Représentation du 12 janvier 2018 , Joan Sutherland Theatre
Admirable Lustige Witwe interprétée en anglais.
Dans des décors d'une grande qualité à l'inspiration façon sécession viennoise , la mise en scène de
Graeme Murphy est d'une magnifique précision , tant dans les scènes parlées , travaillées au cordeau avec un humour fin et une dynamique sans relâche, que dans les scènes chantées ou les ballets, avec des chanteurs - acteurs exemplaires sachant tout faire ( la comédie autant que la danse et même l'acrobatie) , une chorégraphie elle aussi démontrant le talent de la troupe de Sydney dans les cancans mais aussi dans des figures modernes et audacieuses s'intégrant bien dans cette atmosphère début de siècle.
Nous sommes dans l'exacte intersection entre Paris et Vienne, là est l'exploit de cette production.
Peuvent s'enchaîner alors tous ces airs magnifiques de cette veuve joyeuse ici fort bien interprétés.
Et tout d'abord par le tempo imposé par la cheffe australienne
Vanessa Scammell qui, si la battue est discrète n'en est pas moins à la fois précise et sait emballer aussi bien les valses que les marches , les cancans , les gallops ou les polonaises.
Des salons parisiens au folk d'Europe de l'est cheffe et metteur en scène nous entraînent dans cette opérette aux richesses infinies où l'ironie et la mélancolie se mêlent aussi bien qu'érotisme et sensualité tendre.
Jeu de dupes mais jamais sans humanité , ironie mais sans agressivité vindicative.
Une mise en scène intelligente dans le divertissement pour tout dire.
Ce qu'on attend à l'Opéra , et évidemment dans une opérette.
La chance est aussi de disposer d'un Cast idéal.
Pas la moindre faiblesse.
Un Cast qui assumera pas moins de trente représentations !
Difficile de les mettre plus en avant l'un que l'autre.
De Niese est parfaite ; ici pas de vocalise scabreuse, et miracle : disparition totale de l'instabilité du vibrato qui pouvait nous inquiéter.
Le style de l'opérette viennoise lui convient parfaitement, sachant nuancer les couleurs, tenir le legato avec juste ce qu'il faut de rubato pour soutenir le charme.
Face à elle un
Alexander Lewis en pleine forme , à la voix claire , bien timbrée, au style impeccable ,qui sait garder à Danilo sa prestance même dans les scènes chez Maxim's.
À remarquer le vaillant ténor
John Longmuir dans Camille de Rossillon à la projection et aux aigus épatants.
Un Cast essentiellement australien qui démontre encore et toujours la qualité et la vitalité du chant dans l'hémisphère sud.
Bernard