Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
Je me suis abstenu; d'après ce que je lis, une telle distribution (en dehors peut être du rôle titre) aurait fini sous les sifflets il y a encore 20 ans.. comment a été l'accueil du public??
Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
Pas de sifflets. Comme la diffusion a coupé assez vite après les saluts, et qu'en plus il fallait supporter le bla bla de Gerlach en fond sonore, je ne peux pas en dire plus.
Si tu veux quand même te faire une idée, ça devrait être disponible sur Arte Concert.
Je me demande d'ailleurs si la Scala ne fait pas maintenant des saluts vite fait pour éviter huées ou broncas (façon la Traviata avec Beczala et Damrau). Du moins pour cette soirée d'ouverture, qui est retransmise internationalement.
Si tu veux quand même te faire une idée, ça devrait être disponible sur Arte Concert.
Je me demande d'ailleurs si la Scala ne fait pas maintenant des saluts vite fait pour éviter huées ou broncas (façon la Traviata avec Beczala et Damrau). Du moins pour cette soirée d'ouverture, qui est retransmise internationalement.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
il aurait fallu écouter la vraie retransmission de la rai en direct.. mais j'avoue que c'était au dessus de mes forces.. un plateau aussi indigent pour un 7 decembre...pour les derniers Attila de la Scala on avait Ramey Studer Zancanaro...(même si Studer était clairement insuffisante on avait au moins des grands noms...)
Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
Moi j'ai envie de défendre cette œuvre qui est d'une puissance dramatique et vocale intense et je trouve que Chailly a plutôt joué la bonne carte! Certes on n'est pas dans la flamme et la poigne risorgimentale d'un Muti mais il y a chez Chailly un sens du phrasé et en même temps une urgence qui n'est pas sans me rappeler (puisqu'on en parlait l'autre jour sur un autre fil de discussion) la battue de Gianandrea Gavazzeni.
Le problème hier était triple:
- Une transposition grotesque et inutile
- Une direction d'acteurs inexistante (comme quoi la transposition moderne n'est vraiment pas une garantie!)
- Un cast inégal et, ça je suis assez d'accord avec Zigfrid, à un palier très inférieur à ce qu'on est en droit d'attendre pour non seulement une ouverture de saison scaligère mais pour toute saison scaligère. Pour être très clair, Mme Hernandez n'a absolument rien à faire à La Scala: comme je l'ai dit hier, elle a une certaine présence scénique et des moyens vocaux incontestables mais tout dans ce chant est anarchique, engorgé, guttural et stylistiquement vériste et la vocalisation juste, nette et précise requise pour le rôle d'Odabella est aux abonnés absents! Que fait donc encore Sartori sur une scène de cette dimension ? Il est lourd, empoté, sans aucun charme facial avec le charisme d'un pétoncle, au chant certes solide (d'ailleurs il n'a que ça pour lui!) mais monolithique, sans nuances, sans conviction! Il erre sur la scène comme s'il s'était planté de station de métro!
Petean, superbe vocalement, musicalement, stylistiquement! Là enfin Verdi retrouve un interprète digne de ce nom et de La Scala. Mais comme la direction d'acteurs n'existe pas, il ne sait pas quoi faire de son corps ... Il faudrait également qu'il se débarrasse d'une habitude un peu agaçante visuellement: il a une propension à chanter yeux mi-clos et parfois pleinement clos au fur et à mesure qu'il monte dans l'aigu.
Abdrazakov n'est certes pas Ramey mais avec lui, on est au niveau vocalement comme scéniquement.
Le problème hier était triple:
- Une transposition grotesque et inutile
- Une direction d'acteurs inexistante (comme quoi la transposition moderne n'est vraiment pas une garantie!)
- Un cast inégal et, ça je suis assez d'accord avec Zigfrid, à un palier très inférieur à ce qu'on est en droit d'attendre pour non seulement une ouverture de saison scaligère mais pour toute saison scaligère. Pour être très clair, Mme Hernandez n'a absolument rien à faire à La Scala: comme je l'ai dit hier, elle a une certaine présence scénique et des moyens vocaux incontestables mais tout dans ce chant est anarchique, engorgé, guttural et stylistiquement vériste et la vocalisation juste, nette et précise requise pour le rôle d'Odabella est aux abonnés absents! Que fait donc encore Sartori sur une scène de cette dimension ? Il est lourd, empoté, sans aucun charme facial avec le charisme d'un pétoncle, au chant certes solide (d'ailleurs il n'a que ça pour lui!) mais monolithique, sans nuances, sans conviction! Il erre sur la scène comme s'il s'était planté de station de métro!
Petean, superbe vocalement, musicalement, stylistiquement! Là enfin Verdi retrouve un interprète digne de ce nom et de La Scala. Mais comme la direction d'acteurs n'existe pas, il ne sait pas quoi faire de son corps ... Il faudrait également qu'il se débarrasse d'une habitude un peu agaçante visuellement: il a une propension à chanter yeux mi-clos et parfois pleinement clos au fur et à mesure qu'il monte dans l'aigu.
Abdrazakov n'est certes pas Ramey mais avec lui, on est au niveau vocalement comme scéniquement.
Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
Mais il ne sévit pas qu'à la Scala : au ROH, Madrid, Liceu, Rome, Naples, Valencia, ... Par-tout !!!
Depuis 20-30 ans le public ne hue plus les chanteurs, il préfère se défouler sur les metteurs en scène. Du coup, un Sartori, grâce à un excellent agent, fait une carrière remarquable, là où dans les années 60-70 il aurait rapidement dû plier bagage ou se recentrer sur des scènes de moindre importance.
Par ailleurs, force est de constater qu'il est très applaudi partout où il passe. A la Scala je ne sais pas, mais au ROH il a son lot d'ovations. La culture musicale du public n'est plus non plus ce qu'elle fût...
Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
C’est sans doute parce que, comme on l’a fait valoir souvent sur ODB et ailleurs, ce qui compte de nos jours pour le public et les directeurs de casting c’est le physique des chanteurs !paco a écrit : ↑08 déc. 2018, 15:43Mais il ne sévit pas qu'à la Scala : au ROH, Madrid, Liceu, Rome, Naples, Valencia, ... Par-tout !!!
Depuis 20-30 ans le public ne hue plus les chanteurs, il préfère se défouler sur les metteurs en scène. Du coup, un Sartori, grâce à un excellent agent, fait une carrière remarquable, là où dans les années 60-70 il aurait rapidement dû plier bagage ou se recentrer sur des scènes de moindre importance.
Par ailleurs, force est de constater qu'il est très applaudi partout où il passe. A la Scala je ne sais pas, mais au ROH il a son lot d'ovations. La culture musicale du public n'est plus non plus ce qu'elle fût...
Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
Elisav fait sans doute du second degré...
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Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
Joaquin ("notre ami catalan") s'étonne dans son CR de cette retransmission que la Scala n'ait pas choisi Anna Pirozzi, qui avait chanté le rôle d'Obadella au Liceu l'an dernier, avec des moyens autrement adéquats que Hernandez. Anna Pirozzi est plus connue, c'est une chanteuse italienne, elle aurait largement mérité de faire l'ouverture de la Scala, bref... entre Marie-José Piri, Butterfly très oubliable il y a deux ans et l'Odabella choisie cette années, les erreurs de cast semblent légion à la Scala...
Tatianna Serjean qui avait assuré le rôle au TCE aux côté du très brillant Erwin Schrott, avait été aussi autrement convaincante que la soprano espagnole....
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Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
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Re: Verdi - Attila - Chailly/Livermore - La Scala - 12/2018
A la Scala ce n'est pas tout à fait le cas : même sans revenir sur l'affaire Alagna qui date un peu, le public de la Scala a sifflé Beczala en Alfredo et Hymel en Pinkerton lors de deux "Saint Ambroise" (il y a 4 ans et il y a deux ans, de mémoire...). Beczala l'avait très mal pris et avait déclaré qu'il ne reviendrait jamais chanter à la Scala.
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