Rossini - L'italienne à Alger - Spinosi - Versailles - 29/06/2018

Représentations
Répondre
Avatar du membre
pingpangpong
Baryton
Baryton
Messages : 1535
Enregistré le : 09 déc. 2007, 00:00
Contact :

Rossini - L'italienne à Alger - Spinosi - Versailles - 29/06/2018

Message par pingpangpong » 30 juin 2018, 16:41

L'Italienne à Alger, opéra en deux actes de Gioacchino Rossini sur un livret de Angelo Anelli
créé à Venise le 22 mai 1813

Aytaj Shikhalizade Isabella
Philippe Talbot Lindoro
Luigi De Donato Mustafa
Christian Senn Taddeo
Emilie Rose Bry Elvira
José Coca Loza Haly
Rosa Bove Zulma
 
Choeur de chambre Mélisme(s)
Gildas Pungier chef de chœur
Stéphane Fuget Chef de chant et continuo

Ensemble Matheus
Jean-Christophe Spinosi Direction


Soirée pleine de verve à Versailles avec cette italienne mitonnée par un Jean-Christophe Spinosi allègre, tirant le meilleur parti d'un orchestre plein d'esprit, réactif et souple, malgré, dès l'ouverture, d'étranges sonorités “d'époque“ côté vents.
Les chanteurs bénéficient là d'un accompagnement idéal et d'un chœur efficace, le chœur de chambre Mélisme(s), la bonne humeur et la complicité de chacun permettant à cette version de concert de rendre pleinement justice à la mécanique rossinienne, entrées, sorties et jeux de scène achevant de dynamiser le tout, partitions et pupitres passant quasi inaperçu.
Adjoints au Haly facétieux et juvénile de José Coca Loza, à l'Elvira lumineuse d'Emilie Rose Bry et à la Zulma corsée de Rosa Bove, l'ensemble de la distribution fait ainsi pétuler le fameux et très attendu septuor concluant l'acte I dans un moment de jubilation et de délire partagés.

Le timbre rond et charnu, aux graves nourris, de la contralto azerbaïdjanaise Aytaj Shikhalizade, Isabella de caractère, compense un relatif manque d'éclat dans les aigus dans son “Cruda sorte“, d'abattage aussi par excès de prudence nous a-t-il semblé, mais son rondo final “Pensa alla patria“ la voit très à l'aise sur toute la tessiture.
Le Lindoro de Philippe Talbot est de grande classe, ténor di grazia homogène, solaire, aux demi-teintes soignées, un pur bonheur.
Luigi de Donato entre sans peine dans les babouches (ou plutôt ici des mocassins verts à boucle argentées du plus bel effet), les chaussettes mauves et le peignoir du Bey Mustafa. Habitué aux rôles de basses rossiniennes ou haendeliennes, ce chanteur possède un formidable potentiel vocal autant que comique qu'il exploite, sans histrionisme, pour notre plus grande joie, dans ses airs comme dans tous les ensembles concoctés par le compositeur.
Quant à Christian Senn, splendide Taddeo au phrasé et à la puissance parfaitement maîtrisés, il complète de façon luxueuse ce trio masculin qui fait de la scène du Papatacci un moment d'anthologie.
Dans l'euphorie des rappels, J.C Spinosi, ne résiste pas avec malice à nous offrir le final en bis “ En hommage à l'italie qui n'a pas réussi à se qualifier “.
Auparavant, il aura remercié très justement José Coca Loza qui a tenu la partie de clavecin jusqu'à la quatrième scène de l'acte I tout en chantant son rôle, Stéphane Fuget ayant été retardé à l'aéroport.

Un beau et franc succès donc pour ce second opéra de G.Rossini, après Elisabetta Regina d'Inghilterra, servi à l'Opéra Royal par le chef français.
E.Gibert
Enfin elle avait fini ; nous poussâmes un gros soupir d'applaudissements !
Jules Renard

valery
Baryton
Baryton
Messages : 1217
Enregistré le : 13 mars 2003, 00:00

Re: Rossini - L'italienne à Alger - Spinosi - Versailles - 29/06/2018

Message par valery » 01 juil. 2018, 10:32

J'ai bien aimé ce concert et la complicité qu'entretenaient les artistes.
J'ajouterai juste que Luigi de Donato m'a impressionné par l'ambitus de sa tessiture. Dans le trio de "Papatacci", il émet le sol aigu (juste en dessous du la3 du diapason) et un peu plus tard descend au si bémol grave (en dessous du ré1 ou du mi1 dont il nous avait gratifié un peu plus tôt).
Un peu déçu par l'Isabella dont la voix manquait de corps et de projection, mais très agréable soirée, en effet.

Répondre