HELENE ADAM a écrit : ↑12 févr. 2017, 18:19
C'est en effet une marque de fabrique d'extrême qualité du ténor russo-suédois, dont la formation musicale était tout simplement remarquable alors qu'il avait un don "naturel" prodigieux. Il racontait qu'il a su chanter avant de savoir parler correctement et on le croit aisément quand on l'entend successivement dans un Nadir de rêve en solo comme en duo avec l'excellent Ernest Blanc, puis en Des Grieux de Massenet, ou en Edgardo des Puritani, puis, dans Mozart, il incarne tous ces rôles avec des styles profondément différents adaptés aux personnages incarnés, mais toujours avec ce souci du très beau chant, parfaitement prosodié, parlant chaque langue comme si c'était sa lange maternelle et ma foi, je lui trouve un timbre toujours extrêmement séduisant, parce qu'il ne force jamais la moindre note. Tout vient naturellement...
Désolé de me montrer en retrait sur les nombreux éloges (que je partage en grande partie) décernés à cet artiste, artiste que j'ai toujours apprécié mais artiste qui ne m'a jamais particulièrement enthousiasmé...
Comment exprimer ce que je ressens à son égard ?
En prenant, par exemple, deux exemples discographiques :
Il eut largement "bonifié" l'enregistrement du Roi d'Ys sous la direction d'André Cluytens (EMI) s'il avait assumé le rôle de Mylio à la place d'Henri Legay, dépassé par les exigences vocales de ce rôle.
A l'inverse, dans le rôle de Fernando de Cosi fan tutte (Philips), un artiste de sa génération, Alfredo Kraus (voire Luigi Alva) se montre plus incisif et supérieur (EMI)...
Mon ressenti est que Nicolai Gedda a été soutenu en son temps par la puissance discographique de EMI, ce qui lui a permis d'écraser la concurrence (Alfredo Kraus, Alain Vanzo voire Léopold Simoneau), comme on dit familièrement. Cela ne signifie pas, bien sûr, que ce qu'il a fait et/ou enregistré n'est pas digne d'intérêt mais qu'on l'a entendu à un moment ou on n'a pas entendu les autres !
Ceci écrit, j'ai toujours entendu avec plaisir Nicolai Gedda.
fomalhaut