Faust
Direction musicale Cyril Englebert
Mise en scène Nadine Duffaut
Chorégraphie Eric Belaud
Décors Emmanuelle Favre
Costumes Gérard Audier
Lumières Philippe Grosperrin
Vidéo Arthur Colignon
Chef de chant Bertille Monsellier
Faust : Thomas Bettinger
Marguerite : Chloé Chaume
Méphistophélès : Nicolas Cavallier
Dame Marthe : Annie Vavrille
Valentin : Guillaume Andrieux
Siébel : Remy Mathieu
Le vieux Faust : Luca Lombardo
Orchestre Opéra de Reims
Choeur ELCA
Chef de choeur Yann Molénat
Vendredi 5 octobre 2018 20h30, Dimanche 7 octobre 2018 14h30
En revisitant Goethe, Gounod composa un hymne à l’orgueil et à la repentance. Le héros vend son âme à Méphistophélès en échange d’une nouvelle jeunesse qui lui permet de séduire la douce Marguerite, puis de l’abandonner pour une vie de luxure. Infanticide et rejetée de tous, Marguerite perd la raison et meurt. Son âme sera sauvée, mais pas celle de Faust… Ce n’est pas pour rien que Faust a établi la réputation de Charles Gounod dès 1859 et reste, avec Carmen, l’opéra français le plus joué au monde. Ses mélodies éblouissantes habillent la moindre scène et font de cette succession de tableaux haut en couleurs un festival de tubes.
En transposant l’action de nos jours, Nadine Duffaut a la double volonté d’en conserver les richesses tout en la faisant entendre à un public d’aujourd’hui : « j’ai essayé de capter les derniers instants de Faust où la réalité et la déformation le plongent dans un univers contrarié. Ni Dieu, ni Diable, simplement le remords qui ronge, qui grignote l’homme "coupable" de sa vie. »
Un parti-pris qui donne une nouvelle vitalité au mythe faustien, avec dans les rôles du jeune Faust et de Marguerite, Thomas Bettinger et Chloé Chaume, deux talents français qui endosseront pour la première fois ces rôles majeurs de l’opéra.
Gounod - Faust - Englebert / Duffaut - Reims - 10/2018
Gounod - Faust - Englebert / Duffaut - Reims - 10/2018
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Gounod - Faust - Englebert / Duffaut - Reims - 10/2018
Thomas Bettinger a déjà chanté le rôle de Faust à St-Etienne en juin dernier.
Re: Gounod - Faust - Englebert / Duffaut - Reims - 10/2018
En effet. Et à Massy en novembre dernier, d'après Operabase.
Par la même occasion, on s'aperçoit qu'il était Arturo dans Lucia di Lammermoor à Bordeaux en avril.
Par la même occasion, on s'aperçoit qu'il était Arturo dans Lucia di Lammermoor à Bordeaux en avril.
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Gounod - Faust - Englebert / Duffaut - Reims - 10/2018
Représentation du 5 octobre 2018
Excellente représentation du Faust de Gounod ce vendredi soir à Reims, dans une salle quasi pleine.
La mise en scène de Nadine Duffaut transpose l’action de nos jours, sans que ce choix influe beaucoup sur la perception, qui reste détachée des contingences, tout au plus est-on intrigué par moments par les vêtements des personnages de la fête, ou ceux des soldats lors de leur retour de la guerre. Un décor unique, avec un prie-Dieu géant, qui reste sur scène pendant toute la représentation, et qui servira de lit à l’occasion, et donc la croix éclairée pétrifiera Mephisto « C’est une croix qui de l’enfer nous garde ». Quelques ajouts cependant : une marionnette géante (!), des cordes qui descendent des cintres pour figurer la prison de Marguerite à l’acte V, certains apportés par les chanteurs eux-mêmes : un coffre, une cassette (immense)…
Surprise : pas de surtitres. Ce qui permettra de constater que les principaux personnages sont parfaitement compréhensibles…
L’ensemble est partagé en deux parties, habilement enchaînées, et le programme de salle indique deux actes, l’acte I composé de trois tableaux (correspondant aux trois premiers actes du livret) et le deuxième de cinq parties (les actes IV et V, en fait).
Au début, l’action se passe dans un appartement délabré, et le vieux Faust (interprété par Luca Lombardo) se remémore sa vie passée. Aucune référence ici à une quelconque condition de savant ou de philosophe. Il redessine tout son parcours personnel et les différents personnages viennent le hanter. Ainsi le personnage du vieux Faust restera en scène tout au long du déroulement et observera tristement les péripéties qui lui reviennent en mémoire, et à plusieurs reprises, deux Faust sont sur scène, qui s’ignorent.
Les personnages sont issus du quotidien : jean et blouson pour Faust, jean et blouson aussi (quasi identiques) pour Mephisto avec pour ce dernier une trouvaille : des santiags rouges ! Ces bottes attirent immanquablement l’œil tout au long de la soirée, car tous les autres vêtements sont dans les teintes beige-marron clair.
Quelques scènes étonnantes, comme cette marionnette géante qui descend des cintres et fait disparaitre Méphisto, dont seules les mains apparaîtront pour « caresser » Marguerite : « c’est comme une main qui sur mon bras se pose », ou, au début de la deuxième partie, Marguerite, seule, désespérée, assise sur une balançoire, sans le moindre mouvement, qui attend vainement le retour de son amant. On notera une belle nuit de Walpurgis (sans ballets, mais avec des danseurs acrobates qui animent le plateau), avec les choristes déguisées en grandes dames du passé, avec perruques et cornes rouges…
Quelques autres moins réussies, comme cette video montrant tout un champ de marguerites lors de l’effeuillage (« il m’aime, il ne m’aime pas»).
La soirée est largement dominée par le Mephisto superbe et effrayant de Nicolas Cavallier, excellent acteur, et dont le timbre chaud et sonore convient merveilleusement au personnage. Et quel acteur !
Les « jeunes » ne déméritent pas. Thomas Bettinger, doté d’une voix puissante, excellemment projetée, peut nuancer, ce qu’il devrait montrer plus souvent, et réussit parfaitement le difficile « Salut, demeure chaste et pure » avec un aigu en voix de poitrine très percutant. Chloé Chaume également, belle voix claire qui remplit sans peine le théâtre, pourrait avantageusement moins claironner les aigus « forte », car elle aussi est capable de demi-teintes.
Guillaume Andrieux interprète un Valentin engagé, très émouvant, malgré quelques aigus un peu raides, Annie Vavrille campe une Dame Marthe hilarante, et, autre surprise, Siebel est jouée par un jeune ténor, Rémy Mathieu, le personnage boitant et se déplaçant avec des béquilles (handicap ? blessure de guerre ?).
Belle interprétation des chœurs (« Ainsi que la brise légère », « Gloire immortelle de nos aïeux », « Dans les bruyères, dans les roseaux »).
Cyril Englebert dirige le tout de main de maître, avec l’énergie nécessaire (trop, parfois ?), et crée une dynamique qui emporte tous les acteurs avec enthousiasme.
Excellente représentation du Faust de Gounod ce vendredi soir à Reims, dans une salle quasi pleine.
La mise en scène de Nadine Duffaut transpose l’action de nos jours, sans que ce choix influe beaucoup sur la perception, qui reste détachée des contingences, tout au plus est-on intrigué par moments par les vêtements des personnages de la fête, ou ceux des soldats lors de leur retour de la guerre. Un décor unique, avec un prie-Dieu géant, qui reste sur scène pendant toute la représentation, et qui servira de lit à l’occasion, et donc la croix éclairée pétrifiera Mephisto « C’est une croix qui de l’enfer nous garde ». Quelques ajouts cependant : une marionnette géante (!), des cordes qui descendent des cintres pour figurer la prison de Marguerite à l’acte V, certains apportés par les chanteurs eux-mêmes : un coffre, une cassette (immense)…
Surprise : pas de surtitres. Ce qui permettra de constater que les principaux personnages sont parfaitement compréhensibles…
L’ensemble est partagé en deux parties, habilement enchaînées, et le programme de salle indique deux actes, l’acte I composé de trois tableaux (correspondant aux trois premiers actes du livret) et le deuxième de cinq parties (les actes IV et V, en fait).
Au début, l’action se passe dans un appartement délabré, et le vieux Faust (interprété par Luca Lombardo) se remémore sa vie passée. Aucune référence ici à une quelconque condition de savant ou de philosophe. Il redessine tout son parcours personnel et les différents personnages viennent le hanter. Ainsi le personnage du vieux Faust restera en scène tout au long du déroulement et observera tristement les péripéties qui lui reviennent en mémoire, et à plusieurs reprises, deux Faust sont sur scène, qui s’ignorent.
Les personnages sont issus du quotidien : jean et blouson pour Faust, jean et blouson aussi (quasi identiques) pour Mephisto avec pour ce dernier une trouvaille : des santiags rouges ! Ces bottes attirent immanquablement l’œil tout au long de la soirée, car tous les autres vêtements sont dans les teintes beige-marron clair.
Quelques scènes étonnantes, comme cette marionnette géante qui descend des cintres et fait disparaitre Méphisto, dont seules les mains apparaîtront pour « caresser » Marguerite : « c’est comme une main qui sur mon bras se pose », ou, au début de la deuxième partie, Marguerite, seule, désespérée, assise sur une balançoire, sans le moindre mouvement, qui attend vainement le retour de son amant. On notera une belle nuit de Walpurgis (sans ballets, mais avec des danseurs acrobates qui animent le plateau), avec les choristes déguisées en grandes dames du passé, avec perruques et cornes rouges…
Quelques autres moins réussies, comme cette video montrant tout un champ de marguerites lors de l’effeuillage (« il m’aime, il ne m’aime pas»).
La soirée est largement dominée par le Mephisto superbe et effrayant de Nicolas Cavallier, excellent acteur, et dont le timbre chaud et sonore convient merveilleusement au personnage. Et quel acteur !
Les « jeunes » ne déméritent pas. Thomas Bettinger, doté d’une voix puissante, excellemment projetée, peut nuancer, ce qu’il devrait montrer plus souvent, et réussit parfaitement le difficile « Salut, demeure chaste et pure » avec un aigu en voix de poitrine très percutant. Chloé Chaume également, belle voix claire qui remplit sans peine le théâtre, pourrait avantageusement moins claironner les aigus « forte », car elle aussi est capable de demi-teintes.
Guillaume Andrieux interprète un Valentin engagé, très émouvant, malgré quelques aigus un peu raides, Annie Vavrille campe une Dame Marthe hilarante, et, autre surprise, Siebel est jouée par un jeune ténor, Rémy Mathieu, le personnage boitant et se déplaçant avec des béquilles (handicap ? blessure de guerre ?).
Belle interprétation des chœurs (« Ainsi que la brise légère », « Gloire immortelle de nos aïeux », « Dans les bruyères, dans les roseaux »).
Cyril Englebert dirige le tout de main de maître, avec l’énergie nécessaire (trop, parfois ?), et crée une dynamique qui emporte tous les acteurs avec enthousiasme.
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Gounod - Faust - Englebert / Duffaut - Reims - 10/2018
Cette production sera reprise à Metz les 19, 21 et 23 octobre, avec les mêmes interprètes, sauf Mephisto qui sera chanté par Homero Perez-Miranda.
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Gounod - Faust - Englebert / Duffaut - Reims - 10/2018
Photos : Sébastien Gomes
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Gounod - Faust - Englebert / Duffaut - Reims - 10/2018
puis à Marseille en février et à Nice en mai 2019.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
Odb-opéra