Concert Verdi P. Domingo et ali- E. Kohn- Philharmonie- 18/01/2019

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JdeB
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Concert Verdi P. Domingo et ali- E. Kohn- Philharmonie- 18/01/2019

Message par JdeB » 16 janv. 2019, 12:23

Irina Lungu, soprano
Arturo Chacón-Cruz , ténor
Plácido Domingo, baryton
Rafal Siwek , basse

Belgian National Orchestra, Eugene Kohn , direction

Giuseppe Verdi
Ouverture d'"Un jour de règne"
"Perfidi... Pietà, rispetto, amore" (acte IV) - extrait de Macbeth
"A te l'estremo addio... Il lacerato spirito" (prologue) - extrait de Simon Boccanegra
"Mercè dilette amiche" - extrait des Vèpres siciliennes
"Restate... O signor, di Fiandra arrivo" (acte I) - extrait de Don Carlo
Un ballo in maschera / Acte III scène 2 : "Forse la soglia attinse... Ma se m'è forza perderti"
"Valse" (finale du ballet) extrait de Macbeth
"Padre, ricevi l'estremo addio" (acte III) - extrait de Luisa Miller

ENTRACTE

Giuseppe Verdi
I Vespri Siciliani, Ouverture
"Sogno, o son desto ?... Quando al mio sen" (acte III) - extrait des Vèpres siciliennes
"È strano... Ah, fors'è lui... Sempre libera" (acte I) - extrati de la Traviata
"Son io, mio Carlo... Per me giunto" (acte III) - extrait de Don Carlo
Luisa Miller / Acte II : "Oh ! Fede negar potessi... Quando le sere al placido"
"Mentre gonfiarsi l'anima... Oltre quel limite" (acte I) - extrait d'Attila
"Udiste... Mira, di acerbe lagrime" (acte IV) - extrait du Trouvère

Bis :
"Lucevan le Stelle" extrait de Tosca (Puccini)
"O mio babbino caro" extrait de Gianni Schicchi (Puccini)
"La calunnia è un venticello" extrait du Barbier de Séville (Rossini)
"Nemico della patria" extrait d'Andrea Chenier (Giordano)

Paris, Philharmonie, Salle Pierre Boulez, 18 janvier 2019

Placido Domingo débute donc ce soir à la Philharmonie, 41 ans après ses premiers pas parisiens, Salle Pleyel, et après s'être produit déjà dans onze autres lieux de notre capitale, huit salles et trois sites emblématiques (Tour Eiffel, Champ de Mars et Panthéon) ! C'est déjà un record. A ce record-là vient s'ajouter sans doute, bientôt ( si ce n'est déjà fait puisqu'il plane une incertitude sur la date de ses débuts, 1956 ou 1959 ?) celui de la plus longue carrière lyrique de tous les temps, record détenu jusqu'alors par le légendaire baryton français Lucien Fugère qui occupa la scène de 1870 à 1933.

Après des Germont à Bastille en février dernier qui laissaient redouter l’amorce d’un déclin sévère, le revoici au sommet de son charisme et très en voix dans un programme verdien conçu en exclusivité pour les Grandes Voix : densité et noirceur du timbre où l’on devine de moins en moins des réminiscences ténoriales au bout d’une décennie dévolue à sa nouvelle tessiture, projection insolente, sens des mots acéré, style idiomatique, engagement total et bonheur de tenir le rôle de mentor pétri de bienveillance auprès de ses jeunes collègues. Son Nemico della patria électrise et soulève la salle qui lui réserve un triomphe mémorable qui paraît beaucoup le toucher. En coulisse il fait preuve d’une désarmante simplicité se plaignant de chaussures trop serrées et, avec un aplomb plein d’humour, il réplique à la question rituelle sur ses projets dans l’hexagone : « Je reviendrai à Paris chanter Athanaël dans Thaïs.. .Quand ? Lorsque le directeur sera parti ! » ; Croisons les doigts ! Il sera en tout cas à Orange en juillet prochain pour une Nuit espagnole.

Celui qu’il a le plus épaulé dans la carrière est sans nul doute ici le ténor mexicain Arturo Chacon-Cruz que l’on entend trop peu en France mais qui fut Marcello di Bruges dans le Duca d’Alba de Donizetti à Montpellier (2007) avant d’y revenir deux ans plus tard dans un Faust trash selon René Koering ainsi que Werther à Lyon dans la mise en scène d’un autre ténor mexicain Rolando Villazon (2011) et le Duc dans le Rigoletto aixois selon Robert Carsen (2013). Il fait montre lui aussi d’une grande sensibilité romantique et d’un vrai don de soi, d’une ferveur dans l’accent et d’une capacité à chanter à la limite haute de ses moyens (Arrigo) qui s’inscrivent tout à fait dans le sillage de son parrain d’opéra mais la voix manque de la largueur et de la singularité de celle de son maitre.

Irina Lungu brille plus en Violetta, son rôle fétiche, où elle couronne son grand air d’un contre mi éclatant mais manquant de rondeur, que dans le Boléro des Vespri avant de nous offrir un air de Lauretta d’une grande sensualité et parfaitement hédoniste.

Révélation de la soirée, la basse polonaise Rafal Siwek, avec son physique imposant très Troisième République, qui fut le roi Henri (Lohengrin) à Bastille, excelle en Fiesco et en Attila de grand relief. Il nous offre, en bis, une Calumnia parfaitement distillée et fort personnelle. Toujours avec une concentration, un sens théatral et un panache rares.

Relié aux âges d’or de l’art lyrique (Martinelli, Jeritza, Callas), Eugene Kohn, qui a déjà dirigé une centaine de concerts avec le Maestro, fait preuve d’un sûr métier et d’une véritable probité stylistique pour une soirée de haut voltage où l’on aurait aimé entendre la mort de Posa in extenso et au moins un extrait de Verdi en français, dans le texte original.

Jérôme Pesqué

je rappelle mon Dossier sur sa carrière parisienne
joomfinal/index.php/les-dossiers/48-les ... ido-doming
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Concert Verdi P. Domingo et ali- E. Kohn- Philharmonie- 18/01/2019

Message par HELENE ADAM » 18 janv. 2019, 16:23

PROGRAMME

Giuseppe Verdi
Ouverture d'"Un jour de règne"
"Perfidi... Pietà, rispetto, amore" (acte IV) - extrait de Macbeth
"A te l'estremo addio... Il lacerato spirito" (prologue) - extrait de Simon Boccanegra
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ENTRACTE

Giuseppe Verdi
I Vespri Siciliani, Ouverture
"Sogno, o son desto ?... Quando al mio sen" (acte III) - extrait des Vèpres siciliennes
"È strano... Ah, fors'è lui... Sempre libera" (acte I) - extrati de la Traviata
"Son io, mio Carlo... Per me giunto" (acte III) - extrait de Don Carlo
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Bis :
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Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Concert Verdi P. Domingo et ali- E. Kohn- Philharmonie- 18/01/2019

Message par HELENE ADAM » 18 janv. 2019, 23:55

Quelle soirée😍😍😍

PS : mais quelle acoustique capricieuse quand on est placé derrière l'orchestre juste au dessus des cuivres....
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Concert Verdi P. Domingo et ali- E. Kohn- Philharmonie- 18/01/2019

Message par PlacidoCarrerotti » 19 janv. 2019, 00:34

:coeur2: :coeur2: :coeur2:
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Concert Verdi P. Domingo et ali- E. Kohn- Philharmonie- 18/01/2019

Message par HELENE ADAM » 19 janv. 2019, 17:37

Un concert de rêve hier à la Philharmonie de Paris, Placido Domingo magistral dans Verdi (les Vêpres siciliennes, Luisa Miller, Don Carlo, Macbeth, Simon Boccanegra) et nous offrant un "bis" incroyable : le Nemico della patria, l'air de Carlo Gérard dans Andrea Chénier. Immense et davantage encore....Alors oui c'est un ténor qui chante des partitions de barytons mais c'est tellement bien interprété, avec une voix restée incroyablement souple et qui en remontrerait à bien des ténors ou des barytons plus jeunes, une voix qui s'est enrichie dans le médium même si elle n'a pas le métal de bronze du baryton, une voix sans vibrato, saine et franche avec un timbre très reconnaissable et toujours aussi séduisant. Et puis Domingo respecte le "legato" verdien avec un souci du détail et incarne ses personnages avec une classe et une autorité impressionnante.

Image

Il dominait tellement la soirée qu'on peine un peu à parler des autres : un orchestre qui "accompagne" surtout sans donner rien de très personnel et prend soin de faire taire les cuivres pendant le chant (les rares fois où ce n'est pas le cas, la voix du ténor et celle de la basse sont littéralement tombées dans des trous noirs depuis ma place à l'angle arrière de la scène), un ténor, Arturo Chacon-Cruz, courageux et un peu téméraire qui va parfois au delà de ses moyens mais donne un Arrigo tout à fait touchant, une soprano, Irina Lungu, au beau contre mi dans "e strano" qui, à l'inverse, ne m'a pas beaucoup touché malgré la beauté de l'exécution, une basse, Rafal Siwek, dont le timbre sonne trop "mat" et qui peine à exister à côté du monstre sacré.
Mais peu importe, tout cela reste honnête aux côtés de l'exceptionnel Domingo et nous donne une très très grande soirée....
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Concert Verdi P. Domingo et ali- E. Kohn- Philharmonie- 18/01/2019

Message par raph13 » 19 janv. 2019, 22:41

Mais pourquoi avoir coupé la mort de Posa ?! C’était très frustrant.
A 78 ans, Domingo reste un phénomène hors norme....
Dommage que l’acoustique de la PP soit aussi déplorable pour la voix !
« L’opéra est comme l’amour : on s’y ennuie mais on y retourne » (Flaubert)

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Re: Concert Verdi P. Domingo et ali- E. Kohn- Philharmonie- 18/01/2019

Message par muriel » 20 janv. 2019, 10:24

J'avais découvert Irina Lungu dans Gilda au festival d'Aix
Belle voix et belle présence.

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Re: Concert Verdi P. Domingo et ali- E. Kohn- Philharmonie- 18/01/2019

Message par JdeB » 20 janv. 2019, 10:51

J'ai publié ma critique en tête de ce fil.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Concert Verdi P. Domingo et ali- E. Kohn- Philharmonie- 18/01/2019

Message par Piem67 » 20 janv. 2019, 11:00

HELENE ADAM a écrit :
18 janv. 2019, 23:55
Quelle soirée😍😍😍

PS : mais quelle acoustique capricieuse quand on est placé derrière l'orchestre juste au dessus des cuivres....
Chère Hélène, quelle salle au monde permet d'entendre les voix correctement quand on est derrière elles ???..... Je ne vois là rien de "capricieux" mais quelque chose de tout à fait... "normal" !.... :)

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Re: Concert Verdi P. Domingo et ali- E. Kohn- Philharmonie- 18/01/2019

Message par pema » 20 janv. 2019, 12:29

Quelle soirée mais quelle soirée ! Il faut dire que la présence de Domingo se fait rare à Paris. Pour moi, les dernières grandes soirées avec lui remontent aux" Cyrano" du Châtelet ( je passe sur les Traviata ). Dès son premier air , la voix rayonne de beauté,de puissance et de projection. Il était très ému à son arrivée sur scène ( vue du premier rang !). Je ne détaillerais pas toute la soirée , d'autres l'ont fait beaucoup mieux que je ne le ferais. Il était bien entouré même s'il domine largement cette représentation.La mort de Posa a été coupée, ce qui a produit un moment de flottement: d'autres airs ayant été applaudis avant la fin , il a fallu les applaudissements du chef pour que le public comprenne que c'était fini! Nous avons eu 4 bis d'opéra ; à l'annonce que ce ne serait pas du Verdi, je redoutais quelques airs de cross-over, mais non ; la cerise sur le gâteau étant l'air de Gerard par Placido qui m'a émue aux larmes . Ayant pu voir Domingo backstage, il était très ému de l'accueil du public. Il nous a aussi dit qu'il avait eu des problèmes de voix deux jours avant et qu'il avait redouté de ne pouvoir chanter mais qu'il était rassuré !! Quand à ses vœux de terminer sa carrière en chantant Thaïs à Garnier, c'est un vœu récurrent ,hélas, qu'aucun directeur n'a exaucé.Une soirée à garder dans nos mémoires et dans nos cœurs

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