
- Parfait ! Mon oeuvre est incomprise, donc géniale !
Bien entendu, la magie ne marche pas.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
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Re: Rimski-Korsakov - La Fille de Neige - Tatarnikov/Tcherniakov - ONP - 04-05/2017
Donc Grubi chantait déjà ?
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Re: Rimski-Korsakov - La Fille de Neige - Tatarnikov/Tcherniakov - ONP - 04-05/2017
Je reprends avec des moyens plus commodes pour écrire
Dans cette Fille de neige (appelée obstinément "Fleur de neige" par le surtitre de l'ONP ), je ne vois vraiment rien d'équivalent... ni dans les remarques faites plus haut ni dans ce que j'ai vu. L'idée de Tcherniakov est à peu près la même que pour Iolanta surtout dans son très génial fondu-enchainé avec Casse Noisette l'an dernier.
Par ailleurs le public de Paris hue systématiquement les mises en scène modernes (à l'ONP comme au TCE d'ailleurs)...il me semble...je n'appelle pas cela "s'accommoder". Pour moi c'est plutôt le contraire, ce qui est snob et donc très parisien c'est de s'offusquer systématiquement de ce qu'on voit sur scène. Et de ne pas manquer de huer la mise en scène lors de la Première. Surtout si c'est Warli, Tcherniakov ou Bieito...
Je ne répète pas mais ce décalage entre ce qui est chanté et ce qu'on voit sur scène, est à son sommet dans la récente Tosca de...Baden Baden...ou dans le Parsifal de...Vienne...!JdeB a écrit : ↑26 avr. 2017, 08:07.Et on se trouve évidemment devant l'habituel décalage entre ce que l'on entend et ce que l'on voit, dont certains spectateurs s’accommodent, mais qui me semble pour ma part toujours rédhibitoire
Tous les spectateurs s'en accommodent Stefano, par effet de mode, c'est Paris.
Dans cette Fille de neige (appelée obstinément "Fleur de neige" par le surtitre de l'ONP ), je ne vois vraiment rien d'équivalent... ni dans les remarques faites plus haut ni dans ce que j'ai vu. L'idée de Tcherniakov est à peu près la même que pour Iolanta surtout dans son très génial fondu-enchainé avec Casse Noisette l'an dernier.
Par ailleurs le public de Paris hue systématiquement les mises en scène modernes (à l'ONP comme au TCE d'ailleurs)...il me semble...je n'appelle pas cela "s'accommoder". Pour moi c'est plutôt le contraire, ce qui est snob et donc très parisien c'est de s'offusquer systématiquement de ce qu'on voit sur scène. Et de ne pas manquer de huer la mise en scène lors de la Première. Surtout si c'est Warli, Tcherniakov ou Bieito...
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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Re: Rimski-Korsakov - La Fille de Neige - Tatarnikov/Tcherniakov - ONP - 04-05/2017
Oui je lis le Russe également. Merci pour cet interview absolument passionnante : Tcherniakov se considère en effet investi d'une mission, faire découvrir l'opéra Russe au public occidental au delà de Eugène Onéguine et Boris Godounov. Il raconte d'ailleurs sa première difficile expérience à Amsterdam avec "La Légende de la ville invisible de Kitège et de la demoiselle Fevronia" et le manque d'enthousiasme qu'il a rencontré au départ avec une sorte d'incompréhension de ce monde des "contes de fée Russes" avec des pensées étranges et un rapport d'incompréhension face à la magie. Il a donc dû faire comprendre ce qu'il y avait de plus large (d'universel) dans le concept des contes Russes.Ange_de_feu a écrit : ↑26 avr. 2017, 08:45Si tu comprends le russe écrit, tu peux trouver la confirmation de ce que j'ai avancé dans cette interview:HELENE ADAM a écrit : ↑26 avr. 2017, 07:12?Ange_de_feu a écrit : ↑26 avr. 2017, 00:05L'idée de Tcherniakov était de faire une production avec une distribution internationale, parce qu'il veut sortir les opéras de Rimski-Korsakov de leur niche exotique et les rendre une partie du grand répertoire.
C'est Tcherniakov qui a décidé de la distribution ? Tu es sûr de ce que tu avances là ? Ce serait très étonnant...
http://ru.rfi.fr/kultura/20170418-dmitr ... naya-parti
Cette "Snégourotchka" était une idée de Tcherniakov et même s'il n'a pas décidé de la distribution, il a avancé quelques suggestions à Lissner qui les a évidemment bien accueillies.
Ses considérants sur ce que représente "la fille de neige", conte qui puise ses racines dans d'ancestrales traditions païennes slaves dont Ostrovsky s'est inspiré pour écrire sa pièce, sont également passionnants. Ce qui me confirme le côté très Russe de ce metteur en scène et sa profonde compréhension de la culture de ses origines.
Dommage que l'on ne puisse pas tout traduire (ce serait un énorme boulot...) car cela donne une toute autre vision de Tcherniakov et de ses intentions que, personnellement, j'apprécie dans l'opéra Russe à chaque fois contrairement à beaucoup d'Odbiens.
PS : par ailleurs cela ne permet pas de dire que c'est Tcherniakov qui décide de la distribution à mon avis... c'est plutôt de la responsabilité de la direction musicale (tout comme les actes coupés ou remaniés, je pense...). Réponse à Lucas également à propos du choix du contre-ténor.
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Re: Rimski-Korsakov - La Fille de Neige - Tatarnikov/Tcherniakov - ONP - 04-05/2017
Je ne pense pas que le clivage soit ici entre les anciens et les "modernes", malgré ce que certains peuvent penser ; je ferais plutôt la différence entre les mises en scène auto-centrées, où l'on se sert d'une œuvre pour rechercher systématiquement un effet de signature, en plaquant sur elle une esthétique et un système qui lui sont complètement étrangers, et les mises en scène qui laissent respirer l’œuvre, qui cherchent à l'éclairer, à la faire mieux comprendre.HELENE ADAM a écrit : ↑26 avr. 2017, 16:32Par ailleurs le public de Paris hue systématiquement les mises en scène modernes (à l'ONP comme au TCE d'ailleurs)...il me semble...je n'appelle pas cela "s'accommoder". Pour moi c'est plutôt le contraire, ce qui est snob et donc très parisien c'est de s'offusquer systématiquement de ce qu'on voit sur scène. Et de ne pas manquer de huer la mise en scène lors de la Première. Surtout si c'est Warli, Tcherniakov ou Bieito...
Pour ma part, j'apprécie souvent des mises en scène dites "modernes" et je n'ai jamais considéré que l'idéal, c'était Zeffirelli ou Pizzi (qui peuvent avoir aussi leurs mérites, d'ailleurs). Je pense souvent à cette réflexion de Mario Monicelli à propos du cinéma de Nanni Moretti : "Quand je regarde l'une de ses œuvres, j'ai souvent envie de lui dire : Pousse-toi un peu, Nanni, et laisse-moi voir le film !". C'est un peu ce que l'on a envie de dire à Tcherniakov : "Pousse-toi un peu, Dmitri, et laisse-nous écouter l'opéra !"...
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Re: Rimski-Korsakov - La Fille de Neige - Tatarnikov/Tcherniakov - ONP - 04-05/2017
C'est ce que m'inspire Hermanis comme réflexion mais pas Tcherniakov du tout, dans l'opéra Russe au moins... au contraireStefano P a écrit : ↑26 avr. 2017, 16:55
Pour ma part, j'apprécie souvent des mises en scène dites "modernes" et je n'ai jamais considéré que l'idéal, c'était Zeffirelli ou Pizzi (qui peuvent avoir aussi leurs mérites, d'ailleurs). Je pense souvent à cette réflexion de Mario Monicelli à propos du cinéma de Nanni Moretti : "Quand je regarde l'une de ses œuvres, j'ai souvent envie de lui dire : Pousse-toi un peu, Nanni, et laisse-moi voir le film !". C'est un peu ce que l'on a envie de dire à Tcherniakov : "Pousse-toi un peu, Dmitri, et laisse-nous écouter l'opéra !"...
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Re: Rimski-Korsakov - La Fille de Neige - Tatarnikov/Tcherniakov - ONP - 04-05/2017
Hermanis, c'est très mystérieux, il y a l'exemple de La Damnation qui reste dans toutes les mémoires, mais à côté de ça, ses dernières mises en scène à la Scala étaient d'un classicisme presque embarrassant... On a l'impression qu'il s'adapte aux lieux : avec Lissner, je fais dans l'hermétique ; avec Pereira, je fais dans le classique...HELENE ADAM a écrit : ↑26 avr. 2017, 16:57C'est ce que m'inspire Hermanis comme réflexion mais pas Tcherniakov du tout, dans l'opéra Russe au moins... au contraire