Verdi - La Traviata - Ettinger/Jacquot - ONP - 02/2018

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JdeB
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Verdi - La Traviata - Ettinger/Jacquot - ONP - 02/2018

Message par JdeB » 31 janv. 2018, 07:47

Chef d'orchestre Dan Ettinger
Metteur en scène Benoît Jacquot
Décors Sylvain Chauvelot
Costumes Christian Gasc
Lumières André Diot
Chorégraphie Philippe Giraudeau
Chef de choeur Alessandro Di Stefano
~
Violetta Valéry Marina Rebeka / Anna Netrebko
Flora Bervoix Virginie Verrez
Annina Isabelle Druet
Alfredo Germont Rame Lahaj / Charles Castronovo
Giorgio Germont Vitaliy Bilyy / Plácido Domingo
Gastone Julien Dran
Il Barone Douphol Philippe Rouillon
Il Marchese d'Obigny Tiago Matos
Dottore Grenvil Tomislav Lavoie
Giuseppe John Bernard
Domestico Christian Rodrigue Moungoungou
Commissionario Pierpaolo Palloni
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Verdiprati
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Re: Verdi - La Traviata - Ettinger / Jacquot- ONP -02/2018

Message par Verdiprati » 03 févr. 2018, 18:48

Je me suis déplacé ce vendredi 2 pour découvrir Rebeka, pendant qu'Anja soigne sa gastro.

Soirée en demi-teinte sauf Rebeka qui est Violetta assez intéressante.
Elle a la voix corsée et assez puissante, l'égalité des registres et la vocalise sans faille.
Jusqu'au premier tableau du second acte, elle n'est pas particulièrement impressionnante pour les nuances, le coloris et la sensibilité. Le mi-bémol à moitié raté ( instable) .
A partir du second tableau elle est plus en voix, retrouve des fois le timbre splendide. Comme Yoncheva elle est plus à l'aise au dernier acte qu'au premier avec « Addio del passato » (sans second couplet comme d'hab ) et « Prendi quest'è immagine » plutôt réussis.
Au salut final elle n'a pas caché sa jubilation pour ses débuts très applaudis à Bastille.

Lahaj en Alfredo qui était Edgardo tout à fait honnête aux côtés de Minasyan à Bastille en novembre 16, a déjà systématiquement de la difficulté dans les aigus surtout piani.
Bilyy en Germont sans autorité vocale qui montre sa limite dans ses duo et air. La cabaletta coupée.

On sait qu'Ettinger est un chef inégal. Il a montré l'efficacité et même la pertinence stylistique dans Tosca de la saison dernière à Bastille, mais avec La traviata les dynamique et rythmique abruptes gênent. Une certaine efficacité quand même dans le finale des second et dernier actes que je préfère à la direction molle.

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Franz Muzzano
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Re: Verdi - La Traviata - Ettinger / Jacquot- ONP -02/2018

Message par Franz Muzzano » 03 févr. 2018, 23:08

Verdiprati a écrit :
03 févr. 2018, 18:48
« Addio del passato » (sans second couplet comme d'dab )
Damrau le faisait en 2014.
Nous n'avons pas besoin d'artistes, nous avons besoin de gens qui ont besoin d'artistes...

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Re: Verdi - La Traviata - Ettinger / Jacquot- ONP -02/2018

Message par Polyeucte » 03 févr. 2018, 23:24

Jaho aussi en 2014 pour la reprise si je ne m'abuse!
http://erikcarnets.fr/
"Périsse mon œuvre, périsse mon Faust, mais que Polyeucte soit repris et vive " Charles GOUNOD

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Re: Verdi - La Traviata - Ettinger / Jacquot- ONP -02/2018

Message par HELENE ADAM » 11 févr. 2018, 09:58

Verdiprati a écrit :
03 févr. 2018, 18:48
Je me suis déplacé ce vendredi 2 pour découvrir Rebeka, pendant qu'Anja soigne sa gastro.

Soirée en demi-teinte sauf Rebeka qui est Violetta assez intéressante.
Elle a la voix corsée et assez puissante, l'égalité des registres et la vocalise sans faille.
Jusqu'au premier tableau du second acte, elle n'est pas particulièrement impressionnante pour les nuances, le coloris et la sensibilité. Le mi-bémol à moitié raté ( instable) .
A partir du second tableau elle est plus en voix, retrouve des fois le timbre splendide. Comme Yoncheva elle est plus à l'aise au dernier acte qu'au premier avec « Addio del passato » (sans second couplet comme d'hab ) et « Prendi quest'è immagine » plutôt réussis.
Au salut final elle n'a pas caché sa jubilation pour ses débuts très applaudis à Bastille.

Lahaj en Alfredo qui était Edgardo tout à fait honnête aux côtés de Minasyan à Bastille en novembre 16, a déjà systématiquement de la difficulté dans les aigus surtout piani.
Bilyy en Germont sans autorité vocale qui montre sa limite dans ses duo et air. La cabaletta coupée.

On sait qu'Ettinger est un chef inégal. Il a montré l'efficacité et même la pertinence stylistique dans Tosca de la saison dernière à Bastille, mais avec La traviata les dynamique et rythmique abruptes gênent. Une certaine efficacité quand même dans le finale des second et dernier actes que je préfère à la direction molle.
+1 en gros pour la séance du 8 février. Mêmes réserves sur Lahaj, Bilyy et Ettinger.
Une seule scène vraiment réussie (de ma place, cinquième rang du parterre côté cour), la deuxième partie de l'acte 2, choeurs magnifiques, et ensembles excellents durant la scène de la monnaie), mais Rebeka vraiment intéressante en effet.
Cette Traviata va crescendo dans la qualité et se termine plutôt bien (tout est relatif :mrgreen: )
Problèmes d'acoustique éternels dans cette salle mais particulièrement audibles (si je puis dire) depuis ma place (les décors doivent être pour quelque chose j'ai toujours un problème avec cette Traviata...)

Détails ici

http://passionoperaheleneadam.blogspot. ... lle-8.html
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

Mon blog :
https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr

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Re: Verdi - La Traviata - Ettinger/Jacquot - ONP - 02/2018

Message par Efemere » 12 févr. 2018, 09:05

Représentation du 5 février : en dehors des comprimari et, dans une moindre mesure, de Rebeka (qui ne m'avait déjà pas emballée au ROH), je n'ai rien trouvé de bien – je me suis même assoupie pendant le « Questa donna conoscete ». Je suis bien contente qu'on abandonne cette production.

Pas de problème d'acoustique du 3e rang du 2e Balcon en ce qui me concerne.


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Re: Verdi - La Traviata - Ettinger/Jacquot - ONP - 02/2018

Message par jmc » 12 févr. 2018, 09:40

Hier sans pourtant même avoir versé une larme je suis sorti satisfait des vocalises :heart: de Marina Rebeka.
Les "bohémiennes" sont tous rasés de près :sick: .

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Re: Verdi - La Traviata - Ettinger/Jacquot - ONP - 02/2018

Message par jean-didier » 12 févr. 2018, 10:34

Représentation sans aucun intérêt de mon point de vue hier.
Le 21 on devrait avoir qqchose qui n'a rien à voir avec ce qu'on a vu hier avec la distribution principale (!).
Il faut dire que la distrib ne comporte personne de connu, Marina Rebeka à la limite pour les connaisseurs mais je ne pense pas qu'elle fasse déplacer les foules.
J'avais un a priori positif sur cette chanteuse que j'avais beaucoup aimée en Donna Anna à Vienne. Voix pulpeuse avec un beau vibrato rapide un peu comme celui de Cheryl Studer, musicienne et projection intéressante.
Quelle déception hier ... si la voix garde sa richesse et nous enrobe un peu de son dans l'aigu, elle est totalement inaudible dans le médium / grave (un classique pour les sopranos, j'ai l'impression qu'on dit ça pour 95% des sopranos aujourd'hui). Il y a même des répliques que je n'ai tout simplement pas entendues (Des "e che morra" dans le duo avec Germont par exemple). Et des fautes dans le texte "Follia" ou lieu de "Follie". La tension dans la voix est extrême dans l'air d'entrée mettant en péril la justesse dans certaines vocalises tarbiscotées (sur "gioir") et interdisant bien entendu le contre mi bémol alors qu'elle doit l'avoir les doigts dans le nez en studio j'imagine.
L'artiste est attachante, elle est même presque un peu expressive dans la fin de Addio del passato. Mais elle rate l'expression de la toute fin, le parlando ayant des accents à côté de la plaque. Au final, aucune once d'émotion à aucun moment, et ça dans Traviata, ça m'embête profondément.
A sa décharge, les conditions acoustiques épouvantables de cette mise en scène. Je ne m'en souvenais pas, mais c'est hallucinant. Du 6e rang de parterre presque centre, l'orchestre sonnait (je n'exagère pas) comme une banda dans les coulisses. Toute la scène "unter den Linden" est inaudible tant le son se perd dans le hall de gare. C'est une honte de concevoir un truc pareil.

ça n'est pas tellement mieux pour les autres scènes d'ailleurs. Je ne me souvenais pas que la fête de Flora était déjà présente dans le noir en mode musée Grévin pendant la partie de campagne. Les pauvres, ça doit être un calvaire de rester comme ça pendant une demi-heure. Bonjour les crampes. Mais je trouve ça très réussi en fait.

L'acoustique a également mis complètement dedans le pauvre ténor qui s'est littéralement effondré. Il a une jolie voix (et minois de loin !) qui ferait sûrement merveille à Favart en Nemorino mais là on a mal pour lui, c’est une véritable boucherie. Il lutte comme il peut contre l’acoustique et pousse à fond ce qui fait qu’il est souvent trop haut, il finit un demi-ton trop haut le trio de l’acte 3 ! N’en pouvant plus, il est parfois obligé d’aboyer (au lieu de chanter) les moments où il veut mettre de l’autorité, de la colère ou des trucs comme ça, ce qui fait qu’on n’est plus du tout sur les notes (notamment dans la scène de l’humiliation de Violetta chez Flora). Petit contre-ut cri de souris à la fin de la cabalette après avoir arrêté de chanter pendant quasiment toute la stretta … Je me dis que c’est dégueu d’envoyer à l’abattoir des chanteurs comme ça. Le pire c’est qu’aux saluts il est resté longtemps à recevoir les « ovations » du public, comme s’il n’avait pas eu conscience du niveau de sa prestation.

Le baryton … comment dire. Je pense que Kaufmann est 100 fois plus crédible en baryton que lui. Voilà, c’est dit. Que dire d’autre ? Ben rien en fait. Charisme scénique et vocal d’huître tétraplégique on va dire.

Le chef a fait des trucs bizarres, genre regardez comme je renouvelle la lecture de Traviata avec des effets nouveaux qui me sont personnels. A côté de la plaque et sans intérêt. Toutes les coupures ont été faites : pas de reprise de Ah forse lui, pas de reprise de O mio rimorso, pas de cabalette du baryton, malheureusement on a eu la reprise de la Provence, pas de reprise de Addio del passato, pas de reprise dans la coda de Parigi o cara ni de Gran Dio morrir si giovine

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui !

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Re: Verdi - La Traviata - Ettinger/Jacquot - ONP - 02/2018

Message par PlacidoCarrerotti » 12 févr. 2018, 10:45

jean-didier a écrit :
12 févr. 2018, 10:34
Une véritable boucherie.
C'est ce qu'on peut dire de ta critique :lol: . Un grand moment jubilatoire (à lire sinon à vivre).
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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jean-didier
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Re: Verdi - La Traviata - Ettinger/Jacquot - ONP - 02/2018

Message par jean-didier » 12 févr. 2018, 10:48

PlacidoCarrerotti a écrit :
12 févr. 2018, 10:45
jean-didier a écrit :
12 févr. 2018, 10:34
Une véritable boucherie.
C'est ce qu'on peut dire de ta critique :lol: . Un grand moment jubilatoire (à lire sinon à vivre).
Désolé si j'ai poussé un peu loin. Encore une fois je pense que les chanteurs sont avant tout victime de l'acoustique et qu'en soit ils ont des qualités intéressantes.

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