De manière normale et nullement péremptoire, je pense qu'il faut classer tout autrement les "chefs" et leurs inclinaisons premières. Pappano est de toute évidence dans ta liste, celui qui est le plus "chef d'opéra" (même si contrairement à d'autres, ce n'est pas du tout exclusif), alors que Dudamel est celui qui l'est le moins, jusqu'à présent. Et il est tout aussi évident que ces constats concernent pour l'essentiel, pour les uns comme pour les autres, des prestations faites hors de nos frontières , tous ces chefs n'ayant guère dirigé d'opéras en France.Bernard C a écrit : ↑15 déc. 2018, 16:40D'une part l'idée que Dudamel serait "très rare à conduire des opéras " comme le déclare péremptoire Hélène est fausse .
Mais peu importe .(le monde ne s'arrête pas aux frontières de nos territoires.)
Il faut sortir des fables. Dudamel est un grand chef d'opéra.
(Je le préfère à Petrenko qui traite tout de la même façon.)
Quant à Levine oui on doit regretter
Reste qu'entre Dudamel , Nezet Séguin et Papano on a là mes "dieux" de la baguette d'aujourd'hui à l'Opéra ( je rajouterai Runiccles pour Wagner).
Donc tu es franchement mal parti dans ta démonstration.
Dudamel est un chef aux multiples talents, beaucoup plus remarquables à mon sens dans la symphonie (etc) que dans l'opéra pour le moment : je n'ai pas entendu cet Otello, je ne porte donc aucun jugement à son propos, je me fie à la direction de la Bohème que j'ai entendu à Paris et qui m'a beaucoup moins impressionnée que ses oeuvres symphoniques (entendues elles fort souvent à la PP où il donne beaucoup de concerts que je ne rate jamais). Son expérience est encore limitée à l'opéra et je l'y attends avec beaucoup d'intérêt et de curiosité, donc on verra mais je ne suis pas surprise par l'appréciation de Placido.
A l'inverse, Pappano, YNS ET Petrenko (Kiril) sont parmi les chefs qui dirigent beaucoup (j'hésite sur le "essentiellement", n'ayant pas compté) d'opéras et qui, surtout, sont à la direction musicale des plus grandes maisons d'opéras actuelles : le ROH, le MET et Munich.
Ce qui les mets en position de mettre en oeuvre des projets "complets" avec "leur" orchestre, et souvent "leurs" chanteurs.
Il y a évidemment beaucoup d'autres chefs intéressants (mais pas Runiccles pour moi... ) dans l'opéra, mais ces trois-là sont pour le moment les plus inventifs et les plus passionnants à mon avis.
Et ces trois chefs ont bien des points communs AMHA dont le minutieux et remarquable travail fait avec les instruments comme avec les chanteurs. Rien d'étonnant à ce que YNS (qui a merveilleusement bien dirigé la Traviata hier) ait fait monter "son" orchestre (parce que de fait, maintenant c'est le sien et il prend l'affaire à coeur) sur la scène. Petrenko avait fait de même cet été pour Parsifal et c'était un de ces grands moments où l'on perçoit une fusion totale entre tous les protagonistes quelque soit leur rôle dans l'entreprise.