Rossini – Petite Messe Solennelle - Casellati - Paris/Sorbonne - 14/11/2018

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Rossini – Petite Messe Solennelle - Casellati - Paris/Sorbonne - 14/11/2018

Message par DelBosco » 16 nov. 2018, 17:32

Gioacchino ROSSINI – Petite Messe Solennelle
pour quatre solistes et chœur avec accompagnement de deux pianos et d’un harmonium
dans l'édition critique de la Fondation Rossini en collaboration avec Casa Ricordi établie par Davide Daolmi

Direction : Alvise Maria Casellati
Soprano : Milla Mihova
Mezzo-soprano : Valeria Girardello
Ténor : Matteo Roma
Basse : Roberto Lorenzi
Premier Piano : Elisa Cerri
Deuxième piano : Marco Camillini
Harmonium : Lorenzo Antinori
Chœur régional Vittoria d’Île-de-France (directeur musical : Michel Piquemal)

Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, Paris
Mercredi 14 Novembre 2018


Mercredi soir était donnée dans le magnifique cadre du Grand Amphithéâtre de la Sorbonne la Petite Messe Solennelle, en hommage à Gioacchino Rossini dont on célébrait la veille le Cent-cinquantenaire de la disparition.
Concert organisé à l'initiative de l'Institut Italien de la Culture à Paris, sous l'égide du Rossini Opera Festival de Pesaro, en collaboration avec l'ambassade d'Italie et l'ENIT (Office national italien du tourisme). Au sein du public, en grande majorité italien, on notait la présence de l'ambassadeur d'Italie à Paris.

Maître d'œuvre de la soirée, Alvise Maria Casellati conduit l’ensemble avec vivacité, malgré une direction très sobre et économe de gestes.
Les tempi sont très allants, occasionnant parfois quelques légers décalages dans les ensembles de solistes (notamment le quatuor du Credo). Les numéros s’enchaînent rapidement, parfois à l’excès, sans laisser de respiration suffisante. Mais la lecture est très maîtrisée, et l’ensemble s’épanouit à merveille dans l’acoustique généreuse du Grand Amphi.

Quatre jeunes artistes assurent les parties solistes. Tous quatre issus de l'académie "Alberto Zedda " du ROF à Pesaro, à peine trentenaires, ils constituent assurément de belles promesses pour l'avenir.
Très bien préparés, ils se montrent aussi à l’aise dans leurs arias respectives, que dans les ensembles où ils font preuve d’une belle écoute mutuelle.
Magnifiques, la basse Roberto Lorenzi, à la voix d’une belle ampleur, très timbrée jusque dans le registre aigu, et la mezzo-soprano Valeria Girardello, timbre cuivré et très homogène du grave au haut medium, la tessiture de sa partie ne lui permettant pas de dévoiler l’extension de son aigu.
Remarquables également la soprano Milla Mihova, qui fait valoir un beau timbre fruité et des aigus bien projetés, et le ténor Matteo Roma, voix brillante à l’aigu facile mais parfois claironnant.
Il est vraisemblable que l’on entendra parler de ces artistes dans les années qui viennent.

L'importante partie de chœur, qui devait initialement être assurée par des choristes venus de Pesaro, est confiée à 28 chanteurs issus du Chœur régional Vittoria d'Ile de France.
Affichant une très belle couleur vocale, ceux-ci sont impressionnants de précision rythmique dans la fugue du "Cum Sancto Spiritu" prise à un train d'enfer et menée à son terme sans aucune baisse de régime, mais ils font valoir également de belles nuances et une justesse remarquable dans les passages a capella, le "Christe eleison" d'une transparence quasi-palestrinienne et le "Sanctus" en alternance avec le quatuor soliste.
Ils recueilleront une ovation méritée lors des saluts.

L'accompagnement est conforme à la version originale, deux pianos et harmonium.
La pianiste Elisa Cerri assume crânement sa partie, y compris dans les mouvements rapides aux tempi très soutenus. Elle offre par contre une interprétation sensible et comme apaisée du magnifique "Preludio Religioso", qui précède le Sanctus, et offre un moment bienvenu de recueillement et d'apaisement.
Plus en retrait, la partie de second piano, qui se contente de donner ponctuellement plus de corps à l'accompagnement. L'harmonium apporte une intéressante variété de sonorité, mais de manière parfois un peu trop présente.

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