Paradoxalement Roberto et Elina ne sont pas les meilleurs Samson et Dalila que j’ai entendu mais l’ensemble, avec cette alchimie étonnante qui se dégage de ce couple et la direction exemplaire de Armiliato, constitue en revanche ma meilleure représentation de cet opéra.
Alagna est exemplaire de style; son français (on le souligne à chaque fois) est un atout sidérant; ses aigus sont de toute beauté même s’il est sur sa ligne de crête.
Garanca (aidée par Armiliato qui lui a fait un tapis de velours) a une voix toute en volupté sans exclure la rage et la violence nécessaire dans le duo (sublime) du deuxième acte.
Ce second acte fut réellement incandescent.
Carlos Alvarez est incontestablement le maillon faible de la distribution.
Et, comme je le disais, l’orchestre de l’opéra de Vienne (dont j’ai eu, ici et à maintes reprises, l’occasion de souligner les errances tonitruantes) est admirable et au sommet sous la baguette du maestro Armiliato, tout comme le chœur. Toute la subtilité de la partition est là; un véritable bonheur qui mériterait un enregistrement.
La mise en scène est à oublier : platement laide en 1ère partie, bourgeoisement creuse en seconde et se raccrochant aux branches du spectaculaire (certes efficace mais si trivial) dans la dernière.
Ne ratez pas la représentation du TCE en juin même si Elina aura disparu entre temps, occise par sa fourberie sous un temple autrichien.
Saint Saens - Samson et Dalila – Armiliato/Liedtke - Wiener Staatsoper - 05/2018
- MariaStuarda
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Re: Saint Saens - Samson et Dalila – Armiliato/Liedtke - Wiener Staatsoper - 05/2018
J'avais entendu la retransmission radio de la première et je dois dire que pour une fois, j'ai bien aimé la direction de Armiliato.
Roberto Alagna m'a davantage plu aux 2e et 3e actes. La diction est évidemment remarquable, l'interprète est touchant dans l'air de la meule. Ses "Dalila, je t'aime" sont magnifiques au II. Quelques aigus, notamment à la toute fin de l'opéra et au Ier acte ne sont pas très beaux et pris à l'arraché. Ce rôle est évidemment aux limites de sa voix mais j'ai apprécié dans l'ensemble sa prestation.
Elina Garanca est superbe de timbre, bien qu'elle ait tendance à grossir le son dans le grave qui ne sonne pas naturel. Je l'ai trouvée très bien dans ses trois airs et le deuxième acte est effectivement électrique. Elle n'a pas tout à fait le format vocal du rôle à mon avis mais elle en offre de ce que l'on peut juger à la radio, une solide interprétation.
Carlos Alvarez était terne effectivement, bien qu'en voix et je n'ai pas grand chose à dire des autres interprètes.
Roberto Alagna m'a davantage plu aux 2e et 3e actes. La diction est évidemment remarquable, l'interprète est touchant dans l'air de la meule. Ses "Dalila, je t'aime" sont magnifiques au II. Quelques aigus, notamment à la toute fin de l'opéra et au Ier acte ne sont pas très beaux et pris à l'arraché. Ce rôle est évidemment aux limites de sa voix mais j'ai apprécié dans l'ensemble sa prestation.
Elina Garanca est superbe de timbre, bien qu'elle ait tendance à grossir le son dans le grave qui ne sonne pas naturel. Je l'ai trouvée très bien dans ses trois airs et le deuxième acte est effectivement électrique. Elle n'a pas tout à fait le format vocal du rôle à mon avis mais elle en offre de ce que l'on peut juger à la radio, une solide interprétation.
Carlos Alvarez était terne effectivement, bien qu'en voix et je n'ai pas grand chose à dire des autres interprètes.