Sur chronopera je compte 544 représentations depuis l'ouverture de Garnier (je ne compte pas celle du 05 janvier 1875 où il ne s'agissait que d'un extrait).
Meyerbeer - Les Huguenots - Mariotti/Kriegenburg - ONP - 09&10/2018
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Re: Meyerbeer - Les Huguenots - Mariotti/Kriegenburg - ONP - 09/10/2018
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Re: Meyerbeer - Les Huguenots - Mariotti/Kriegenburg - ONP - 09/10/2018
Il me semble qu'il y avait plusieurs autres coupures (le ballet mais pas seulement, certains ensembles m'ont paru "tronqués", mais le rythme très brouillon et très changeant pris par Mariotti, n'aidait pas aux repérages). Un spécialiste des Huguenots en a-t-il fait la liste ?Michel a écrit : ↑29 sept. 2018, 02:54Il s'agit du rondeau alternatif écrit tout spécialement par Meyerbeer pour Marietta Alboni. Dommage que Karine Deshayes ne le chante pas car elle le faisait à Strasbourg, et très bien, même si les Fa graves lui étaient difficiles à atteindre.Asvo a écrit : ↑28 sept. 2018, 22:52L'incarnation d'Urbain par Karine Deshayes est du même acabit. Une maîtrise totale du personnage, aucune difficulté dans un rôle qui semble taillé pour elle -- un rôle de mezzo demandant des aigus de soprano --, mon seul regret est qu'elle n'ait pas eu à chanter l'air rajouté par Meyerbeer par la suite, " Non, non, non, vous n’avez jamais, je gage " qu'elle aurait chanté merveilleusement !
Suis-je la seule à avoir été déçue par Ermonella Jaho dont la voix m'a parue très confidentielle, "confinée" sur le plateau et n'éclatant pas dans la salle, presque précautionneuse malgré une belle incarnation scénique (et une très importante expressivité vocale). Le duo entre Raoul et elle à l'acte 4, dans le décor devenu petite pièce par un jeu de panneaux coulissants, est par ailleurs un modèle de contrastes entre son jeu expressionniste (et les modulations de sa voix très dramatiques) et la placidité gauche du ténor. Du coup aucune émotion ne passe. Et on se demande pourquoi elle se met dans des états pareils pour ce Raoul-là...
Florian Sempey m'a paru aussi un tout petit peu en méforme (certains graves assez difficiles et à la limite de la justesse) mais à l'inverse de Kang, il incarne son personnage avec beaucoup de panache et de sens dramatique. Dommage que dans une mise en scène très épurée (trop), son "jeu" ne soit pas forcément valorisé, voire apparaisse parfois comme "outré". Dommage car il m'a paru être dans le rôle.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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Re: Meyerbeer - Les Huguenots - Mariotti/Kriegenburg - ONP - 09/10/2018
A part dans Figaro, j'ai toujours trouvé que le jeu de Sempey était outré et vraiment à l'ancienne
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Re: Meyerbeer - Les Huguenots - Mariotti/Kriegenburg - ONP - 09/10/2018
oui, chronopera comptabilise au total une vingtaine de représentations en moins que Wolff mais aucun n'est très précis à mon avisDavid-Opera a écrit : ↑29 sept. 2018, 09:28Sur chronopera je compte 544 représentations depuis l'ouverture de Garnier (je ne compte pas celle du 05 janvier 1875 où il ne s'agissait que d'un extrait).
Enfin cela ne change pas fondamentalement la donne
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Re: Meyerbeer - Les Huguenots - Mariotti/Kriegenburg - ONP - 09/10/2018
Les coupures sont nombreuses et présentes à tous les actes, mais on sait que Meyerbeer recommandait les passages qui pouvaient être supprimés.
Les plus importants ici concernent le morceau d'ensemble de la fin de l'acte I, le rondo d'Urbain de l'acte II (mais absent lors de la création en 1836), des coupures dans le chœur du début de l'acte III et plus de la moitié du monologue de Marcel, une partie du final avec le cortège des noces et le ballet, acte IV quasi intègre, acte V sans ballet initial et coupure dans le trio Marcel, Raoul, Valentine.
En revanche, rien n'est coupé dans l'air de Marguerite au II, alors que Meyerbeer recommandait d'en faire.
Les plus importants ici concernent le morceau d'ensemble de la fin de l'acte I, le rondo d'Urbain de l'acte II (mais absent lors de la création en 1836), des coupures dans le chœur du début de l'acte III et plus de la moitié du monologue de Marcel, une partie du final avec le cortège des noces et le ballet, acte IV quasi intègre, acte V sans ballet initial et coupure dans le trio Marcel, Raoul, Valentine.
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Re: Meyerbeer - Les Huguenots - Mariotti/Kriegenburg - ONP - 09/10/2018
Oui, on sait que ce n'était pas évident à archiver à l'époque, c'est pourquoi il faut en rester aux ordres de grandeur.
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Re: Meyerbeer - Les Huguenots - Mariotti/Kriegenburg - ONP - 09/10/2018
Non en effet, ce qui est impressionnant c'est plutôt de réaliser qu'après 1120 représentations à Paris, cet opéra a disparu de l'affiche depuis 1936.JdeB a écrit : ↑29 sept. 2018, 09:36oui, chronopera comptabilise au total une vingtaine de représentations en moins que Wolff mais aucun n'est très précis à mon avisDavid-Opera a écrit : ↑29 sept. 2018, 09:28Sur chronopera je compte 544 représentations depuis l'ouverture de Garnier (je ne compte pas celle du 05 janvier 1875 où il ne s'agissait que d'un extrait).
Enfin cela ne change pas fondamentalement la donne
Finalement c'était bien cette réhabilitation d'une oeuvre majeure et au message puissamment universel et oh combien d'actualité, qui était l'événement principal hier soir. Meyerbeer est sorti triomphant de ce retour je pense. Je n'ai croisé que des amis plutôt ravis de l'oeuvre elle-même (à une exception près). Et j'avoue avoir été bluffée encore une fois (après de multiples écoutes discographiques) par l'inventivité musicale et la beauté des textes : le petit air de Marguerite "si j'étais coquette" est un vrai délice manière opérette au milieu de cette tragédie en marche, l'arrivée des bohémiennes évoque la future scène de tirage des cartes de Carmen, les choeurs ont à plusieurs reprises des paroles dont la consonance est elle-même musicale, et dont le rythme évoque les tambours, la guerre, la haine...
On mesure d'ailleurs au nombre de "grands airs", de duos, de trios, d'ensemble et de "tutti" des choeurs hommes, femmes alternant le plus souvent, qu'il faut réunir beaucoup de talents pour donner une représentation à la hauteur de l'oeuvre.
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Re: Meyerbeer - Les Huguenots - Mariotti/Kriegenburg - ONP - 09/10/2018
Jaho est une Valentine en carton avec des graves limités et souvent inaudibles. Les aigus m'ont par ailleurs plusieurs fois écorché les oreilles.
Son jeu scénique est hors de propos, elle en fait des tonnes.
Le ténor a été à la ramasse et souvent catastrophique dans les aigus. Il a esquivé plusieurs difficultés dont au II mais on se dit que c'était finalement bienvenu compte tenu de la prestation.
Le duo du IV était abominable. Aucun charisme scénique par ailleurs.
C'est dans le V qu'il s'en tire le mieux.
Son français est plus qu'honorable.
Heureusement qu'il y avait la merveilleuse Marguerite de Oropesa et l'excellent Urbain de Karine Deshayes.
Elles permettent de passer une relative bonne soirée si on fait abstraction de Raoul et Valentine, un comble pour les Huguenots.
Oropesa illumine le plateau par sa présence et son chant. Aigus, vocalises, projection remarquable, très bon français, aisance scénique. En plus elle fait des variations. Un remplacement de luxe.
Testé a une belle voix, il foire le démarrage de son pif paf pouf qui en plus est coupé en deux.
Mais je l'ai trouvé scéniquement mal à l'aise, pas assez expansif, trop sur la réserve. L'évolution psychologique du personnage de Marcel n'est par conséquent pas perceptible. C'est dommage car j'ai apprécié sa voix.
On ne croît pas non plus au personnage de Saint Bris incarné par Gay.
Sempey pas mal au I et dans les vocalises puis bizarrement moins sonore par la suite. Son jeu scénique est caricatural et décrédibilise Nevers.
Les seconds rôles sont bien tenus, Philippe Do notamment.
Dubois sympa mais inaudible déjà dans les premiers rangs du parterre.
La mise en scène n'est pas assez sombre à mon goût. La bascule vers le massacre ne produit pas d'effet suffisamment dramatique ce qui est dommage.
La bénédiction des poignards m'en a touché une sans faire bouger l'autre.
Son jeu scénique est hors de propos, elle en fait des tonnes.
Le ténor a été à la ramasse et souvent catastrophique dans les aigus. Il a esquivé plusieurs difficultés dont au II mais on se dit que c'était finalement bienvenu compte tenu de la prestation.
Le duo du IV était abominable. Aucun charisme scénique par ailleurs.
C'est dans le V qu'il s'en tire le mieux.
Son français est plus qu'honorable.
Heureusement qu'il y avait la merveilleuse Marguerite de Oropesa et l'excellent Urbain de Karine Deshayes.
Elles permettent de passer une relative bonne soirée si on fait abstraction de Raoul et Valentine, un comble pour les Huguenots.
Oropesa illumine le plateau par sa présence et son chant. Aigus, vocalises, projection remarquable, très bon français, aisance scénique. En plus elle fait des variations. Un remplacement de luxe.
Testé a une belle voix, il foire le démarrage de son pif paf pouf qui en plus est coupé en deux.
Mais je l'ai trouvé scéniquement mal à l'aise, pas assez expansif, trop sur la réserve. L'évolution psychologique du personnage de Marcel n'est par conséquent pas perceptible. C'est dommage car j'ai apprécié sa voix.
On ne croît pas non plus au personnage de Saint Bris incarné par Gay.
Sempey pas mal au I et dans les vocalises puis bizarrement moins sonore par la suite. Son jeu scénique est caricatural et décrédibilise Nevers.
Les seconds rôles sont bien tenus, Philippe Do notamment.
Dubois sympa mais inaudible déjà dans les premiers rangs du parterre.
La mise en scène n'est pas assez sombre à mon goût. La bascule vers le massacre ne produit pas d'effet suffisamment dramatique ce qui est dommage.
La bénédiction des poignards m'en a touché une sans faire bouger l'autre.
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !
Re: Meyerbeer - Les Huguenots - Mariotti/Kriegenburg - ONP - 09/10/2018
C'est ce qu'indique l'historique du lieu https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9 ... istoriqueJdeB a écrit : ↑29 sept. 2018, 09:16il faut en effet mettre le pluriel puisque les Huguenots ont été aussi donnés précédemment au Sarah B le 8 août 1936 avec John O'Sulllivan, Ritter-Ciampi, Cabanel et Endrèze
Ce qui est bizarre c'est que l'ouvrage de S. Wolff s'intitule 'L'Opéra au Palais Garnier (1875-1962) et ne précise pas que la 1200ième du 22 novembre 1936 était donnée ailleurs.
A l'époque le Sarah B était un théâtre lyrique privé sous la direction des frères Isola me semble-t-il...
Par contre , pour les (environ) 1 000 places, je n'ai pas trouvé d'indications précise à cette-époque là. La disposition était sans doute à l'italienne, et non en amphithéâtre comme maintenant. Mais ça devait de toute façon être bien en dessous de la capacité de Garnier.
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Re: Meyerbeer - Les Huguenots - Mariotti/Kriegenburg - ONP - 09/10/2018
+1Hiero von Stierkopf a écrit : ↑29 sept. 2018, 09:53Heureusement qu'il y avait la merveilleuse Marguerite de Oropesa et l'excellent Urbain de Karine Deshayes.
Elles permettent de passer une relative bonne soirée si on fait abstraction de Raoul et Valentine, un comble pour les Huguenots.
Oropesa illumine le plateau par sa présence et son chant. Aigus, vocalises, projection remarquable, très bon français, aisance scénique. En plus elle fait des variations. Un remplacement de luxe.
Lumineuse est en effet le premier terme qui vient à l'esprit quand Marguerite parait. Cette artiste a un charme fou et beaucoup de talent...
Mais le Page n'est pas en reste et finalement, leur double présence est ce qui imprime le plus la mémoire après une nuit entière...
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