Wagner - Tristan et Isolde - Schønwandt - vc - Montpellier - 01/2019

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Oylandoy
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Wagner - Tristan et Isolde - Schønwandt - vc - Montpellier - 01/2019

Message par Oylandoy » 18 janv. 2019, 15:44

Tristan et Iseut Montpellier 17 janvier 2019

Direction Michael Schønwandt
Chef de chœur Noëlle Gény
Chœur des hommes de l’Opéra National Montpellier Occitanie
Orchestre National Montpellier Occitanie

Tristan Stefan Vinke
Isolde Katherine Broderick
Marke Stephen Milling
Brangäne Karen Cargill
Kurwenal Jochen Kupfer
Melot Paul Curievici
un marin, un berger Yu Shao
un pilote Jean-Philippe Elleouet-Molina

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Sensationnelle représentation de Tristan et Iseut ce jeudi au Corum de Montpellier, dans une salle remplie à 90% d’un public d’abord distant, voire froid, et que l’acte III finira par dégeler.
Le tempo initial adopté par Michael Schønwandt, lent et sentencieux, mettant un accent excessif sur les fameux accords, n’entraînait pas l’adhésion, malgré un orchestre de Montpellier Occitanie en grande forme et extrêmement concentré.
Le duo Isolde-Brangäne montrait d’emblée la grande qualité des voix de Katherine Broderick et Karen Cargill. Prix Kathleen Ferrier 2002, Karen Cargill n’est pas une débutante. Habituée de Covent Garden, du Met et du Deusche Oper de Berlin, elle interprète notamment Waltraute, Brangäne, Mère Marie, Judith. Sa voix de mezzo, ronde et charnue, fait merveille dans ce rôle de confidente tour à tour autoritaire, maternelle, soucieuse, protectrice, et Karen Cargill sait moduler son chant pour mettre en évidence les différents états d’âme de la suivante d’Isolde. La jeune carrière de Katherine Broderick, prix Kathleen Ferrier 2007, comporte des rôles tels que Sieglinde, Elsa ici-même en octobre 2016, Adriana Lecouvreur et Brunnhilde à Austin, et se développe à l’intérieur de la troupe de Karlsruhe. Il semble que cet Isolde soit une prise de rôle. Sa voix claire et puissante est un atout considérable en Isolde et elle interprète l’ensemble du rôle sans faiblesse, y compris dans les longs aigus tenus et les mezza-voce. Elle est en outre bonne actrice et ses mimiques parfaitement en situation font penser à Nina Stemme. Le duo de l’acte II la montre particulièrement à son avantage, notamment par la variétés de ses intonations, et le célèbre final de l’acte III lui permettra de conclure en beauté. Son éblouissement après avoir bu la potion, Tristan !, est parfaitement réussi. Une future grande, sans doute.

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Mais la stupéfaction, ce soir, vient de l’interprétation de Tristan par Stefan Vinke, que nous avions déjà entendu en Siegfried à Bayreuth (mais il est évident maintenant que ce rôle de « bad boy » ne lui permet pas de montrer tout son talent), d’une vaillance qui semble sans limites, voix sonore, très bien projetée, au timbre velouté (surprise !), mais capable de demi-teintes comme de fortissimi. Les actes I et II le voient montrer toutes les facettes du personnage avec aisance, l’acte III, dans ce long monologue (Kurwenal, ne la vois-tu pas venir ?), met en évidence ses dons d’acteur dans des forte déchirants, d’une puissance inouïe. Très impressionnant. Aucune faiblesse jusqu’à la fin.
Le Kurwenal de Jochen Kupfer est excellent aussi, et Stephen Milling, que l’on ne présente plus, incarne un roi Marke plus coléreux que désespéré (contrairement au roi Marke de René Pape récemment à Bastille, par exemple) à l’aide de ses très beaux graves abyssaux.
Michael Schønwandt mène l’orchestre de Montpellier Occitanie avec une grande précision, maîtrise la fougue de l’ensemble, et ne couvre pas les voix (d’ailleurs, est-ce possible, avec de tels solistes ?). On peut toutefois lui reprocher quelques ralentissements inutiles, notamment lors de l’ouverture.
Vraiment une soirée extraordinaire, malgré l'absence de "mise en espace".

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Le hasard nous ayant permis de rencontrer Stefan Vinke et d’échanger quelques mots, il est assez clair qu’il est satisfait de sa prestation, mais surtout que le souvenir de ses Siegfried de Bayreuth, s’il l’amuse aujourd’hui, lui rappelle des moments difficiles passés à grimper dans les « rochers » (copie des Monts Rushmore) et à chasser des crocodiles avec un parasol, lors d’une mise en scène dont il ne dit aucun bien aujourd’hui, et qui a été assez pénible à vivre, les spectateurs huant spontanément Monsieur Castorf.

Jean Yves Courtiau
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Re: Wagner - Tristan et Iseut - Schønwandt / vc - Montpellier - 1/2019

Message par paco » 18 janv. 2019, 16:04

Oylandoy a écrit :
18 janv. 2019, 15:44
Mais la stupéfaction, ce soir, vient de l’interprétation de Tristan par Stefan Vinke, que nous avions déjà entendu en Siegfried à Bayreuth (mais il est évident maintenant que ce rôle de « bad boy » ne lui permet pas de montrer tout son talent), d’une vaillance qui semble sans limites, voix sonore, très bien projetée, au timbre velouté (surprise !), mais capable de demi-teintes comme de fortissimi. Les actes I et II le voient montrer toutes les facettes du personnage avec aisance, l’acte III, dans ce long monologue (Kurwenal, ne la vois-tu pas venir ?), met en évidence ses dons d’acteur dans des forte déchirants, d’une puissance inouïe. Très impressionnant. Aucune faiblesse jusqu’à la fin.
Très heureux de lire cela, après ses Siegfried munichois et londoniens que j'ai trouvés absolument remarquables ! Je trouve que Vinke mérite une notoriété bien supérieure à celle dont il jouit actuellement.

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Re: Wagner - Tristan et Iseut - Schønwandt / vc - Montpellier - 1/2019

Message par HELENE ADAM » 19 janv. 2019, 00:20

paco a écrit :
18 janv. 2019, 16:04
Oylandoy a écrit :
18 janv. 2019, 15:44
Mais la stupéfaction, ce soir, vient de l’interprétation de Tristan par Stefan Vinke, que nous avions déjà entendu en Siegfried à Bayreuth (mais il est évident maintenant que ce rôle de « bad boy » ne lui permet pas de montrer tout son talent), d’une vaillance qui semble sans limites, voix sonore, très bien projetée, au timbre velouté (surprise !), mais capable de demi-teintes comme de fortissimi. Les actes I et II le voient montrer toutes les facettes du personnage avec aisance, l’acte III, dans ce long monologue (Kurwenal, ne la vois-tu pas venir ?), met en évidence ses dons d’acteur dans des forte déchirants, d’une puissance inouïe. Très impressionnant. Aucune faiblesse jusqu’à la fin.
Très heureux de lire cela, après ses Siegfried munichois et londoniens que j'ai trouvés absolument remarquables ! Je trouve que Vinke mérite une notoriété bien supérieure à celle dont il jouit actuellement.
Il était un peu le chanteur d'un seul rôle (même si cela ne correspondait pas à la réalité de sa carrière. C'est bien qu'il puisse montrer qu'il peut chanter d'autres rôles wagnériens... :wink:
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Wagner - Tristan et Iseut - Schønwandt / vc - Montpellier - 1/2019

Message par Bernard C » 19 janv. 2019, 00:31

Que veux tu dire Hélène, Vinke n'a pas attendu Montpellier pour chanter Tristan !
Et sur scène bien plus prestigieuse.

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Re: Wagner - Tristan et Iseut - Schønwandt / vc - Montpellier - 1/2019

Message par HELENE ADAM » 19 janv. 2019, 00:33

Bernard C a écrit :
19 janv. 2019, 00:31
Que veux tu dire Hélène, Vinke n'a pas attendu Montpellier pour chanter Tristan !
Et sur scène bien plus prestigieuse.

Bernard
oui c'est ce que je dis : Il était un peu le chanteur d'un seul rôle (même si cela ne correspondait pas à la réalité de sa carrière)
Pour s'en convaincre il suffit de jeter un coup d'oeil sur son operabase, on verra comme il est sollicité depuis des années dans ce rôle de Siegfried qui constitue les trois-quarts de ses engagements.
https://www.operabase.com/a/Stefan_Vinke/16105/fr

PS : pour mémoire je lui avais ouvert un fil il y a presque un an
http://www.odb-opera.com/viewtopic.php? ... ke#p341635
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Wagner - Tristan et Iseut - Schønwandt / vc - Montpellier - 1/2019

Message par Bernard C » 19 janv. 2019, 00:41

Donc il n'était pas le chanteur d'un seul rôle.
Et ce n'est pas à Montpellier qu'il montre qu'il peut être Tristan
Je ne comprends pas ton post.

Enfin pour moi Vinke n'était pas réduit à Siegfried.
Je ne comprends pas cette discussion.
Bref... :cry:
(Probablement un post pour rien dire , Désolé.)

Bernard
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Re: Wagner - Tristan et Iseut - Schønwandt / vc - Montpellier - 1/2019

Message par Il prezzo » 21 janv. 2019, 00:50

J’avais manqué en 2016 le dernier Wagner de Montpellier, Lohengrin, avec en Elsa l'Isolde de ce soir qui avait alirs recu de bonnes critiques, tandis que les ODBiens n’avaient relevé que le raté de l’accostage du cygne viewtopic.php?f=6&t=17964&p=294817&hili ... er#p294817 :wink: .

Manqué aussi les derniers Tristan scéniques du lieu sous la direction de Friedemann Layer: Georges Lavaudant en 2006, avec Richard Decker et Hedwig Fassbender, et Marco Arturo Marelli en 1996, avec Heikki Siukola et Lisbeth Balslev.

Il me faut remonter aux torpeurs estivales du festival de Radio France de 1991 pour me souvenir de cette incandescente soirée où fut donné le seul acte 2 en concert, avec Gary Lake et Hildegard Behrens, dirigés par Marek Janowski.
Pour ce concert de janvier, le public montpelliérain est apparu plutôt refroidi, applaudissant du bout des doigts au 1er acte, à peine plus au 2nd, avant d’ovationner au 3e.

Or ce fut un très beau moment que nous a offert ce casting d’exception.

Pourtant c’est par un prélude mou, sans tension, que Michael Schönwandt entamait la soirée. Ou peut-être qu’ayant encore dans l’oreille les sonorités magiques de l’orchestre de Munich dans le Strauss de la semaine dernière, celles des montpelliérains m’ont paru un rien prosaïque. Mais la tension wagnérienne étant de fait intrinsèque à sa musique, le plaisir n’en était finalement que peu affecté !

Une drôle d’absence vous saisissait ensuite, aux premières paroles du pilote, celle des fortes images marines de Bill Viola, preuve de l’impact mémoriel de cette mise en scène plusieurs fois appréciée.
Mais on délaissait vite cette pensée bizarre, pour jouir pleinement des déferlantes vocales de deux chanteuses hors pair. La Brangäne de Karen Cargill d’abord, à la voix ample et modulée, aussi souveraine que sa maitresse, trop peut-être sauf si l’on assume que Wagner l’a voulue en déesse ex machina du drame, puisque c’est bien par elle, ou à cause d’elle, que tout arrive. L’Isolde de Katherine Broderick ensuite, que l’on craignait un peu, par un bête a priori lié à son cv sensiblement plus faible que pour le reste du cast. Or, sous une allure un peu statique, se révélait une actrice extraordinaire dont on n’est pas prêt d’oublier la métamorphose, par son seul visage, de la femme vengeresse d’avant philtre à l’amoureuse extatique d’après. Des aigus très clairs, un beau medium très légèrement chevrotant un peu à la Gwyneth Jones, un souffle inépuisable.
Un peu surpris par la relative nasalité du timbre de Stefan Vinke, mais vite convaincu par ses qualités expressives, et peu soucieux pour le coup de sa capacité à assurer jusqu’au bout (le 3ème acte !) la tenue des interminables phrases wagnériennes. Un Tristan à l’exact opposé d’un Andreas Schager, à la vocalité moins « claquante » et beaucoup plus romantique.
Kurwenal très noble et presque surdimensionné de Jochen Kupfer. Décidément, dans cette soirée, les valets égalent les maitres, et l’on réalise que Wagner les a de fait musicalement très gâtés.

Au démarrage de l’acte 2, répétition de l’étrange sentiment du manque des très belles images des lampes des chasseurs dans la forêt de Bill Viola, au son des cors qui se répondent dans la nuit...
Mais l’on retrouve avec plaisir nos deux irlandaises enfiévrées, avant ce que je considère comme l’un des plus beaux duos d’amour de Tristan que j’aie jamais entendu, le « romantisme » de Vinke se mariant à merveille avec la douceur et la clarté des aigus d’une Isolde qui faisait un peu penser à Margaret Price, au physique et au timbre. Une unisson idéale pour le duo des duos du répertoire…
Le rôle trop court de Melot était très bien servi par Paul Curievici, au physique de fourbe parfait (visage en lame de couteau, à la Adrien Brody).
Une très belle incarnation de Marke par Stephen Milling, moins « Amfortas » que Pape, au jeu très sobre mais efficace (un geste du doigt, du bras, pour désigner, et déplorer son amitié trahie). Immense palette de couleurs vocales.

A l’acte 3, on sentait le public enfin scotché par la performance du chanteur qui avait manifestement gardé beaucoup de munitions vocales pour nous séduire. Et pour ce long moment relativement destructeur pour un ténor à ce moment là de la soirée, Vinke nous a offert tout ce qu’il fallait de rage et de désespoir mêlés, et d’exaltation quand arrive enfin le vaisseau tant attendu (et annoncé par Yu Shao, « berger » chinois à la diction hochdeutsch digne de la Schaubühne !).
Mild und leise idoine, aérien de Katherine Broderick pour conclure.

Quel concert ! Un orchestre sur scène que j’ai trouvé meilleur dans les moments de violence que les passages élégiaques, et dont la fougue, non atténuée par les profondeurs de la fosse, n’est pas parvenue à couvrir une équipe de chanteurs à la projection totalement insolente. La distribution wagnérienne recèle quand même beaucoup de pépites en ce moment :D .
Quanto?
- Il prezzo !
Gia, mi dicon venal, ma, a donna bella io non mi vendo a prezzo di moneta.

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Re: Wagner - Tristan et Iseut - Schønwandt / vc - Montpellier - 1/2019

Message par JdeB » 25 janv. 2019, 13:44

Il prezzo a écrit :
21 janv. 2019, 00:50
J’avais manqué en 2016 le dernier Wagner de Montpellier, Lohengrin, alors que les ODBiens n’avaient relevé que le raté de l’accostage du cygne viewtopic.php?f=6&t=17964&p=294817&hili ... er#p294817 :wink: .

Manqué aussi les derniers Tristan scéniques du lieu sous la direction de Friedemann Layer: Georges Lavaudant en 2006, avec Richard Decker et Hedwig Fassbender, et Marco Arturo Marelli en 1996, avec Heikki Siukola et Lisbeth Balslev.

Il me faut remonter aux torpeurs estivales du festival de Radio France de 1991 pour me souvenir de cette incandescente soirée où fut donné le seul acte 2 en concert, avec Gary Lake et Hildegard Behrens, dirigés par Marek Janowski.
Pour ce concert de janvier, le public montpelliérain est apparu plutôt refroidi, applaudissant du bout des doigts au 1er acte, à peine plus au 2nd, avant d’ovationner au 3e.

te soirée, les valets égalent les maitres, et l’on réalise que Wagner les a de fait musicalement très gâtés.
Pour être tout à fait complet sur la carrière de Tristan et Isolde à Montpellier:

6 décembre 1950, création locale de Tristan et Isolde

3 mars 1994, Corum
Tristan und Isolde, vc
T. Gulschbauer, dir.
Heiki Siukola (Tristan), Hans Tschammer (Roi Marke), Janis Martin (Isolde), David Pittmann-Jennings (Kurwenal), Linda Finnie (Brangäne), Wolfgang Vater (Melot)

28 janvier, 8 et 11 février 1966, Corum
Tristan et Isolde
F. Layer / MA Marelli
Hekki Siukola, Lisbeth Baslev, Nadine Denize, E. Wilm Schulte, M. Hölle

et précisons aussi la date de ce mémorable Acte II le 23 juillet 1991.
Marek Janowski, dir
Hildegard Behrens, Gary Lakes, Hanna Schwarz, Mattias Hölle, Laurent Naouri
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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