Wagner - Der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/2018

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Hiero von Stierkopf
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Re: Wagner - der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/18

Message par Hiero von Stierkopf » 21 juil. 2018, 10:32

J’ai également trouvé Wolfgang Koch très bien mais sa prestation a donné l’impression d’être un peu plus fade en raison de la présence de Lundgren sur le plateau.

John Lundgren qui chantera Wotan/Wanderer pour le Ring de la ROH.

En tout cas, ce prologue démarre remarquablement ce Ring et on brûle d’impatience de passer à la Walküre !

La mise en scène est pour l’instant très lisible et je n’ai rien relevé de farfelu ou choquant. Curieux de voir la suite.
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !

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Re: Wagner - der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/18

Message par Hiero von Stierkopf » 22 juil. 2018, 23:38

Une première journée assez marquante il faut bien le dire. Quelle superbe soirée avec cette Walküre !

On passera sur les difficultés de Wolfgang Koch au III dont la souffrance avait presque quelque chose d'émouvant.
Ainsi que sur les lamentables huées au début du III qui sont venues rompre l’extraordinaire concentration qui animait la salle pendant les deux premiers actes.

Somptueux Siegmund de Jonas Kaufmann, enfin un Siegmund qui me touche en plein cœur. En grande forme vocale et avec une projection que j'ai trouvée excellente.
Le duo de la dernière scène du I avec Anja Kampe était superbe. Le tout avec un orchestre magique.
Explosion d’enthousiasme unanime du public comme je l’ai rarement vu à la fin du I.

La Fricka de Gubanova m'a fait une très bonne impression alors que j'étais resté sur ma faim pendant le prologue.
J’ai trouvé la confrontation avec Wotan impeccable.

Nina Stemme au-dessus tout dans tous les registres du rôle. C'est beau, puissant et émouvant.
Le III assomme et touche.
Je ressors une fois de plus avec cette immense chanteuse dans ma tête et dans mon cœur.
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Bernard C
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Re: Wagner - der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/18

Message par Bernard C » 23 juil. 2018, 01:53

Pourtant un Wotan defailant notamment au III , il y a de quoi te gâcher toute une Walkyrie.!

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Re: Wagner - der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/18

Message par Hiero von Stierkopf » 23 juil. 2018, 05:56

Il n'a été véritablement défaillant qu'à partir de la fin de la dernière scène du III, juste avant l'incantation du feu tout en parvenant à se rattraper comme il pouvait.
Brünnhilde ne chantait déjà plus. Mais ça a donné quelque chose d'assez touchant car c'est arrivé juste avant que le père et la fille s'embrassent.
C'est dommage mais ça n'a à mon sens pas véritablement altéré ni l'acte et encore moins la soirée.

Je précise que les huées du III ont porté sur la mise en scène et le ballet des juments précédant la chevauchée.
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Re: Wagner – der Ring des Nibelungen – Petrenko/Kriegenburg – BSO Munich – 07/18

Message par Efemere » 23 juil. 2018, 06:07

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Re: Wagner - der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/18

Message par Fasolt » 23 juil. 2018, 06:33

...et il faut aussi redire à quel point la Sieglinde d'Anja Kampe est formidable... C'est grâce à elle que le duo du I monte à une telle intensité (et bien évidemment quand, dans cette ferveur, Kaufmann chante vraiment "Winterstürme" comme un lied amoureux, qui ne succomberait pas ?).

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Re: Wagner - der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/18

Message par Romuald » 23 juil. 2018, 07:56

Relative déception pour cette Walkirie munichoise très attendue. Après un premier acte remarquable mais pas exceptionnel la température est retombée pour les 2 actes suivants. Brièvement : Stemme avec des hésitations textuelles inattendues à
ce niveau ( le Festival de Munich), Koch un Wotan routinier, sans stamina pour qui on souffre à la fin du 3eme acte dés lors rendu platement et sans vision. Un comble. Kaufmann parfait au un et au 2 vocalement mais pas au niveau dramatiquement dans les scènes du 2eme acte ( il donne l'impression de chercher ce qu'il doit faire ensuite...). Excellente Sieglinde de Kampe quoique souvent plus préoccupée de lancer la voix que d'incarner le personnage. Fricka: pour moi la seule à incarner le rôle vocalement et sceniquement. Ainger fut un Hunding menaçant à souhait et vocalement idoine. Excellent groupe des Walkiries. Le ballet ouvrant le 3ème acte est hué par une partie du public chaque fois depuis la création de cette mise en scène (dont c'était ma 4ème vision). Quand à Petrenko un chouchou ici à Munich il fut convainquant dans le 1 mais très dispersé dans le 2ème acte qui présentait des tunnels inexpliquables. L'accueille modéré-pour cette salle et ce chef- à l'issue du 2ème acte me fait penser que le public n'a pas été convaincu majoritairement. 3eme acte meilleur pour Petrenko mais plombé par un Wotan pas au niveau. Pour avoir plusieurs fois entendu ce chef ici à Munich dans Walkure il ne fait aucun doute que ce 22 juillet 2018 ne fut pas et de loin sa meilleure Walkirie munichoise. L'orchestre fut excellent, obéissant mais sans génie. Un sentiment d'occasion manquée au regard des prestations passées dans ce théâtre et au regard de la distribution. Planning chargé pour le chef en ce mois de juillet, manque de répétitions... On a passé une bonne soirée mais pas historique. Bien sûr : triomphe final pour le chef...mais à Munich on aime se convaincre soi-même. Même si ... Dernier Ring munichois pour Petrenko? Est-ce qu'intelligemment il a compris qu'avec un public qui ne le remettait pas en cause il devait aller chercher les moyens de progresser ailleurs...?

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Re: Wagner - der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/18

Message par paco » 23 juil. 2018, 09:31

Romuald a écrit :
23 juil. 2018, 07:56
un Wotan pas au niveau.
euh... Même fatigué j'imagine mal Wolfgang Koch "pas au niveau" ... (l'expression est un peu excessive, non ?) ;-)

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Re: Wagner - der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/18

Message par HELENE ADAM » 23 juil. 2018, 10:27

Je rejoins totalement Hiero dans l'ensemble de ses considérations concernant cette Walküre que j'ai également trouvée exceptionnelle.

C'est vrai que l'acte 1 a dominé tous les autres, sans doute parce que la fusion entre Kaufmann-Kampe et Petrenko atteignait des sommets d'expressivité, de beauté des scènes et du chant, de touchantes relations entre les jumeaux qui s'attirent, se cherchent, se font des cadeaux sans pouvoir encore s'approcher l'un de l'autre pour finalement se découvrir, se comprendre, s'aimer, trouver leur destin commun.
Le fait est que le public était littéralement scotché à cet ensemble presque miraculeux et que l'explosion de joie et d'émotion était à son comble à la fin de ce premier acte.

Jonas Kaufmann n'avait pas chanté Siegmund en version scénique depuis le MET, c'est néanmoins un rôle qu'il maitrise parfaitement (plusieurs concerts donnés avec au moins l'acte 1, ou l'ensemble) et où il démontre à quel point il est capable de changer de registre au cours de la même phrase musicale pour exprimer la colère, la tristesse, la mélancolie, l'héroïsme ou l'amour. A ce point de perfection faisant sens, c'est assez unique à l'heure actuelle. Ses "Wälse" ont été tous les deux très longs et très émouvants, son "Notung" héroïque à souhait et son Winterstürme chanté façon Lied ne pouvait que faire fondre Sieglinde (et nous avec...)
Mais Anja Kampe n'est pas en reste. Magnifique Sieglinde, un timbre de toute beauté dans un chant tout en demi-teintes, elle démontrait ce qu'elle sait faire sous la baguette délicate(et amoureuse) de Petrenko loin des brutalités musicales d'un Jordan qui, la comparaison est cruelle, force vraiment les chanteurs à sortir de leur zone de confort question décibel, sortant par la même occasion de toute possibilité de ménager les nuances nécessaires au sens du chant.

Car Petrenko, là encore, est un magicien qui sait presque éteindre son orchestre pour laisser la place aux chanteurs tout en remontant le son extrêmement rapidement avec des effets chantants, dramatiques, légers, ménageant les solistes de l'orchestre, tour à tour, avec un talent incroyable.
Moi cela me touche et même me bouleverse en permanence.

Alors après un premier acte si génial, il est vrai que la tension retombe un peu dans l'affrontement Wotan/Fricka que je trouve le point faible de la représentation d'hier. Koch semble avoir du mal à trouver ses marques (il chante même assez bizarrement ses premières phrases), puis il se reprend et conclut avec brio le duo. Gubanova n'est pas suffisamment autoritaire et terrifiante.
Avec l'arrivée de Nina Stemme, l'élan repart, l'affrontement père-fille est de haute volée, Koch va bien, elle est géniale, on y croit.
La scène de la mort de Siegmund est artistiquement particulièrement réussie, puisque le plateau est légèrement en pente et à mi-hauteur, jonché de cadavres au milieu desquels Siegmund dresse amoureusement la couche de Sieglinde pour qu'elle se repose. Ils sont seuls éclairés, ils sont beaux, il faut bien le dire, l'ensemble du tableau est parfait pour dessiner le monde de ce couple maudit qui va disparaitre et l'arrivée silencieuse de Brünnhilde porteuse de mauvaises nouvelles est également fascinantes.
Kaufmann et Stemme ne se rejoignent pas mais se regardent, et il y a des talents d'acteurs qui font que les regards de deux chanteurs sur une scène vous touchent au coeur. Leurs échanges sont empreints tout à la fois de cette colère rentrée de ceux qui refusent les obligations du destin et de cette tendresse qui font qu'ils se comprennent. Siegmund ne veut, ne peut pas accepter le marché. Brünnhilde ne peut pas obliger un si noble coeur à cette mort qui abandonne sa soeur-femme.
J'ai trouvé le combat remarquablement mis en scène, cascades parfaites des deux artistes, fuite des deux femmes, colère de Wotan, tout va très vite, est très bien orchestré et ma foi, si les ovations ont été moins fortes que pour le premier acte, le public n'a quand même pas ménagé sa joie et sa satisfaction.

Le troisième acte commence un peu mal à cause de ce ballet extérieur à l'oeuvre montrant les walkyries se préparant au combat. Ce n'est pas tant le ballet qui posait problème que les réactions d'un public huant et couvrant (un comble !) les débuts de la chevauchée pris pianissimo par le maestro.
Superbe chevauchée, des Walküre de très haut niveau et une Nina Stemme fantastique.
Alors Koch ? Bon c'était inégal je l'ai dit : son ambition claire est de camper un Wotan humain,trop humain (ah le papa pliant délicatement la cape de sa fille endormie sur son rocher pour la glisser sous sa tête..) qui correspond à la mise en scène et à l'interprétation très humaniste que fait Petrenko de la musique de Wagner. Mais il faut pour cela être quand même capable de ses coups de colère où la voix s'enfle et s'élargit et là, plusieurs fois, Koch a manqué de moyens vers la toute fin de l'acte.
Il n'en reste pas moins, le plus souvent et mis à part ce final, un chanteur d'une grande finesse, exprimant magnifiquement son personnage et nous touchant droit au coeur.
Le final, quand il appelle Loge pour entourer le rocher de feu (magnifique visuel dans la mise en scène) l'a trouvé presque soulagé d'en avoir fini. Oui le rôle est vocalement très difficile.
Alors conclusion générale ?
Ravie d'avoir vu cette Walküre, la meilleure depuis très longtemps pour moi. Beaucoup de souvenirs émus et un passage de relais naturel de par la fluidité et la lisibilité de la mise en scène comme de la direction musicale, vers Siegfried, très attendu. Ce sera la première fois que je verrais sur scène Stéphan Vinke.

A suivre.... :D
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Re: Wagner - der Ring des Nibelungen - Petrenko/Kriegenburg - BSO Munich - 07/18

Message par HELENE ADAM » 23 juil. 2018, 10:43

Romuald a écrit :
23 juil. 2018, 07:56
Bien sûr : triomphe final pour le chef...mais à Munich on aime se convaincre soi-même. Même si ... Dernier Ring munichois pour Petrenko? Est-ce qu'intelligemment il a compris qu'avec un public qui ne le remettait pas en cause il devait aller chercher les moyens de progresser ailleurs...?
Oui sans doute mais en même temps, rien ne dit qu'il ne reviendra pas diriger des oeuvres importantes à Munich, y compris un Ring. Celui-ci n'était pas enregistré et malgré les multiples diffusions de ses Ring à Bayreuth, rien n'a été gravé. Je ne serai pas surprise qu'il ait un projet pour filmer et enregistrer un Ring. Il semble vouloir de ce point de vue, faire le tour de Wagner... A suivre :wink:
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