Wagner - Parsifal - Petrenko/Baselitz/Audi - Munich -06 & 07/2018

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Re: Wagner - Parsifal - Petrenko/Baselitz/Audi - Munich -06 & 07/2018

Message par HELENE ADAM » 31 oct. 2018, 16:54

Effets collatéraux imprévus de ce Parsifal : un article du Times de ce jour affirme, sous la plume de Roger Boyes, que c'est à l'issue d'une représentation de ce Parsifal en juillet à Munich, qu'Angela Merkel a pris sa décision de retrait.

https://www.thetimes.co.uk/edition/comm ... -fq3chxnjk
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Wagner - Parsifal - Petrenko/Baselitz/Audi - Munich -06 & 07/2018

Message par David-Opera » 31 oct. 2018, 16:59

Et Lissner ne pourrait-il pas inviter Macron à la prochaine reprise de Rigoletto?
http://fomalhaut.over-blog.org/
"Le problème à l'opéra, c'est son public." Patrice Chéreau.

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Re: Wagner - Parsifal - Petrenko/Baselitz/Audi - Munich -06 & 07/2018

Message par dge » 31 oct. 2018, 17:34

David-Opera a écrit :
31 oct. 2018, 16:59
Et Lissner ne pourrait-il pas inviter Macron à la prochaine reprise de Rigoletto?
on ne recherche pas le Graal dans Rigoletto :D

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Re: Wagner - Parsifal - Petrenko/Baselitz/Audi - Munich -06 & 07/2018

Message par David-Opera » 31 oct. 2018, 17:42

Oui! Mais dans Rigoletto, le Roi se fout du monde du début à la fin. :D
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Re: Wagner - Parsifal - Petrenko/Baselitz/Audi - Munich -06 & 07/2018

Message par HELENE ADAM » 31 oct. 2018, 18:19

dge a écrit :
31 oct. 2018, 17:34
David-Opera a écrit :
31 oct. 2018, 16:59
Et Lissner ne pourrait-il pas inviter Macron à la prochaine reprise de Rigoletto?
on ne recherche pas le Graal dans Rigoletto :D
Ce serait surtout la prise de conscience de l'importance de parier sur un outsider pour réussir qui l'aurait frappée... :wink:
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Wagner - Parsifal - Petrenko/Baselitz/Audi - Munich -06 & 07/2018

Message par HELENE ADAM » 03 avr. 2020, 08:20

J'ai vu hier soir, la retransmission de ce Parsifal proposé actuellement par l'opéra de Munich à l'occasion du confinement (1). J'étais dans la salle le jour de la captation, je n'avais donc pas vu le film retransmis à l'époque en direct une seule fois. C'était le 5 juillet 2018, au début du festival d'été de la BSO, et le jour de l'oper für alle, celui où l'ont peut suivre gratuitement la projection sur grand écran sur la place devant l'opéra qui était, à l'occasion, noire de monde, les 5 heures de Parsifal ne rebutant pas le bavarois enthousiaste et wagnérien dans l'âme.
Si l'on perd un peu, du fait des gros plans, de la vision d'ensemble d'un décor et d'une scénographie fidèle à la lettre à un Wagner repeint avec talent par Bazelitz (et Audi), on gagne une vision des détails des expressions et émotions traduites par les visages des protagonistes d'une distribution de très grande qualité. Le jeu des lumières prend un relief particulièrement séduisant quand les éclairages caressent les corps valorisant les souffrances et les doutes, la peine, le sang, la douleur, et la beauté tout à la fois.
Je ne reviendrai pas sur les détails de la mise en scène très esthétisante et à plus d'un titre bouleversante, pour m'attacher surtout à l'absolue réussite du choix musical fait par Kiril Petrenko qui insuffle en quelque sorte une homogénéité de style aux artistes (fabuleux coeurs compris) où l'art de la nuance, l'expressivité, la coloration du timbre, les changements de style, tout ce qui créée l'émotion, sont dominants. Jamais les voix ne sont forcées, toujours les timbres sont harmonieux, on est loin très loin des recherches de décibels de certains chefs d'orchestre qui poussent à l'extrême l'orchestre forçant les chanteurs à hurler. Et je dois le dire... Nina Stemme dans ce cocon musical parfait, livre une prestation d'une beauté sidérante où la voix se fait charmeuse, amoureuse, malheureuse, remplie de pitié et d'empathie, campant une Kundry aux multiples facettes (la voix comme le physique évoluent de manière impressionnante). Je ne vois pas de meilleur Parsifal aujourd'hui que Jonas Kaufmann, physiquement magnifiquement valorisé par la prise de vue, non seulement du fait d'un chant qui reste exceptionnel et peut-être encore plus fouillé et complexe que ses précédents Parsifal déjà passionnants, d'une diction qui frise la perfection, et d'un sens des nuances qui s'exprime au milieu même d'une phrase musicale "héroïque" (avec toujours le merveilleux accompagnement de Petrenko) mais parce que à chaque seconde et sans relâche, il incarne cet enfant naïf et vaguement effrayé qui sauvera le Graal après avoir résisté à la séduction. La caméra permet de profiter pleinement de cet art qui se lit sur ses traits et ses postures et qui lui est propre à l'heure actuelle. Et sacrément séduisant.
René Pape est également un habitué de Gurnemantz qu'il campe avec une certaine bonhomie qui sied au personnage le rendant plus qu'humain et véritable éducateur du jeune étourdi qu'est Parsifal à l'acte 1. Son long récit est si coloré musicalement, si parfaitement prononcé, qu'il ne créée aucun ennui malgré son incroyable longueur, nous faisant vivre les malheur du Graal et d'Amfortas sans effet particulier de mise en scène, sur le simple talent immense de chanteur de la basse allemande. Chapeau.
L'Amfortas de Christian Gerhaher a fait l'objet à l'époque de controverses que je ne partageais pas lorsque je l'ai vu en live, et qui me paraissent toujours très exagérées dans le cadre de cette retransmission. Certes le timbre du baryton, spécialiste du Lied mais interprète génial également d'un Wozzek et d'un Wolfram, n'est pas forcément celui qu'on attend dans le rôle d'Amfortas, qui manque sans doute parfois un tout petit peu de relief, mais l'incarnation est subtile et ne dépare absolument pas dans le choix musical équilibré d'un Petrenko.
Le Klingsor de Wolfgang Koch est parfait dans le rôle du "méchant" traité là aussi sans la moindre caricature, avec subtilité et richesse d'interprétation qui sont le propre du baryton rompu à toutes sortes de rôles wagnériens et qui excelle si souvent sur la scène de Munich qu'il en est devenu un incontournable.
Une lecture de Wagner que j'apprécie de plus en plus, qui valorise les timbres et les couleurs, et permet à chaque chanteur d'exprimer le meilleur de lui même sans rechercher l'effet "décibel" (qui dominait par exemple dans le Parsifal à la Bastille deux mois plus tôt). Dans cette salle à l'acoustique parfaite (en dehors des sièges latéraux extrêmes), le relief de cette partition qui frôle souvent le génie, et les dialogues entre l'orchestre et les chanteurs, étaient parfaitement rendus.
Les ovations à la fin de chaque acte et l'ovation finale qui s'est terminée avec la sortie des chanteurs et du chef sur l'esplanade de l'opéra, ont été à la hauteur de ce premier événement du festival de 2018 (quinze jours plus tard, un Ring mémorable était donné dans cette même salle).
Un peu de nostalgie aussi en évoquant ce souvenir...

(1) Retransmission par ce lien, valable jusqu'au 11 avril à midi.
https://operlive.de/parsifal/

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Re: Wagner - Parsifal - Petrenko/Baselitz/Audi - Munich -06 & 07/2018

Message par Piero1809 » 03 avr. 2020, 09:54

Merci Hélène pour cette information.

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