Verdi - Messa da Requiem - Scappucci - Liège - 10/2018
Posté : 29 oct. 2018, 14:33
Messa da Requiem de Verdi créé en l’église San Marco de Milan le 22 mai 1874
Opéra Royal de Wallonie-Liège
Direction musicale Speranza Scapucci Orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège
Chefs des chœurs Pierre Iodice et Benoît Giaux (IMEP)
Chœurs de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège et de l’IMEP de Namur (Institut supérieur de Musique et de Pédagogie de Namur)
Assistant à la direction musicale Ayrton Desimpelaere
Soprano Serena Farnocchia
Mezzo-soprano Sabina Willeit
Ténor Marc Laho
Basse Roberto Scandiuzzi
Les 26 et 28 octobre 2018
Représentation du 26 octobre 2018
La mort de Gioacchino Rossini le 13 novembre 1868 ayant suscité la commande d’un Requiem à plusieurs compositeurs, Verdi compose à cette occasion le Libera me, mais cette œuvre ne verra pas le jour. Le décès en 1873 d’Alessandro Manzoni, célèbre écrivain, dramaturge, poète, personnalité politique et ami très proche de Verdi affecte ce dernier à tel point qu’il ne peut assister à ses funérailles. Le compositeur décide alors d’offrir à la ville de Milan une Messa da Requiem, qui inclut et complète le Libera me déjà écrit. Verdi dirige lui-même l’exécution à l’église San Marco, puis à la Scala, puis à l’Opéra-Comique à Paris, avant Londres et Vienne. L’accueil est enthousiaste.
L’exécution de cette œuvre monumentale voit ce vendredi soir à Liège une salle pleine (quelques rares fauteuils libres) et attentive. Après un début (Requiem aeternam) relativement sage, le Dies Irae est le moment choisi, comme souvent, pour déclencher des orages et des tremblements de terre, et Speranza Scappucci ne manque pas cette occasion ! Tout au long de l’œuvre, la cheffe aura grand soin de magnifier les contrastes (abondants), tout en gardant une rigueur exemplaire, soignant tout particulièrement les attaques et les arrêts. Les nombreux exécutants (près d’une centaine de choristes et autant de musiciens) sont extrêmement attentifs !
Le Tuba mirum est particulièrement soigné, une spatialisation très réussie surprend l’auditoire, une partie des cuivres étant située près du foyer, les portes restant ouvertes à cette occasion. La partie suivante (Mors stupebit) voit la première intervention de Roberto Scandiuzzi, dont la belle voix de basse, bien projetée, remplit sans problème tout l’espace. Sabina Willeit, dans le Liber scriptus, fait retentir une formidable voix de mezzo, voire de contralto, aux graves ronds et sonores et au beau legato. La fin du Liber scriptus, avec la reprise du Dies Irae, voit un nouveau déchaînement de forces telluriques. Après un Quid sum miser gracieux, voici un Rex tremendae effectivement des plus majestueux, avec une magnifique intervention des chœurs. Beau duo mezzo et soprano dans le Recordare, puis un Ingemisco, tout en nuances par un Marc Laho très bien chantant. La tension est superbement maintenue par Speranza Scappucci tout au long de l’œuvre qui se termine par le Libera me, et l’occasion d’entendre la soprano en soliste, mais la jolie voix de Serena Farnocchia aura peine à surmonter l’orchestre et souffrira de la comparaison avec les autres solistes.
Une bien belle représentation, qui mériterait une salle beaucoup plus grande !
Photos ORW Opera Royal de Wallonie-Liège
Opéra Royal de Wallonie-Liège
Direction musicale Speranza Scapucci Orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège
Chefs des chœurs Pierre Iodice et Benoît Giaux (IMEP)
Chœurs de l’Opéra Royal de Wallonie-Liège et de l’IMEP de Namur (Institut supérieur de Musique et de Pédagogie de Namur)
Assistant à la direction musicale Ayrton Desimpelaere
Soprano Serena Farnocchia
Mezzo-soprano Sabina Willeit
Ténor Marc Laho
Basse Roberto Scandiuzzi
Les 26 et 28 octobre 2018
Représentation du 26 octobre 2018
La mort de Gioacchino Rossini le 13 novembre 1868 ayant suscité la commande d’un Requiem à plusieurs compositeurs, Verdi compose à cette occasion le Libera me, mais cette œuvre ne verra pas le jour. Le décès en 1873 d’Alessandro Manzoni, célèbre écrivain, dramaturge, poète, personnalité politique et ami très proche de Verdi affecte ce dernier à tel point qu’il ne peut assister à ses funérailles. Le compositeur décide alors d’offrir à la ville de Milan une Messa da Requiem, qui inclut et complète le Libera me déjà écrit. Verdi dirige lui-même l’exécution à l’église San Marco, puis à la Scala, puis à l’Opéra-Comique à Paris, avant Londres et Vienne. L’accueil est enthousiaste.
L’exécution de cette œuvre monumentale voit ce vendredi soir à Liège une salle pleine (quelques rares fauteuils libres) et attentive. Après un début (Requiem aeternam) relativement sage, le Dies Irae est le moment choisi, comme souvent, pour déclencher des orages et des tremblements de terre, et Speranza Scappucci ne manque pas cette occasion ! Tout au long de l’œuvre, la cheffe aura grand soin de magnifier les contrastes (abondants), tout en gardant une rigueur exemplaire, soignant tout particulièrement les attaques et les arrêts. Les nombreux exécutants (près d’une centaine de choristes et autant de musiciens) sont extrêmement attentifs !
Le Tuba mirum est particulièrement soigné, une spatialisation très réussie surprend l’auditoire, une partie des cuivres étant située près du foyer, les portes restant ouvertes à cette occasion. La partie suivante (Mors stupebit) voit la première intervention de Roberto Scandiuzzi, dont la belle voix de basse, bien projetée, remplit sans problème tout l’espace. Sabina Willeit, dans le Liber scriptus, fait retentir une formidable voix de mezzo, voire de contralto, aux graves ronds et sonores et au beau legato. La fin du Liber scriptus, avec la reprise du Dies Irae, voit un nouveau déchaînement de forces telluriques. Après un Quid sum miser gracieux, voici un Rex tremendae effectivement des plus majestueux, avec une magnifique intervention des chœurs. Beau duo mezzo et soprano dans le Recordare, puis un Ingemisco, tout en nuances par un Marc Laho très bien chantant. La tension est superbement maintenue par Speranza Scappucci tout au long de l’œuvre qui se termine par le Libera me, et l’occasion d’entendre la soprano en soliste, mais la jolie voix de Serena Farnocchia aura peine à surmonter l’orchestre et souffrira de la comparaison avec les autres solistes.
Une bien belle représentation, qui mériterait une salle beaucoup plus grande !
Photos ORW Opera Royal de Wallonie-Liège