Cadavres Exquis

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romance
Ténor
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Cadavres Exquis

Message par romance » 04 avr. 2018, 16:16

Nous pouvons donc y jouer, à la condition de "tisser un lien avec l'art lyrique", comme demandé par JdeB (fil "cadeau de Noël" http://odb-opera.com/viewtopic.php?f=16 ... el#p334089).

Je commence et espère que vous aurez envie d'y participer, d'un mot à un roman... selon l'inspiration du moment.
Je suis partie du "Cadeau de Noël" de Loïs où vous m'aviez abandonnée à Venise, dans une situation...
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Noël au balcon, Pâques aux tisons. Elle meurt de froid. Elle est perdue. Encore perdue. Elle erre toujours de piazza en piazza sous cette foutue pluie glaciale ; elle a faim, elle a froid ; elle est encore retombée dans un rio, en suivant un imbécile de pigeon qui ne voulait pas toujours pas de ses graines pour pigeon. Elle a faim, elle a froid, et de plus, elle n’a pas un sou, il fait nuit, elle a envie de crier mais le silence est tel que si elle le pouvait, elle ordonnerait à son cœur de battre moins fort :
- « Venise, où sont-ils ? Dis-le moi. Donne-moi un indice, murmure-t-elle.
« Clap - clap » - non, il ne s’agit pas d’applaudissements même si elle l’a très bien déclamé, très sobrement, exactement comme il le fallait, ou du clap d’un film présenté à Cannes, dans le Cadre du Festival International du Film 2018, encore moins d’applaudissements pour JK, son idole, mais bien de son imitation du clap des eaux mornes sur la moisissure des murs ; juste l'envie d'entendre une voix humaine, mm si c'est la sienne.

Elle décide de s’asseoir sur une volée de marches, à peine éclairées des faibles rais de lumière. Elle entend encore l’écho de leurs voix anxieuses : « ‪Non, non, ne t’assieds pas. C'est pas à toi que ça doit arriver !‬ ». Quoi ? Que peut-il donc lui arriver ? Un frisson désagréable parcours sa moelle épinière. Non, non, elle ne va pas s’asseoir, elle ne restera pas là, elle va avancer, oui, avancer vers ce corridor, juste là, à droite des marches.

La porte de bois est lourde ; elle arrive facilement à se faufiler. Elle avance un peu, encore un peu. Au-moins est-elle à l’abri ; la pluie peut bien tomber en rafales, maintenant, elle s’en moque.
Un couloir. Elle s’arrête devant une fenêtre ogivale. Ne plus penser. Où sont-ils passés ? Ne plus penser ! Elle suit du regard les taches noires de quelques parapluies ouverts qui forment d’étranges ballets, quand son regard distingue vaguement une affiche, juste à gauche de la fenêtre. Un ballet. Oui, un ballet, un vrai, sans parapluies, mais pas ici, et demain, elle se penche un peu plus, demain ici même, un opéra. O-PE-RA. Enfin ! Elle sait pourtant qu’elle est loin de la Fenice, ou du Théâtre Malibran, mais alors ? Où ? Où est-elle ? Les pièces du puzzle trouvent progressivement leur place. Elle croit reconnaître l’endroit. C’était pour La Traviata. Le public changeait de salle. Elle se rappelle. Elle portait des escarpins vernis, il pleuvait des cordes. Ses pieds étaient trempés, comme aujourd’hui. Quand, soudain,

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