Wagner/Larsen - Siegfried ou qui deviendra le seigneur de l'anneau - Touche/Ostini - Saint Etienne 03/2018

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Wagner/Larsen - Siegfried ou qui deviendra le seigneur de l'anneau - Touche/Ostini - Saint Etienne 03/2018

Message par perrine » 25 mars 2018, 14:03

SIEGFRIED OU QUI DEVIENDRA LE SEIGNEUR DE L’ANNEAU
Richard Wagner / Peter Larsen
Adaptation du drame musical en trois actes


« FANTASY » MUSICALE DE PETER LARSEN
D’APRÈS SIEGFRIED DE RICHARD WAGNER
CRÉATION LE 16 AOÛT 1876 À BAYREUTH

DIRECTION MUSICALE LAURENT TOUCHE
MISE EN SCÈNE JULIEN OSTINI
COSTUMES JULIEN OSTINI, BRUNO DE LAVENÈRE
DÉCORS BRUNO DE LAVENÈRE
LUMIÈRES SIMON TROTTET

SIEGFRIED KÉVIN AMIEL
MIME MARC LARCHER
L’OISEAU DE LA FORÊT ROXANE CHALARD
FAFNER NIKA GULIASHVILI
BRÜNNHILDE VANESSA LE CHARLÈS
LE VOYAGEUR OLIVIER NAVEAU

ORCHESTRE SYMPHONIQUE SAINT-ÉTIENNE LOIRE

PRODUCTION GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE


Vendredi 23 mars,

En 2013, l’opéra théâtre de Saint Étienne s’était déjà lancé dans une aventure Wagnérienne assez réussie pour jeune public avec une tétralogie condensée en 1h50 (http://odb-opera.com/viewtopic.php?f=6& ... ne#p215614).

En collaboration avec le Grand Théâtre de Genève (création en 2014), c’est cette fois le troisième volet de la tétralogie qui est adapté en une « Fantasy musicale » par le metteur en scène Julien Ostini et le compositeur Peter Larsen. L’histoire de Siegfried est ramenée à 6 personnages (Siegfried, Mime, l’Oiseau, Fafner, Brunnehilde et le voyageur en rôle de récitant), et la musique tirée exclusivement de l’œuvre de Wagner est raccourcie sur des textes (chantés et dialogues) en français.

Tout en respectant l’histoire et les aventures de Siegfried, c’est une version fraîche et détendue qui nous est proposée par Julien Ostini.
Le moins jeune des spectateurs trouvera un plaisir non dissimulé à retrouver l’essentiel de l’opéra (sans ses longueurs) et à voir la pièce adaptée de manière humoristique, et le plus jeune sera sans doute fasciné par les aventures du jeune homme et les différents effets utilisés (corbeau qui survole la salle, cotillons envoyés dans le public lors du combat avec Fafner, faux ours qui passe dans la salle, intervention chantée du public pour comprendre comment reconstruire Nothung. « Celui qui ignore la peur aura la force de forger l’épée », …)

La mise en scène et la direction d’acteurs sont très efficaces. Tout s’articule autour d’un anneau positionné de manière oblique. Sous l’anneau, la forge de Mime, sur l’anneau, la forêt. Un système de plateau tournant permet de passer aisément d’une scène à l’autre assurant une bonne continuité dans le récit.

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(Photo de la représentation Genevoise de 2014)

L’orchestre est mené par un Laurent Touche en belle forme, et la jeunesse du plateau vocal aux belles capacités d’acteurs et de chanteurs dynamise la performance. Les courtes apparitions de l’oiseau (Roxane Chalard) et Fafner (Nika Guliashvili) sont excellentes.
Les deux rôles principaux (Marc Larcher en Mime et Kevin Amiel en Siegfried) font tous deux preuve d’une diction exemplaire, et d’un bon jeu théâtral. Marc Larcher dont la voix chantée a un caractère barytonnant est très à l’aise et paraît se régaler à jouer un Mime vicieux à souhait. Kevin Amiel délivre également une très belle prestation. Vocalement, il n’a pas forcément la robustesse exigée pour du Wagner, mais il présente de beaux aigus et des sonorités françaises extrêmement intéressantes et à surveiller de prés.

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(Photo de la représentation Genevoise de 2014)

Enfin, Vanessa le Charlès en Brunnehilde possède une voix riche, solide et charnue. Après 1h20 de représentation au caractère léger, son duo final avec Siegfried est d’une belle intensité laissant dans l’oreille du spectateur du « vrai » Wagner à l’extinction des lumières.

A en juger par la salle remplie avec 3 générations et les applaudissements nourris, nul doute que la volonté de faire de nous des Wagnériens en herbe a été accomplie.

Perrine
Le problème quand on trouve une solution, c\'est qu\'on perd une question.

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