Strauss- Ariadne auf Naxos- Albrecht / Mitchell- Aix- 07/2018

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JdeB
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Re: Strauss- Ariadne auf Naxos- Albrecht / Mitchell- Aix- 07/2018

Message par JdeB » 15 juil. 2018, 09:38

oui, nous sommes tout à fait en phase sur cette Ariadne Lois !

Moi aussi je fuis les premières.

A Aix, le marathon des 6 premières épuise les critiques (je les ai vus arriver à Orange dans un sale état et consternés par la cuvée 2018 d'Aix). Pendant ce temps-là nous vivions de grandioses Trovatore à Paris :lol: :D :eyes:

Je suis toujours amusé de voir que les véritables grandes soirées se donnent devant très peu de critiques :
Rinaldo version 1731, concert de Petibon à la Phila, Trovatore du 4 juillet, Crebassa / Say au Corum etc
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Strauss- Ariadne auf Naxos- Albrecht / Mitchell- Aix- 07/2018

Message par Loïs » 15 juil. 2018, 10:37

Question subsidiaire 1: dans le programme est distribué Joseph Alford comme " responsables des mouvements". C'est quoi cette nouvelle race? Un metteur en scène inférieur qui n'a pas le droit de toucher aux divas et ne s'occupent que de la valetaille? Celui qui fait le vrai boulot car le metteur en scène focalisé sur ses fantasmes ne sait pas occuper un plateau? Si cela continue on aura plus de monde à s'occuper du visuel que dans la fosse ou sur le plateau.

Question subsidiaire 2: Aix s'est il lancé dans la concurrence avec Orange à qui aura les chiottes les plus minables (ni chasse d'eau, ni sèche mains) et les moins nombreuses possibles? Etant donné l'age moyen du public et ses limites prostatiques inhérentes, c'est de l'inconscience ou du mépris.

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Re: Strauss- Ariadne auf Naxos- Albrecht / Mitchell- Aix- 07/2018

Message par muriel » 18 juil. 2018, 19:03

et commencer un opéra à 22h, c'est pas du mépris pour ceux qui reprennent la route ou ceux qui travaillent ?

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Re: Strauss- Ariadne auf Naxos- Albrecht / Mitchell- Aix- 07/2018

Message par jeanch » 18 juil. 2018, 19:13

muriel a écrit :
18 juil. 2018, 19:03
et commencer un opéra à 22h, c'est pas du mépris pour ceux qui reprennent la route ou ceux qui travaillent ?
Ben c'est surtout pour qu'il fasse noir Mumu tu sais...

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Re: Strauss- Ariadne auf Naxos- Albrecht / Mitchell- Aix- 07/2018

Message par houppelande » 18 juil. 2018, 19:57

Loïs a écrit :
15 juil. 2018, 09:31
Un Komponist (pour une fois femme)
N'est-ce pas souvent le cas ? J'ai le souvenir d'une excellente Sophie Koch dans ce rôle.

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Re: Strauss- Ariadne auf Naxos- Albrecht / Mitchell- Aix- 07/2018

Message par jeanch » 18 juil. 2018, 20:44

houppelande a écrit :
18 juil. 2018, 19:57
Loïs a écrit :
15 juil. 2018, 09:31
Un Komponist (pour une fois femme)
N'est-ce pas souvent le cas ? J'ai le souvenir d'une excellente Sophie Koch dans ce rôle.
Qu'est-ce qui vous fait dire qu'il s'agit d'une femme ?
Il ne faut pas confondre identité de genre et expression de genre.

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Re: Strauss- Ariadne auf Naxos- Albrecht / Mitchell- Aix- 07/2018

Message par houppelande » 18 juil. 2018, 21:17

Pas sûr d'avoir compris ta réponse, bien que la problématique transgenre me soit très familière .
Je vois qu'on annonce sur ce fil der Komponist et non die Komponistin.

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Re: Strauss- Ariadne auf Naxos- Albrecht / Mitchell- Aix- 07/2018

Message par Loïs » 18 juil. 2018, 21:31

houppelande a écrit :
18 juil. 2018, 21:17
Pas sûr d'avoir compris ta réponse, bien que la problématique transgenre me soit très familière .
Je vois qu'on annonce sur ce fil der Komponist et non die Komponistin.
La partition a prévu un "rôle travesti" c'est à dire une voix féminine (ici mezzo) pour un rôle d'homme (le cas inverse est plutôt rare hors du XXème)
Ce que je soulignais c'est que je voyais pour la première fois une femme habillée en femme dans ce rôle

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Re: Strauss- Ariadne auf Naxos- Albrecht / Mitchell- Aix- 07/2018

Message par muriel » 19 juil. 2018, 10:08

jeanch a écrit :
18 juil. 2018, 19:13
muriel a écrit :
18 juil. 2018, 19:03
et commencer un opéra à 22h, c'est pas du mépris pour ceux qui reprennent la route ou ceux qui travaillent ?
Ben c'est surtout pour qu'il fasse noir Mumu tu sais...
on s'en fiche du noir, la soprano est éclairée
(j'ai vu la répétition public du prologue, c'était mortellement ennuyeux et fatigant avec les portes qui claquent, l'agitation etc...)

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Re: Strauss- Ariadne auf Naxos- Albrecht / Mitchell- Aix- 07/2018

Message par NiklausVogel » 22 juil. 2018, 10:34

En replay sur Arte depuis Aix. Je n'ai bien sûr aucunement l'intention ici de remettre en cause le "ressenti" de ceux qui l'ont vu live et qui ont apprecié.

Comment rater complètement une représentation d'opéra, même quand on dispose de chanteurs merveilleux (Davidsen impériale, Flagstad ressuscitée ; Brower magnifique et émouvante avec une voix particulièrement phonogénique ; Cutler a un timbre splendide même si, on voit mal qui, à part Kaufmann, peut rendre intelligente et expressive cette horrible entrée beuglante (Ciiiiircéé...) ; Devieilhe n'est ni Streich ni Gruberova mais ce qui lui arrive n'est, on va le voir, pas de sa faute...) ?

Et bien, on prend un chef qui dirige Ariane à Naxos comme la Femme sans ombre. Albrecht est un bon chef straussien, d'habitude, mais là, il nous fait un gros pâté indigeste et irrespirable. Pas de pulsation, pas de dynamique, pas d'articulation, aucune aération de la texture sonore. Dans Ariane (sauf peut-être dans le duo final, qui est de toute manière un problème musicalement et dramatiquement) la musique doit sourire, même à la douleur du compositeur et à celle d'Ariane, sincères certes mais toutes les deux théâtrales et grandiloquentes, et accompagner le regard compatissant mais légèrement ironique que portent sur elles les autres protagonistes. Or le son est gros, très gros et seulement gros. On se demande bien pourquoi Strauss s'est donné la peine de dégraisser son orchestration...

Ensuite, on prend un metteur en scène qui aime les tables. Ah les tables... on peut se moquer des metteurs en scène à chaises et des metteurs en scènes à escaliers, mais au moins, les chaises laissent de l'espace libre et les escaliers, on peut se mouvoir dessus. Les tables, c'est une autre paire de manches. Celle-là est radicalement anti dramatique. Certes, on doit monter dessus une ou deux fois, mais la plupart du temps, on se cache derrière (si on s'assoit devant, on a le dos tourné au public et c'est pas possible...). Et on change de place, pesamment et sans raison, parce qu'on ne sait pas trop quoi faire d'autre, comme au repas de communion du petit cousin, après le café, le pousse-café et le pousse qui pousse le pousse-café. Bien sûr l'idée générale qui consiste à nous montrer le public de l'opéra à gauche et la représentation à droite, et à faire interagir les deux espaces, n'est pas forcément mauvaise, mais encore faudrait-il que ce qu'on voit sur scène soit lisible. Or cette histoire de bébé est grotesque, Bacchus est ridicule avec ses petites boites lumineuses (oui j'ai vu, il y a dans une boite un pistolet supposé faire peur, on le sort de sa boite (c'est quoi les autres boites ? J'ai pas compris...), on le remet, on le ressort, on le pose sur la table, on le déplace sur la table...pfff...), Echo, Naïade et Dryade sont plantées là et ont l'air de s'ennuyer mortellement (jusqu'à se gratter le nez pour s'occuper), les copains de Zerbinetta sont à peine plus motivés, bref la direction d'acteurs est catastrophique.

Tout cela est vraiment dommage pour Devieilhe. Que peut faire une Zerbinetta sans accompagnement orchestral digne de ce nom, et sans instruction pertinente du metteur en scène ? Et bien, elle bougeote vaguement et chante sagement. Oui, oui, Caballé chantait Salomé sans bouger, mais c'était Caballé...

Je ne suis pas sûr que malgré le prix, il n'y ait au festival d'Aix que des connaisseurs d'Ariane (qui est quand même une oeuvre un peu tordue). Les autres ont vraiment dû se demander de quoi cela parlait... J'imagine Tatave et Germaine (ou Kevin et Jessica), arrivés là un peu par hasard (leur neveu Paul-Louis ou leur oncle André espèraient faire leur éducation musicale) et que Mme Mitchell a privés pour l'éternité de tout accès au monde merveilleux d'Ariane en particulier, et peut-être à l'univers de l'opéra en général...

Tout espoir n'est pas perdu pour la reprise au TCE en 2019. On peut espérer que Rhorer dirige cela comme du Mozart et que Mme Mitchell, sans forcément changer quoi que ce soit à son concept général, rende son propos un peu plus lisible et les déplacements sur scène des chanteurs un peu moins languides et dépourvus de sens...

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