Verdi - Rigoletto - Bisanti/Mazzonis - Liège - 12/2017-01/2018
Verdi - Rigoletto - Bisanti/Mazzonis - Liège - 12/2017-01/2018
Rigoletto
DIRECTION MUSICALE : Giampaolo Bisanti
MISE EN SCÈNE : Stefano Mazzonis di Pralafera
CHEF DES CHŒURS : Pierre Iodice
RIGOLETTO : George Petean (A), Devid Cecconi (B)
GILDA : Jessica Nuccio (A), Lavinia Bini (B)
Il DUCA di MANTOVA : Giuseppe Gipali (A), Davide Giusti (B)
SPARAFUCILE : Luciano Montanaro
MADDALENA : Sarah Laulan
Il Conte di Monterone : Roger Joakim
Marullo : Patrick Delcour
La Contesa di Ceprano : Alexise Yerna
Matteo Borsa : Zeno Popescu
Orchestre, Choeurs, Solistes de la Maîtrise et Techniciens : Opéra Royal de Wallonie-Liège
A : 21, 23, 26, 28, 30 décembre et 2 janvier
B : 22, 27, 29, 31 décembre et 6 janvier
Opéra Royal de Wallonie-Liège les 21, 22, 23, 26, 27, 28, 29 décembre à 20h, le 30 à 15h, le 31 à 20h30, le 2 janvier à 20h
Palais des Beaux-Arts de Charleroi le samedi 6 janvier 2018 à 20h.
Représentation du jeudi 21 décembre :
En cette brumeuse et bruineuse soirée liégeoise, par ailleurs tout entière tournée vers les marchés de Noël…
Toute ? non ! La salle de l'Opéra Royal de Liège était comble pour assister à une reprise de la production de Stefano Mazzonis di Pralafera, créée ici-même en 2015.
Dans cette production, Rigoletto est bossu, difforme, habillé en bouffon. Nous sommes loin des mises en scène décoiffantes montrant un Rigoletto déguisé en clown, par exemple… Et les défenseurs des didascalies peuvent se montrer satisfaits (pas d'astronautes de ce côté). A l'inverse, les amateurs de nouveautés et de transpositions restent un peu sur leur faim.
Bien sûr, le bal a lieu dans un palais, Rigoletto et Gilda logent dans une belle maison cossue, l'antre de Sparafucile est une demeure fort modeste et discrète.
Ces qualités/défauts (rayer la mention inutile) sont cependant accompagnées d'une belle direction d'acteurs qui permet à chaque personnage de s'exprimer au mieux.
La soirée est dominée, ce n'est pas une surprise, par un George Petean souverain, qui campe, avec sa belle voix puissante et ronde, parfaitement projetée, mais aussi avec une gestuelle très bien étudiée et assimilée, un Rigoletto très investi qui transmet les différentes émotions qu'il ressent à un public silencieux et attentif, voire quelque peu médusé. On pense notamment à son Cortigiani, dont le Pietà final émeut, et on sent quelques larmes par ci, par là, dans le public… De même pour Piangi, fanciulla.
Jessica Nuccio est une vraie découverte en Gilda. Une voix claire, puissante, expressive, dont les aigus sont fort agréables et sonores, mais capable de nuances et de diminuendi. Le Caro nome est parfaitement réussi et déclenche des applaudissements nourris. Le duo de la Vendetta fut un très grand moment !
Giuseppe Gipali, dans le rôle du duc montre une grande aisance, mais on peut ne pas aimer un timbre de voix un peu rêche, qui gâche un peu les deux grands airs Questa o quella et le ô combien célèbre La donna è mobile, ce dernier mieux réussi toutefois que le premier.
Luciano Montanaro montre une très belle voix très grave et campe donc un excellent Saprafucile.
Sarah Laulan se montre également à son avantage en Maddalena, ce qui n'est pas le cas de Patrick Delcour en Marullo, à cause d'un vibrato envahissant.
Alexise Yerna, en Contessa di Cerpano, assure sa partie avec élégance.
La direction de Giampaolo Bisanti n'est pas convaincante, un tempo trop rapide au début, une volonté de mettre en évidence tous les traits de l'orchestre font plus penser à Strauss qu'à Verdi. Ce défaut s'atténue en cours de représentation toutefois. Les interventions des solistes de l'orchestre sont en conséquence trop appuyées et masquent quelquefois les chanteurs.
Belle prestation des chœurs, sauf peut-être dans les tutti, un peu trop forts, comme souvent.
Jean Yves Courtiau
A noter la présence de deux casts, pour onze représentations et on aurait aimé pouvoir écouter le cast B...
Photos Lorraine Wauters
DIRECTION MUSICALE : Giampaolo Bisanti
MISE EN SCÈNE : Stefano Mazzonis di Pralafera
CHEF DES CHŒURS : Pierre Iodice
RIGOLETTO : George Petean (A), Devid Cecconi (B)
GILDA : Jessica Nuccio (A), Lavinia Bini (B)
Il DUCA di MANTOVA : Giuseppe Gipali (A), Davide Giusti (B)
SPARAFUCILE : Luciano Montanaro
MADDALENA : Sarah Laulan
Il Conte di Monterone : Roger Joakim
Marullo : Patrick Delcour
La Contesa di Ceprano : Alexise Yerna
Matteo Borsa : Zeno Popescu
Orchestre, Choeurs, Solistes de la Maîtrise et Techniciens : Opéra Royal de Wallonie-Liège
A : 21, 23, 26, 28, 30 décembre et 2 janvier
B : 22, 27, 29, 31 décembre et 6 janvier
Opéra Royal de Wallonie-Liège les 21, 22, 23, 26, 27, 28, 29 décembre à 20h, le 30 à 15h, le 31 à 20h30, le 2 janvier à 20h
Palais des Beaux-Arts de Charleroi le samedi 6 janvier 2018 à 20h.
Représentation du jeudi 21 décembre :
En cette brumeuse et bruineuse soirée liégeoise, par ailleurs tout entière tournée vers les marchés de Noël…
Toute ? non ! La salle de l'Opéra Royal de Liège était comble pour assister à une reprise de la production de Stefano Mazzonis di Pralafera, créée ici-même en 2015.
Dans cette production, Rigoletto est bossu, difforme, habillé en bouffon. Nous sommes loin des mises en scène décoiffantes montrant un Rigoletto déguisé en clown, par exemple… Et les défenseurs des didascalies peuvent se montrer satisfaits (pas d'astronautes de ce côté). A l'inverse, les amateurs de nouveautés et de transpositions restent un peu sur leur faim.
Bien sûr, le bal a lieu dans un palais, Rigoletto et Gilda logent dans une belle maison cossue, l'antre de Sparafucile est une demeure fort modeste et discrète.
Ces qualités/défauts (rayer la mention inutile) sont cependant accompagnées d'une belle direction d'acteurs qui permet à chaque personnage de s'exprimer au mieux.
La soirée est dominée, ce n'est pas une surprise, par un George Petean souverain, qui campe, avec sa belle voix puissante et ronde, parfaitement projetée, mais aussi avec une gestuelle très bien étudiée et assimilée, un Rigoletto très investi qui transmet les différentes émotions qu'il ressent à un public silencieux et attentif, voire quelque peu médusé. On pense notamment à son Cortigiani, dont le Pietà final émeut, et on sent quelques larmes par ci, par là, dans le public… De même pour Piangi, fanciulla.
Jessica Nuccio est une vraie découverte en Gilda. Une voix claire, puissante, expressive, dont les aigus sont fort agréables et sonores, mais capable de nuances et de diminuendi. Le Caro nome est parfaitement réussi et déclenche des applaudissements nourris. Le duo de la Vendetta fut un très grand moment !
Giuseppe Gipali, dans le rôle du duc montre une grande aisance, mais on peut ne pas aimer un timbre de voix un peu rêche, qui gâche un peu les deux grands airs Questa o quella et le ô combien célèbre La donna è mobile, ce dernier mieux réussi toutefois que le premier.
Luciano Montanaro montre une très belle voix très grave et campe donc un excellent Saprafucile.
Sarah Laulan se montre également à son avantage en Maddalena, ce qui n'est pas le cas de Patrick Delcour en Marullo, à cause d'un vibrato envahissant.
Alexise Yerna, en Contessa di Cerpano, assure sa partie avec élégance.
La direction de Giampaolo Bisanti n'est pas convaincante, un tempo trop rapide au début, une volonté de mettre en évidence tous les traits de l'orchestre font plus penser à Strauss qu'à Verdi. Ce défaut s'atténue en cours de représentation toutefois. Les interventions des solistes de l'orchestre sont en conséquence trop appuyées et masquent quelquefois les chanteurs.
Belle prestation des chœurs, sauf peut-être dans les tutti, un peu trop forts, comme souvent.
Jean Yves Courtiau
A noter la présence de deux casts, pour onze représentations et on aurait aimé pouvoir écouter le cast B...
Photos Lorraine Wauters
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Verdi - Rigoletto - Bisanti/Mazzonis - Liège - 12/2017 & 1/2018
Pour les gourmands, le menu de la Saint-Sylvestre à l'Opéra de Liège :
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Verdi - Rigoletto - Bisanti/Mazzonis - Liège - 12/2017-01/2018
Il faudrait sans doute trouver un juste milieu .Oylandoy a écrit : Dans cette production, Rigoletto est bossu, difforme, habillé en bouffon ... A l'inverse, les amateurs de nouveautés et de transpositions restent un peu sur leur faim.
Re: Verdi - Rigoletto - Bisanti/Mazzonis - Liège - 12/2017-01/2018
Reste que on aurait aimé un opéra plus festif pour le Réveillon du Nouvel An...
Pour ceux qui prendront le menu, il va falloir plusieurs jours pour digérer tout ça (NB je n'aime ni la framboise , ni les artichauts, et pas trop le caviar...)
Pour terminer sur une note un peu plus positive : Petean est un très bon baryton. On devrait avoir au moins un bon Rigoletto...
Pour ceux qui prendront le menu, il va falloir plusieurs jours pour digérer tout ça (NB je n'aime ni la framboise , ni les artichauts, et pas trop le caviar...)
Pour terminer sur une note un peu plus positive : Petean est un très bon baryton. On devrait avoir au moins un bon Rigoletto...
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: Verdi - Rigoletto - Bisanti/Mazzonis - Liège - 12/2017-01/2018
J'ai inséré ma critique en tête de ce fil.
A noter par ailleurs la nomination de Speranza Scapucci comme chef principal pour la saison à venir.
A noter par ailleurs la nomination de Speranza Scapucci comme chef principal pour la saison à venir.
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Verdi - Rigoletto - Bisanti/Mazzonis - Liège - 12/2017-01/2018
Trois autres photos de Lorraine Wauters :
Sparafucile et Maddalena
Maddalena et le Duc
Le quatuor
Sparafucile et Maddalena
Maddalena et le Duc
Le quatuor
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Verdi - Rigoletto - Bisanti/Mazzonis - Liège - 12/2017-01/2018
Un chef qui prend au sérieux l'orchestration de Verdi et qui considère que Rigoletto est autre chose que du tsim boum boum d'accompagnement de chanteurs, c'est plutôt une qualité, quand même, non ??Oylandoy a écrit : ↑21 déc. 2017, 10:16La direction de Giampaolo Bisanti n'est pas convaincante, un tempo trop rapide au début, une volonté de mettre en évidence tous les traits de l'orchestre font plus penser à Strauss qu'à Verdi. Ce défaut s'atténue en cours de représentation toutefois. Les interventions des solistes de l'orchestre sont en conséquence trop appuyées et masquent quelquefois les chanteurs.
Belle prestation des chœurs, sauf peut-être dans les tutti, un peu trop forts, comme souvent.
(si tu préfères, à la place de ce chef on peut t'envoyer, au choix : Daniel Oren, Evelino Pido. Rayer la mention inutile )
Re: Verdi - Rigoletto - Bisanti/Mazzonis - Liège - 12/2017-01/2018
Mais oui ça a l'air bien tout ça, ça fait envie.
Merci pour ce compte-rendu.
Merci pour ce compte-rendu.
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
— Shakespeare, Macbeth
— Shakespeare, Macbeth
Re: Verdi - Rigoletto - Bisanti/Mazzonis - Liège - 12/2017-01/2018
Ahem... Je préfère Bisanti finalement...paco a écrit : ↑23 déc. 2017, 15:24Un chef qui prend au sérieux l'orchestration de Verdi et qui considère que Rigoletto est autre chose que du tsim boum boum d'accompagnement de chanteurs, c'est plutôt une qualité, quand même, non ??Oylandoy a écrit : ↑21 déc. 2017, 10:16La direction de Giampaolo Bisanti n'est pas convaincante, un tempo trop rapide au début, une volonté de mettre en évidence tous les traits de l'orchestre font plus penser à Strauss qu'à Verdi. Ce défaut s'atténue en cours de représentation toutefois. Les interventions des solistes de l'orchestre sont en conséquence trop appuyées et masquent quelquefois les chanteurs.
Belle prestation des chœurs, sauf peut-être dans les tutti, un peu trop forts, comme souvent.
(si tu préfères, à la place de ce chef on peut t'envoyer, au choix : Daniel Oren, Evelino Pido. Rayer la mention inutile )
Pas vraiment de tsim boum boum, mais un peu trop de clinquant. Je lui ferais volontiers écouter Nello Santi, par exemple.
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Verdi - Rigoletto - Bisanti/Mazzonis - Liège - 12/2017-01/2018
Ah oui d'accord, ta comparaison me rassureOylandoy a écrit : ↑23 déc. 2017, 16:32Ahem... Je préfère Bisanti finalement...paco a écrit : ↑23 déc. 2017, 15:24Un chef qui prend au sérieux l'orchestration de Verdi et qui considère que Rigoletto est autre chose que du tsim boum boum d'accompagnement de chanteurs, c'est plutôt une qualité, quand même, non ??Oylandoy a écrit : ↑21 déc. 2017, 10:16La direction de Giampaolo Bisanti n'est pas convaincante, un tempo trop rapide au début, une volonté de mettre en évidence tous les traits de l'orchestre font plus penser à Strauss qu'à Verdi. Ce défaut s'atténue en cours de représentation toutefois. Les interventions des solistes de l'orchestre sont en conséquence trop appuyées et masquent quelquefois les chanteurs.
Belle prestation des chœurs, sauf peut-être dans les tutti, un peu trop forts, comme souvent.
(si tu préfères, à la place de ce chef on peut t'envoyer, au choix : Daniel Oren, Evelino Pido. Rayer la mention inutile )
Pas vraiment de tsim boum boum, mais un peu trop de clinquant. Je lui ferais volontiers écouter Nello Santi, par exemple.