Parsifal pour les (presque) nuls

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Parsifal pour les (presque) nuls

Message par Loïs » 25 avr. 2018, 11:01

Même si Adal , dit le chaste fol d’ODB, a déserté ces lieux et rend les lignes du forum aussi pelées que les sommets de Montserrat, il m’avait demandé de l’aider à comprendre Parsifal qu’il verra pour la première fois à Bastille. Présentation aussi pour Efemere qui se lance à l’assaut de l’univers opératique avec une énergie confondante et inconsciente.
Ne doutant pas que l’écoute et la vision d’un tel objet lyrique toujours mal identifié peut sérieusement déclencher des dégâts dans les cerveaux d’un public non averti, je fais acte de salubrité publique apportant mon aide à l’audition d’un tel phénomène de foire.

Mais avant de décortiquer les péripéties d’un jeune puceau à la recherche d’émotions fortes et qui en présence de la reine des chaudasses où il
pourrait découvrir ce à quoi tout le monde s’attend, préfère s’emmerder avec une lance (à moins qu’il n’y ait un message cryptogay subliminal), comme quoi il n’a pas vraiment grandi et cherche toujours des jeux d’enfants, quelques remarques liminaires quant à l’attitude à adopter (même si on n’est pas obligé de monter la colline sacrée à genou) :
 Il ne faut pas oublier que la loi autorise depuis le 1er janvier 1914 les représentations hors du seuil sacré de Bayreuth (ce qui arrange Altini présent à la création mais qui reste bloqué en Avignon maintenant que Macron a attaqué les retraites)
 Il ne s’agit pas d’un opéra mais d’un office consacré au génie mégalomane d’un malade mental donc il est hors de propos de profaner ce moment de vénération par des applaudissements (on se retient jusqu’au salut et surtout jamais après le premier acte : vos mains et votre vessie seront mises à contribution et devront patienter quatre heures)
 Pour affronter l’épreuve physique , il n’est pas mauvais d’imiter ma voisine de Vienne l’an dernier (si vous arrivez à faire passer une valise par le portique de sécurité): enfiler des chaussons (fourrés si le chauffage n’est pas par le sol), mettre un collier mousse style coussin de sommeil pour avion, emporter une couverture et absorber une demi-bouteille de Rhum (risque : cela fait aussi ronfler)
 Vous saurez si vous êtes irrémédiablement perdu pour l’humanité et rejoindrez la cohorte des adorateurs si vous décollez de votre siège au finale et vous élevez dans la sublime lumière (faire ses adieux à ses parents et ses proches avant est une sage précaution, ils ne reverront jamais celui ou celle qu’ils connaissaient avant)

Et vous allez peut être comprendre ce qui met Philipppe dans des états que ne peuvent égaler Bernadette à Lourdes ou Stuarda devant Grubie.


Acte I
Une forêt aux environs du château du Graal situé sur une montagne inaccessible. Traditionnellement on l’associe à Montserrat (la montage au nord oust de Barcelone, pas la chanteuse même si elles ont le même format). Gurnemanz qui nous la joue « laissez venir à moi les petits enfants » attend, entouré de jeunes chevaliers, l'arrivée du roi Amfortas. Et du coup il plante le décor, procédé éculé, pour expliquer de manière « naturelle » au public ce qui s’est passé avant le lever de rideau (un peu comme pour ceux qui ont connu le TéléPoche : « si vous avez manqué le début »). Il faut savoir que lorsque l’on prononce le nom de Gurnemanz, un spectateur qui a assisté une fois à l’œuvre et qui est normalement constitué s’enfuit se terrer où il peut, se met du persil dans les oreilles et tremble de tous ses membres car commence une interminable diarrhée verbale qui rendrait n’importe quel discours de Ceaucescu ou de Castro digeste. Si vous survivez à l’épreuve, vous pourrez lire tous les postes d’Hélène A. et vous comprendrez en gros que : les chevaliers du Graal détiennent les éléments de la Passion (saints Graal et Lance entre autres), Amfortas, roi des Chevaliers du Graal, fils et successeur de Titurel qui a pris sa retraite (à l’époque on n’était pas obligé de cotiser 172 trimestres) se fit piquer la Sainte Lance alors qu’il baissait sa garde mentale tandis que montait sa garde physique dans les bras d’une femme (un grand classique) par le magicien Klingsor (qui s’était fait refouler au concours d’entrée des Chevaliers, et l’avait mal pris), que Klingsor blessa au flanc Amfortas avec la même Lance, lui infligeant une blessure qu'aucun remède ne peut guérir. En fait un seul homme pourra récupérer la Lance : der reine Tor , traduit par l’'innocent au cœur pur ou le chaste fol (j’adore la seconde version).
Apparaît la Juive errante Kundry : elle est condamnée à errer éternellement en punition d’avoir rit du Christ portant la croix et chutant sur le chemin du Golgotha. Elle est couverte de haillons, lichens et autres horreurs tout en étant la chaudasse éternelle qui n’arrive jamais à se rafraichir l’arrière train. En gros la vision de son entrée sur scène doit faire penser à quelque chose entre Régine et Britney Spears (vous visualisez ?). Wieland Wagner avait expliqué le rôle à Crespin : « c’est une cochonne ».
Poussée par les cris des chevaliers, elle se précipite vers Gurnemanz et lui fait don d'une fiole contenant un baume qu'elle rapporte d’Arabie pour alléger les souffrances du roi. Depuis l’histoire de la pomme, il faut bien comprendre : les emmerdes arrivent toujours par les femmes mais une fois qu’elles ont foutu le bordel, elles s’abiment dans un empressement à aider et soigner, aussi sincère que sirupeux (et après on s’étonne que les fantasmes des hommes oscillent entre la putain et l’infirmière !) .
Dieu merci ces incommensurables épanchements prennent fin avec un gros ploc : un cygne transpercé par une flèche vient de s'abattre sur le sol, mort. Se pointe alors le chasseur tout guilleret (« son vergine vezzoso »). Problème : le rôle nécessite une très grande jeunesse dans la voix mais une expérience vocale qui impose souvent un physique qui n’est plus juvénile, Domingo illustra parfaitement ce dilemme. Ce pauvre puceau se fait sauter sur le poil par la même bande d’abrutis qui harcèlent Alphand et se lancent dans des hurlements végano-écolo-zado-bobo comme quoi tuer des bestioles c’est caca boudin (il n’est pas impossible selon les exégètes que Romance ait contribué à la rédaction du livret). Gurnemanz fait taire la valetaille et demande au jeune homme qui il est . Ce dernier pourrait répondre « on m’appelle simplet » tant il est ignorant de son nom et de ses origines. Il sait seulement que sa mère se nomme Herzeleide. On n’en aurait rien à fiche si Kundry ne se réveillait dans son coin pour raconter l'histoire de sa naissance : « son père Gamuret étant parti courir l'aventure et ayant été tué, sa mère l'éleva seule, loin de tout, pour lui éviter le même sort. L'adolescent raconte comment il vit un jour passer des hommes en tenues scintillantes montés sur de magnifiques animaux inconnus ; il voulut les suivre, tentant de les rattraper sans jamais pouvoir les rejoindre ; il parcourut monts et vallées, se confectionna un arc qui le nourrit et le protégea. Il devint fort et redouté de tous ceux qui l'attaquèrent. Kundry lui apprend abruptement que sa mère est morte. Fou de douleur, le jeune homme se jette à la gorge de Kundry, Gurnemanz intervient ; le jeune homme alors défaille : Kundry se hâte de puiser de l'eau, lui asperge le visage et le fait boire : le jeune homme revient à lui. Pendant que Gurnemanz lui prodigue des soins, Kundry s'éloigne dans la forêt, soudain prise d'une sorte de transe d'envoûtement : elle est saisie d'une irrésistible envie de dormir, et elle disparaît, envoutée, dans le taillis ». Ouf ! Merci Wikipédia ! Et on oublie tout car cela ne servira à rien pour comprendre la suite
On entend les cloches appeler à la cérémonie du service du Graal à laquelle Gurnemanz invite le gamin.
Le changement de tableau rythmé par les cloches est une réussite musicale absolue et vous verra sortir de l’opéra comme à celle des poupées de Disney (it’s a small small world, it’s a small world after all ») totalement lobotomisé répétant en boucle pom (soupir) pom-pom (soupir) pom (soupir)pom
Dans la grande salle du château où se sont réunis les chevaliers, Amfortas refuse de dévoiler le Graal qui l'empêche de mourir afin de mettre fin à son insupportable douleur (sublime scène pour tout baryton qui a le format vocal et l’humanité du rôle, en gros pas grand monde) mais il cède aux injonctions de son père (c’est comme JdeB, quoiqu’on en pense c’est lui le boss) et procède à l'exposition rituelle du Saint Graal.
Le gamin est impressionné par le rituel et ému par la douleur du roi mais comme dit la chanson « beau et con à la fois », il entrave rien. Du coup Gurnemanz perd patience, vieuxconnise et le chasse du château en rouspétant que ce n’est pas le bon (Jérôme dirait « il n’a pas la voix, il n’a pas la voix ») mais justement une voix céleste rappelle la prophétie : « L'innocent au cœur pur accédera à la connaissance par la compassion »


Acte II
Nous sommes maintenant dans le château (magnifaïque) du magicien Klingsor. Vêtu de ses plus beau atours (une sorte de Bernard C avant l’heure), il vit entouré de bimbos qu’il a dressé à vamper les chevaliers du Graal : les Filles-Fleurs. Comme tout relou qui s’est fait largué de the Voice (ici l’ordre des chevaliers, suivez bon sang), il ne pense qu’à se venger en développant ses connaissance en magie noire. En gros madame Mim en mec ….quoique : Klingsor est castré ce qui doit le transformer au milieu de toutes ses filles fleurs en diabétique dans une patisserie.
Il réveille d’un coup de savate Kundry qui lui est revenue et ronquait dans son coin en lui demandant de séduire le chaste fol et par la même lui retirer son adjectif.
Se pointe l’objet des discussions et les chevaliers prisonniers (ceux qui n’ont pas pu résister à la tentation des filles fleurs et ont trempé leur biscuit) tentent de le stopper mais Klingsor envoie tout balader et transforme grâce à Valérie Damidot qui passait par là (« allez mes lapinous, mes chouchoux, mes choupinoux on me maroufle tout ça ») le château en jardin des merveilles dans lequel les filles fleurs se jettent sur le puceau comme la vérole sur le bas clergé breton.
Vu que ce n’est pas Hiero qui saute sur tout ce qui bouge et qu’il est vraiment con (la virginité conduisant à la masturbation et cette dernière trop intensive attaquant le cerveau, CQFD), il reste aussi peu intéressé par la chose que moi pour un opéra baroque. Du coup on passe à l’artillerie lourde et Klingsor lui Kundry dans les pattes. Elle apparaît débarrassée de ses hardes et excitante à mort (attention sur scène cela ne rend pas toujours pareil) en l'appelant « Parsifal », le nom que lui donnait sa mère.
Alors arrive le duo que l’on dirait écrit par Freud : elle va l’ensorceler en jouant à la fois la maman et la putain : un sommet de glauquisme (ça existe ce mot ?), de sensualité voire d’érotisme qui rend aussi mal à l’aise que la Luna de Bertolucci ou Getrude branlant Hamlet dans la baignoire à Bruxelles. Pour autant et de toutes vos fibres il vous ensorcelle (notamment si vous avez Stemme sur scène et une direction tout en volupté – non Placido tu n’as pas le droit de placer un jeu de mot ici) et provoquera chez certains un allongement de la personnalité.
Kundry lui roule une pelle ce qui ne produit pas l’effet voulu car Ducon serre sa culotte à deux mains et crie : « Amfortas ! La blessure ! » . Non pas qu’il est viré homo mais ça y est, il vient de tilter : la connaissance arrive par la compassion. Kundry qui pourrait lui faire remarquer que ce n’est ni le lieu ni l’heure lui tend un piège et lui demande lui rendre son baiser (seul moyen pour elle de rompre la malédiction qui la poursuit). Pour une fois Parsifal ne se montre pas trop con (après tout il est peut être tout simplement impuissant), refuse et lui assène que le repentir et la pénitence la guériront.
De rage Kundry piaille « Klingsor ». Ce dernier lance sur Parsifal la Lance mais elle s’arrête dans les airs, Parsifal s’en saisit. Le charme est rompu, château et jardins disparaissent. Parsifal se barre en lançant à Kundry à terre « Tu sais où me retrouver ».


Acte III
C'est l'printemps
Tout le monde baise à perdre haleine
Les reins des chattes et des hyènes
Vont endurer du mauvais temps
C'est l'printemps
Deux clébards marchent sur six pattes
Les macchabées soulèvent les boites
Les taureaux montent sur leur maman
C'est l'printemps

Bon bien entendu, vu que c’est l’histoire d’un puceau, le printemps de Wagner va être plus light que celui de Pierre Perret.
Nous sommes dans une clairière parsemée de pâquerettes, c'est le Vendredi Saint. Dans un coin: une hutte dont sort un ermite, Gurnemanz, qui a pris un sacré coup de vieux. Il a entendu la plainte d’un animal dans un buisson : c'est Kundry qui a perdu toute sa superbe et ressemble à Bouttin après une un dosage au gaz lacrimo. Elle reste à quatre pattes (mais sans lien avec les épisodes précédents) et se met au service de Gurnemanz : « Dienen… dienen… » (« Servir… servir… »). Elle ne dira rien de plus de tout l'acte (ce qui est vachement économique dirait David si on la paie à la ligne) mais je connais des soprani pour qui c’est déjà trop (en tout cas pour mes oreilles).
Un homme en armure sort de la forêt, il tient une lance.(devinez qui c’est). Sourd aux questions de Gurnemanz, il obéit quand même à son injonction de se défaire de ses armes le jour de la mort du Christ. Gurnemanz reconnaît alors et Parsifal et la Sainte Lance et s’écrit « bon sang mais c’est bien sur ».
Parsifal consent enfin à l’ouvrir : il a erré des années à la recherche du chemin menant à la citadelle du Graal. Gurnemanz l’affranchit : Titurel est mort, Amfortas ne veut plus célébrer le culte du Graal et les chevaliers errent comme Loïs quand il a appris que KitKat changeait sa recette (ou comme des socialistes après une élection). Bref c’est le bordel.

Epuisé il s’en veut à mort d’avoir laissé tomber le Château. Pendant ce temps Kundry lui lave les pieds avec ses cheveux (vu qu’elle n’a rien à chanter, faut bien l’occuper sans compter que pour certains pachydermes sopranistiques, c’est encore plus compliqué que de chanter l’immolation en entier).
Elle lui tartine les pieds avec une crème mais ce n’est pas pour les verrues plantaires, c’est le reste du baume (voir acte I). Du coup Parsifal demande à Gurnemanz de l'oindre avec le reste du baume (faut pas gâcher) ce qui fait de Parsifal le roi et l'officiant du Graal (ça en jette plus que la remise de grand croix de la Légion d’honneur). Parsifal ne se sentant plus, se la pète et baptise (avec l’eau des pieds ?) Kundry. Elle est dès lors pardonnée.
Parsifal regarde autour de lui, trouve le panorama magnifAAAïque. Gurnemanz lui explique que c'est le miracle du Vendredi Saint. Et c’est évidemment ici qu’intervient l’enchantement dudit Vendredi Saint. A ce moment là la salle se remplit de Saintes Thérèse(s) d’Avila en pleine pâmoison devant tant de beautés musicales, Philippes & Schwanhilde sont au bord du malaise.
Rebelote : les cloches résonnent et on procède au même changement de décor qu’au premier acte mais en tonalité mineure et avec une foute impression que c’est le glas qui sonnent. La musique brillante du première acte célébrant le Graal et ses chevaliers en changeant de couleur symbolise ce qui s’est désagrégé

Devant le cercueil de Titurel entouré des chevaliers geint prostré Amfortas . On a envie de lui répéter les paroles de maman Boabdil : « pleure comme une femme ce que tu n’as pas su préserver comme un homme ». Amfortas refuse catégoriquement de dévoiler le Graal que lui réclament les chevaliers, il attend la mort.
Parsifal toujours aussi peu loquace s'avance et touche de la pointe de la Lance le côté d'Amfortas et meiux que Rika Zaraï : la blessure et la douleur disparaissent. Parsifal pense à nos fessiers endoloris depuis des plombes et se dit qu’il est temps de finir : il ordonne que le Graal soit dévoilé.
Une lumière irradie du Graal et éclaire progressivement l’assemblée (tuant doucement au passage Kundry qu’on avait oubliée). Parsifal élève le Graal. Au-dessus de nous la colombe de l’Esprit saint s’est transfigurée en la lumière aveuglante des vents, vents portés par la Foi des cordes ascendantes. Procédé déjà utilisé dans Tristan (idée piquée à Bellini qui l’avait récupéré de Chopin, des vagues sonores montantes (puis se retirant) apportent rang par rang la Vérité aux spectateurs qui sentent leur corps vibrer et leur âme s’élever pour rejoindre la Communion pendant que des voix célestes célèbrent le Rédempteur.

Et Pasifal reste puceau…

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Re: Parsifal pour les (presque) nuls

Message par PlacidoCarrerotti » 25 avr. 2018, 11:09

:lol: :lol: :lol:


A chaque fois que j'entends les cloches dans Parsifal, je m'attends à l'annonce "Voie (wagnérienne) 1. Le TGV a destination de Bayreuth-ville va partir. Eloignez-vous de la bordure de la fosse. Attention à la fermeture automatique des paupières".
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Parsifal pour les (presque) nuls

Message par Loïs » 25 avr. 2018, 11:14

PlacidoCarrerotti a écrit :
25 avr. 2018, 11:09
:lol: :lol: :lol:


A chaque fois que j'entends les cloches dans Parsifal, je m'attends à l'annonce "Voie (wagnérienne) 1. Le TGV a destination de Bayreuth-ville va partir. Eloignez-vous de la bordure de la fosse. Attention à la fermeture automatique des paupières".
Pour moi c'est le signal du réveil : on sort des deux diarrhées de Gurnemanz et on attaque les deux meilleurs tableaux

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Re: Parsifal pour les (presque) nuls

Message par PlacidoCarrerotti » 25 avr. 2018, 12:17

Loïs a écrit :
25 avr. 2018, 11:14
PlacidoCarrerotti a écrit :
25 avr. 2018, 11:09
:lol: :lol: :lol:


A chaque fois que j'entends les cloches dans Parsifal, je m'attends à l'annonce "Voie (wagnérienne) 1. Le TGV a destination de Bayreuth-ville va partir. Eloignez-vous de la bordure de la fosse. Attention à la fermeture automatique des paupières".
Pour moi c'est le signal du réveil : on sort des deux diarrhées de Gurnemanz et on attaque les deux meilleurs tableaux
"Meilleurs", au sens "les plus courts", bien entendu.
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Re: Parsifal pour les (presque) nuls

Message par Efemere » 26 avr. 2018, 00:16

Loïs a écrit :
25 avr. 2018, 11:01
[...]
Présentation aussi pour Efemere qui se lance à l’assaut de l’univers opératique avec une énergie confondante et inconsciente.
Merci Loïs et bravo :clapping:
Après celui de Pâques à Berlin (m.e.s. par Tcherniakov, avec une esthétique et ambiance quasi tarkovskiennes), je vais expérimenter 3 autres Parsifal entre fin avril et fin juillet (en présumant peut-être de mes forces...)

Loïs a écrit :
25 avr. 2018, 11:01
Acte II
[...] Alors arrive le duo que l’on dirait écrit par Freud
et que commence pour moi, en général, une phase de somnolence, avec des moments d'assoupissement plus ou moins profond :cry:
Loïs a écrit :
25 avr. 2018, 11:01
De rage Kundry piaille « Klingsor ».
Je me réveille alors.

PlacidoCarrerotti a écrit :
25 avr. 2018, 12:17
Loïs a écrit :
25 avr. 2018, 11:14
PlacidoCarrerotti a écrit :
25 avr. 2018, 11:09
:lol:  :lol:  :lol:


A chaque fois que j'entends les cloches dans Parsifal, je m'attends à l'annonce "Voie (wagnérienne) 1. Le TGV a destination de Bayreuth-ville va partir. Eloignez-vous de la bordure de la fosse. Attention à la fermeture automatique des paupières".
Pour moi c'est le signal du réveil : on sort des deux diarrhées de Gurnemanz et on attaque les deux meilleurs tableaux
"Meilleurs", au sens "les plus courts", bien entendu.
Je suis tout ouïe pendant les « logorrhées » de Gurnemanz et je trouve l'Acte III presque trop court.

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Re: Parsifal pour les (presque) nuls

Message par PlacidoCarrerotti » 26 avr. 2018, 08:32

Pour dégoûter quelqu'un de l'opéra, vous conseillez plutôt Parsifal, ou carrément Mârouf ?
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Parsifal pour les (presque) nuls

Message par paco » 26 avr. 2018, 09:12

PlacidoCarrerotti a écrit :
26 avr. 2018, 08:32
Pour dégoûter quelqu'un de l'opéra, vous conseillez plutôt Parsifal, ou carrément Mârouf ?
Eh bien détrompe toi : mon père, qui détestait Wagner, ne ratait jamais un Parsifal pasqual par an ! - bon, il faut dire qu'il faisait des siestes spectaculaires à partir du 2e acte, quasiment ininterrompues jusqu'à la fin... -

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Message par PlacidoCarrerotti » 26 avr. 2018, 09:57

paco a écrit :
26 avr. 2018, 09:12
PlacidoCarrerotti a écrit :
26 avr. 2018, 08:32
Pour dégoûter quelqu'un de l'opéra, vous conseillez plutôt Parsifal, ou carrément Mârouf ?
Eh bien détrompe toi : mon père, qui détestait Wagner, ne ratait jamais un Parsifal pasqual par an ! - bon, il faut dire qu'il faisait des siestes spectaculaires à partir du 2e acte, quasiment ininterrompues jusqu'à la fin... -
Oh, je disais ça juste pour le plaisir du mot. En fait, j’ai dû louper un ou deux Parsifal au début de ma vie lyrique, bêtement intimidé par ce que j’en avais lu dans les ouvrages spécialisés (pour les plus jeunes, je rappelle qu’il n’y avait pas de Youtube en 1980 et qu’un Parsifal en 33 tours, ça coûtait bonbon).
Je suis allé en trainant les pieds en entendre un premier au Met (une semaine où il y avait plein d’autres choses qui avaient décidé mon séjour), ce fut un choc et je ne me suis pas ennuyé une seconde, même à l’acte I grâce à un Hans Sotin sublime (et sans surtitres !).
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Re: Parsifal pour les (presque) nuls

Message par Loïs » 26 avr. 2018, 10:15

PlacidoCarrerotti a écrit :
26 avr. 2018, 09:57
Je suis allé en trainant les pieds en entendre un premier au Met (une semaine où il y avait plein d’autres choses qui avaient décidé mon séjour), ce fut un choc et je ne me suis pas ennuyé une seconde, même à l’acte I grâce à un Hans Sotin sublime (et sans surtitres !).

Ah ben évidemment si tu triches ! Sotin! Et pourquoi pas Hans Hotter tant qu'on y est?

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Re: Parsifal pour les (presque) nuls

Message par paco » 26 avr. 2018, 10:28

PlacidoCarrerotti a écrit :
26 avr. 2018, 09:57
ce fut un choc et je ne me suis pas ennuyé une seconde, même à l’acte I grâce à un Hans Sotin sublime (et sans surtitres !).
Oui effectivement, moi qui ne suis pas Wagnerolâtre - plutôt le contraire- je n'ai jamais trouvé la logorrhée de Gurnemanz ennuyeuse, mais il est vrai que ce rôle est souvent très bien distribué, même dans des institutions qui n'ont pas forcément les moyens de faire venir des stars. Je pense que la musique de cet Acte 1 est tellement sublime qu'elle réussit à faire passer les interminables monologues.
En revanche j'ai toujours eu du mal avec l'esprit général de l'oeuvre, que je trouve malsain -d'où le fait que j'aie adoré la production de Warli, car justement elle appuyait sur le côté glauque de l'oeuvre et surlignait la réalité crue de ce qu'est Parsifal : une apologie de la secte-.

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