Berlioz - Damnation de Faust - Davin/Spuck - Berlin (Deutsche Oper) 12/10/2018

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Il prezzo
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Berlioz - Damnation de Faust - Davin/Spuck - Berlin (Deutsche Oper) 12/10/2018

Message par Il prezzo » 13 oct. 2018, 14:16

Direction musicale: Patrick Davin
Mise en scène : Christian Spuck
Décors et costumes : Emma Ryott

Marguerite: Irene Roberts
Faust: John Irvin
Mephistopheles: Roberto Tavigliani
Brander: Byung Gilles Kim

Choeurs (et extra-choeurs!) et orchestre du Deutsche Oper Berlin

J'avais hier soir préféré à la Médée de Yoncheva au Staatsoper (apparemment superlative selon l'extensif et très beau cr d'Hélène, que j'envie d'écrire si bien😉) cette Damnation scénique, en manque quelque part de "visualisation" de cette oeuvre que j'adore et qui est si souvent donnée en concert (ma derniere mise en scene remonte à l'avant derniere de Bastille en 2001, la superbe production Ozawa-Lepage-VanDam).

Très belle esthétique ici, dans cette reprise d'une création de 2014, qui utilise un plateau tournant fortement incliné, dont le dessous permet de situer l'action plus intimement dans l'auberge de Brander ou la maison de Marguerite. Sur le plateau, peu de choses, le petit bureau de Faust ne gêne pas l'action des multiples choeurs et danseurs, créatures diaboliques, ou soldats, qui surgissent mécaniquement de plusieurs trappes ouvertes d'un signe par Mephisto.
Bel éclairage, habituelle fumée, ambiance fantasmagorique qui conviendraient parfaitement aux 2e et 3e actes de la Walkyrie (Wieland style).

Donc, un vrai plus par rapport au concert, sans que la force musicale de l'oeuvre en sorte amoindrie. L'orchestre, un peu sonore peut être, pour le volume du ténor surtout, il faut dire que les instrumentistes s'étagent sur les côtés hors de la fosse, pour dégager un podium central également utilisé par les elfes-danseurs. Direction pourtant en finesse de Patrick Davin (dont la bio nous dit qu'il dirigea Damnation et Louise à Bastille, et Muette de Portici et Domino noir à Favart).

Évacuons le point faible de la soirée, en la personne du jeune ténor américain John Irvin (qui, malchance pour moi remplaçait Klaus Florian Vogt, malade). Crédible par le look juvénile et romantique parfait pour le personnage de Faust, mais pas du tout par le volume, ni par les hauts aigus difficiles du rôle.

La Marguerite d'Irene Roberts (américaine également) convaiquait beaucoup plus, avec une voix très homogène, dans les aigus comme dans les graves de son Ardente flamme (aux paroles malheureusement inintelligibles pour cause de diction francaise plus qu'incertaine). Physique très avenant de plus. Je lis qu'elle est membre de la troupe, école allemande décidément bien efficace pour faire émerger des chanteurs déjà expérimentés (on vient de relire la bio de Caballé à ce sujet). Gageons que cette Marguerite s'émancipera rapidement.

Mais la plus forte personnalité de la soirée était sans conteste le Mephisto de l'italien Roberto Tavigliani, dont la carrière internationale est deja la marque d'un très beau talent. Son chant puissant et noir à souhait, et son jeu de "demone ex machina" (la mise en scène le rendait assez omnipresent) étaient tout à fait au niveau de cette très belle production.

Lien vers une vidéo interview des protagonistes qui donne l'ambiance du spectacle:
https://www.deutscheoperberlin.de/de_DE/player/4622
PS Avec Vogt, mais sans Tavigliani. ..
Quanto?
- Il prezzo !
Gia, mi dicon venal, ma, a donna bella io non mi vendo a prezzo di moneta.

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