Verdi - Otello - De Billy/Serban - ONP - 03-04/2019

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Re: Verdi - Otello - De Billy/Serban - ONP - 03-04/2019

Message par Ernesto » 21 mars 2019, 10:53

D'accord en ce qui concerne Kurzak sur le plan de la personnalité vocale. On est loin des grandes Desdémone du passé. je peux en parler pour avoir entendu Margaret Price avec Domingo à Bastille. De là à dire qu'elle chante faux, cela ne me semble pas exact.

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Re: Verdi - Otello - De Billy/Serban - ONP - 03-04/2019

Message par Lucas » 21 mars 2019, 11:07

Ernesto a écrit :
21 mars 2019, 10:53
D'accord en ce qui concerne Kurzak sur le plan de la personnalité vocale. On est loin des grandes Desdémone du passé. je peux en parler pour avoir entendu Margaret Price avec Domingo à Bastille. De là à dire qu'elle chante faux, cela ne me semble pas exact.
Moi, cela m'a beaucoup gêné même si nous sommes d'accord sur l'essentiel

Sinon, que penses-tu du chant de Nelepp dont je redonne le lien ci-dessous :

https://www.youtube.com/watch?v=YiAQa3YAxek

Ne crois-tu pas qu'il est dommage que Roberto Alagna ne s'inspire pas de son illustre devancier dans l'art des nuances?

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Re: Verdi - Otello - De Billy/Serban - ONP - 03-04/2019

Message par Bernard C » 21 mars 2019, 12:19

La beauté du phrasé et la noblesse de Desdemona on l'a aujourd'hui .

Chez Yoncheva .( Quand elle est en forme, mais ça valait pour Price....quant à la justesse Lucas dans Desdemona l'immense Rysanek....humm hummm....)

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Re: Verdi - Otello - De Billy/Serban - ONP - 03-04/2019

Message par Lucas » 21 mars 2019, 12:38

Bernard C a écrit :
21 mars 2019, 12:19
quant à la justesse Lucas dans Desdemona l'immense Rysanek....humm hummm....)
Sur la justesse, tu as entièrement raison et je n'ai jamais compris comment le directeur artistique de l'Otello de Serafin avait pu laisser passer autant de fausses notes au début du duo d'amour.

Simplement voilà, la jeune Rysanek déployait un timbre de velours, des phrasés aristocratiques et un engagement théâtral exceptionnel dont Kurzak ne peut que rêver

Quant à Yoncheva, c'était superbe il y a encore trois ans mais, à mon avis, c'est aujourd'hui fini tant sa voix, originellement superbe, est devenue criarde dans l'aigu en raison de la fréquentation de rôles beaucoup trop lourds pour elle.

Enfin, Alagna pourrait dessiner un Otello lyrique dans la lignée de Tamagno, le créateur du rôle, et je ne comprends toujours pas pourquoi il nuance si peu aujourd'hui quand c'était sa marque de fabrique dans ses jeunes années. Il suffit d'écouter son DVD de Roméo et Juliette avec Vaduva ou encore les grands airs du maure dans un sublime récital Verdi sous la baguette d'Abbado pour s'en convaincre.

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Re: Verdi - Otello - De Billy/Serban - ONP - 03-04/2019

Message par Christophe2017 » 21 mars 2019, 13:01

Bref , c'était mieux avant !

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Re: Verdi - Otello - De Billy/Serban - ONP - 03-04/2019

Message par Lucas » 21 mars 2019, 13:32

Christophe2017 a écrit :
21 mars 2019, 13:01
Bref , c'était mieux avant !
Pas forcément : Kaufmann est mon Otello préféré avec Cossutta et Alagna aurait pu transformer l'essai de Pavarotti s'il avait voulu nuancer davantage.

Tézier ou Alvarez seraient de passionnants Iago et Harteros est tout sauf négligeable dans Desdemone

Bref, on peut émettre de sérieuses réserves sur la représentation d'hier sans être passéiste.

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Re: Verdi - Otello - De Billy/Serban - ONP - 03-04/2019

Message par Ernesto » 21 mars 2019, 17:23

Effectivement le chant de Nelepp est très beau et très nuancé.Il faudrait savoir dans quel cadre a été réalisé cet enregistrement? Quant au jeune Alagna, je garde un très grand et beau souvenir de son Roméo de Favart. Tout y était avec beaucoup de nuances. En se jetant dans un rôle si lourd, aujourd'hui,n'a-t-il pas privilégié ce chant mezzo-forte pour le surmonter?
Je ne suis pas passéiste. Je découvre toujours avec plaisir de nouveaux chanteurs (Dubois, Devielhe, Oropésa etc).

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Re: Verdi - Otello - De Billy/Serban - ONP - 03-04/2019

Message par FROJG2015 » 21 mars 2019, 22:12

J’étais à la représentation d’hier soir et mon ressenti se rapproche plus de l’enthousiasme de Loïs sur celle du 16 que des quelques réserves de Lucas sur celle d’hier. Certes, un peu plus de nuances dans l’interprétation de R.Alagna était sans doute possible mais son engagement était tel que je lui pardonne bien volontiers. Quant à A.Kurzak, des 3 Desdemona que j’ai entendues récemment ( Flemming, Agresta et donc elle), elle est de loin celle j’aurai le plus appréciée.Son air du saule et son ave maria étaient à tomber! Et, oserai-je le dire, la mort d’Otello m’a beaucoup plus émue ici qu’à Londres.
Par contre, odb recommandait de bien écouter Cassio... D’habitude, les recommandations s’avérent plus justifiées.
Mais, au -delà de mes impressions qui ont un intérêt limité, j’ai une question: n’est-ce pas curieux que les choeurs ne soient pas venus saluer à la fin? Cela m’a surprise. Une raison particulière ?

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Re: Verdi - Otello - De Billy/Serban - ONP - 03-04/2019

Message par JdeB » 22 mars 2019, 07:50

Ernesto a écrit :
21 mars 2019, 10:53
D'accord en ce qui concerne Kurzak sur le plan de la personnalité vocale. On est loin des grandes Desdémone du passé. je peux en parler pour avoir entendu Margaret Price avec Domingo à Bastille.
oui, tu veux dire à Garnier...
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Verdi - Otello - De Billy/Serban - ONP - 03-04/2019

Message par sopranolove » 22 mars 2019, 10:45

Quelques petites impressions supplémentaires que je n'ai pas ajouté à mon CR, déjà bien grand...
D'abord j'ai oublié de saluer JMC qui a bien voulu me rencontrer à l'entracte. Pourquoi ai je oublié de le faire ? Je m'en excuse auprès de lui. Surtout que je n'ai pas pu le voir après le spectacle, car j'ai intégré la longue file de ceux qui ont échangés quelques mots avec Roberto Alagna et Alexandra Kurzak...
Une notation un peu amusante dans cette mise en scène, au moment du brindisi : les quatre piquets qui entouraient la scène ont été utilisé par des choristes qui en ont fait une sorte de ring, à l'intérieur duquel Iago, en poussant Cassio à boire, faisait penser à un entraineur au milieu, et Cassio et Roderigo de chaque côté, et en dehors, le chœur qui les encourageaient...
Je suis à peu près la seule à avoir trouvé quelque intérêt à Iago. Une belle voix tout de même, même si ce n'est pas un interprète très passionnant. Evidemment, ce n'était ni Tito Gobbi, ni Gabriel Bacquier, ni Sherill Milnes, ni Alain Fondary, et pour rester à notre époque, Ludovic Tezier aurait été superbe et au diapason du couple principal. Chose étrange : notre époque actuelle, qui arrive tout de même à trouver encore de belles voix de ténors, même pour Otello, a du mal à susciter des barytons d'envergure (je ne parle pas de rossiniens, de mozartiens ou de baroqueux...), comme si finalement c'était plus difficile de trouver des clés de fa, contrairement à tout ce que l'on dit sur les ténors et leur rareté !
Micaela, quand j'ai parlé de Bieito et de ses excès de mise en scène : entre dans le site Le Blog du Wanderer et tape Otello Bieito. Là il y a une critique d'un Otello en Suisse, et même si l'auteur du blog est plutôt favorable à cette ms, quand il parle de Desdemone... Ce que Bieito ose faire subir dans sa mise en scène au personnage de Desdemone et à son interprête, c'est littéralement scandaleux de sadisme... L'interprête aurait du se révolter !
Et cela pour en venir à Desdemone. Non, elle n'est pas cruche, comme le disent certains. Pourquoi cet adjectif bête et injuste ? Parce qu'elle est la victime des deux fauves déchaînés ? parce qu'elle ne parle que d'amour, qu'elle n'arrête pas de relancer Otello sur Cassio (là c'est vrai, voir une Desdemone qui n'arrête pas de parler de Cassio à quelqu'un que ça énerve de plus en plus...). Mais c'est une femme à la bonté inépuisable, qui n'a que des mots de compassion pour les pauvres, les malheureux dans son Ave Maria... Non, si elle peut paraître un peu "cruche", c'est un peu à cause de Boito. Car dans la pièce de Shakespeare, on voit ce qui s'est passé avant le début de l'opéra... Cette fille de patricien vénitien, à la cour de son père, a assisté aux réceptions données en l'honneur de ce guerrier maure (pas forcément noir, d'ailleurs...) un peu brut de décoffrage, mais si héroïque, et comme elle le dira dans le grand duo, elle est devenue amoureuse de lui, d'abord pour tout ce qu'il a vécu... Et non seulement, elle en tombe amoureuse, mais elle va fuir avec lui, provocant d'ailleurs la mort de son père, et le rejet de ses amis et relations de Venise. Est-ce cela, une cruche ? Et dans cette pièce, on voit pourquoi Iago hait Otello : il aime Desdemone ! Et il n'hésite pas, plus tard, à dire à Otello ; elle a menti à son père, elle peut le faire aussi pour toi ! Et Otello, déjà complexé par ses origines ethniques (c'est pour cela que c'est ridicule, cette mode qui sévit en ce moment, de vouloir ne pas faire d'Otello un noir ou un beur... ) et pour son âge, ne peut que croire bêtement à ce qu'insinue Iago. Une autre chose ; Est-ce que les autres grandes Desdemone, Tebaldi, Rysanek, Jones, Te Kanawa, Freni, Crespin, Margaret Price, Ricciarelli (entre autres), étaient des cruches dans ce rôle ? Avoir du cœur, être généreuse, compatissante, tendre, c'est ça être cruche ?

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