Récital Florian Sempey - Antoine Palloc - Elephant Paname - 18/06/2018

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Récital Florian Sempey - Antoine Palloc - Elephant Paname - 18/06/2018

Message par HELENE ADAM » 18 juin 2018, 07:24

Récital Florian Sempey "l'Instant lyrique" à l'Elephant Paname -

Lundi 18 juin

Florian Sempey, baryton
Antoine Palloc, piano

Programme
-
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
la Finta giardiniera « Con un vezzo all’italiana »
Cosi fan tutte « Rivolgete a lui lo guardo »
Köchel 332. Adagio
Le Nozze di Figaro « Hai gia vinta la causa »

Joseph Haydn (1732-1809)
Acide e Galatea «Tergi vezzosi rai »

Gioachino Rossini (1792-1868)
La Scala di seta « Amore dolcemente »
Mathilde di Shabran « Intanto Armenia »
Gammes.Des montées et des décentes
Le Comte Ory « Dans ce lieu solitaire »
Il Barbiere di Seviglia « Largo al factotum »
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Récital Florian Sempey - Antoine Palloc - Elephant Paname - 18/06/2018

Message par Loïs » 18 juin 2018, 09:49

HELENE ADAM a écrit :
18 juin 2018, 07:24
Gammes.Des montées et des décentes
qu’es aquò ? Il va faire ses gammes sur scène?

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Re: Récital Florian Sempey - Antoine Palloc - Elephant Paname - 18/06/2018

Message par HELENE ADAM » 18 juin 2018, 21:44

Quel tempérament ce Florian... :D
Ce soir il s'est même essayé au Lied, un petit peu... :wink:
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Récital Florian Sempey - Antoine Palloc - Elephant Paname - 18/06/2018

Message par HELENE ADAM » 19 juin 2018, 08:53

Image

Florian Sempey se définit d'abord comme chanteur mozartio-rossinien, et le choix de ce programme reflète parfaitement son appétence (et son talent) pour les exercices de vocalises acrobatiques et de bel canto syllabique ultra rapide.

Outre une voix très large, très profonde et très souple, qui se projette si bien qu'elle sature un peu l'espace étoilé de l'Elephant Paname, et passe mieux en deuxième partie quand la climatisation refroidit un peu l'atmosphère ce qui permet une meilleure acoustique, Sempey a pour lui une présence sur scène incomparable.

Il n'est jamais aussi à l'aise que dans la farce, le comique très poussé, où il joue de toutes ses qualités : la précision de la partition où il ne "savonne" jamais aucun arpège, respectant scrupuleusement, malgré la difficulté de réalisation, les staccato comme les legato (il est hors de question que j'oublie la moindre note, dit-il en riant, je me ferais aussitôt assassiner), la virtuosité des airs, la diction fabuleuse (en italien comme en français et en anglais d'ailleurs, c'est lié à sa technique de chant), et sa capacité à représenter par ses gestes, ses mimiques et avec ses mains, le personnage qu'il incarne, même le temps d'un air...

C'est ce qu'on appelle (sans aucune connotation péjorative) une bête de scène.
Il pourrait faire le "show" y compris dans des numéros de variété avec ses airs d'opéra, à une heure de grande écoute sans ennuyer un public qui serait rapidement conquis par la fougue du jeune chanteur.

J'avais déjà entendu ses "Mozart" de Cosi et des Noces (quel séduisant Figaro, quelle maitrise des "rires" de la partie), c'était bien mais un peu fort pour la salle, il est (à mon sens) meilleur dans Rossini, où je l'ai trouvé carrément fantastique.
Entre les deux il y a eu quand même le Joseph Haydn, ce «Tergi vezzosi rai » tiré de "Acide e Galatea" qui lui a permis de finir très brillamment une première partie et s'autoriser une petite pause pendant laquelle les organisateurs ont mis la climatisation dans cette salle surchauffée.

J'ai cru comprendre qu'il n'avait jamais encore chanté dans La Scala di seta (un « Amore dolcemente » incroyablement négocié) ni dans Mathilde di Shabran ( ah ce « Intanto Armenia » à vous damner...). Par contre le Barbier est désormais une de ses cartes de visite. Il a été invité à Pesaro l'an dernier. J'espère que sa carrière se poursuivra dans ce type de rôle où il a vraiment quelque chose à apporter par son dynamisme allié à la qualité de son chant.

On pourra lui reprocher d'en faire de trop (mes voisins ne l'ont jamais applaudi, manifestement agacés par ses excès) mais s'il parvient à canaliser un peu son trop-plein d'énergie, il devrait très brillamment poursuivre une carrière déjà bien engagée. C'est finalement assez bluffant de voir que, malgré une gestuelle et des mimiques très "clownesques", il est aussi précis dans le moindre détail de son chant.

Et proposer en "bis", le bébé de Rossini en dit long sur l'esprit provocateur voire facétieux que peut avoir notre Florian. :wink:
Mais il assume.

NB : il chante (et joue car quel acteur fabuleux) actuellement Malatesta dans Don Pasquale à Garnier. Il sera le Barbier à Orange cet été puis le comte de Nevers dans les Huguenots à la rentrée.

NB2 @Lois : les gammes c'était pour Palloc comme l'adagio de la sonate de Mozart.
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Re: Récital Florian Sempey - Antoine Palloc - Elephant Paname - 18/06/2018

Message par micaela » 19 juin 2018, 09:47

j'y ai pensé aussi. C'était quoi au fait ? Des improvisations ? Un pot-pourri d'extraits d'œuvres ? Autre chose ?
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Re: Récital Florian Sempey - Antoine Palloc - Elephant Paname - 18/06/2018

Message par HELENE ADAM » 19 juin 2018, 09:57

micaela a écrit :
19 juin 2018, 09:47
j'y ai pensé aussi. C'était quoi au fait ? Des improvisations ? Un pot-pourri d'extraits d'œuvres ? Autre chose ?
Oui quelque chose comme ça : un pot pourri de chansons populaires.
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Re: Récital Florian Sempey - Antoine Palloc - Elephant Paname - 18/06/2018

Message par HELENE ADAM » 19 juin 2018, 17:40

Je rajoute deux des trois bis que j'ai oubliés alors qu'ils montraient deux facettes très différentes de l'artiste

- l'air du génie de l'Aladdin de Walt Disney d'abord, d'où ma remarque sur la maitrise de l'anglais, où il démontrait une stupéfiante maitrise du music hall tant l'air était magnifiquement interprété, à tel point que par effet magique on avait l'impression de voir :

Image

- Paysage de Reynaldo Hahn dans un tout autre style, celui du lied, avec un crescendo en longue note filée sur le final (waouh...)

Là, nous aurions vécu, le cœur tout près du cœur,
Oublieux, oubliés, et notre amour, mignonne,
Eût grandi dans ce coin de la terre bretonne,
(crescendo)
La terre où rien ne meurt.(forte puis diminuendo sur le dernier mot...)
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Re: Récital Florian Sempey - Antoine Palloc - Elephant Paname - 18/06/2018

Message par Oylandoy » 19 juin 2018, 23:39

Représentation du lundi 18 juin 2018

Ce lundi, la salle de l’Elephant-Paname était comble pour accueillir une grande voix, une belle voix, mais bien trop large par rapport à la taille de ce petit théâtre. Dans la même période, Florian Sempey joue Malatesta dans Don Pasquale à l’Opéra Garnier, qui lui convient beaucoup mieux. Même Bastille… Bref, le confort d’écoute n’était pas maximal, et le son saturait souvent.
D’autant que le héros de la soirée est plutôt généreux, et n’hésite pas à interpréter avec fougue les multiples personnages d’opéra prévus. Côté compositeurs, Mozart, Haydn et Rossini. La soirée débute par un extrait de la Finta Giardiniera. Il s’agit d’une œuvre légère, vigoureusement exécutée, qui nécessiterait plus de nuances et de douceur. Le Rivolgete a lui lo guardo, de Cosi fan tutte, qui suit, demanderait un traitement équivalent.
Petite respiration avec l’adagio K332, brillamment jouée par Antoine Palloc, puis retour de Florian Sempey, qui vient chanter Hai gia vinta la causa, air qui lui permet de démontrer ses qualités d’acteur, exprimant la colère et la frustration du Comte. Excellent !
Les airs suivants de Haydn, puis de Rossini, permettront à Florian Sempey de démontrer l’agilité de sa voix avec de nombreuses variations, trilles et staccatos, tour à tour en fortissimo et en nuançant.
Le meilleur était comme de bien entendu gardé pour la fin : le célébrissime Largo al factotum de Figaro, joué et chanté avec une grande virtuosité et une conviction entraînante. La salle explose en applaudissements mérités.
Trois bis viennent conclure le spectacle, le bébé de Rossini (j’ai bobo, maman !), sur le registre comique, un air jazzy (Aladdin) et enfin, un moment tendre inattendu avec la mélodie Paysages de Reynaldo Hahn, d’après le poème de André Theuriet (1833-1907) Le Vallon de Tréboul, qui semble émouvoir le baryton, qui finit au bord des larmes, et s’enfuit précipitamment.
Triomphe !

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