Je ne pense que nous puissions tomber d'accord ou même rapprocher nos points de vue concernant la mise en scène qui, comme d'habitude, créée d'importantes controverses ici comme ailleurs.Lucas a écrit : ↑09 juil. 2018, 12:55Donc, de mon point de vue, une version inaboutie en raison d'une mise en scène grotesque et d'une distribution peu innovante (Kaufmann et Pape comme au Met) et du plus mauvais Amfortas jamais entendu. Reste la prestation de Stemme qui est à marquer d'une pierre blanche mais est-ce suffisant? La réponse est clairement négative et ce Parsifal fut une grosse déception.
Personnellement, sans a priori, je suis entrée dedans sans la moindre difficulté comme dans une peinture expressionnistes et à moins de qualifier de laid et vulgaire ce courant pictural (Egon Schiele par exemple, Baselitz évidemment...), tu comprendras que je ne partage pas ton point de vue. La mise en scène de Girard, pour donner aussi dans la simplicité, était plus banale et moins recherchée.
Ceci dit, il est fort possible que les gros plans auxquels vous avez certainement eu droit dans la retransmission vidéo, aient accentué certains détails d'un tableau que, depuis la salle, nous voyions globalement. Sans parler du fait que le magnifique jeu de lumières n'étaient sans doute pas très rendu non plus. (ceux qui ont vu la retransmission depuis la place en plein air et que j'ai croisés ensuite dans le train, disent qu'avec le soleil pour tout arranger, tout paraissait très sombre sur l'écran, de manière assez indistincte).
Par contre, je suis davantage surprise que tu sembles préférer la version musicale du MET, car, là franchement il n'y avait pas photo. Kaufmann et Pape étaient meilleurs qu'au MET, l'un et l'autre ont muri leurs rôles, leurs voix ont évolué, leur maturité aussi, et la direction Petrenko est d'un tout autre style que celle de Gatti (mais je me répète)...Kaufmann a toujours été excellent dans la "rupture" que constitue le fameux "Amfortas" de l'acte 2. Mais là, avec ce qui précédait et ce qui suivait, désolée, on était bien dans l'exceptionnel...
Reste Gerhaher qui semble un vrai point noir rédhibitoire pour toi. En salle, à part au troisième acte, ce n'était pas "hurlé", et ses moyens vocaux sont relativement adaptés à la salle et à l'orchestre dirigé par Petrenko...ce n'est pas forcément celui qui m'a le plus convaincue mais, ce n'était pas non plus la caricature que tu en fais.
Disons qu'il force un peu en effet sur une voix taillée pour le Lied, et du coup, ménage peu d'effets lyriques mais privilégie l'émotionnel. Dans Wagner, je le préférais dans le rôle de Wolfram qu'il maitrisait parfaitement bien. Les deux rôles sont évidemment très différents....