Pinocchio
Musique de Philippe Boesmans
Livret de Joël Pommerat
d’après le roman de Carlo Collodi
Commande du Festival d’Aix-en-Provence Créé le 3 juillet 2017
En coproduction avec le Théâtre Royal de la Monnaie, l'Opéra de Dijon et l’Opéra National de Bordeaux
DIRECTION MUSICALE Paul Daniel
MISE EN SCÈNE Joël Pommerat
SCÉNOGRAPHIE ET LUMIÈRES Eric Soyer
COSTUMES Isabelle Deffin
VIDÉASTE Renaud Rubiano
LE PANTIN Chloé Briot
LE DIRECTEUR DE LA TROUPE / 1ER ESCROC / 2E MEURTRIER Lionel Lhote
LE PÈRE / 3E MEURTRIER / LE MAÎTRE D’ÉCOLE Vincent Le Texier
LE DIRECTEUR DU CABARET / LE JUGE / 2E ESCROC / LE MARCHAND D'ANE / 1ER MEURTRIER Cyril Auvity
LE MAUVAIS ELÈVE / LA CHANTEUSE DU CABARET Alix Le Saux
LA FÉE / LA FEMME ELÉGANTE Caroline Jestaedt
VIOLON Tcha Limberger
SAXOPHONE Fabrizio Cassol
ACCORDÉON Philippe Thuriot
Orchestre National Bordeaux Aquitaine
14, 15, 17 et 18 mai 2018 Grand Théâtre de Bordeaux
Pinocchio à l’opéra ! La nouvelle collaboration de Joël Pommerat (qui adapte ici sa pièce primée lors des Molières 2016) et de Philippe Boesmans fait du petit pantin de bois un personnage loin de tout sentimentalisme et renouant avec l’image sans concession de la pauvreté issue du roman de Collodi (1881). Les six interprètes endossent tour à tour les personnages parmi lesquels le directeur de troupe est le narrateur de ce conte initiatique.
https://www.opera-bordeaux.com/opera-pinocchio-6865
Boesmans - Pinocchio - Daniel/Pommerat - Bordeaux - 05/2018
Boesmans - Pinocchio - Daniel/Pommerat - Bordeaux - 05/2018
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Boesmans - Pinocchio - Daniel/Pommerat - Bordeaux - 05/2018
Représentation du 15 mai 2018
Lors de la création de Au Monde au théâtre de la Monnaie à Bruxelles en 2014, fruit d’une collaboration entre Philippe Boesmans et Joël Pommerat, ce dernier décide de remanier sa pièce Pinocchio (2008) pour en tirer le livret d’un nouvel opéra qui a été créé en juillet 2017 au festival d’Aix.
Il s’agit ici d’une reprise de la même production, mise en scène par Joël Pommerat lui-même.
S’inspirant largement du texte original de Carlo Collodi, au contraire de Walt Disney dans un dessin animé à succès, qui a grandement édulcoré l’histoire, Pommerat réécrit et modernise les aventures du célèbre pantin, tout en gardant son côté sale gosse. En effet, les premiers mots du pantin lorsqu’il réalise la situation révèlent son charmant caractère : T’es vieux ! T’es pauvre ! C’est la meilleure de la journée, ça !
La musique de Boesmans, très variée, utilisant de nombreux styles différents (moderne, classique, bruitages, citations, accordéon, violon tzigane, etc) s’attache à illustrer les situations plutôt qu’à créer un opéra original. Ainsi, la fameuse scène du nez qui s’allonge est accompagnée de hurlements des instruments de l’orchestre, jusqu’à imiter une sirène. Toutefois, les personnages de la fée (soprano colorature) et du mauvais élève ont de réelles mélodies à chanter.
La mise en scène est vive et enlevée, avec une excellente direction d’acteurs, des décors minimalistes, et une grande fluidité, qui permet d’enchaîner les 23 numéros sans aucun temps mort.
A noter une judicieuse utilisation de la video qui illustre réellement les situations sans empiéter sur le jeu et le chant des acteurs/chanteurs. Egalement, la scène de la tempête, durant laquelle Pinocchio et son père sont engloutis par la baleine, est merveilleusement représentée à l’aide de lasers, l’embarcation semble en grande difficulté, on en aurait le mal de mer…
Le narrateur/directeur de la troupe/1er escroc/2ème meurtrier, Lionel Lhote, se montre à son avantage, avec une forte présence, une belle voix forte et chaleureuse, une excellente diction, et un bon jeu d’acteur, le rôle alternant récitatifs parlés et chantés.
Le Pantin, Chloé Briot, anime toutes les scènes avec une belle énergie, révélant également des dons d’actrice, et réussissant à faire détester Pinocchio dans son insolence et sa vanité.
Signalons aussi le très bon jeu de Vincent Le Texier en père/maitre d’école/3ème meurtrier ainsi que sa toujours excellente projection de baryton. Alix Le Saux en mauvais élève/chanteuse de cabaret est épatante et Caroline Jestaedt impressionne par ses talents de colorature.
Les 19 musiciens dirigés par Paul Daniel transmettent avec talent la musique pas toujours facile de Philippe Boesmans.
Lors de la création de Au Monde au théâtre de la Monnaie à Bruxelles en 2014, fruit d’une collaboration entre Philippe Boesmans et Joël Pommerat, ce dernier décide de remanier sa pièce Pinocchio (2008) pour en tirer le livret d’un nouvel opéra qui a été créé en juillet 2017 au festival d’Aix.
Il s’agit ici d’une reprise de la même production, mise en scène par Joël Pommerat lui-même.
S’inspirant largement du texte original de Carlo Collodi, au contraire de Walt Disney dans un dessin animé à succès, qui a grandement édulcoré l’histoire, Pommerat réécrit et modernise les aventures du célèbre pantin, tout en gardant son côté sale gosse. En effet, les premiers mots du pantin lorsqu’il réalise la situation révèlent son charmant caractère : T’es vieux ! T’es pauvre ! C’est la meilleure de la journée, ça !
La musique de Boesmans, très variée, utilisant de nombreux styles différents (moderne, classique, bruitages, citations, accordéon, violon tzigane, etc) s’attache à illustrer les situations plutôt qu’à créer un opéra original. Ainsi, la fameuse scène du nez qui s’allonge est accompagnée de hurlements des instruments de l’orchestre, jusqu’à imiter une sirène. Toutefois, les personnages de la fée (soprano colorature) et du mauvais élève ont de réelles mélodies à chanter.
La mise en scène est vive et enlevée, avec une excellente direction d’acteurs, des décors minimalistes, et une grande fluidité, qui permet d’enchaîner les 23 numéros sans aucun temps mort.
A noter une judicieuse utilisation de la video qui illustre réellement les situations sans empiéter sur le jeu et le chant des acteurs/chanteurs. Egalement, la scène de la tempête, durant laquelle Pinocchio et son père sont engloutis par la baleine, est merveilleusement représentée à l’aide de lasers, l’embarcation semble en grande difficulté, on en aurait le mal de mer…
Le narrateur/directeur de la troupe/1er escroc/2ème meurtrier, Lionel Lhote, se montre à son avantage, avec une forte présence, une belle voix forte et chaleureuse, une excellente diction, et un bon jeu d’acteur, le rôle alternant récitatifs parlés et chantés.
Le Pantin, Chloé Briot, anime toutes les scènes avec une belle énergie, révélant également des dons d’actrice, et réussissant à faire détester Pinocchio dans son insolence et sa vanité.
Signalons aussi le très bon jeu de Vincent Le Texier en père/maitre d’école/3ème meurtrier ainsi que sa toujours excellente projection de baryton. Alix Le Saux en mauvais élève/chanteuse de cabaret est épatante et Caroline Jestaedt impressionne par ses talents de colorature.
Les 19 musiciens dirigés par Paul Daniel transmettent avec talent la musique pas toujours facile de Philippe Boesmans.
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Boesmans - Pinocchio - Daniel/Pommerat - Bordeaux - 05/2018
Photos Guillaume Bonnaud
la mélodie est immorale
Nietzsche
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