Ravel - L'heure Espagnole - Stockhammer/Pont - Lyon - 11/2018

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perrine
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Ravel - L'heure Espagnole - Stockhammer/Pont - Lyon - 11/2018

Message par perrine » 19 nov. 2018, 22:50


Maurice Ravel
L'Heure espagnole
Comédie musicale en un acte, 1907
Livret de Franc-Nohain
Nouvelle production


Direction musicale Jonathan Stockhammer
Concept et vidéo Grégoire Pont
Mise en scène James Bonas
Décors et costumes Thibault Vancraenenbroeck
Lumières Christophe Chaupin

Conception, femme de Torquemada Clémence Poussin
Ramiro, muletier Christoph Engel
Gonzalve, bachelier poète Quentin Desgeorges
Don Inigo Gomez, riche financier Martin Hässler
Torquemada, horloger Grégoire Mour

Orchestre et Chanteurs du Studio de l’Opéra de Lyon

Opéra de Lyon, le dimanche 18 Novembre 2018

Il y a deux ans, la seconde œuvre lyrique de Maurice Ravel (L’enfant et les sortilèges – article disponible ici) était au programme de l’opéra de Lyon. Grégoire Pont et son équipe, en étaient déjà les concepteurs, vidéastes, metteurs en scène et en lumières. Ils reviennent cette année avec une Heure Espagnole pleine de joyeusetés et de fantaisies.

L’esprit humoristique de l’œuvre, que Ravel lui-même qualifiait de « comédie musicale », est parfaitement bien restitué et imaginatif, fourmillant sans cesse d’idées, habillant à chaque instant le texte et la musique. Sorte de mélange de livre pop-up et d’inspiration du temps du cinématographe, l’équipe d’artistes nous plonge dans un univers tantôt féérique, tantôt éthéré, mouvant et captivant. Les personnages, tout en costumes noirs et blancs, sont des animaux (qui une souris, une chatte, un taureau, et un lapin) qui renforcent un effet d’intemporalité.

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Le plateau jeune et pétillant semble prendre un plaisir fou à cette rocambolesque aventure. L’horloger de Grégoire Mour laisse entrevoir, dans son trop court rôle, une belle souplesse ; Martin Hassler, riche financier imbus de lui-même est plus dans le parler que dans le chanter, mais ses effets scéniques sont bien réussis. Quentin Desgeorges, poète navrant et amoureux de lui-même possède une très belle ligne de chant, et impose un beau charisme. Christoph Engel, le muletier bonne patte et toujours satisfait, a la voix claire et projetée, mais semble s’appliquer à la diction, au détriment parfois d’une aisance scénique étriquée. Enfin, la Concepción de Clémence Poussin possède des aigus colorés, un timbre agréable et une belle présence. Seul lui manquerait d’un brin de poigne à l’espagnole qui tend à rendre ce rôle si cocasse.

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L’orchestre de l’opéra de Lyon, mené par Jonathan Stockhammer, fait ressortir de multiples sonorités, des élans musicaux brillants et des rythmiques entrainantes.

Le public, grand ou petit ressort conquis de cette représentation, presque frustré d’une représentation si courte, et serait potentiellement demandeur dans une prochaine programmation de profiter du binôme Maurice Ravel (L’enfant et les sortilèges / L’heure espagnole) / Grégoire Pont !

Perrine
Le problème quand on trouve une solution, c\'est qu\'on perd une question.

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Re: Ravel - L'heure Espagnole - Stockhammer/Pont - Lyon - Nov 2018

Message par DieFeen » 20 nov. 2018, 23:33

Tout juste, Perrine.
Martin Hassler est tout de même un bien pâle chanteur, dans ce rôle pour le moins et cela n'a pas échappé à mes étudiants pourtant novices pour la majorité d'entre eux !
J'ai beaucoup apprécié le clin d’œil scénographique à New York et à la musique américaine sur le finale de l'opéra.
Vraiment une très grande réussite visuelle, une mise en scène intelligente et parfaitement synchronisée, à défaut d'une soirée bénie des voix. Et heureusement que l'orchestre a été positionné à l'arrière du plateau, sans quoi nous n'aurions pas entendu grand chose des prestations vocales...
Immense ovation d'un public très jeune, vraiment très jeune.

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