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par PlacidoCarrerotti » 04 nov. 2016, 10:56
Je sais que je vais en énerver quelques uns, mais je lis (sans grande surprise) les divers CR (ici et sur d’autres sites) de la dernière prestation en date d’Annick Massis et je dois avouer ma grande incompréhension.
En résumé, pour sa Stuarda, on lui reproche pêle-mêle de ne pas être le personnage, de graillonner dans le grave, d’être couverte par le chœur, de s’économiser avant chaque suraigu, etc. (je mets de côté les inconditionnels)
Mais même ceux qui ont ces réserves ne varient pas : on l’aime bien la p’tite Annick.
S’il s’agissait d’une immense chanteuse dont on venait apprécier dévotement les derniers feux, je comprendrais : mais Massis n’a jamais brillé spectaculairement (et je ne dois pas être le seul à le penser quand on voit sa carrière). Elle n’a jamais été une grande interprète dramatique, une voix exceptionnelle, ni même une chanteuse particulièrement généreuse sur scène.
En fait, j’ai l’impression qu’on est face à une réaction typiquement française : Poulidor, Cyrano, Diên Biên Phu … L’amour masochiste pour les éternels seconds, peut-être parce qu'ils sont le reflet de nous-mêmes.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).