Verdi- La Traviata – Petrou/Rambert – Capitole Toulouse – 09-10 / 2018
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Verdi- La Traviata – Petrou/Rambert – Capitole Toulouse – 09-10 / 2018
Verdi- La Traviata –
George Petrou Direction musicale
Pierre Rambert Mise en scène
Antoine Fontaine Décors
Frank Sorbier Costumes
Hervé Gary Lumières
Laurence Fanon Collaboratrice artistique
Anita Hartig*
Polina Pastirchak** Violetta Valéry
Airam Hernández*
Kévin Amiel** Alfredo Germont
Nicola Alaimo*
André Heyboer** Giorgio Germont
Catherine Trottmann Flora Bervoix
Anna Steiger Annina
Francis Dudziak Docteur Grenvil
François Piolino Gaston de Letorières
Marc Scoffoni Baron Douphol
Ugo Rabec Marquis d’Obigny
Alfredo Poesina*** Giuseppe
Laurent Labarbe*** Un Commissionnaire
Didier Pizzolitto*** Un Domestique de Flora
Danseurs : Sophie Célikoz, François Auger
Orchestre national du Capitole
Chœur du Capitole Direction Alfonso Caïani
* Distribution des 26/09, 29/09, 02/10, 04/10 et 07/10
** Distribution des 28/09, 30/09, 05/10 et 07/10
*** Artistes du Chœur du Capitole
Deux distributions, une représentation supplémentaire ajoutée pour le dernier dimanche, et quelques belles promesses : les débuts à l’opéra de Pierre Rambert, les costumes de Frank Sorbier, la direction musicale confiée à George Petrou qui ne dirige pas seulement des œuvres baroques, des prises de rôle multiples, le retour au Capitole d’Anita Hardig après une étincelante Marguerite de Faust, la présence en Germont de Nicola Alaimo, le premier Alfredo de Kévin Amiel…
Après la générale (seconde distribution) de cet après midi, impressions très très... mitigées.
CR après la soirée du 29/09 (première distribution).
George Petrou Direction musicale
Pierre Rambert Mise en scène
Antoine Fontaine Décors
Frank Sorbier Costumes
Hervé Gary Lumières
Laurence Fanon Collaboratrice artistique
Anita Hartig*
Polina Pastirchak** Violetta Valéry
Airam Hernández*
Kévin Amiel** Alfredo Germont
Nicola Alaimo*
André Heyboer** Giorgio Germont
Catherine Trottmann Flora Bervoix
Anna Steiger Annina
Francis Dudziak Docteur Grenvil
François Piolino Gaston de Letorières
Marc Scoffoni Baron Douphol
Ugo Rabec Marquis d’Obigny
Alfredo Poesina*** Giuseppe
Laurent Labarbe*** Un Commissionnaire
Didier Pizzolitto*** Un Domestique de Flora
Danseurs : Sophie Célikoz, François Auger
Orchestre national du Capitole
Chœur du Capitole Direction Alfonso Caïani
* Distribution des 26/09, 29/09, 02/10, 04/10 et 07/10
** Distribution des 28/09, 30/09, 05/10 et 07/10
*** Artistes du Chœur du Capitole
Deux distributions, une représentation supplémentaire ajoutée pour le dernier dimanche, et quelques belles promesses : les débuts à l’opéra de Pierre Rambert, les costumes de Frank Sorbier, la direction musicale confiée à George Petrou qui ne dirige pas seulement des œuvres baroques, des prises de rôle multiples, le retour au Capitole d’Anita Hardig après une étincelante Marguerite de Faust, la présence en Germont de Nicola Alaimo, le premier Alfredo de Kévin Amiel…
Après la générale (seconde distribution) de cet après midi, impressions très très... mitigées.
CR après la soirée du 29/09 (première distribution).
Re: Verdi- La Traviata – Petrou/Rambert – Capitole Toulouse – 09-10 / 2018
Oh là là - deux représentations déjà et aucun CR. Personne ne s'intéresse pour le nouveau Capitole?
Re: Verdi- La Traviata – Petrou/Rambert – Capitole Toulouse – 09-10 / 2018
Si ça avait été à l’étranger (Australie, Europe Centrale, Espagne, Amérique Latine...) ça aurait été beaucoup plus excitant et plusieurs personnes auraient probablement fait le voyage. Mais là, Toulouse...
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Re: Verdi- La Traviata – Petrou/Rambert – Capitole Toulouse – 09-10 / 2018
C’est tout simplement que l’œuvre n’a rien d’original et que la distribution ne fait pas rêver : quand Toulouse a monté Le Prophète, il y a eu des CR sur ODB...
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
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Re: Verdi- La Traviata – Petrou/Rambert – Capitole Toulouse – 09-10 / 2018
Jean a annoncé son CR après la représentation du 29 (c'est à dire hier soir). Attendons un peu !
Personne ne semblait être non plus à la Première de la Traviata à Paris...(Kurzak et Borras).
Personne ne semblait être non plus à la Première de la Traviata à Paris...(Kurzak et Borras).
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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Re: Verdi- La Traviata – Petrou/Rambert – Capitole Toulouse – 09-10 / 2018
La distribution ne fait pas rêver. Ça sera autrement avec Jaho et Castronovo, sans doute.HELENE ADAM a écrit : ↑30 sept. 2018, 09:05Jean a annoncé son CR après la représentation du 29 (c'est à dire hier soir). Attendons un peu !
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Re: Verdi- La Traviata – Petrou/Rambert – Capitole Toulouse – 09-10 / 2018
Le problème avec Kurzak, c'est qu'elle impose son mari partout. Elle a réussi à le caser pour une des Traviata !elisav a écrit : ↑30 sept. 2018, 10:35La distribution ne fait pas rêver. Ça sera autrement avec Jaho et Castronovo, sans doute.HELENE ADAM a écrit : ↑30 sept. 2018, 09:05Jean a annoncé son CR après la représentation du 29 (c'est à dire hier soir). Attendons un peu !
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Re: Verdi- La Traviata – Petrou/Rambert – Capitole Toulouse – 09-10 / 2018
PlacidoCarrerotti a écrit : ↑30 sept. 2018, 10:43Le problème avec Kurzak, c'est qu'elle impose son mari partout. Elle a réussi à le caser pour une des Traviata !elisav a écrit : ↑30 sept. 2018, 10:35La distribution ne fait pas rêver. Ça sera autrement avec Jaho et Castronovo, sans doute.HELENE ADAM a écrit : ↑30 sept. 2018, 09:05Jean a annoncé son CR après la représentation du 29 (c'est à dire hier soir). Attendons un peu !
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Re: Verdi- La Traviata – Petrou/Rambert – Capitole Toulouse – 09-10 / 2018
Sans même mentionner le fait qu’elle a fait une descente sur le box office et elle a acheté toutes les places disponibles pour cette date (avec le pognon du mari, bien sûr).PlacidoCarrerotti a écrit : ↑30 sept. 2018, 10:43Le problème avec Kurzak, c'est qu'elle impose son mari partout. Elle a réussi à le caser pour une des Traviata !elisav a écrit : ↑30 sept. 2018, 10:35La distribution ne fait pas rêver. Ça sera autrement avec Jaho et Castronovo, sans doute.HELENE ADAM a écrit : ↑30 sept. 2018, 09:05Jean a annoncé son CR après la représentation du 29 (c'est à dire hier soir). Attendons un peu !
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Re: Verdi- La Traviata – Petrou/Rambert – Capitole Toulouse – 09-10 / 2018
En bref : une mise en scène à l’épate et sans âme que réchauffe et qu’anime une interprétation cohérente et solide, dominée par la Violetta d’Anita Hartig.
Christophe Ghristi, directeur artistique de la maison, veut redonner son lustre au Capitole, boudé parfois par une partie du public ces dernières années et diversifier l’origine des metteurs en scène venus d’horizons artistiques différents pour renouveler l’approche des opéras. L’intention est louable, mais relève du pari. Inaugurer la saison par La Traviata qu’on n’avait pas vue ici depuis des lustres est un signe bien reçu fait aux amateurs du beau chant et de la tradition la moins contestable. Confier cette production aux bons soins de Pierre Rambert qui signe ici sa première mise en scène d’opéra s’avère plus contestable, si on se fie au résultat.
Crédit Mirco Magliocca. JPG
Car le problème est tout entier dans la réalisation scénique, problème qu’accentuent les costumes de Frank Sorbier. Disons-le d’un mot. On ne s’improvise pas metteur en scène de théâtre ou d’opéra, même si on a signé des revues somptueuses au Lido. Et des habits de haute couture ne font pas forcément des costumes de théâtre. Rambert et Sorbier ont bien fait leur travail de décorateur et d’habilleur de luxe et rempli leur contrat. Mais peut-être La Traviata ne se prête-t-elle pas à des innovations superficielles ! Un détail à mes yeux dit tout : l’invraisemblable chapeau de paille noir que Violetta arbore à son entrée du II convient-il à une femme qui vend tous ses biens ? Les décors élaborés par Antoine Fontaine éblouissent les yeux du public et provoquent une houle sensible de joie. Oui, mais que disent-ils, comme tout le reste de la dramaturgie, de la société, des rapports hommes/femmes, de l’aliénation, de la souffrance, de l’argent, du sacrifice…Le brouillage temporel (chaque acte semble se dérouler dans des périodes différentes) masque le déficit de réflexion historique et/ou sociologique. Des détails relèvent plus de l’illustration que de l’analyse. Les camélias en rideau de scène, en luminaire, en robe rouge, c’est une idée de revue, de décoration, pas de théâtre. Le joli décor de piscine à la Hockney sur les bords de la Méditerranée, outre son incongruité par rapport à la temporalité du livret, ne présente aucun intérêt dramatique. Il arbore sa fonction de beau décor, fait pour séduire. On n’oublie pas le clin d’œil cocasse : ainsi le personnage d’Annina omniprésent à tous les actes devient-il une caricature grotesque (la perruque rouge, la robe !) tout droit sortie du vaudeville le plus absurde. La direction d’acteurs est réduite à néant. Pas le moindre geste signifiant : statisme général. On habille les chanteurs, on les place et vogue l’opéra. Quelle lecture (l’abominable terme d’intello !) offre cette production de l’œuvre de Verdi ? A mon entendement limité, aucune. La Traviata est mise en images, costumée, drapée, éclairée, rangée, sans précisément rien qui dérange. Quelques audaces bien tempérées osent la provocation prudente : le crâne rasé de l'agonisante au dernier acte qui focalise le regard, apportant une touche malvenue de modernité à un cadre spatio-temporel précisément intemporel, ou la présence appuyée d’une grande poupée, à la fois double et doudou de Violetta, qui dit l’esprit d’enfance et le désir d’enfant ( ?) de la dévoyée et qu’à la mort de l’héroïne l’amant délaisse négligemment ! Le lit de mort ascensionnel qui termine son élévation au cœur du camélia initial est le symbole même de la production : on veut épater et on brise la force dramatique. Tous ces effets, fioritures et fanfreluches dispersent l’attention et in fine, crime es Traviata(s) – tuent l’émotion.
Crédit Mirco Magliocca.JPG
L’interprétation vocale et musicale permet-elle d’intéresser et d’émouvoir ? En grande partie, sans parvenir totalement à réchauffer un spectacle assez froid. La direction de George Petrou s’avère dynamique et lyrique, mais sans grossir les effets, élégante. L’Orchestre du Capitole déploie des sonorités capiteuses et, empathique, souligne avec de belles couleurs le chemin de croix de Violetta. Les Chœurs préparés par Alfonso Caïani ont le punch, le brio, la précision d’attaque, et la musicalité qui font sa réputation (fin de l’acte II), mais ils ne savent guère où se placer et que faire de leurs corps. Faute de mise en scène, par absence de caractérisation, souvent les bras ballants ou en croix, les chanteurs n’ont que leur partition à défendre. Le ténor espagnol Airam Hernandez fait valoir une voix souple et ardente, capable de nuances et de couleurs. C’est assurément un ténor à suivre. Nicola Alaimo est le plus traditionnel des Germont, (ce n’est pas une critique), maintien corseté dans ses habitudes, et voix pleine d’autorité, évoluant avec finesse dans le grand duo avec Violetta. Dans les comprimarii bons ou suffisants, on distingue l’élégante et sensuelle Flora de Catherine Trottmann qui semble avoir un vrai personnage à faire vivre. En Violetta enfin, Anite Hartig possède une voix brillante, puissante, qui, malgré des vocalises prudentes, fait bien partager la tension intérieure de l’acte I. Bonne actrice, elle se révèle splendide d’intensité et d’émotion dans sa confrontation avec Germont, et bouleversante dans le dernier acte. Brûlante, engagée, elle apporte au spectacle l’âme et l’émotion dont la mise en scène le prive.
De nombreux rappels enthousiastes confirment le succès de cette Traviata, qui n’a rien de déshonorant, mais dont on sort l’œil sec et le cœur … contrarié.
Jean Jordy
Quelques images : https://www.dailymotion.com/video/x6ue434 (Les images présentées sont celles de la Générale, donc de la seconde distribution)
Christophe Ghristi, directeur artistique de la maison, veut redonner son lustre au Capitole, boudé parfois par une partie du public ces dernières années et diversifier l’origine des metteurs en scène venus d’horizons artistiques différents pour renouveler l’approche des opéras. L’intention est louable, mais relève du pari. Inaugurer la saison par La Traviata qu’on n’avait pas vue ici depuis des lustres est un signe bien reçu fait aux amateurs du beau chant et de la tradition la moins contestable. Confier cette production aux bons soins de Pierre Rambert qui signe ici sa première mise en scène d’opéra s’avère plus contestable, si on se fie au résultat.
Crédit Mirco Magliocca. JPG
Car le problème est tout entier dans la réalisation scénique, problème qu’accentuent les costumes de Frank Sorbier. Disons-le d’un mot. On ne s’improvise pas metteur en scène de théâtre ou d’opéra, même si on a signé des revues somptueuses au Lido. Et des habits de haute couture ne font pas forcément des costumes de théâtre. Rambert et Sorbier ont bien fait leur travail de décorateur et d’habilleur de luxe et rempli leur contrat. Mais peut-être La Traviata ne se prête-t-elle pas à des innovations superficielles ! Un détail à mes yeux dit tout : l’invraisemblable chapeau de paille noir que Violetta arbore à son entrée du II convient-il à une femme qui vend tous ses biens ? Les décors élaborés par Antoine Fontaine éblouissent les yeux du public et provoquent une houle sensible de joie. Oui, mais que disent-ils, comme tout le reste de la dramaturgie, de la société, des rapports hommes/femmes, de l’aliénation, de la souffrance, de l’argent, du sacrifice…Le brouillage temporel (chaque acte semble se dérouler dans des périodes différentes) masque le déficit de réflexion historique et/ou sociologique. Des détails relèvent plus de l’illustration que de l’analyse. Les camélias en rideau de scène, en luminaire, en robe rouge, c’est une idée de revue, de décoration, pas de théâtre. Le joli décor de piscine à la Hockney sur les bords de la Méditerranée, outre son incongruité par rapport à la temporalité du livret, ne présente aucun intérêt dramatique. Il arbore sa fonction de beau décor, fait pour séduire. On n’oublie pas le clin d’œil cocasse : ainsi le personnage d’Annina omniprésent à tous les actes devient-il une caricature grotesque (la perruque rouge, la robe !) tout droit sortie du vaudeville le plus absurde. La direction d’acteurs est réduite à néant. Pas le moindre geste signifiant : statisme général. On habille les chanteurs, on les place et vogue l’opéra. Quelle lecture (l’abominable terme d’intello !) offre cette production de l’œuvre de Verdi ? A mon entendement limité, aucune. La Traviata est mise en images, costumée, drapée, éclairée, rangée, sans précisément rien qui dérange. Quelques audaces bien tempérées osent la provocation prudente : le crâne rasé de l'agonisante au dernier acte qui focalise le regard, apportant une touche malvenue de modernité à un cadre spatio-temporel précisément intemporel, ou la présence appuyée d’une grande poupée, à la fois double et doudou de Violetta, qui dit l’esprit d’enfance et le désir d’enfant ( ?) de la dévoyée et qu’à la mort de l’héroïne l’amant délaisse négligemment ! Le lit de mort ascensionnel qui termine son élévation au cœur du camélia initial est le symbole même de la production : on veut épater et on brise la force dramatique. Tous ces effets, fioritures et fanfreluches dispersent l’attention et in fine, crime es Traviata(s) – tuent l’émotion.
Crédit Mirco Magliocca.JPG
L’interprétation vocale et musicale permet-elle d’intéresser et d’émouvoir ? En grande partie, sans parvenir totalement à réchauffer un spectacle assez froid. La direction de George Petrou s’avère dynamique et lyrique, mais sans grossir les effets, élégante. L’Orchestre du Capitole déploie des sonorités capiteuses et, empathique, souligne avec de belles couleurs le chemin de croix de Violetta. Les Chœurs préparés par Alfonso Caïani ont le punch, le brio, la précision d’attaque, et la musicalité qui font sa réputation (fin de l’acte II), mais ils ne savent guère où se placer et que faire de leurs corps. Faute de mise en scène, par absence de caractérisation, souvent les bras ballants ou en croix, les chanteurs n’ont que leur partition à défendre. Le ténor espagnol Airam Hernandez fait valoir une voix souple et ardente, capable de nuances et de couleurs. C’est assurément un ténor à suivre. Nicola Alaimo est le plus traditionnel des Germont, (ce n’est pas une critique), maintien corseté dans ses habitudes, et voix pleine d’autorité, évoluant avec finesse dans le grand duo avec Violetta. Dans les comprimarii bons ou suffisants, on distingue l’élégante et sensuelle Flora de Catherine Trottmann qui semble avoir un vrai personnage à faire vivre. En Violetta enfin, Anite Hartig possède une voix brillante, puissante, qui, malgré des vocalises prudentes, fait bien partager la tension intérieure de l’acte I. Bonne actrice, elle se révèle splendide d’intensité et d’émotion dans sa confrontation avec Germont, et bouleversante dans le dernier acte. Brûlante, engagée, elle apporte au spectacle l’âme et l’émotion dont la mise en scène le prive.
De nombreux rappels enthousiastes confirment le succès de cette Traviata, qui n’a rien de déshonorant, mais dont on sort l’œil sec et le cœur … contrarié.
Jean Jordy
Quelques images : https://www.dailymotion.com/video/x6ue434 (Les images présentées sont celles de la Générale, donc de la seconde distribution)