Belle production (reprise de 2014) à Anvers, plus intéressante AMHA que celle a l’ONP actuellement. Le plateau vocal n’est bien sûr pas au même niveau qu’à Paris mais je suis d’accord sur la Kundry de Baumgartner. J’ai trouvé le Gurnemanz bien aussi.Remigio2 a écrit : ↑19 mai 2018, 17:26Pour les wagnériens qui souhaiteraient réviser leurs gammes, Operavision propose sur sa page YouTube officielle une retransmission de l'Opéra Flamand (Anvers) du mois dernier, qui n'a pas donné lieu à beaucoup de commentaires sur ODB (de mémoire). Certes, il y a à boire et à manger dans la mise en scène (hématophobes s'abstenir !!!), mais enfin le plateau vocal est tout à fait intéressant, en particulier la Kundry de Tanja Ariane Baumgartner, qui chantait le rôle pour la première fois et me fait forte impression dans cette captation. Espérons que cette mezzo allemande, qui fait partie de la troupe de l'Opéra de Francfort, et qui, visiblement, ne sort pas beaucoup des scènes d'outre-Rhin, viendra chanter le rôle à Paris pour une prochaine reprise !
R.
Wagner - Parsifal - Jordan / Jones - ONP - 04 & 05/2018
Re: Wagner - Parsifal - Jordan / Jones - ONP - 04 & 05/2018
Re: Wagner - Parsifal - Jordan / Jones - ONP - 04 & 05/2018
@Nikita
Jordan , pas du tout hypnotique , esthète , charmeur , coloriste , faisant briller l'orchestre , mais dès le prélude le motif de la Cène aux cordes et aux bois à l'unisson ne nous plonge pas dans la magie mystique de l'oeuvre.
Même étiré le tempo n'y fait rien, il n'y a pas la _retenue_ , c'est étrange , comme le motif du Graal qui suit lui aussi manque de solennelle gravité.
Il aurait dû écouter la leçon de son père.
Le Il est un peu meilleur , Jordan peut s'appuyer sur l'action ( mais ça manque tout de même de fébrilité)
Mais si tu as été hypnotisé, on ne sera pas d'accord
Bernard
Jordan , pas du tout hypnotique , esthète , charmeur , coloriste , faisant briller l'orchestre , mais dès le prélude le motif de la Cène aux cordes et aux bois à l'unisson ne nous plonge pas dans la magie mystique de l'oeuvre.
Même étiré le tempo n'y fait rien, il n'y a pas la _retenue_ , c'est étrange , comme le motif du Graal qui suit lui aussi manque de solennelle gravité.
Il aurait dû écouter la leçon de son père.
Le Il est un peu meilleur , Jordan peut s'appuyer sur l'action ( mais ça manque tout de même de fébrilité)
Mais si tu as été hypnotisé, on ne sera pas d'accord
Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Wagner - Parsifal - Jordan / Jones - ONP - 04 & 05/2018
Je partage l'avis de ceux qui trouve la mise en scène de Richard Jones d'une grande vacuité, et sa direction d'acteurs d'une nullité totale. Je pense que ça ne vaut pas la peine de s'exciter, en bien ou en mal, sur des détails qui se veulent signifiants mais qui ne le sont pas. Malheureusement, ça contribue à l'ennui général que j'ai éprouvé tout au long de cette représentation (alors que d'habitude je trouve Parsifal trop court).
J'avais été déjà été très énervé par la platitude de la direction de Jordan à Bayreuth en 2012 et ça ne s'est pas amélioré : les sonorités qui sortent de la fosse sont effectivement magnifiques, mais j'ai été en permanence frustré par cette direction superficielle, transparente si l'on veut (on entend tous les contre-chants) mais en aucun cas chambriste comme je l'ai entendu dans les couloirs de Bastille. L'emballement du public reste un mystère pour moi.
Reste la distribution, qui ne m'a pas emballé non plus. Pour ma part, le point faible est Groissböck en Gurnemanz (que j'ai déjà entendu dans ce rôle à Amsterdam, et qui m'avait déjà fait le même effet) : certes la voix est là, mais rien d'autre : ni les couleurs, ni les nuances, ni surtout les fêlures ou l'humanité du personnage, une incarnation bien superficielle très ennuyeuse...
Bref, une après midi à oublier.
J'avais été déjà été très énervé par la platitude de la direction de Jordan à Bayreuth en 2012 et ça ne s'est pas amélioré : les sonorités qui sortent de la fosse sont effectivement magnifiques, mais j'ai été en permanence frustré par cette direction superficielle, transparente si l'on veut (on entend tous les contre-chants) mais en aucun cas chambriste comme je l'ai entendu dans les couloirs de Bastille. L'emballement du public reste un mystère pour moi.
Reste la distribution, qui ne m'a pas emballé non plus. Pour ma part, le point faible est Groissböck en Gurnemanz (que j'ai déjà entendu dans ce rôle à Amsterdam, et qui m'avait déjà fait le même effet) : certes la voix est là, mais rien d'autre : ni les couleurs, ni les nuances, ni surtout les fêlures ou l'humanité du personnage, une incarnation bien superficielle très ennuyeuse...
Bref, une après midi à oublier.
- HELENE ADAM
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Re: Wagner - Parsifal - Jordan / Jones - ONP - 04 & 05/2018
Je découvre tous ces avis négatifs sur une représentation que j'ai vue deux fois avec globalement plutôt pas mal de plaisir....sans doute d'abord à cause de l'oeuvre (sûrement même) mais si elle était si mal servie que ce qui se dit ici, je ne l'aurais sans doute pas appréciée malgré la magie Wagner.
Laissons de côté la mise en scène qui m'a paru rendre justice à l'oeuvre (mais tout cela est forcément très subjectif) et surtout permettre une belle direction d'acteurs, dans les limites des capacités des artistes (Schager a une fâcheuse tendance à jouer toujours de la même manière par exemple).
Je ne suis pas une fan de Jordan (et je partage ce qu'en dit Paco plus haut, en comparaison avec Pappano), il est souvent lisse et trop sage mais dans Wagner et Strauss, il est parmi les bons chefs, à mon goût. Dire qu'il ne colore pas suffisamment sa palette ou qu'il ne fait pas sonner l'orchestre, m'étonne vraiment, tout comme le fait de ne rien ressentir de sa manière de faire ressortir le mystère et le sacré dans Parsifal.
Son succès dans le public ne m'a pas paru du à un fan-club acquis au chef quoiqu'il arrive (d'ailleurs il y avait beaucoup de jeunes dans la salle, dont des novices qui voyaient Parsifal pour la première fois en salle), mais le résultat de l'émotion que l'orchestre a su créer dans la salle lors des moments forts.
Quant à la distribution, Mattéi fait l'unanimité (et il est exceptionnel), les avis sont partagés sur les autres interprètes. Kampe était meilleure le 13 mai le 16 mai où sa voix a accusé de vrais signes de faiblesse, mais l'ensemble de son incarnation m'a paru intelligente et fine. Le Gurnemanz de Groissböck m'a paru contrairement à d'autres ici, représenter un très beau choix d'interprétation, très chantant, jamais ennuyeux et nettement plus vivant que... Pape par exemple. Quant à Schager, apparemment il n'a guère plu ici, il n'a pas évidemment pas la subtilité d'autres interprètes actuels de Parsifal, comme je l'ai dit il est "brut de décoffrage", c'est une interprétation frustre possible qui colle avec cette mise en scène comme elle collait d'ailleurs à celle de Tcherniakov où je l'ai vu en premier dans ce rôle.
La distribution de la nouvelle production de Parsifal qui commence à Munich dans un mois est assez radicalement différente, la direction musicale aussi (Petrenko), la mise en scène sera une surprise (Pierre Audi). On verra ce que donne un Parsifal avec Gerhaher en Amfortas (peu de points communs avec Mattéi...), ou un Wolfgang Koch en Klingsor et Nina Stemme en Kundry. Mais aussi les évolutions d'artistes qui ont chanté ces rôles ensemble il y a quelques années maintenant comme Pape en Gurnemanz et Kaufmann en Parsifal. Et il y a de fortes chances que je préfère l'interaction entre tous ces artistes ainsi que l'exceptionnel talent de Petrenko dans Wagner.
Mais, pour moi, le Parsifal donné à Paris n'a pas démérité...loin de là.
Laissons de côté la mise en scène qui m'a paru rendre justice à l'oeuvre (mais tout cela est forcément très subjectif) et surtout permettre une belle direction d'acteurs, dans les limites des capacités des artistes (Schager a une fâcheuse tendance à jouer toujours de la même manière par exemple).
Je ne suis pas une fan de Jordan (et je partage ce qu'en dit Paco plus haut, en comparaison avec Pappano), il est souvent lisse et trop sage mais dans Wagner et Strauss, il est parmi les bons chefs, à mon goût. Dire qu'il ne colore pas suffisamment sa palette ou qu'il ne fait pas sonner l'orchestre, m'étonne vraiment, tout comme le fait de ne rien ressentir de sa manière de faire ressortir le mystère et le sacré dans Parsifal.
Son succès dans le public ne m'a pas paru du à un fan-club acquis au chef quoiqu'il arrive (d'ailleurs il y avait beaucoup de jeunes dans la salle, dont des novices qui voyaient Parsifal pour la première fois en salle), mais le résultat de l'émotion que l'orchestre a su créer dans la salle lors des moments forts.
Quant à la distribution, Mattéi fait l'unanimité (et il est exceptionnel), les avis sont partagés sur les autres interprètes. Kampe était meilleure le 13 mai le 16 mai où sa voix a accusé de vrais signes de faiblesse, mais l'ensemble de son incarnation m'a paru intelligente et fine. Le Gurnemanz de Groissböck m'a paru contrairement à d'autres ici, représenter un très beau choix d'interprétation, très chantant, jamais ennuyeux et nettement plus vivant que... Pape par exemple. Quant à Schager, apparemment il n'a guère plu ici, il n'a pas évidemment pas la subtilité d'autres interprètes actuels de Parsifal, comme je l'ai dit il est "brut de décoffrage", c'est une interprétation frustre possible qui colle avec cette mise en scène comme elle collait d'ailleurs à celle de Tcherniakov où je l'ai vu en premier dans ce rôle.
La distribution de la nouvelle production de Parsifal qui commence à Munich dans un mois est assez radicalement différente, la direction musicale aussi (Petrenko), la mise en scène sera une surprise (Pierre Audi). On verra ce que donne un Parsifal avec Gerhaher en Amfortas (peu de points communs avec Mattéi...), ou un Wolfgang Koch en Klingsor et Nina Stemme en Kundry. Mais aussi les évolutions d'artistes qui ont chanté ces rôles ensemble il y a quelques années maintenant comme Pape en Gurnemanz et Kaufmann en Parsifal. Et il y a de fortes chances que je préfère l'interaction entre tous ces artistes ainsi que l'exceptionnel talent de Petrenko dans Wagner.
Mais, pour moi, le Parsifal donné à Paris n'a pas démérité...loin de là.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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Re: Wagner - Parsifal - Jordan / Jones - ONP - 04 & 05/2018
Je l'ai entendu diriger plusieurs Wagner à l'ONP et il ne m'a jamais convaincu.HELENE ADAM a écrit : ↑22 mai 2018, 16:26
Je ne suis pas une fan de Jordan (et je partage ce qu'en dit Paco plus haut, en comparaison avec Pappano), il est souvent lisse et trop sage mais dans Wagner et Strauss, il est parmi les bons chefs, à mon goût. Dire qu'il ne colore pas suffisamment sa palette ou qu'il ne fait pas sonner l'orchestre, m'étonne vraiment, tout comme le fait de ne rien ressentir de sa manière de faire ressortir le mystère et le sacré dans Parsifal.
Son succès dans le public ne m'a pas paru du à un fan-club acquis au chef quoiqu'il arrive (d'ailleurs il y avait beaucoup de jeunes dans la salle, dont des novices qui voyaient Parsifal pour la première fois en salle), mais le résultat de l'émotion que l'orchestre a su créer dans la salle lors des moments forts.
Il ne s'agit pas de coloration ou de la manière dont l'orchestre sonne ( ce n'est pas d'ailleurs ce qui lui est le plus reproché ici) mais de la façon dont sa direction habite l'oeuvre. Pour la première fois de ma fréquentation de Parsifal ( et je l'ai vu et entendu un certain nombre de fois) je me suis ennuyé pendant le premier acte.
Je suis d'ailleurs surpris par le fait qu'une large majorité de critiques auxquels personnellement j'accorde un peu de crédit font part de leur déception devant cette direction. C'est souvent plus partagé.
Re: Wagner - Parsifal - Jordan / Jones - ONP - 04 & 05/2018
Moi, ça m'a fait la même chose mais j'ai mis ça sur le compte de la Nuit des Musées de la veille
R.
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Re: Wagner - Parsifal - Jordan / Jones - ONP - 04 & 05/2018
Lis, le papier de Merlin dans le Fig, à ce tarif, on est proche de la faute professionnelledge a écrit : ↑22 mai 2018, 17:25
Je l'ai entendu diriger plusieurs Wagner à l'ONP et il ne m'a jamais convaincu.
Il ne s'agit pas de coloration ou de la manière dont l'orchestre sonne ( ce n'est pas d'ailleurs ce qui lui est le plus reproché ici) mais de la façon dont sa direction habite l'oeuvre. Pour la première fois de ma fréquentation de Parsifal ( et je l'ai vu et entendu un certain nombre de fois) je me suis ennuyé pendant le premier acte.
Je suis d'ailleurs surpris par le fait qu'une large majorité de critiques auxquels personnellement j'accorde un peu de crédit font part de leur déception devant cette direction. C'est souvent plus partagé.
Re: Wagner - Parsifal - Jordan / Jones - ONP - 04 & 05/2018
Jordan doit se sentir soulagé de savoir qu’il partira de Paris (surtout que les viennois ont l’air de l’attendre avec impatience).
Re: Wagner - Parsifal - Jordan / Jones - ONP - 04 & 05/2018
Je l'avais entendu très laudatif dans l'émission de L.Esparza sur FM. Il est une exception à ce que j'ai écrit. Je viens de lire son article du Figaro. Tout ce qu'il dit est vrai sauf qu'il pêche par omission en ne disant pas que l'interprétation manque cruellement de drame. Presque aussi rapide que Boulez mais ce que faisait Boulez était autrement plus dense. Très curieux pour un grand wagnérien comme lui. Trop de proximité avec ce chef et l'orchestre qui lui enlève toute objectivité ?Snobinart a écrit : ↑23 mai 2018, 07:26Lis, le papier de Merlin dans le Fig, à ce tarif, on est proche de la faute professionnelledge a écrit : ↑22 mai 2018, 17:25
Je l'ai entendu diriger plusieurs Wagner à l'ONP et il ne m'a jamais convaincu.
Il ne s'agit pas de coloration ou de la manière dont l'orchestre sonne ( ce n'est pas d'ailleurs ce qui lui est le plus reproché ici) mais de la façon dont sa direction habite l'oeuvre. Pour la première fois de ma fréquentation de Parsifal ( et je l'ai vu et entendu un certain nombre de fois) je me suis ennuyé pendant le premier acte.
Je suis d'ailleurs surpris par le fait qu'une large majorité de critiques auxquels personnellement j'accorde un peu de crédit font part de leur déception devant cette direction. C'est souvent plus partagé.