Gounod/Liszt - Equilbey/Accentus - Rouen - 16 / 03 / 2018

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pingpangpong
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Gounod/Liszt - Equilbey/Accentus - Rouen - 16 / 03 / 2018

Message par pingpangpong » 17 mars 2018, 14:40

Franz Liszt Poème symphonique « Du berceau à la tombe »,
Légende de Sainte Cécile
Charles Gounod Hymne à Sainte Cécile, Saint François d’Assise
Direction musicale Laurence Equilbey
Chef de chœur : Christophe Grapperon

Mezzo-soprano Julie Boulianne
Ténor Abdellah Lasri
Basse Virgile Ancely
accentus
Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie
Coproduction Opéra de Rouen Normandie, accentus


Sainte Cécile faisant le lien, Liszt et Gounod étaient au même programme de ce concert reprenant, excepté le rare poème symphonique “Du berceau jusqu'à la tombe“, le contenu de l'enregistrement sorti il y a quelques jours seulement chez Naïve. On y retrouve la même ferveur d'un chœur Accentus calquant son exaltation sur celle de la mezzo-soprano soliste dans La Légende écrite par Liszt en 1874.
Si Julie Boulianne possède un timbre moins moelleux que celui de K.Deshayes pour Naïve, elle n'en incarne pas moins une martyre transfigurée par son chant, texte, hélas emphatique, intelligible, voix projetée avec détermination d'abord dans un récit plaintif, quasi à nu sur la première partie basée sur un thème grégorien, puis montée dans des aigus assurés lorsque l'orchestre et le chœur la rejoignent.

La partition de Saint François, redonnée depuis sa création pour la première fois, en version réduite, en 1996 à Pontoise, interprétée en concert à la Philharmonie de Paris le 22 juin 2016, est une découverte due à la curiosité autant qu'à l'obstination du directeur du Festival d'Auvers sur Oise, Pascal Escande, nous présentant d'ailleurs l'œuvre avant son exécution. Celle-ci, nous explique-t-il, créée en 1891 au Conservatoire de Paris, avait disparu après que Gounod en ait fait cadeau à l'un de ses fidèles amis, le peintre Carolus-Duran, puis retrouvée, on ne sait comment par Sœur Nicole Jégo, supérieure provinciale, dans la bibliothèque de la Congrégation des Soeurs de la Charité de Saint-Louis.
En deux parties, l'oeuvre d'une petite demi-heure à peine, nous présente tout d'abord le Saint s'adressant au Christ avec un lyrisme proche du Gounod de Mors et Vita, de Roméo et Juliette ou de Faust. Le second tableau concerne le mourant, aspirant au “séjour des élus“, dans un style sobre et épuré.
Le ténor Abdellah Lasri, s'il manque d'un peu d'assurance au début de sa prière, trouve rapidement sur la mélodie “Agneau de Dieu, Sainte Victime“ la juste expression avec un timbre clair et un lyrisme de bon aloi. La mort le voit porté par un chœur et un orchestre, d'où la harpe et l'orgue se distinguent. L'intervention, très brève, de V.Ancely n'est guère convaincante faute de la projection nécessaire.
L.Equilbey, s'étant en quelque sorte approprié ces œuvres qu'elle aime et défend avec conviction, porte l'ensemble avec ce qu'il faut de bon goût pour ne pas sombrer dans un angélisme douceâtre qu'on a pu reprocher à Gounod, plus qu'à Liszt.
Signalons qu'il s'agissait, en l'espace de trois jours, du deuxième concert autour de Gounod donné par l'Opéra de Rouen Normandie.
E.Gibert
Enfin elle avait fini ; nous poussâmes un gros soupir d'applaudissements !
Jules Renard

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