Haendel - Rodelinda - Haïm/VC- TCE - 10/12/2018

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HELENE ADAM
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Haendel - Rodelinda - Haïm/VC- TCE - 10/12/2018

Message par HELENE ADAM » 09 déc. 2018, 15:50

Rodelinda

Georg Friedrich Haendel

Livret de Nicola Francesco Haym, inspiré d'un livret antérieur d'Antonio Salvi, lui-même adapté de la tragédie Pertharite de Pierre Corneille

Créé le 13 janvier 1725 à Londres, King's Theatre

Théâtre des champs Elysées, version concertante, le 10 décembre 2018.

Avec
Jeanine de Bique Rodelinda
Tim Mead Bertarido
Benjamin Hulett Grimoaldo
Romina Basso Eduige
Andrea Mastroni Garibaldo
Paul-Antoine Bénos-Djian Unulfo

Emmanuelle Haïm direction
Le Concert d’Astrée

Image
(photo TCE)

Opéra chanté en italien, surtitré en français et en anglais

Une version scénique a été donnée à Caen le mois dernier avec une distribution un peu différente. Voir le CR sur ODB
http://www.odb-opera.com/viewtopic.php? ... =Rodelinda

Représentation du mardi 10 décembre 2018

Le Théâtre des Champs Elysées nous a proposé, une fois encore, avec ce superbe Rodelinda de Haendel, une œuvre magnifiquement interprétée, séduisant le public durant trois heures d’une musique intense où le drame se jouait devant nos yeux, sans temps morts, avec la vivacité de ses jeunes interprètes et le talent de tous les musiciens sous la houlette d’un enthousiasme communicatif d’Emmanuelle Haïm.

Rodelinda, l'oeuvre
Située juste après deux autres chefs d’œuvre de Haendel, Giulio Cesare et Tamerlano composés en 1724, Rodelinda a été créé le 13 janvier 1725 à Londres, King's Theatre, avec les mêmes chanteurs que son opéra précédent, Tamerlano, et connut aussitôt un très important succès.
Son librettiste Nicola Francesco Haym, violoncelliste, a été employé comme joueur de basse continue en 1720, à la Royal Academy of Music, cette compagnie créée par des aristocrates britanniques pour se garantir la possibilité d’écouter régulièrement des opéras commandés aux grands compositeurs de l’époque, en premier lieu, Haendel qui résidait alors à Cannons. Haym a écrit 4 autres livrets mis en musique par Haendel : Ottone, re di Germania (10 janvier 1723), Flavio, re di Longobardi (14 mai 1723), Giulio Cesare in Egitto (20 février 1724) et Tamerlano (31 octobre 1724).
Rodelinda, regina de' Longobardi (13 février 1725) est la dernière œuvre de leur collaboration. C’est aussi le premier opera seria de Haendel qui ne fut recréé qu'au XXème siècle, en 1920 après des décennies d'oubli.
L’action se situe au VIIème siècle en Lombardie et met en scène une Reine, figure féminine forte et déterminée, épouse fidèle mais aussi salvatrice qui saura dominer les intrigues qui l’entourent et permettre que l’amour triomphe. Autour d’elle, gravitent de multiples personnages : Bertarido roi de Milan, banni et réputé mort, son mari, Grimoaldo, tyran félon, qui s’empare du trône et tombe amoureux de Rodelinda, laquelle le rejette, Garibaldo, conseiller de Grimoaldo, Unulfo, ancien conseiller du roi « mort », Eduige la sœur du roi, dont Garibaldo est amoureux. Chassé-croisés, intrigues en tous genres, faux-semblants, ruses variées, usurpations d’identité et masques diverses, l’histoire est complexe et les airs de bravoures très nombreux. C'est l'opéra des passions humaines et son livret est finalement d'une étonnante modernité.
C’est la soprano Francesca Cuzzoni, diva du Londres des années 1720, qui a créé le rôle, comme d’ailleurs la Cléopâtre de Giulio Cesare, l’Asteria de Tamerlano.
Le rôle de Bertarido avait été écrit pour le castrat Senesino. Il est interprété de nos jours soit par une mezzo, soit comme lors de la soirée d'hier, par un contre-ténor.
Outre de nombreux extraits donnés lors de récitals au Théâtre des Champs Elysées (Andreas Scholl et Barbara Bonney, Philippe Jaroussky ou Simone Kermès et Vivica Genaux pour citer les plus récents), Rodelinda a été donné au TCE récemment en 2012 et en 2017, cette dernière représentation avec Maxim Emelyanychev et sa formation Il Pomo d’Oro.

Les miracles d'Astrée
Pour cette nouvelle séance en version concert c’est Emmanuelle Haïm et son « concert d’Astrée » qui nous proposent leur lecture musicale de cet opéra de Haendel, après plusieurs représentations données à Lille puis à Caen en version scénique.
De la composition exacte de l’orchestre, aux instruments d’accompagnement des récitatifs et des arias, les choix des chefs d’orchestre peuvent varier et donner plus ou moins de relief et de vie à ces opéras baroques qui regorgent de richesses musicales.(1)
Dans Rodelinda, 5 instruments de l’orchestre du Concert d’Astrée tiendront le rôle du « continuo », cette ligne de « basse » qui accompagne et soutient les récitatifs, entre deux arias : 2 clavecins (dont un joué par Emmanuelle Haïm qui dirige sa formation en même temps), 1 luth, 1 violoncelle, 1 contrebasse.
Haïm n’est jamais uniforme dans le choix du continuo ce qui donne à l’ensemble de la partition, malgré quelques coupures, une animation et des variations permettant de souligner la richesse musicale et finalement, soulignant les différences de caractère et les évolutions des sentiments des différents personnages au cours du drame. Le continuo est donc formé de deux groupes distincts qui dialoguent avec les personnages en alternance : Rodelinda est ainsi accompagnée par un clavecin, un luth, une contrebasse tandis qu’en contrepoint le continuo qui soutiendra Bertarido, sera assuré par l’autre clavecin et un violoncelle.
Comme la composition de Haendel elle-même, comprends de très riches ornementations orchestrales pendant les arias, qui alternent avec les phrases musicales des chanteurs ou les accompagnent selon les personnages et leurs tessitures, cette dynamique d’ensemble est l’une des grandes réussites de la soirée, avec l’étonnante beauté des sonorités des instruments, au timbre éclatant et aux attaques franches et nettes.
Délicieuse petite flûte solo, clavecins se répondant dans un placement spatial harmonieux, beauté du luth, soie des cordes et dynamisme des basses, cette petite formation est davantage qu’un accompagnement, et travaille en dialogue et osmose parfaite avec une équipe remarquable de chanteurs. Nous avons pu mesurer à quel point cette œuvre sait utiliser les sonorités spécifiques de ses instruments pour exprimer la colère, la peine, la douceur, l’amour, la haine, successivement et nous le devons sans doute à ce talent qu’a le concert d’Astrée pour vivre le drame avec les artistes lyriques en communion parfaite.

Le plateau vocal idéal...
Soirée sans stars du baroque, ce fut une soirée d’une qualité rare pourtant, les superlatifs se bousculant sous ma plume pour tenter de décrire cette sorte de perfection dont les artistes lyriques sont capables pour interpréter ces si difficiles partitions.
Soulignons d’abord que les six timbres présentaient suffisamment de contrastes parfois extrêmes (de la basse profonde au contre-ténor pour les personnages masculins), pour que chaque personnage, même les yeux fermés, aient un profil clair, une personnalité forte, et que le déroulé du drame soit parfaitement compréhensible.
Les deux contre-ténors ont ainsi des caractéristiques vocales assez différentes qui permettent d’admirer sans réserve deux « techniques » de toute beauté de cette tessiture très spéciale qui domine l’œuvre tout au long de la soirée. Ainsi en est-il également des deux voix de femmes, soprano et mezzo proche de la contralto, qui ont, l’une et l’autre de grandes acrobaties vocales et des écarts de notes importants à réaliser, et ont des signatures vocales très différentes, campant ces deux femmes énergiques et fortes avec beaucoup de vaillance et de crédibilité.
Vous l’avez compris, le plateau vocal nous a comblé.

Dès son « L’empio rigor del fato », Jeannine De Bique donne le ton : la reine est fière, altière et farouche. Rôle superbe qu’elle endosse avec une facilité déconcertante, se jouant de toutes les difficultés, vocalises, aigus lancés en pleine puissance, crescendo et decrescendo, trilles, tout est propre, net, sur le plan technique tout en étant vivant, émouvant et même bouleversant à bien des reprises. Son « Ombre, piante, urne funeste » où la reine se recueille avec son jeune fils devant ce qu’elle croit être la tombe de son mari, Bertarido, est déchirant contrastant avec le cri de colère qui suit « Morrai si, l’empia tua testa » où elle jure de se venger une fois sur le trône. Il faut dire qu’elle a des scènes magnifiques à interpréter, le cœur de la tragédie antique et la fierté des femmes quand elle proclame que pour l’épouser, Girmoaldo devra d’abord tuer son fils Flavio « Spietati, io vi giurai » pour qu’elle ne soit jamais épouse d’un tyran traitre en même temps que mère du roi légitime…Et ce magnifique air « Ritorna oh caro e dolce moi tesoro » où elle découvre que son mari n’est pas mort suivi d’un duo de rêve entre les époux retrouvés « o t’abbraccio » fut sans doute le moment culminant de la soirée tant les deux voix, timbres magnifiques et mariages étrange des sonorités, avaient atteint une sorte de point culminant de la beauté et de la grâce.

Image
Photo du site de Tim Mead

Car le Bertarido de Tim Mead est à nouveau pour moi, une sorte de perfection de l’art de contre-ténor. Je l’avais déjà entendu en Hamor dans Jephta à Garnier, il m’avait déjà bouleversée. Hier soir, il nous offrait un chant racé, incroyablement riche dans une tessiture qui ne l’est pas toujours, avec des aigus longs et finement filés, des notes ciselées et colorées selon le sentiment exprimé, passant là aussi d’une grande mélancolie, triste et résignée sur son sort tragique (Chi di voi fu piu infedele ») à la colère (« Se fiera belba ha cinto » et « Vivi tirano ») et à l’amour triomphant. Tim Mead a un timbre superbe et sait parfaitement en jouer pour exprimer les divers sentiments, globalement très nobles, que lui prête le livret. C’est un Bertarido de grande classe dont on entendra longtemps le « Confusa si miri l’infida consorte », cet air où il exprime le doute sur les sentiments de son épouse et où le monde entier semble s’écrouler pour lui sans lueur d’espoir...

Et quel génie musical d’avoir prévu une basse, une vraie, pour le rôle de Garibaldo, surtout quand l’interprète s’appelle Andrea Mastroni et qu’il possède parfaitement l’art du chant baroque malgré les graves abyssaux que la partition lui a réservé. Les vocalises ne lui font pas peur, ni les trilles, ni les nuances, ni la palette de couleurs à déployer pour le rôle du méchant qui conseille à Grimoaldo d’assumer son rôle de tyran en tuant l’enfant de Rodelinda « Cosi d’usurpatore il nome adempie ».
Il meurt avant la fin, privé du coup du formidable « ensemble », le seul de la partition qui conclue l’opéra « Mio caro bene ! », un « tutti » remarquable de légèreté et de profondeur tout à la fois, basé sur des voix dont la plus grave est celle du ténor. Deux "cors" se rajoutent à l'orchestre. Final divin. On croirait entendre des anges….

Grimoaldo qui aura droit au salut après bien des turpitudes pourtant, c’est le ténor Benjamin Hulett, superbe voix et belle technique lui aussi, aigus soyeux de rêve, vocalises soignées, technique irréprochable. C’est sans doute le personnage le plus « classique » sur le plan de grands airs qui ponctuent sa partition, moins spectaculaire que les deux contre ténors ou la basse, mais fort bien interprété malgré tout, sachant lui aussi varier les couleurs et le style en fonction des importantes évolutions de son personnage du « Io gia t’amai, ritrosa » rageur du début au « Pastorello d’un povero armento » de l’acte 3 où il est pris des remords qui le sauveront finalement.

Eduige, la sœur du roi, personnage pivot de l’intrigue, c’est la magnifique Romina Basso, que j’entendais pour la première fois et qui m’a également séduite par la beauté de son timbre (c’était la soirée des beaux timbres !) et la précision de sa technique. J’aime ces voix de femmes profondes et graves, qui savent merveilleusement vocaliser sans rien perdre en route de la précision de la diction. Son « Quanto piu fiera » asséné avec la détermination de celle qui veut racheter ses fautes, était une véritable splendeur.

Reste notre deuxième contre-ténor, le jeune Paul-Antoine Bénos-Djian, également inconnu pour moi mais qui ne devrait pas le rester tant son aisance est confondante dans le rôle du courageux conseiller du roi déchu, Unulfo. Rien que pour son magistral « Fra tempeste funeste a quest’alma », empreint de tout l’amour du monde pour la loyauté et la fidélité, il mérite les ovations qu’il a reçues alors qu’il n’était pas forcément facile de succéder à Jakub Jósef Orliǹski, qui tenait le rôle lors des versions scéniques, et d’exister aux côtés du très brillant Tim Mead.

Une soirée magnifique qui montre à quel point, après le très brillant Serse dans la même salle il y a deux mois, Haendel, quand il est si bien servi, reste un compositeur époustouflant de virtuosité et de sens dramatique.

(1) Concert d’Astrée : 1 flûte traversière, 2 flûtes à bec (alto), 2 hautbois, 1 basson, 2 cors, 1 archiluth, 2 clavecins, cordes (7 violons I, 5 violons II, 4 altos, 3 violoncelles, 2 contrebasses donc continuo : 1 violoncelle, 1 contrebasse, 1 archiluth, 2 clavecins).

Hélène Adam
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Haendel - Rodelinda - Haïm/VC- TCE - 10/12/2018

Message par philopera » 09 déc. 2018, 20:44

IL faut y aller au moins pour Jeanine de Bique
PS : on peut la mettre dans les espoirs féminins pour les OdB d'or ?
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Re: Haendel - Rodelinda - Haïm/VC- TCE - 10/12/2018

Message par dge » 09 déc. 2018, 21:02

Version scénique donnée aussi à Lille en octobre.

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Re: Haendel - Rodelinda - Haïm/VC- TCE - 10/12/2018

Message par Piero1809 » 10 déc. 2018, 09:02

Rodelinda, une des grandes réussites de Haendel, avec en plus Jeanine De Bique et Tim Head!

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Re: Haendel - Rodelinda - Haïm/VC- TCE - 10/12/2018

Message par HELENE ADAM » 10 déc. 2018, 15:52

Durée du concert
1ère partie : 1h25 environ -
Entracte : 20mn -
2e partie : 1h20 environ
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Re: Haendel - Rodelinda - Haïm/VC- TCE - 10/12/2018

Message par Remigio2 » 11 déc. 2018, 00:47

Très bonne soirée en ce qui me concerne, sauf pour la coupure de l'air de Bertarido "Scacciata dal suo nido", rendu célèbre notamment par Marylin Horne. Mention spéciale pour Andrew Mastroni, qui montre ce que c'est qu'une vraie basse colorature.

Je ne résiste pas à une blagounette avant de me coucher (sinon, Placido va me couper l'herbe sous le pied).

Si Jeannine de Bique épouse Harry Bicket, les enfants vont-ils devenir chèvres ??? :mrgreen:

Allez, OK je sors... :bye2:

R.
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Re: Haendel - Rodelinda - Haïm/VC- TCE - 10/12/2018

Message par HELENE ADAM » 11 déc. 2018, 09:37

Mon CR est en tête de ce fil.
Soirée à marquer d'une pierre blanche pour moi, après le Serse en début d'année.
Vive Haendel....
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Haendel - Rodelinda - Haïm/VC- TCE - 10/12/2018

Message par philopera » 11 déc. 2018, 10:31

HELENE ADAM a écrit :
11 déc. 2018, 09:37
Mon CR est en tête de ce fil.
Soirée à marquer d'une pierre blanche pour moi, après le Serse en début d'année.
Vive Haendel....
Merci pour ce CR qui emporte toute mon adhésion. Vive Jeanine et Vive Handel bien sûr !
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