Rossini - Il Barbiere di Siviglia- Pelly/Rizzi – Marseille- 02/2018

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Rossini - Il Barbiere di Siviglia- Pelly/Rizzi – Marseille- 02/2018

Message par jpb30 » 12 févr. 2018, 12:54

Opéra-bouffe en 2 actes
Livret de Cesare STERBINI
d’après la pièce de théâtre de BEAUMARCHAIS
Création à Rome, Teatro Argentina, le 20 février 1816
Dernière représentation à l’Opéra de Marseille, le 6 janvier 2008

Direction musicale : Roberto RIZZI BRIGNOLI
Mise en scène, décors, costumes : Laurent PELLY
Scénographe associé : Cléo LAIGRET
Costumier associé : Jean-Jacques DELMOTTE
Lumières : Joël ADAM
Rosina : Stéphanie D’OUSTRAC
Berta : Annunziata VESTRI
Comte Almaviva : Philippe TALBOT
Figaro : Florian SEMPEY
Bartolo : Carlos CHAUSSON
Basilio : Mirco PALAZZI
Fiorello : Mikhaël PICCONE
Un Ufficiale : Michel VAISSIERE
Ambroggio : Jean-Luc EPITALON
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille
NOUVELLE PRODUCTION
COPRODUCTION Opéra de Marseille/ Théâtre des Champs-Élysées/ Opéra National de Bordeaux / Théâtres de la Ville de Luxembourg
Décors réalisés dans les ateliers du Grand Théâtre de Bordeaux Costumes réalisés dans les ateliers de l’Opéra de Marseille.


Les Chœurs messieurs de l'Opéra de Marseille participeront aux représentations aux Théâtres de la Ville du Luxembourg les 28 février, 2 et 4 mars 2018.

Il est annoncé que "Laurent Pelly aux commandes, et la divine Stéphanie D’Oustrac en Rosine, nous laissent présager d’un spectacle hors des sentiers battus car tout aussi élégant que débridé́."
compte rendu après la représentation du 15 février!

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Re: Rossini/Il Barbiere di Siviglia- Pelly/Rizzi – Marseille février 2018

Message par Epsilon » 14 févr. 2018, 15:15

Matinée très agréable dimanche.
La mise en scène, que j’avais trouvée tristounette sur culturebox est finalement vivante, enlevée et précise, les interprêtes s’emploient à rendre crédible cette fantaisie en noir et blanc.
Bien sûr, Florian Sempey est Figaro jusqu’au bout de ses tatouages, la voix, l’interpretation, l’incarnation, tout est superbe. S. D’Oustac est une Rosine volontaire, virevoltante, vocalement assez différente des « historiques », mais son incarnation est très agréable.
Si P.Talbot a une jolie voix, assez ronde avec de beaux aigus et incarne bien Almaviva, il manque parfois de puissance, et le « Cessa di piu resistere » le voit au bout de ses possibilités. Ce qui n’est pas le cas du Basilio de Mirco Palazzi, qui nous délivre quelques notes abyssales et campe un personnage de faux jeton assez réjouissant: Depuis son Assur in loco, j’avoue un grand faible pour cette basse rossinienne qui n’est pas sans rappeler Samuel Ramey.
Pas grand chose à dire sur le reste de la distribution, sinon que chacun est parfaitement à sa place dans son rôle.
Le théâtre archi comble a fait une ovation à chacun, chef et orchestre compris, et semblait prêt à poursuivre encore les vivats quand le rideau est tombé.

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Re: Rossini - Il Barbiere di Siviglia- Pelly/Rizzi – Marseille- 02/2018

Message par jpb30 » 17 févr. 2018, 12:20

représentation du 15 février 2018
Un très grand moment musical avec ce barbier où tout a convergé vers une réussite totale !
On a souvent écrit que Rossini avait composé cet opéra en 15 jours mais c’est tellement surprenant que l’on ne cesse de se poser la question : Comment est-ce possible ? Même s’il reprend des pages écrites antérieurement (l’ouverture du Barbier est la reprise d’un passage d’Elisabeth Reine d’Angleterre), même s’il y a beaucoup de récitatifs, l’exploit reste entier. De la première mesure à la dernière il y a un déploiement d’énergie que l’on retrouve sans discontinuer à l’exception des passages parlés parfois un peu longs. L’action va de rebondissements en rebondissements qui défilent et coulent sans cesse. Le trio central composé par Figaro, Almaviva et Rosine s’oppose par la dérision, l’ironie et l’humour à la méchanceté du tandem Bartolo, Basilio. Tout cela est exploité avec talent par Laurent Pelly dans une mise en scène faussement dépouillée tant le foisonnement des idées tire parti de tous les instants. La construction scénique est basée sur la musique : le décor est composé d’immenses feuilles de partitions, tantôt vierges, tantôt pré-écrites ou encore transcrites par Figaro lorsque le compte Almaviva chante sa romance d’amour, les notes se terminant par deux clefs de fa dont l’une inversée forme un cœur avec l’autre. Ce tableau super Kitch est absolument irrésistible car dessiné par un Figaro style « cador de bas quartier ».ImageDe même, une feuille de partition tournée à 45° transforme en prison la chambre de Rosine : les 5 lignes de la portée deviennent les barreaux derrière lesquels l’horrible Bartolo enferme celle qu’il veut épouser. Contrairement aux habitudes, les armes des membres de la Guardia Civil qui viennent sur scène ne sont pas des escopettes mais des pupitres…, et les chanteurs complètent cette scénographie musicale par des mouvements d’ensemble créant une légère chorégraphie accessoirisée par des partitions. C’est un Figaro tatoué qui descend du ciel tel l’ange sauveur qui « tombe à pic » et fait démarrer l’action avec vigueur. On peut par contre regretter que l’amoureux Almaviva chante son aubade en tournant le dos à la fenêtre de Rosine tout en déclamant « Bientôt va apparaître celle dont je suis épris », mais cela n’est que détail infime eu égard à l’ensemble de cette mise en scène. Jamais avare de petits flashs subtils souvent furtifs, Laurent Pelly signe une fois de plus une production intelligente.
Après une ouverture attaquée quelque peu lentement, le chef Roberto Rizzi Brignoli (que l’on retrouve toujours avec plaisir à Marseille) a mené avec fougue l’orchestre avec lequel l’entente est manifeste. Attentif à tout, il remet tout de suite sur rail Basilio qui dans l’air de la calomnie est légèrement décalé dans la séquence : « piano, piano, terra, terra … ». Il reçoit une ovation méritée aux applaudissements.
Stéphanie d’Oustrac est une séduisante Rosine tour à tour amoureuse, furieuse, espiègle, sa voix souple et fluide épouse ces différents qualificatifs avec subtilité et beaucoup d’aisance. Annunziata Vestri est une amusante Berta, pleine d’entrain et de jovialité que son bon timbre met en valeur.ImagePhilippe Talbot est un flamboyant Almaviva un peu guindé au premier tableau mais plus à l’aise dans le feu de l’action à partir du moment où il endosse des déguisements. Carlos Chausson annoncé comme souffrant n’a pas donné l’impression d’être trop atteint, son personnage de Bartolo est magnifiquement interprété tant vocalement que scéniquement, sa voix ferme et mordante correspond exactement avec la méchanceté et la bêtise du personnage et son jeu scénique complète à merveille ce rôle. On attendait de Mirco Palazzi (Basilio) plus de conviction, son air de la calomnie a manqué de relief. La région provençale avait déjà eu le plaisir d’entendre Florian Sempey dans des opéras seria mais c’est un autre homme qu’elle découvre dans le rôle de Figaro : il semble être né pour jouer ce personnage, il a la faconde, la gouaille, l’entregent pour tromper Bartolo, pour favoriser la rencontre entre Almaviva et Rosine ou encore pour mettre dans sa poche Basilio. Sa voix d’une puissance extraordinaire emplit la scène et la salle. Son jeu scénique en fusion avec les idées de Laurent Pelly lui permet de dominer toutes les situations. Avec beaucoup de métier, il montre une grande aisance qui semble être aussi une désinvolture bien contrôlée. Dès son entrée en scène avec l’air toujours très attendu où il vante ses qualités de barbier, il met le public dans sa poche et le conservera jusqu’à la fin. ImageNos six personnages accomplissent de beaux exploits dans les différents strettes essentiellement dans celui qui clôt le premier acte. Un chœur toujours parfait et trois seconds rôles bien tenus par Mikhaël Piccone, Michel Vaissiere et Jean Luc Epitalon, complètent agréablement cette soirée en tous points remarquable.
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Re: Rossini - Il Barbiere di Siviglia- Pelly/Rizzi – Marseille- 02/2018

Message par jpb30 » 17 févr. 2018, 23:50

photos Christian DRESSE

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